Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1857 25 juin 1857
Description : 1857/06/25 (A2,N25). 1857/06/25 (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530624q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 215
de ces nombreuses demandes des ressources de la Compagnie.
L'jntenjîon des directeurs d'établir un service semi-mensuel
entre I ombay, les détroits, Hong-kong et Sbang-haï, a été an-
noncée dans le dernier rapport. Les arrangements ont été faits
au printemps, et la seconde ligne a été ouverte en correspon-
dance avec le steamer parti de Southampton le 20 mars. L'état
des choses en Chine fait d'une communication de tous les
quinze jours avec ce pays une affaire d'une grande impor-
tance, et les directeurs espèrent que les résultats de cette Ine
seront assez favorables pour leur permettre de la maintenir
des cette année. »
- Le premier bâtiment de guerre autrichien destiné à faire
le tour du monde, la frégate Novara, est partie le 30 avril, de
Trieste pour Gibraltar. La Novara porte 1,800 tonneaux et
30 canons; le pont a 147 pieds de long sur 42 de large; le
vaisseau tire à peu près 19 pieds d'eau. La Novara a 354
hommes à bord, dont 7 font partie de la commission scientifi-
que et s'occuperont principalement de recherches scientifiques,
Cependant les observations astronomiques, météorologiques et
magnétiques seront faites par les officiers de marine , sous le
commandement du commodore Wullerstorff. Le Dr Hochstdier,
de l'institut géologique d'Autriche, est chargé des recherches
géologiques et physiques ; MM. Frauenfeld et Felebor, des re-
cherches zoologiques; le Dr Schwarz et M. Fellinck, des re-
c h erc h es z?olo
cherches botaniques; et le Dr Scherzer des recherches ethno-
graphiques et politico-économiques. Ce dernier tiendra aussi
le journa l de l'expéditton, et fera les rapports sur ses progrès
et résultats '- aux autorités politiques et -. scientifiques de l'Au-
- -. - i
triche. L'expédition est également accompagnée par un peintre
en renom, M. Seljing, qui fera les esquisses des points les plus
intéressants visités par la Novara, et les dessins scientifiques.
La Novara est accompagnée par la corvette Caroline, et sera
à Alessine ou Stromboli, se lon le§ circon-
remorquée jusqu'à Messine ou Stromboli, selon les' circon-
stances, par le vapeur de guerre Lucia, capitaine Littrow. A
Rio-Janeiro, la corvette Caroline quittera la Novara et visitera
probablement le territoire de la Plata, tandis que la Novara
fera route vers le cap de Bonne- Espérance et les-deux remar-
quables îlots Saint-Paul et Amsterdam , au sud-est du cap,
38° lat. sud, qui sont encore totalement inconnus sous le rap-
port de leur histoire naturelle.
On a remarqué avec raison que la marine autrichienne as-
sistera probablement à quelques-uns des grands événements
qui se préparent dans les mers de l'Indo-Chine.
- Il paraît que le gouvernement chinois, malgré la guerre,
songe à donner suite au projet, qu'il avait conçu depuis quel-
que temps, de régulariser, au moyen d'une taxe, le commerce
de l'opium. Les courtiers de cette drogue s'étaient jusqu'à pré-
sent opposés à cette innovation dans la crainte que l'argent
ainsi prélevé ne fût détourné de sa destination par les auto-
rités locales. Mais, prenant maintenant en considération les
besoins du trésor, et désireux de venir en aide au gouverne-
ment pour les opérations militaires devant Nankin, les cour-
tiers ont formé eux-mêmes une compagnie de douane. Sans
l'intervention du gouvernement provincial, ils comptent pré-
lever une taxe de douze taels par ballot soit un peu plus de
3 pour 100 sur le prix. Cet argent sera remis, après déduc-
tion des frais, dans les coffres du général commandant en
chef, pour être par lui consacré au payement de l'armée.
