Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1857 25 mai 1857
Description : 1857/05/25 (A2,N23). 1857/05/25 (A2,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530622w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. Ki5
commerce de Liverpool se range immédiatement après
celui de Londres; et le vaste port de cette cité devient
chaque année de plus en plus insuffisant, pour les pro-
grès qu'elle ne cesse de faire, malgré les accroissements
de toute sorte qu'il reçoit constamment. Manchester,
ville essentiellement manufacturière, a dans toutes les
questions économiques une autorité prépondérante; et
c'est l'influence de Manchester qui dans ces derniers
temps a décidé toutes les grandes réformes par lesquelles
l'Angleterre a changé son ancien système commercial,
et qui ont donné à sa prospérité un élan nouveau.
C'est dans ces deux villes, qui ont de tels intérêts et
de telles lumières, que viennent de se prononcer d'une
manière éclatante les corporations et les associations
chargées de veiller, au nom du bien public, à tout ce
qui regarde le commerce et l'industrie. A Liverpool,
c'est d'abord la corporation des armateurs et des assu-
reurs, puis la puissante Association pour les Indes
orientales et la Chine, et enfirda Chambre de commerce
de cette opulente cité. A Manchester, c'est la Chambre
de commerce, composée des plus riches négociants de
la ville; c'est l'Association commerciale, qui dans les
questions récemment agitées sur les céréales, sur l'acte
de navigation, sur le libre échange, a fait école et l'a
emporté sur toutes les résistances. A Dublin, à Cork,
à Belfast, à Glasgow, ce sont les Chambres de com-
merce, qui relativement sont aussi puissantes que celles
de Liverpool et de Manchester.
Il est impossible de trouver des juges plus compétents
dans la question de l'ouverture de l'isthme de Suez ; et lors-
que Liverpool, Manchester, Dublin, Cork, Belfast, Glas-
gow, ont déclaré que cette communication serait immen-
sément avantageuse à leur navigation et à l'écoulement
de leurs produits, il n'est plus permis d'élever un doute ;
on doit s'en rapporter à un verdict qui ne peut s'égarer
dans une telle cause. De plus,.en lisant les longues
analyses des journaux des diverses localités, reproduites
même par les journaux de Londres, et par le Times
entre autres, on se convaincra que la discussion a été
partout aussi approfondie qu'elle pouvait l'être. C'est
avec une pleine connaissance des faits que ces grandes
corporations ont exprimé leur sympathie et accordé le
concours de leur opinion. Dès longtemps la question
avait été soigneusement étudiée, comme on l'a dit dans
un des meetings de Liverpool, et cet examen préalable
donne d'autant plus de poids à l'adhésion réfléchie dont
il a été suivi.
Nous aurons à parler plus tard du résultat général
qu'aura obtenu le voyage de M. Ferdinand de Lesseps.
Mais dès aujourd'hui, et par les résultats partiels jus-
qu'à présent acquis , on peut pressentir presque à coup
sûr ce que sera le reste. Les intérêts de Newcastle, par
exemple, ne sont point autres que ceux de Liverpool,
et l'opinion y sera certainement la même. On ne se
trompe point sur ce qu'on désire et sur ce dont on a
besoin.
Il nous semble donc que déjà les manifestations que
nous venons de rappeler, en attendant celles qui vont
les suivre et leur ressembler, répondent victorieusement
à une des objections qu'on faisait au canal maritime de
Suez.
C'est une question purement commerciale, disait-on,
en écartant du débat, du moins on le prétendait, tout
motif politique. C'est une question toute commerciale ;
et avant de consulter les ingénieurs , il faudrait consulter
les armateurs et les négociants. » L'avis était sage, quoi-
que peut-être un peu tranchant ; car, puisqu'il fallait
consulter les ingénieurs et les commerçants, il impor-
tait assez peu que les uns fussent consultés avant les
autres. Eh bien ! les ingénieurs ont répondu comme
on sait, dans le Rapport de la Commission internatio-
nale. Aujourd'hui, les armateurs, les négociants, les
industriels, les commerçants de tout genre, répondent
ainsi qu'on le voit à Manchester, à Liverpool, à Dublin,
à Cork, à Belfast, à Glasgow, etc., etc.
Que veut-on de plus désormais? et à quel argument
nous reste-t-il encore à.répondre?
