Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1857 25 juin 1857
Description : 1857/06/25 (A2,N25). 1857/06/25 (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530624q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 217
une répulsion insurmontable pour ces jaunes habilanls du
Céleste Empire, je commencerais à craindre qu'ils ne nous
inondassent comme les hordes d'Attila, tant ils sont nom-
breux.
» Maintenant je passe aux Français. Il existe maintenant une
ligne de clippers entre le Havre et Melbourne. Il y a à Mel-
bourne une agence maritime française; MM. Sondeur, Lem-
prière et compagnie en sont les agents, et ils sont aussi -
les agents de vaisseaux arrivant fréquemment de Maurice (île
de France). Il y a deux ou trois mois on parlait beaucoup de
pétitionner auprès du gouvernement pour qu'il allouât une
certaine somme d'argent pour l'importation de vignerons
français ou des bords du Rhin ; on pense beaucoup à cultiver
la vigne sur une grande échelle. A présent je n'entends plus
parler du projet.
i) Quelle population démoralisée nous avons ici! Les arts,
les sciences, non-seulement ne sont pas encouragés, mais ne
sauraient soutenir les gens qui les cultiveraient même avec
grand talent. Un peintre habile me disait l'autre jour qu'il
était bien heureux quand il pouvait vendre un portrait au
même prix qu'un bon daguerréotype. Melbourne, c'est la ville
des tavernes, des femmes perdues et des gens de mauvaise
vie; c'est là que les mineurs qui ont eu de la chance aux
diggings viennent dépenser leur argent; cent liv. sterl. passent
en une quinzaine, ils prennent le plaisir à pleines gorgées et
ensuite retournent aux mines.
» La presse a déjà ici des dimensions colossales. Melbourne
a trois journaux quotidiens de la dimension du Times et con-
tenant moitié de sa matière. Outre cela, il y a plus de cinquante
localités dans Victoria qui ont -des journaux quotidiens, bi-
hebdomadaires ou hebdomadaires.
» Le parlement est actuellement en vacances (pour trois
mois, je crois), de sorte qu'il n'y a rie.n de nouveau en
matière politique. Un des prochains bills aura rapport à
l'instruction publique. Ce département est maintenant dans
les mains de deux conseils directeurs, de deux systèmes d'école
primaire répandus dans toute la colonie: 1° le NationalBoard,
qui exclut l'instruction religieuse entièrement de ses écoles;
2° le Deminational Board, qui soutient les écoles qui donnent
l'instruction religieuse selon la secte à laquelle elles appartien-
nent : soit Eglise anglicane , écossaise ou wesleycnne ou ca-
tholique. Ces derniers forment ici près d'un tiers de la popu-
lation.
» L'instruction secondaire vient d'être établie -il y six ou
huit mois. Le seul établissement est Melbourne University,
fondé sur le même principe, en petit, que Cambridge et
Oxford.
» Le 29 mars dernier a été formé un census général de la
population de la colonie, comprenant nation, profusion, âge,
religion, etc. »
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le London Commercial Record du 22 mai contient un
article où, en rendant compte du Rapport de la Commission
internationale et de la brochure de M. Ch. L. Kenney, on pré-
sente quelques objections techniques sur diverses parties du
projet. Nous aurons l'occasion de revenir sur ces points; mais
nous voulons citer la fin de l'article du London Commercial
Record:
Il Nous n'écrivons pas ceci dans un esprit d'hostilité,
mais dans l'intention de rendre le succès plus certain en pré-
férant aborder franchement les difficultés plutôt que de passer
outre. Le canal est impérieusement demandé; son heureux
achèvement sera une gloire pour l'époque où nous vivons,
et fera rejaillir de l'honneur sur tous ceux qui y sont engages.
C'est certainement la grande route et notre seule route natu-
relle pour l'Orient. Nous parlerons, dans notre prochain
numéro, de sa valeur du point de vue commercial aussi bien
que politique. »
The Scotsman du 27 mai publie une analyse excellente de
nos derniers documents français et anglais, et du Rapport
de M. le baron Charles Dupin à l'Académie des sciences. Cet
article est signé C. M.
Le Daily Express (Edimbourg, 27 mai) rend compte dit
meeting tenu la veille, en faveur du canal de Suez, par les
armateurs et négociants d'Edimbourg et de Leith.
Le Caledonian Mercury d'Edimbourg du 27 mai rend
compte du meeting tenu la veille par la Chambre de com-
merce de cette ville.
The Eastern Counties Heratd (Hull, 28 mai) contient une
analyse détaillée et très-exacte du Rapport de la Commission
internationale. Celte - publication a très-bien préparé le
meeting tenu le 30 en faveur du canal de Suez.