Cet arrangement a été mis en vigueur à partir du 12 mai.
Comme le commerce de l'oplum à Shang-haï et dans les en-
virons s'élève au moins à trois mille ballots, une taxe de
douze taels par ballot produira dans l'année la somme
considérable de 141,200 livres sterl. soit3,530,000 francs, ce
4,1. J l .l :• - J «
qui sera d'un grand secours au gouvernement appauvri des
impérialistes.
— La Gazette de Cologne du 5 juin dernier donne des dé-
tails intéressants sur quelques réformes projetées dans l'Inde:
et Nous trouvons dans une correspondance datée de Cal-
cutta le 25 mars, dit la Gazette} des renseignements très-
intéressants sur des réformes qu'il s'agit d'introduire prochai-
nement dans la législation commerciale de l'Inde. On sait
quelles richesses sont annuellement apportées des Indes; et,
cependant, l'Angleterre n'a pu encore développer la dixième
partie seulement des ressources immenses de ce pays.
» Le correspondant de la Gazette de Cologne attribue ce
retard de développement à plusieurs causes : d'abord, au
manque de sûreté pour le capital engagé à l'intérieur et pour
la propriété, conséquence d'une législation compliquée et in-
suffisante; ensuite à la loi anglaise, qui défend de former une
société pour l'exploitation d'entreprises industrielles et com-
melciales, à moins de se rendre responsable pour la somme
totale de sa fortune, loi qui a ruiné beaucoup de personnes
ici et en Angleterre, et qui, évidemment, met des entraves au
développement des ressources du pays; et enfin, à l'insuffi-
sance des moyens de communicaiion.
» Quant aux deux premières causes, le correspondant as-
sure que dans ce moment on travaille énergiquement à
améliorer la législation dans tout le pays. De plus un projet
de loi pour l'introduction de la limiled liability (responsabi-
lité limitée), aura force de loi dans quelques mois d'ici; il se
formera alors, sans doute, beaucoup d'entreprises sur actions
qui ont langui jusqu'à aujourd'hui. Le troisième inconvénient 11e
peut être écarté qu'avec le temps ; mais on est en voie de pro-
grès sûr. On sait que la Compagnie des chemins de fer de
l'Inde a déjà commencé, depuis plusieurs années, à établir
son réseau, dont quelques lignes sont déjà mises en exploi-
tation.
» L'introduction du limited liability act en Angleterre et
a proc h aine intr dliction d~
sa prochaine introduction dans l'Inde a déjà opéré des mira-
cles. Un grand nombre de projets sérieux pour des chemins de
fer, des canaux, la navigation à vapeur sur les fl euves de l'in-
térieur, ainsi que pour des mines, l- culture de terrains, les
plantations de thé, les banques, etc., ont été formés ici et en
Angleterre. La méfiance d'autrefois dans la sûreté des capi-
taux dans l'Inde se perd peu à peu en Angleterre. Les indi-
gènes aussi sauront tirer profit de leur argent. Il y a des for-
tunes immenses entre les mains des indigènes, qu'ils n'utilisent
pas comme elles devraient être utilisées; soit par paresse, par
manque d'énergie ou par ancienne habitude. Il faut à l'Inde
non-seulement des capitaux européens, mais aussi de l'énergie
et du travail européens.
» Il est donc clair que l'Inde changera grandement dans
dix ans à son avantage. Dans quelques années, les chemins de
fer transporteront en deux ou trois jours celui dont la santé
exige un changement de c l imat, dans les montagnes où il peut
respirer l'air d Europe; tandis qu'aujourd'hui, il faut, dans la
plupart des cas, un voyage long et coûteux en Europe même.
Nous pouvons être sûrs qu'il arrivera dans l'Inde non-seulement
du capital européen, mais aussi du travail européen. L'immi-
gration aura lieu sur une plus grande échelle, et ce n'est que
dans dix ou vingt ans que nous pourrons soupçonner ce que
l'Inde peut faire. »
., Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
de ces nombreuses demandes des ressources de la Compagnie.
