Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1857 10 juillet 1857
Description : 1857/07/10 (A2,N26). 1857/07/10 (A2,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306254
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
242 L'ISTHME DE SUEZ,
doute, que le chemin de fer égyptien va être terminé dans
quelques mois.
» Voilé, comme'on voit, assez d'erreurs accumulées par le
Morning-Post en ce qui touche le côté financier, le côté tech-
nique et le côté commercial de l'entreprise. Mais sa politique
est bien autrement aventureuse encore, et si elle n'était si
ridicule elle serait bien coupable. Voyez-vous les Bourbons
et les d'Orléans ligués pour inventer et patroner le canal?
Voyez-vous la France faisant invasion à trois mille lieues de
chez elle dans les domaines anglais de l'Inde et de l'Australie?
Voyez-vous l'Égypte, malgré les traités de 1841, malgré
l'Europe qui les a garantis, se soustraire, grâce au canal, à
ses obligations envers la Turquie sa suzeraine ? Que d'imagi-
nation a le Morning-Post ! et quelle puissante logique! Loin
que le canal couvre l'Egypte, si elle avait les mauvais desseins
qu'on lui prête, il la compromet au contraire; car un canal
ne vaut pas comme barrière le désert qu'il remplace, et de
plus ce canal sera sillonné chaque année par cinq ou six mille
navires dont les neuf dixièmes seront anglais. Quant aux for-
tifications dont les Français prévoyants ont hérissé les côtes
égyptiennes, personne, que nous sachions, de tous ceux qui
sont allés en Egypte, ne les a jamais aperçues, par la bonne
raison qu'elles n'existent pas, et le Morning-Post a vraiment
trop longue vue.
v Il est vraiment aussi par trop sagace, quand il fait re-
monter le projet de M. de Lesseps aux d'Orléans et aux Bour-
bons, qui seraient bien surpris de se rencontrer dans cette
affaire. Enfin il nous semble que le Morning-Post parle bien
légèrement de la France , alliée fidèle et loyale de la Grande-
Bretagne, et nous ne voyons pas trop dans quel intérêt on va
réveiller les souvenirs oubliés du passé et témoigner des dé-
fiances que rien ne provoque ni ne justifie.
» Telle est la polémique du Morning-Post au lendemain
même du meeting de Londres, qui s'est prononcé aussi
ardemment que tous les autres, et au nom du commerce
anglais, pour l'ouverture la plus prompte possible de l'isthme
de Suez, qui doit abréger de moitié la route des Indes orien-
tales. Mais le Morning-Post s'inquiète bien de ces témoi-
gnages ! Il brave outrageusement la vérité, il peut bien braver
l'opinion de dix-huit meetings tous unanimes dans les prin-
cipales villes du Royaume-Uni ! Le commerce anglais tout
entier dit que la communication nouvelle lui est indispensable
et qu'il la réclame hautement du gouvernement, l'invitant à
lever tous les obstacles qui entravent encore cette entreprise.
Mais le Alforning-Post, qui en sait plus long que le commerce
anglais, et qui veut être le seul à l'instruire, puisqu'il interdit
ce rôle à d'autres, lui soutient que le canal est inutile et dan-
gereux. Bien plus, le Morning-Post sait mieux compter que
le commerce britannique, et il lui défend d'aventurer son or
dans une affaire aussi redoutable.
» Certainement nous aurions laissé ces billevesées pour ce
qu'elles valent et dans l'oubli qu'elles méritent, si le Morning-
Post ne passait pas pour recevoir assez souvent la confidence
des pensées officielles. Sans doute cette situation donne au
Morn-ing-Post plus d'importance ; mais elle devrait bien aussi
lui inspirer un peu plus de réserve, et, sans être trop exi-
geant, un gej^çdus de loyauté et de franchise. Le Morning-
Post de Suez aux capitalistes. Pour nous,
nô~>s de justice, et pour tout châtiment,
son apttc~ .,' ci n des honnêtes gens des deux
- 1 -z - ? : G. WAGENER ,
( - -,
LA COMPAGNIE DES MESSAGERIES IMPÉRIALES
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Compagnie des Messageries impériales a décidé
récemment que sur toutes les lignes de paquebots qu'elle
exploite dans la Méditerranée, une réduction de 30 p. 100
serait accordée à tous les employés de la Compagnie
universelle de Suez, Avis de cette décision a été transmis
aux agents de la Compagnie des Messageries impériales.
