Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1857 25 juin 1857
Description : 1857/06/25 (A2,N25). 1857/06/25 (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530624q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 223
» Que M. de Lesseps a été bien inspiré en en appelant à
la nation tout' entière des oppositions systématiques qui se
drapaient secrètement dans l'ombre d'un faux semblant
d'intérêt public ! Qu'il a eu raison de comprendre qu'une
idée vraie devait sortir triomphante d'une discussion au grand
jour !
» Rendons justice au peuple anglais : dans une question
purement commerciale, pouvant avoir sur ses destinées une
immense influence, il n'est pas allé chercher ses inspirations
ailleurs que parmi ses pairs. Il a compris que le commerce
devait prononcer en son nom, par l'organe de ses représen-
tants les plus immédiats, les plus pratiques, de ceux qui font
sa gloire et sa prospérité. L'arrêt est rendu ; il est signé de
Londres, Liverpool, Manchester, Dublin, Cork, Belfast et
Glasgow; les juges sont les corporations d'assurances, les
cercles de négociants, armateurs, manufacturiers, la puis-
santé Association pour les Indes orientales et la Chine, les
Chambres de commerce de la Grande-Bretagne.
- » Qu'opposera-t-on désormais à cet ensemble de vœux con-
formes à ceux que l'Europe entière avait déjà manifestés en
faveur du projet?
» Tout le monde a répondu maintenant : les ingénieurs,
sur la possibilité d'exécution; le commerce, sur l'utilité de
l'œuvre; le sentiment public, sur son caractère d'universalité.
» En présence de ces mani festations, de cette unani mité
d'assentiment, que jamais opération ne réunit à un même
degré, douter, non de l'exécution, mais de la prompte réa-
lisation du projet dont M. de Lesseps s'est fait le promoteur,
est chose heureusement impossible. — Signé J. DUBROCA. »
VAmi des Sciences a reproduit la suite et la fin du Mémoire
de M. Ferd. de Lesseps à l'Académie des sciences sur le Sou-
dan et sur le Nil Blanc.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
RESSOURCES COMMERCIALES DE LA MER ROUGE.
Nous empruntons au Railway Times du G juin quel-
ques détails curieux sur la-mer Rouge, que nous trou-
vons dans un article intitulé : le « Commercial Record »
sur le canal de Suez.
KUn correspondant du Commercial Record, qui a
évidemment habité et vu de près les pays bordant la
mer Rouge, exprime des idées très-importantes sur
l'influence que l'ouverture de l'isthme de Suez aura sur
l'Arabie et l'Abyssinie :
« La mer Rouge, dit-il, ou, en termes arabes, la mer
d'Edom, est ainsi appelée parce qu'elle bat les côtes du pays
d'Edom ou du pays de l'homme rouge, et non à cause de
quelque particularité de ses eaux, qui réfléchissent toujours
le bleu brillant de l'atmosphère. Elle abonde en récifs de
corail, dont un triple rang, s'avançant bien avant dans la
mer, s'étend sur plus de 500 milles le long de la côte au-
dessus de Mokka ; elle abonde également en îles désertes et
privées d'eau, dont un grand nombre, étant le séjour des
cormorans et d'une multitude d'oiseaux aquatiques, con-
tiennent de vastes dépôts de guano. D'autres sont occupées
par des pêcheurs solitaires, qui font la pêche de la tortue, et
qui dans les localités favorables cherchent la nacre, qui se
trouve en abondance dans le milieu de la mer.
» Le chenal que suivent les grands navires est généralement
étroit, mais il faut seulement une connaissance plus étendue
de la mer pour que des navires de toute espèce s'y trouvent
en parfaite sûreté à toute époque de l'année. Comme presque
toutes les eaux des tropiques, cette mer, même dans la plus
belle saison de l'année, est exposée à des grains blancs qui
exigent beaucoup d'attention et une garde continuelle; mais
on trouve de la sûreté en tout temps, quand il y a une ou-
verture de largeur et une profondeur suffisantes entre les récifs
ou sous le vent des îles. En vérité, les dangers de cette mer
ont été grandement exagérés, comme cela est démontré par
les voyages non interrompus des vapeurs.
« Beaucoup d'endroits sur les côtes, du côté d'Arabie, ont
de vastes ports bien fermés, capables de recevoir des flottes
de bateaux de pêche; il y en a qui sont littéralement pleins
de myriades vivantes de bons poissons chassés par leurs
ennemis ou cherchant un endroit tranquille pour frayer.