L'jntenjîon des directeurs d'établir un service semi-mensuel
entre I ombay, les détroits, Hong-kong et Sbang-haï, a été an-
noncée dans le dernier rapport. Les arrangements ont été faits
au printemps, et la seconde ligne a été ouverte en correspon-
dance avec le steamer parti de Southampton le 20 mars. L'état
des choses en Chine fait d'une communication de tous les
quinze jours avec ce pays une affaire d'une grande impor-
tance, et les directeurs espèrent que les résultats de cette Ine
seront assez favorables pour leur permettre de la maintenir
des cette année. »
- Le premier bâtiment de guerre autrichien destiné à faire
le tour du monde, la frégate Novara, est partie le 30 avril, de
Trieste pour Gibraltar. La Novara porte 1,800 tonneaux et
30 canons; le pont a 147 pieds de long sur 42 de large; le
vaisseau tire à peu près 19 pieds d'eau. La Novara a 354
hommes à bord, dont 7 font partie de la commission scientifi-
que et s'occuperont principalement de recherches scientifiques,
Cependant les observations astronomiques, météorologiques et
magnétiques seront faites par les officiers de marine , sous le
commandement du commodore Wullerstorff. Le Dr Hochstdier,
de l'institut géologique d'Autriche, est chargé des recherches
géologiques et physiques ; MM. Frauenfeld et Felebor, des re-
cherches zoologiques; le Dr Schwarz et M. Fellinck, des re-
c h erc h es z?olo
cherches botaniques; et le Dr Scherzer des recherches ethno-
graphiques et politico-économiques. Ce dernier tiendra aussi
le journa l de l'expéditton, et fera les rapports sur ses progrès
et résultats '- aux autorités politiques et -. scientifiques de l'Au-
- -. - i
triche. L'expédition est également accompagnée par un peintre
en renom, M. Seljing, qui fera les esquisses des points les plus
intéressants visités par la Novara, et les dessins scientifiques.
La Novara est accompagnée par la corvette Caroline, et sera
à Alessine ou Stromboli, se lon le§ circon-
remorquée jusqu'à Messine ou Stromboli, selon les' circon-
stances, par le vapeur de guerre Lucia, capitaine Littrow. A
Rio-Janeiro, la corvette Caroline quittera la Novara et visitera
probablement le territoire de la Plata, tandis que la Novara
fera route vers le cap de Bonne- Espérance et les-deux remar-
quables îlots Saint-Paul et Amsterdam , au sud-est du cap,
38° lat. sud, qui sont encore totalement inconnus sous le rap-
port de leur histoire naturelle.
On a remarqué avec raison que la marine autrichienne as-
sistera probablement à quelques-uns des grands événements
qui se préparent dans les mers de l'Indo-Chine.
- Il paraît que le gouvernement chinois, malgré la guerre,
songe à donner suite au projet, qu'il avait conçu depuis quel-
que temps, de régulariser, au moyen d'une taxe, le commerce
de l'opium. Les courtiers de cette drogue s'étaient jusqu'à pré-
sent opposés à cette innovation dans la crainte que l'argent
ainsi prélevé ne fût détourné de sa destination par les auto-
rités locales. Mais, prenant maintenant en considération les
besoins du trésor, et désireux de venir en aide au gouverne-
ment pour les opérations militaires devant Nankin, les cour-
tiers ont formé eux-mêmes une compagnie de douane. Sans
l'intervention du gouvernement provincial, ils comptent pré-
lever une taxe de douze taels par ballot soit un peu plus de
3 pour 100 sur le prix. Cet argent sera remis, après déduc-
tion des frais, dans les coffres du général commandant en
chef, pour être par lui consacré au payement de l'armée.
Cet arrangement a été mis en vigueur à partir du 12 mai.