Nous adressons nos remercîments à la Compagnie
des Messageries pour cette preuve nouvelle de sym-
pathie qu'elle donne à notre entreprise.
- ERNEST DESPLACES.
Marseille, le 10 juin 1857.
Monsieur,
En continuation de ma lettre du 27 mai, n° 653, j'ai l'hon-
neur de vous informer que l'administration a accordé une re-
mjse de 30 pour 100 sur le prix de. passage aux agents et
employés de la compagnie du canal de l'isthme de Suez.
Il est bien entendu que cette faveur ne concerne que ces
agents personnellement, c'est-à-dire qu'elle ne peut être éten-
due à leurs familles ni aux personnes qui les accompagnent.
Elle ne doit être appliquée qu'aux agents et employés voya-
geant pour raison de service, et devra chaque fois vous être
demandée par le directeur de cette compagnie ou à son défaut
par un agent suffisamment autorisé à cet effet.
Recevez, monsieur, l'assurance de ma considération dis-
tinguée.
Le Directeur,
Signé J. TALON.
A M. Dervieu, agent des messageries impériales, à Alexan-
drie.
Alexandrie, 20 juin 1857.
Monsieur,
J'ai l' honneur de vous remettre sous ce pli copie d'une
lettre que je viens de recevoir de M. le directeur de l'exploi-
tation des services maritimes des Messageries impériales. Cette
lettre répond à la demande que j'avais adressée à l'adminis-
tration au sujet du traitement à bord de nos paquebots des
enployés du canal de Suez, Ces employés jouiront à l'avenir
d'une bonification de 30 pour 100 sur le prix de passage. Je
suis heureux, monsieur, d'avoir à vous transmettre une décision
qui vous donnera la preuve de l'intérêt et de la sympathie que
l'administration des Messageries impériales porte à l'entre-
prise que M. Ferdinand de Lesseps poursuit avec tant d'activité
et d'intelligence.
Je saisis cette occasion, monsieur l'agent supérieur, pour
vous renouveler l'assurance de la parfaite considération avec
laquelle j'ai l'honneur d'être, etc.
Signé : D. DERVIEU.
A M. l'agent supérieur du canal maritime de Suez , à
Alexandrie.
Alexandrie, 22 juiu 1857,
Monsieur l'Agent,
J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu m'adresser le
20 de ce mois, pour m'accompagner copie da la lettre de Mon-
sieur le directeur des services maritimes des Messageries ira-
doute, que le chemin de fer égyptien va être terminé dans
quelques mois.
» Voilé, comme'on voit, assez d'erreurs accumulées par le
Morning-Post en ce qui touche le côté financier, le côté tech-
nique et le côté commercial de l'entreprise. Mais sa politique
est bien autrement aventureuse encore, et si elle n'était si
ridicule elle serait bien coupable. Voyez-vous les Bourbons
et les d'Orléans ligués pour inventer et patroner le canal?
Voyez-vous la France faisant invasion à trois mille lieues de
chez elle dans les domaines anglais de l'Inde et de l'Australie?
Voyez-vous l'Égypte, malgré les traités de 1841, malgré
l'Europe qui les a garantis, se soustraire, grâce au canal, à
ses obligations envers la Turquie sa suzeraine ? Que d'imagi-
nation a le Morning-Post ! et quelle puissante logique! Loin
que le canal couvre l'Egypte, si elle avait les mauvais desseins
qu'on lui prête, il la compromet au contraire; car un canal
ne vaut pas comme barrière le désert qu'il remplace, et de
plus ce canal sera sillonné chaque année par cinq ou six mille
navires dont les neuf dixièmes seront anglais. Quant aux for-
tifications dont les Français prévoyants ont hérissé les côtes
égyptiennes, personne, que nous sachions, de tous ceux qui
sont allés en Egypte, ne les a jamais aperçues, par la bonne
raison qu'elles n'existent pas, et le Morning-Post a vraiment
trop longue vue.
v Il est vraiment aussi par trop sagace, quand il fait re-
monter le projet de M. de Lesseps aux d'Orléans et aux Bour-
bons, qui seraient bien surpris de se rencontrer dans cette
affaire. Enfin il nous semble que le Morning-Post parle bien
légèrement de la France , alliée fidèle et loyale de la Grande-
Bretagne, et nous ne voyons pas trop dans quel intérêt on va
réveiller les souvenirs oubliés du passé et témoigner des dé-
fiances que rien ne provoque ni ne justifie.