Toute la mer abonde d'une multitude d'épongés, dont quel-
ques-unes valent très-bien celles qui sont connues sous le nom
d'épongés de Turquie; les coraux rouges abondent également
et sont de meilleure qualité, plus gros et plus faciles à obtenir
que les coraux pêchés sur la côte de Sicile. Un grand nombre
des variétés de ce beau poisson-corail (coral fish) sont encore
inconnues aux naturalistes; quelques-unes, d'une longueur de
16 pouces, sont d'une beauté éclatante, comme si elles étaient
d'or et d'argent brunis.
» Les dauphins sont également très-nombreux et partagent
cette richesse extraordinaire de coloration. Dans quelques
parties de la mer, le poisson noir (black fish) abonde, sans
être encore recherché pour son huile. Bref, la mer elle-
même contient une provision inépuisable de richesses.
» Parlons maintenant de la terre. La côte d'Arabie n'a
qu'un petit nombre de ports connus; Yambo, Djeddah, Lo-
heiah et Mokka en sont les principaux. Le commerce d'expor-
tation de Mokka consiste principalement en café, nommé par
erreur d'après cette place, mais poussé à 100 ou 500 milles
plus loin en montant la mer, et apporté à Mokka principale-
ment de Loheiah. Si la mer était ouverte vers la Méditerranée,
toute la production, au lieu d'être envoyée dans l'Inde pour être
réembarquée pour l'Europe, nous parviendrait directement,
et l'encouragement croissant donné aux cultivateurs arabes
quadruplerait bientôt la production de ce fruit agréable et
salutaire.
» La côte opposée nous ouvre les portes de l'Abyssinie et
le vaste intérieur de l'Afrique, d'où des approvisionnements
de toute sorte peuvent être tirés en abondance pour les be-
soins de la navigation , et à des prix qui paraîtront ridicules
aux Européens ; car pour un dollar on peut avoir 6 ou 7 mou-
tons. On peut tirer de l'intérieur des cornes, des peaux, de
l'ivoire, des plumes d'autruche, de la civette et autres produits
d'étapes, qui nous parviennent actuellement en petite quantité,
à cause de l'état de désordrg où est le pa y s. La soumission des
Gallas et des autres tr* e"àNflui entourent l'Abyssinie
proprement dite en raciïsHer r e s t r e. Les animaux
pro p rement dite en --u; g e-
sauva g es de l'intérj Içy-éléphants, rhinocéros,
hippopotames, gir ^cW,. y jibondent. Entre Mas-
saoua h et le détroitel parsem é es le long
de If côte, se trouve eu ormations vo l cani q ues,
» Que M. de Lesseps a été bien inspiré en en appelant à
la nation tout' entière des oppositions systématiques qui se
drapaient secrètement dans l'ombre d'un faux semblant
d'intérêt public ! Qu'il a eu raison de comprendre qu'une
idée vraie devait sortir triomphante d'une discussion au grand
jour !
» Rendons justice au peuple anglais : dans une question
purement commerciale, pouvant avoir sur ses destinées une
immense influence, il n'est pas allé chercher ses inspirations
ailleurs que parmi ses pairs. Il a compris que le commerce
devait prononcer en son nom, par l'organe de ses représen-
tants les plus immédiats, les plus pratiques, de ceux qui font
sa gloire et sa prospérité. L'arrêt est rendu ; il est signé de
Londres, Liverpool, Manchester, Dublin, Cork, Belfast et
Glasgow; les juges sont les corporations d'assurances, les
cercles de négociants, armateurs, manufacturiers, la puis-
santé Association pour les Indes orientales et la Chine, les
Chambres de commerce de la Grande-Bretagne.
- » Qu'opposera-t-on désormais à cet ensemble de vœux con-
formes à ceux que l'Europe entière avait déjà manifestés en
faveur du projet?
» Tout le monde a répondu maintenant : les ingénieurs,
sur la possibilité d'exécution; le commerce, sur l'utilité de
l'œuvre; le sentiment public, sur son caractère d'universalité.
» En présence de ces mani festations, de cette unani mité
d'assentiment, que jamais opération ne réunit à un même
degré, douter, non de l'exécution, mais de la prompte réa-
lisation du projet dont M. de Lesseps s'est fait le promoteur,
est chose heureusement impossible. — Signé J. DUBROCA. »
VAmi des Sciences a reproduit la suite et la fin du Mémoire
de M. Ferd. de Lesseps à l'Académie des sciences sur le Sou-
dan et sur le Nil Blanc.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
RESSOURCES COMMERCIALES DE LA MER ROUGE.
Nous empruntons au Railway Times du G juin quel-
ques détails curieux sur la-mer Rouge, que nous trou-
vons dans un article intitulé : le « Commercial Record »
sur le canal de Suez.