Comme le commerce de l'oplum à Shang-haï et dans les en-
virons s'élève au moins à trois mille ballots, une taxe de
douze taels par ballot produira dans l'année la somme
considérable de 141,200 livres sterl. soit3,530,000 francs, ce
4,1. J l .l :• - J «
qui sera d'un grand secours au gouvernement appauvri des
impérialistes.
— La Gazette de Cologne du 5 juin dernier donne des dé-
tails intéressants sur quelques réformes projetées dans l'Inde:
et Nous trouvons dans une correspondance datée de Cal-
cutta le 25 mars, dit la Gazette} des renseignements très-
intéressants sur des réformes qu'il s'agit d'introduire prochai-
nement dans la législation commerciale de l'Inde. On sait
quelles richesses sont annuellement apportées des Indes; et,
cependant, l'Angleterre n'a pu encore développer la dixième
partie seulement des ressources immenses de ce pays.
» Le correspondant de la Gazette de Cologne attribue ce
retard de développement à plusieurs causes : d'abord, au
manque de sûreté pour le capital engagé à l'intérieur et pour
la propriété, conséquence d'une législation compliquée et in-
suffisante; ensuite à la loi anglaise, qui défend de former une
société pour l'exploitation d'entreprises industrielles et com-
melciales, à moins de se rendre responsable pour la somme
totale de sa fortune, loi qui a ruiné beaucoup de personnes
ici et en Angleterre, et qui, évidemment, met des entraves au
développement des ressources du pays; et enfin, à l'insuffi-
sance des moyens de communicaiion.
» Quant aux deux premières causes, le correspondant as-
sure que dans ce moment on travaille énergiquement à
améliorer la législation dans tout le pays. De plus un projet
de loi pour l'introduction de la limiled liability (responsabi-
lité limitée), aura force de loi dans quelques mois d'ici; il se
formera alors, sans doute, beaucoup d'entreprises sur actions
qui ont langui jusqu'à aujourd'hui. Le troisième inconvénient 11e
peut être écarté qu'avec le temps ; mais on est en voie de pro-
grès sûr. On sait que la Compagnie des chemins de fer de
l'Inde a déjà commencé, depuis plusieurs années, à établir
son réseau, dont quelques lignes sont déjà mises en exploi-
tation.
» L'introduction du limited liability act en Angleterre et
a proc h aine intr dliction d~
sa prochaine introduction dans l'Inde a déjà opéré des mira-
cles. Un grand nombre de projets sérieux pour des chemins de
fer, des canaux, la navigation à vapeur sur les fl euves de l'in-
térieur, ainsi que pour des mines, l- culture de terrains, les
plantations de thé, les banques, etc., ont été formés ici et en
Angleterre. La méfiance d'autrefois dans la sûreté des capi-
taux dans l'Inde se perd peu à peu en Angleterre. Les indi-
gènes aussi sauront tirer profit de leur argent. Il y a des for-
tunes immenses entre les mains des indigènes, qu'ils n'utilisent
pas comme elles devraient être utilisées; soit par paresse, par
manque d'énergie ou par ancienne habitude. Il faut à l'Inde
non-seulement des capitaux européens, mais aussi de l'énergie
et du travail européens.
» Il est donc clair que l'Inde changera grandement dans
dix ans à son avantage. Dans quelques années, les chemins de
fer transporteront en deux ou trois jours celui dont la santé
exige un changement de c l imat, dans les montagnes où il peut
respirer l'air d Europe; tandis qu'aujourd'hui, il faut, dans la
plupart des cas, un voyage long et coûteux en Europe même.
Nous pouvons être sûrs qu'il arrivera dans l'Inde non-seulement
du capital européen, mais aussi du travail européen. L'immi-
gration aura lieu sur une plus grande échelle, et ce n'est que
dans dix ou vingt ans que nous pourrons soupçonner ce que
l'Inde peut faire. »
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