» Telle est la polémique du Morning-Post au lendemain
même du meeting de Londres, qui s'est prononcé aussi
ardemment que tous les autres, et au nom du commerce
anglais, pour l'ouverture la plus prompte possible de l'isthme
de Suez, qui doit abréger de moitié la route des Indes orien-
tales. Mais le Morning-Post s'inquiète bien de ces témoi-
gnages ! Il brave outrageusement la vérité, il peut bien braver
l'opinion de dix-huit meetings tous unanimes dans les prin-
cipales villes du Royaume-Uni ! Le commerce anglais tout
entier dit que la communication nouvelle lui est indispensable
et qu'il la réclame hautement du gouvernement, l'invitant à
lever tous les obstacles qui entravent encore cette entreprise.
Mais le Alforning-Post, qui en sait plus long que le commerce
anglais, et qui veut être le seul à l'instruire, puisqu'il interdit
ce rôle à d'autres, lui soutient que le canal est inutile et dan-
gereux. Bien plus, le Morning-Post sait mieux compter que
le commerce britannique, et il lui défend d'aventurer son or
dans une affaire aussi redoutable.
» Certainement nous aurions laissé ces billevesées pour ce
qu'elles valent et dans l'oubli qu'elles méritent, si le Morning-
Post ne passait pas pour recevoir assez souvent la confidence
des pensées officielles. Sans doute cette situation donne au
Morn-ing-Post plus d'importance ; mais elle devrait bien aussi
lui inspirer un peu plus de réserve, et, sans être trop exi-
geant, un gej^çdus de loyauté et de franchise. Le Morning-
Post de Suez aux capitalistes. Pour nous,
nô~>s de justice, et pour tout châtiment,
son apttc~ .,' ci n des honnêtes gens des deux
- 1 -z - ? : G. WAGENER ,
( - -,
LA COMPAGNIE DES MESSAGERIES IMPÉRIALES
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Compagnie des Messageries impériales a décidé
récemment que sur toutes les lignes de paquebots qu'elle
exploite dans la Méditerranée, une réduction de 30 p. 100
serait accordée à tous les employés de la Compagnie
universelle de Suez, Avis de cette décision a été transmis
aux agents de la Compagnie des Messageries impériales.
Nous adressons nos remercîments à la Compagnie
des Messageries pour cette preuve nouvelle de sym-
pathie qu'elle donne à notre entreprise.
- ERNEST DESPLACES.
Marseille, le 10 juin 1857.
Monsieur,
En continuation de ma lettre du 27 mai, n° 653, j'ai l'hon-
neur de vous informer que l'administration a accordé une re-
mjse de 30 pour 100 sur le prix de. passage aux agents et
employés de la compagnie du canal de l'isthme de Suez.
Il est bien entendu que cette faveur ne concerne que ces
agents personnellement, c'est-à-dire qu'elle ne peut être éten-
due à leurs familles ni aux personnes qui les accompagnent.
Elle ne doit être appliquée qu'aux agents et employés voya-
geant pour raison de service, et devra chaque fois vous être
demandée par le directeur de cette compagnie ou à son défaut
par un agent suffisamment autorisé à cet effet.
Recevez, monsieur, l'assurance de ma considération dis-
tinguée.
Le Directeur,
Signé J. TALON.
A M. Dervieu, agent des messageries impériales, à Alexan-
drie.
Alexandrie, 20 juin 1857.
Monsieur,
J'ai l' honneur de vous remettre sous ce pli copie d'une
lettre que je viens de recevoir de M. le directeur de l'exploi-
tation des services maritimes des Messageries impériales. Cette
lettre répond à la demande que j'avais adressée à l'adminis-
tration au sujet du traitement à bord de nos paquebots des
enployés du canal de Suez, Ces employés jouiront à l'avenir
d'une bonification de 30 pour 100 sur le prix de passage. Je
suis heureux, monsieur, d'avoir à vous transmettre une décision
qui vous donnera la preuve de l'intérêt et de la sympathie que
l'administration des Messageries impériales porte à l'entre-
prise que M. Ferdinand de Lesseps poursuit avec tant d'activité
et d'intelligence.
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vous renouveler l'assurance de la parfaite considération avec
laquelle j'ai l'honneur d'être, etc.
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A M. l'agent supérieur du canal maritime de Suez , à
Alexandrie.
Alexandrie, 22 juiu 1857,
Monsieur l'Agent,
J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu m'adresser le
20 de ce mois, pour m'accompagner copie da la lettre de Mon-
sieur le directeur des services maritimes des Messageries ira-
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