Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1857 10 juillet 1857
Description : 1857/07/10 (A2,N26). 1857/07/10 (A2,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306254
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 237
la cordiale et unanime approbation du meeting. Je suis venu ici
aujourd'hui pour entendre les explications de M. de Lesseps et
de M. Lange, et je dois dire que j'ai entendu les expositions
de ces deux messieurs avec une grande satisfaction. Comme
nous avons entendu tout ce qu'ils avaient a dire sur le sujet,
il nous reste seulement à exprimer une opinion relativement
au projet. C'est un projet de la plus grande importance pour
les intérêts commerciaux de ce pays ; et pour être convaincu
de ce fait, on n'a qu'à jeter un coup d'œil sur la carte, qui, je
le pense, éloignera toute espèce de doutes au sujet de cette
entreprise. Cependant, il y a une considération importante
qu'il ne faudrait pas perdre de vue : c'est l'influence que le
projet exercera au point de vue politique. La question des con-
séquences politiques est une question très-importante; mais
comme il n'est pas nécessaire de la discuter ici, je ne m'y
arrêterai pas, surtout parce que la résolution que je vais pro-
poser n'engage pas le meeting à exprimer une opinion poli-
tique. Voici cette résolution :
Que le canal proposé à travers l'isthme de Suez ayant été
» déclaré praticable par des ingénieurs compétents, et toutes
» les nations ayant été invitées à prendre part à l'entreprise,
» qui ne sera pas placée sous la protection exclusive d'un
» gouvernement en particulier, le meeting étant parfaitement
» satisfait des explications données par M. de Lesseps, est
» persuadé que le succès du canal sera éminemment avan-
» tageux pour les intérêts commerciaux de la Grande-Bre-
» lagne. a
» Qu'il me soit permis de dire que c'est avec grand plaisir
que je propose cette résolution.
UNE VOIX : » Quelle est la nature de la concession donnée par
le Vice-roi d'Egypte ?
M. LANGE : » C'est une concession accordée par le Vice-roi à
M. de Lesseps pour l'autoriser à former une Compagnie uni-
verselle en vue de l'exécution de ce projet auquel tous les pays
sont invités à prendre part.
M. ARBCTHNOT : » J'espère que la résolution proposée par
moi recevra l'approbation unanime de l'assemblée.
M. le capitaine HARRIS: a C'est avec grand plaisir que j'appuie
la résolution, et en le faisant je saisis l'occasion pour dire,
qu'en qualité de membre de la Commission internationale,
j'ai assisté à la réunion tenue à Paris, et que le projet a été
discuté sous toutes les faces; chacun a été de l'avis que c'est un
projet de la plus grande importance pour le commerce de
l'Europe entière, et il n'a été approuvé qu'après avoir subi
le plus rigoureux examen auquel jamais entreprise a été sou-
mise. (Ecoutez, écoutez 1) Cette réunion ne comptait pas moins
de cinq administrateurs des travaux publics d'autant de pays du
continent; toutes les conséquences du projet ont été discutées
avec profondeur, et ils ont donné leur approbation unanime et
cordiale. (Ecoutez, écoutez!) Quant à la navigabilité de la
mer Rouge, je prends la liberté de dire que j'ai formé mon
opinion là-dessus après avoir fait non moins de 70 voyages ,
en montant et en descendant la mer Rouge, et je n'hésite pas
à dire qu'elle est aussi navigable pour des navires à voiles que
le canal de la Manche ; de plus, lorsque le canal de Suez sera
ouvert, les vapeurs prédomineront et il n'y aura que peu de
navires à voiles suivant cette route. (Écoutez, écoutez!)
M. ANDERSON: » Quoique je sois venu à ce meeting, mon
intention n'était pas de prendre part à la discussion, bien
que je porte un grand intérêt à ce projet; mais comme j'ai
-entendu affirmer que la Compagnie Péninsulaire et Orientale
avait manifesté quelque opposition à cette entreprise, je prends
la liberté de dire, au nom de cette Compagnie, comme son
.vice-président, que nous n'avons exprimé aucune opinion
hostile; car le projet ne peut d'aucune manière porter atteinte
aux intérêts de la Compagnie. Il nous amènera peut-être'
quelque concurrence; mais si une Compagnie ne peut pas
soutenir la concurrence, elle n'a pas à se mêler d'affaires.
(Écoutez, écoutez!) Je n'ai pas le moindre doute que l'entre-
prise, si elle est exécutée, ne doive avoir les plus beaux
résultats pour les intérêts commerciaux de ce pays. » (Écoutez,
écoutez !)
La résolution a été adoptée contre une seule voix.'
L'assemblée se sépare ensuite après avoir volé des remercî-
ments unanimes au président sir James Duke.
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
ENVOI DES TROUPES ANGLAISES
DANS LES MERS DE L'ASIE.