Le Northern Daily Express (Newcastle, 29 mai) publie un
article de fond très-étudié sur l'ouverture de l'isthme de Suez,
et il exprime en termes très-forts sa désapprobation de la ré-
sistance qu'on a'opposée à cette entreprise, qui doit être sur-
tout utile au commerce anglais.
Le Northern Daily Express donne ensuite, dans une autre
partie de ses colonnes, le compte rendu du meeting tenu la
veille. Nous en avons analysé plus haut le résultat.
Le Daily Bulletin (Glasgow, 29 mai) publie un article sur
l'ouverture de l'isthme de Suez, pour démontrer l'utilité uni-
verselle de cette communication nouvelle. C'est une œuvre
d'humanité et de civilisation à laquelle il est glorieux, pour
l'Angleterre et la France, de prendre part. Le monde entier
en profitera; mais c'est surtout la Grande-Bretagne qui en
tirera profit. La sanction du Sultan ne peut tarder longtemps
encore.
Le Gateshead Observer du 30 mai rend compte du meeting
tenu la veille à Newcastle, et de plus il publie un excellent
article que nous reproduisons en entier:
« Nous avons eu parmi nous à Newcastle M. de Lesseps, con-
cessionnaire du canal de Suez, pour plaider sa cause et deman-
der un verdict. Le Vice-roi d'Egypte désire savoir ce que le
monde civilisé pense du projet ; et de même que c'est à
la presse de tenir le pays au courant de « ce que l'on dit
à la Chambre des Communes, » de même il appartient
à M. de 'Lesseps de faire connaître à Son Altesse d'Egypte
« ce que l'on dit en Angleterre. » Ce que dit Newcastle, nous
le communiquons au lecteur dans une autre colonne. New-
castle pense que ce serait une très-bonne chose d'être de quel-
ques milliers de milles plus près de Suez, d'lden et de l'Inde
qu'on ne l'est actuellement, et par conséquent se déclare en
faveur de la construction d'un canal maritime de la Méditer-
ranée à la mer Rouge, œuvre que des ingénieurs célèbres de
Paris, Londres, Vienne et la Haye, disent, après inspection
et examen des lieux, être « une œuvre peu difficile, et dont le
« succès ne peut être mis en doute. » « Le moment, disent-ils,
» n'est pas loin où la marine marchande, transformée pour
» l'exécution de longs voyages (l'hélice étant désormais la
» force motrice principale employée en mer), réclamera l'ou-
» verture de celle nouvelle route si aisée et si lucrative. Ce
25,
une répulsion insurmontable pour ces jaunes habilanls du
Céleste Empire, je commencerais à craindre qu'ils ne nous
inondassent comme les hordes d'Attila, tant ils sont nom-
breux.
» Maintenant je passe aux Français. Il existe maintenant une
ligne de clippers entre le Havre et Melbourne. Il y a à Mel-
bourne une agence maritime française; MM. Sondeur, Lem-
prière et compagnie en sont les agents, et ils sont aussi -
les agents de vaisseaux arrivant fréquemment de Maurice (île
de France). Il y a deux ou trois mois on parlait beaucoup de
pétitionner auprès du gouvernement pour qu'il allouât une
certaine somme d'argent pour l'importation de vignerons
français ou des bords du Rhin ; on pense beaucoup à cultiver
la vigne sur une grande échelle. A présent je n'entends plus
parler du projet.
i) Quelle population démoralisée nous avons ici! Les arts,
les sciences, non-seulement ne sont pas encouragés, mais ne
sauraient soutenir les gens qui les cultiveraient même avec
grand talent. Un peintre habile me disait l'autre jour qu'il
était bien heureux quand il pouvait vendre un portrait au
même prix qu'un bon daguerréotype. Melbourne, c'est la ville
des tavernes, des femmes perdues et des gens de mauvaise
vie; c'est là que les mineurs qui ont eu de la chance aux
diggings viennent dépenser leur argent; cent liv. sterl. passent
en une quinzaine, ils prennent le plaisir à pleines gorgées et
ensuite retournent aux mines.
» La presse a déjà ici des dimensions colossales. Melbourne
a trois journaux quotidiens de la dimension du Times et con-
tenant moitié de sa matière. Outre cela, il y a plus de cinquante
localités dans Victoria qui ont -des journaux quotidiens, bi-
hebdomadaires ou hebdomadaires.
» Le parlement est actuellement en vacances (pour trois
mois, je crois), de sorte qu'il n'y a rie.n de nouveau en
matière politique. Un des prochains bills aura rapport à
l'instruction publique. Ce département est maintenant dans
les mains de deux conseils directeurs, de deux systèmes d'école
primaire répandus dans toute la colonie: 1° le NationalBoard,
qui exclut l'instruction religieuse entièrement de ses écoles;
2° le Deminational Board, qui soutient les écoles qui donnent
l'instruction religieuse selon la secte à laquelle elles appartien-
nent : soit Eglise anglicane , écossaise ou wesleycnne ou ca-
tholique. Ces derniers forment ici près d'un tiers de la popu-
lation.