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE,
LE PARLEMENT SARDE ET LE C iNAL DE SUEZ.
Dans la longue et importante questi on qui vient d'être
discutée dans le Parlement sarde : la translation de la
marine militaire du Piémont à la S pezzia, on a parlé
plusieurs fois du canal de Suez et tou jours de la manière
la plus favorable.
D'abord, dans le rapport de 1 i commission dont
M. Cugia était l'organe, nous trouvons ce passage :
« La grande opération qui consistera à convertir la darse
en un vaste dock pourra contribuer à faire sortir la marine
marchande de son état relatif d'infériorité. Le port de Gênes -
sera mis alors en position de lutter avec ses rivaux les ports
de Marseille, de Livourne et de Trieste, où de grands travaux
sont déjà faits ou sont en cours d'exécution en faveur du
commerce; et quand l'ouverture de l'isthme de Suez aura lieu
et que le commerce des Indes orientales reprendra la voie de
la Méditerranée, quand le percement des Alpes par les che-
mins de fer sera complet, Gênes pourra remonter au rang des
premiers ports de la Méditerranée. »
Cette pensée du rapport a été plus d'une fois repro-
duite dans la discussion; et notamment voici ce qu'a dit
M. le colonel Ménabréa, qui a parlé en français >
« La concurrence du port de Gênes contre les ports rivaux
de la Méditerranée peut se faire avec plus d'avantages pour
nous, lorsque nos communications auront été étendues. Ainsi,
le prolongement du réseau de nos chemins de fer à travers les
Alpes est un des moyens les plus efficaces que réclame avec
urgence notre commerce. Un autre élément de prospérité
non-seulement pour Gênes, mais pour toute l'Italie, sera le
percement de l'isthme de'Suez, proj et dont l'exécution a été
pendant bien longtemps regardée comme impossible, mais
qui aujourd'hui, par suite - des études faites récemment, est
jugée d'une grande facilité, et qui par la force même des
choses finira par se réaliser, malgré les obstacles qui
semblent lui être suscités.
„ En définitive, il ne s'agit que de creuser un canal de
147 kilomètres de longueur sur 80 mètres de largeur, et 8 ml.
commerce de Liverpool se range immédiatement après
celui de Londres; et le vaste port de cette cité devient
chaque année de plus en plus insuffisant, pour les pro-
grès qu'elle ne cesse de faire, malgré les accroissements
de toute sorte qu'il reçoit constamment. Manchester,
ville essentiellement manufacturière, a dans toutes les
questions économiques une autorité prépondérante; et
c'est l'influence de Manchester qui dans ces derniers
temps a décidé toutes les grandes réformes par lesquelles
l'Angleterre a changé son ancien système commercial,
et qui ont donné à sa prospérité un élan nouveau.
C'est dans ces deux villes, qui ont de tels intérêts et
de telles lumières, que viennent de se prononcer d'une
manière éclatante les corporations et les associations
chargées de veiller, au nom du bien public, à tout ce
qui regarde le commerce et l'industrie. A Liverpool,
c'est d'abord la corporation des armateurs et des assu-
reurs, puis la puissante Association pour les Indes
orientales et la Chine, et enfirda Chambre de commerce
de cette opulente cité. A Manchester, c'est la Chambre
de commerce, composée des plus riches négociants de
la ville; c'est l'Association commerciale, qui dans les
questions récemment agitées sur les céréales, sur l'acte
de navigation, sur le libre échange, a fait école et l'a
emporté sur toutes les résistances. A Dublin, à Cork,
à Belfast, à Glasgow, ce sont les Chambres de com-
merce, qui relativement sont aussi puissantes que celles
de Liverpool et de Manchester.
Il est impossible de trouver des juges plus compétents
dans la question de l'ouverture de l'isthme de Suez ; et lors-
que Liverpool, Manchester, Dublin, Cork, Belfast, Glas-
gow, ont déclaré que cette communication serait immen-
sément avantageuse à leur navigation et à l'écoulement
de leurs produits, il n'est plus permis d'élever un doute ;
on doit s'en rapporter à un verdict qui ne peut s'égarer
dans une telle cause. De plus,.en lisant les longues
analyses des journaux des diverses localités, reproduites
même par les journaux de Londres, et par le Times
entre autres, on se convaincra que la discussion a été
partout aussi approfondie qu'elle pouvait l'être. C'est
avec une pleine connaissance des faits que ces grandes
corporations ont exprimé leur sympathie et accordé le
concours de leur opinion. Dès longtemps la question
avait été soigneusement étudiée, comme on l'a dit dans
un des meetings de Liverpool, et cet examen préalable
donne d'autant plus de poids à l'adhésion réfléchie dont
il a été suivi.