Nous empruntons au Moniteur universel du 2 juillet
l'analyse d'une partie de la séance de la Chambre des
Lords du 29 juin. On verra par les détails de la discus-
sion si la nécessité de l'ouverture de l'isthme de Suez
n'est pas démontrée par les événements de la manière
la plus frappante. On sait que l'Angleterre se dispose à
envoyer 14,000 hommes de renfort à son armée des
Indes et de Chine, et que les renforts doivent passer par
le cap de Bonne-Espérance.
« Le comte d'Hardwicke n'est pas satisfait des mesures
qu'on se propose d'adopter. Il se peut que l'envoi de troupes
dans l'Inde ait été ordonné ; mais il désire savoir si l'on s'est
adressé à l'Empereur des Français pour qu'il autorise le pas-
sage des troupes à travers la France jusqu'à Marseille, et si
l'on a demandé aussi au pacha d'Egypte de leur permettre de
passer la mer Rouge, afin qu'elles pussent hâter leur marche
et porter des secours le plus promptement possible. Jamais
crise n'a été aussi formidable que celle-ci. « Quand je songe,
» dit le noble lord, que nous avions à Aldershott une force
» de 15 à 20,000 hommes, et qu'avec une grande énergie et
» par le secours de l'Empereur des Français, ces troupes
» pourraient être transportes dans l'Inde, je crois que le
» pays jugerait de l'importance de l'alliance française et de la
» puissance du gouvernement par la promptitude avec la-
» quelle le secours aurait été porté. A l'égard de la guerre
» avec la Chine, quelque injustifiable qu'elle ait pu être pri-
« mitivement, il faut la pousser résolument et avec vigueur,
» et, à mon avis, le gouvernement dispose de toutes les forces
» de l'Angleterre pour mener à bonne fin les affaires, tant
» dans l'Inde que dans la Chine. »
Nous ne discutons pas, bien entendu, le côté politique
de la question ; mais nous ne pouvions nous empêcher
de signaler de nouveau ce point de vue à l'attention des
hommes d'État anglais. De quel avantage ne serait-il
pas dans ces circonstances pour la Grande-Bretagne de
pouvoir expédier directement les renforts dont elle a
besoin , de Malte par exemple dans les mers asiatiques?
Qui aurait autant qu'elle à profiter d'un canal à grande
section qui unirait la Méditerranée et la mer Rouge?
- Nous avons déjà fait plusieurs fois cette remarque, et
nous trouvons, en face de ce qui se passe, que les événe-
ments nous donnent par trop raison.
G. WAGENER.
la cordiale et unanime approbation du meeting. Je suis venu ici
aujourd'hui pour entendre les explications de M. de Lesseps et
de M. Lange, et je dois dire que j'ai entendu les expositions
de ces deux messieurs avec une grande satisfaction. Comme
nous avons entendu tout ce qu'ils avaient a dire sur le sujet,
il nous reste seulement à exprimer une opinion relativement
au projet. C'est un projet de la plus grande importance pour
les intérêts commerciaux de ce pays ; et pour être convaincu
de ce fait, on n'a qu'à jeter un coup d'œil sur la carte, qui, je
le pense, éloignera toute espèce de doutes au sujet de cette
entreprise. Cependant, il y a une considération importante
qu'il ne faudrait pas perdre de vue : c'est l'influence que le
projet exercera au point de vue politique. La question des con-
séquences politiques est une question très-importante; mais
comme il n'est pas nécessaire de la discuter ici, je ne m'y
arrêterai pas, surtout parce que la résolution que je vais pro-
poser n'engage pas le meeting à exprimer une opinion poli-
tique. Voici cette résolution :
Que le canal proposé à travers l'isthme de Suez ayant été
» déclaré praticable par des ingénieurs compétents, et toutes
» les nations ayant été invitées à prendre part à l'entreprise,
» qui ne sera pas placée sous la protection exclusive d'un
» gouvernement en particulier, le meeting étant parfaitement
» satisfait des explications données par M. de Lesseps, est
» persuadé que le succès du canal sera éminemment avan-
» tageux pour les intérêts commerciaux de la Grande-Bre-
» lagne. a
» Qu'il me soit permis de dire que c'est avec grand plaisir
que je propose cette résolution.
UNE VOIX : » Quelle est la nature de la concession donnée par
le Vice-roi d'Egypte ?
M. LANGE : » C'est une concession accordée par le Vice-roi à
M. de Lesseps pour l'autoriser à former une Compagnie uni-
verselle en vue de l'exécution de ce projet auquel tous les pays
sont invités à prendre part.
M. ARBCTHNOT : » J'espère que la résolution proposée par
moi recevra l'approbation unanime de l'assemblée.