KUn correspondant du Commercial Record, qui a
évidemment habité et vu de près les pays bordant la
mer Rouge, exprime des idées très-importantes sur
l'influence que l'ouverture de l'isthme de Suez aura sur
l'Arabie et l'Abyssinie :
« La mer Rouge, dit-il, ou, en termes arabes, la mer
d'Edom, est ainsi appelée parce qu'elle bat les côtes du pays
d'Edom ou du pays de l'homme rouge, et non à cause de
quelque particularité de ses eaux, qui réfléchissent toujours
le bleu brillant de l'atmosphère. Elle abonde en récifs de
corail, dont un triple rang, s'avançant bien avant dans la
mer, s'étend sur plus de 500 milles le long de la côte au-
dessus de Mokka ; elle abonde également en îles désertes et
privées d'eau, dont un grand nombre, étant le séjour des
cormorans et d'une multitude d'oiseaux aquatiques, con-
tiennent de vastes dépôts de guano. D'autres sont occupées
par des pêcheurs solitaires, qui font la pêche de la tortue, et
qui dans les localités favorables cherchent la nacre, qui se
trouve en abondance dans le milieu de la mer.
» Le chenal que suivent les grands navires est généralement
étroit, mais il faut seulement une connaissance plus étendue
de la mer pour que des navires de toute espèce s'y trouvent
en parfaite sûreté à toute époque de l'année. Comme presque
toutes les eaux des tropiques, cette mer, même dans la plus
belle saison de l'année, est exposée à des grains blancs qui
exigent beaucoup d'attention et une garde continuelle; mais
on trouve de la sûreté en tout temps, quand il y a une ou-
verture de largeur et une profondeur suffisantes entre les récifs
ou sous le vent des îles. En vérité, les dangers de cette mer
ont été grandement exagérés, comme cela est démontré par
les voyages non interrompus des vapeurs.
« Beaucoup d'endroits sur les côtes, du côté d'Arabie, ont
de vastes ports bien fermés, capables de recevoir des flottes
de bateaux de pêche; il y en a qui sont littéralement pleins
de myriades vivantes de bons poissons chassés par leurs
ennemis ou cherchant un endroit tranquille pour frayer.
Toute la mer abonde d'une multitude d'épongés, dont quel-
ques-unes valent très-bien celles qui sont connues sous le nom
d'épongés de Turquie; les coraux rouges abondent également
et sont de meilleure qualité, plus gros et plus faciles à obtenir
que les coraux pêchés sur la côte de Sicile. Un grand nombre
des variétés de ce beau poisson-corail (coral fish) sont encore
inconnues aux naturalistes; quelques-unes, d'une longueur de
16 pouces, sont d'une beauté éclatante, comme si elles étaient
d'or et d'argent brunis.
» Les dauphins sont également très-nombreux et partagent
cette richesse extraordinaire de coloration. Dans quelques
parties de la mer, le poisson noir (black fish) abonde, sans
être encore recherché pour son huile. Bref, la mer elle-
même contient une provision inépuisable de richesses.
» Parlons maintenant de la terre. La côte d'Arabie n'a
qu'un petit nombre de ports connus; Yambo, Djeddah, Lo-
heiah et Mokka en sont les principaux. Le commerce d'expor-
tation de Mokka consiste principalement en café, nommé par
erreur d'après cette place, mais poussé à 100 ou 500 milles
plus loin en montant la mer, et apporté à Mokka principale-
ment de Loheiah. Si la mer était ouverte vers la Méditerranée,
toute la production, au lieu d'être envoyée dans l'Inde pour être
réembarquée pour l'Europe, nous parviendrait directement,
et l'encouragement croissant donné aux cultivateurs arabes
quadruplerait bientôt la production de ce fruit agréable et
salutaire.
» La côte opposée nous ouvre les portes de l'Abyssinie et
le vaste intérieur de l'Afrique, d'où des approvisionnements
de toute sorte peuvent être tirés en abondance pour les be-
soins de la navigation , et à des prix qui paraîtront ridicules
aux Européens ; car pour un dollar on peut avoir 6 ou 7 mou-
tons. On peut tirer de l'intérieur des cornes, des peaux, de
l'ivoire, des plumes d'autruche, de la civette et autres produits
d'étapes, qui nous parviennent actuellement en petite quantité,
à cause de l'état de désordrg où est le pa y s. La soumission des
Gallas et des autres tr* e"àNflui entourent l'Abyssinie
proprement dite en raciïsHer r e s t r e. Les animaux
pro p rement dite en --u; g e-
sauva g es de l'intérj Içy-éléphants, rhinocéros,
hippopotames, gir ^cW,. y jibondent. Entre Mas-
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