Nous aurons à parler plus tard du résultat général
qu'aura obtenu le voyage de M. Ferdinand de Lesseps.
Mais dès aujourd'hui, et par les résultats partiels jus-
qu'à présent acquis , on peut pressentir presque à coup
sûr ce que sera le reste. Les intérêts de Newcastle, par
exemple, ne sont point autres que ceux de Liverpool,
et l'opinion y sera certainement la même. On ne se
trompe point sur ce qu'on désire et sur ce dont on a
besoin.
Il nous semble donc que déjà les manifestations que
nous venons de rappeler, en attendant celles qui vont
les suivre et leur ressembler, répondent victorieusement
à une des objections qu'on faisait au canal maritime de
Suez.
C'est une question purement commerciale, disait-on,
en écartant du débat, du moins on le prétendait, tout
motif politique. C'est une question toute commerciale ;
et avant de consulter les ingénieurs , il faudrait consulter
les armateurs et les négociants. » L'avis était sage, quoi-
que peut-être un peu tranchant ; car, puisqu'il fallait
consulter les ingénieurs et les commerçants, il impor-
tait assez peu que les uns fussent consultés avant les
autres. Eh bien ! les ingénieurs ont répondu comme
on sait, dans le Rapport de la Commission internatio-
nale. Aujourd'hui, les armateurs, les négociants, les
industriels, les commerçants de tout genre, répondent
ainsi qu'on le voit à Manchester, à Liverpool, à Dublin,
à Cork, à Belfast, à Glasgow, etc., etc.
Que veut-on de plus désormais? et à quel argument
nous reste-t-il encore à.répondre?
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE,
LE PARLEMENT SARDE ET LE C iNAL DE SUEZ.
Dans la longue et importante questi on qui vient d'être
discutée dans le Parlement sarde : la translation de la
marine militaire du Piémont à la S pezzia, on a parlé
plusieurs fois du canal de Suez et tou jours de la manière
la plus favorable.
D'abord, dans le rapport de 1 i commission dont
M. Cugia était l'organe, nous trouvons ce passage :
« La grande opération qui consistera à convertir la darse
en un vaste dock pourra contribuer à faire sortir la marine
marchande de son état relatif d'infériorité. Le port de Gênes -
sera mis alors en position de lutter avec ses rivaux les ports
de Marseille, de Livourne et de Trieste, où de grands travaux
sont déjà faits ou sont en cours d'exécution en faveur du
commerce; et quand l'ouverture de l'isthme de Suez aura lieu
et que le commerce des Indes orientales reprendra la voie de
la Méditerranée, quand le percement des Alpes par les che-
mins de fer sera complet, Gênes pourra remonter au rang des
premiers ports de la Méditerranée. »
Cette pensée du rapport a été plus d'une fois repro-
duite dans la discussion; et notamment voici ce qu'a dit
M. le colonel Ménabréa, qui a parlé en français >
« La concurrence du port de Gênes contre les ports rivaux
de la Méditerranée peut se faire avec plus d'avantages pour
nous, lorsque nos communications auront été étendues. Ainsi,
le prolongement du réseau de nos chemins de fer à travers les
Alpes est un des moyens les plus efficaces que réclame avec
urgence notre commerce. Un autre élément de prospérité
non-seulement pour Gênes, mais pour toute l'Italie, sera le
percement de l'isthme de'Suez, proj et dont l'exécution a été
pendant bien longtemps regardée comme impossible, mais
qui aujourd'hui, par suite - des études faites récemment, est
jugée d'une grande facilité, et qui par la force même des
choses finira par se réaliser, malgré les obstacles qui
semblent lui être suscités.
„ En définitive, il ne s'agit que de creuser un canal de
147 kilomètres de longueur sur 80 mètres de largeur, et 8 ml.
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