» L'instruction secondaire vient d'être établie -il y six ou
huit mois. Le seul établissement est Melbourne University,
fondé sur le même principe, en petit, que Cambridge et
Oxford.
» Le 29 mars dernier a été formé un census général de la
population de la colonie, comprenant nation, profusion, âge,
religion, etc. »
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le London Commercial Record du 22 mai contient un
article où, en rendant compte du Rapport de la Commission
internationale et de la brochure de M. Ch. L. Kenney, on pré-
sente quelques objections techniques sur diverses parties du
projet. Nous aurons l'occasion de revenir sur ces points; mais
nous voulons citer la fin de l'article du London Commercial
Record:
Il Nous n'écrivons pas ceci dans un esprit d'hostilité,
mais dans l'intention de rendre le succès plus certain en pré-
férant aborder franchement les difficultés plutôt que de passer
outre. Le canal est impérieusement demandé; son heureux
achèvement sera une gloire pour l'époque où nous vivons,
et fera rejaillir de l'honneur sur tous ceux qui y sont engages.
C'est certainement la grande route et notre seule route natu-
relle pour l'Orient. Nous parlerons, dans notre prochain
numéro, de sa valeur du point de vue commercial aussi bien
que politique. »
The Scotsman du 27 mai publie une analyse excellente de
nos derniers documents français et anglais, et du Rapport
de M. le baron Charles Dupin à l'Académie des sciences. Cet
article est signé C. M.
Le Daily Express (Edimbourg, 27 mai) rend compte dit
meeting tenu la veille, en faveur du canal de Suez, par les
armateurs et négociants d'Edimbourg et de Leith.
Le Caledonian Mercury d'Edimbourg du 27 mai rend
compte du meeting tenu la veille par la Chambre de com-
merce de cette ville.
The Eastern Counties Heratd (Hull, 28 mai) contient une
analyse détaillée et très-exacte du Rapport de la Commission
internationale. Celte - publication a très-bien préparé le
meeting tenu le 30 en faveur du canal de Suez.
Le Northern Daily Express (Newcastle, 29 mai) publie un
article de fond très-étudié sur l'ouverture de l'isthme de Suez,
et il exprime en termes très-forts sa désapprobation de la ré-
sistance qu'on a'opposée à cette entreprise, qui doit être sur-
tout utile au commerce anglais.
Le Northern Daily Express donne ensuite, dans une autre
partie de ses colonnes, le compte rendu du meeting tenu la
veille. Nous en avons analysé plus haut le résultat.
Le Daily Bulletin (Glasgow, 29 mai) publie un article sur
l'ouverture de l'isthme de Suez, pour démontrer l'utilité uni-
verselle de cette communication nouvelle. C'est une œuvre
d'humanité et de civilisation à laquelle il est glorieux, pour
l'Angleterre et la France, de prendre part. Le monde entier
en profitera; mais c'est surtout la Grande-Bretagne qui en
tirera profit. La sanction du Sultan ne peut tarder longtemps
encore.
Le Gateshead Observer du 30 mai rend compte du meeting
tenu la veille à Newcastle, et de plus il publie un excellent
article que nous reproduisons en entier:
« Nous avons eu parmi nous à Newcastle M. de Lesseps, con-
cessionnaire du canal de Suez, pour plaider sa cause et deman-
der un verdict. Le Vice-roi d'Egypte désire savoir ce que le
monde civilisé pense du projet ; et de même que c'est à
la presse de tenir le pays au courant de « ce que l'on dit
à la Chambre des Communes, » de même il appartient
à M. de 'Lesseps de faire connaître à Son Altesse d'Egypte
« ce que l'on dit en Angleterre. » Ce que dit Newcastle, nous
le communiquons au lecteur dans une autre colonne. New-
castle pense que ce serait une très-bonne chose d'être de quel-
ques milliers de milles plus près de Suez, d'lden et de l'Inde
qu'on ne l'est actuellement, et par conséquent se déclare en
faveur de la construction d'un canal maritime de la Méditer-
ranée à la mer Rouge, œuvre que des ingénieurs célèbres de
Paris, Londres, Vienne et la Haye, disent, après inspection
et examen des lieux, être « une œuvre peu difficile, et dont le
« succès ne peut être mis en doute. » « Le moment, disent-ils,
» n'est pas loin où la marine marchande, transformée pour
» l'exécution de longs voyages (l'hélice étant désormais la
» force motrice principale employée en mer), réclamera l'ou-
» verture de celle nouvelle route si aisée et si lucrative. Ce
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