M. le capitaine HARRIS: a C'est avec grand plaisir que j'appuie
la résolution, et en le faisant je saisis l'occasion pour dire,
qu'en qualité de membre de la Commission internationale,
j'ai assisté à la réunion tenue à Paris, et que le projet a été
discuté sous toutes les faces; chacun a été de l'avis que c'est un
projet de la plus grande importance pour le commerce de
l'Europe entière, et il n'a été approuvé qu'après avoir subi
le plus rigoureux examen auquel jamais entreprise a été sou-
mise. (Ecoutez, écoutez 1) Cette réunion ne comptait pas moins
de cinq administrateurs des travaux publics d'autant de pays du
continent; toutes les conséquences du projet ont été discutées
avec profondeur, et ils ont donné leur approbation unanime et
cordiale. (Ecoutez, écoutez!) Quant à la navigabilité de la
mer Rouge, je prends la liberté de dire que j'ai formé mon
opinion là-dessus après avoir fait non moins de 70 voyages ,
en montant et en descendant la mer Rouge, et je n'hésite pas
à dire qu'elle est aussi navigable pour des navires à voiles que
le canal de la Manche ; de plus, lorsque le canal de Suez sera
ouvert, les vapeurs prédomineront et il n'y aura que peu de
navires à voiles suivant cette route. (Écoutez, écoutez!)
M. ANDERSON: » Quoique je sois venu à ce meeting, mon
intention n'était pas de prendre part à la discussion, bien
que je porte un grand intérêt à ce projet; mais comme j'ai
-entendu affirmer que la Compagnie Péninsulaire et Orientale
avait manifesté quelque opposition à cette entreprise, je prends
la liberté de dire, au nom de cette Compagnie, comme son
.vice-président, que nous n'avons exprimé aucune opinion
hostile; car le projet ne peut d'aucune manière porter atteinte
aux intérêts de la Compagnie. Il nous amènera peut-être'
quelque concurrence; mais si une Compagnie ne peut pas
soutenir la concurrence, elle n'a pas à se mêler d'affaires.
(Écoutez, écoutez!) Je n'ai pas le moindre doute que l'entre-
prise, si elle est exécutée, ne doive avoir les plus beaux
résultats pour les intérêts commerciaux de ce pays. » (Écoutez,
écoutez !)
La résolution a été adoptée contre une seule voix.'
L'assemblée se sépare ensuite après avoir volé des remercî-
ments unanimes au président sir James Duke.
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
ENVOI DES TROUPES ANGLAISES
DANS LES MERS DE L'ASIE.
Nous empruntons au Moniteur universel du 2 juillet
l'analyse d'une partie de la séance de la Chambre des
Lords du 29 juin. On verra par les détails de la discus-
sion si la nécessité de l'ouverture de l'isthme de Suez
n'est pas démontrée par les événements de la manière
la plus frappante. On sait que l'Angleterre se dispose à
envoyer 14,000 hommes de renfort à son armée des
Indes et de Chine, et que les renforts doivent passer par
le cap de Bonne-Espérance.
« Le comte d'Hardwicke n'est pas satisfait des mesures
qu'on se propose d'adopter. Il se peut que l'envoi de troupes
dans l'Inde ait été ordonné ; mais il désire savoir si l'on s'est
adressé à l'Empereur des Français pour qu'il autorise le pas-
sage des troupes à travers la France jusqu'à Marseille, et si
l'on a demandé aussi au pacha d'Egypte de leur permettre de
passer la mer Rouge, afin qu'elles pussent hâter leur marche
et porter des secours le plus promptement possible. Jamais
crise n'a été aussi formidable que celle-ci. « Quand je songe,
» dit le noble lord, que nous avions à Aldershott une force
» de 15 à 20,000 hommes, et qu'avec une grande énergie et
» par le secours de l'Empereur des Français, ces troupes
» pourraient être transportes dans l'Inde, je crois que le
» pays jugerait de l'importance de l'alliance française et de la
» puissance du gouvernement par la promptitude avec la-
» quelle le secours aurait été porté. A l'égard de la guerre
» avec la Chine, quelque injustifiable qu'elle ait pu être pri-
« mitivement, il faut la pousser résolument et avec vigueur,
» et, à mon avis, le gouvernement dispose de toutes les forces
» de l'Angleterre pour mener à bonne fin les affaires, tant
» dans l'Inde que dans la Chine. »
Nous ne discutons pas, bien entendu, le côté politique
de la question ; mais nous ne pouvions nous empêcher
de signaler de nouveau ce point de vue à l'attention des
hommes d'État anglais. De quel avantage ne serait-il
pas dans ces circonstances pour la Grande-Bretagne de
pouvoir expédier directement les renforts dont elle a
besoin , de Malte par exemple dans les mers asiatiques?
Qui aurait autant qu'elle à profiter d'un canal à grande
section qui unirait la Méditerranée et la mer Rouge?
- Nous avons déjà fait plusieurs fois cette remarque, et
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