Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1857 10 mai 1857
Description : 1857/05/10 (A2,N22). 1857/05/10 (A2,N22).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530621g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. - uy
» Cette importante adhésion à une œuvre aussi grandiose,
ajoutée à celles-des autres gQuvernements, ne pourra pas
manquer de'disposer le Sultan en faveur d'une entreprise que
tant de puissances amies et alliées considèrent comme avan-
tageuse pour les intérêts généraux du monde, et par cela
même utile à tous les peuples, l'époque où la politique des
uns cherche son agrandissement dans la décadence des autres
étant heureusement passée.
Il L'Espagne, nation éminemment maritime, voit ouvert
devant elle un grand avenir dans de fréquentes relations avec
l'Inde, que facilitera le percement de l'isthme ; et pour cela
la ligne de conduite que vient de suivre le gouvernement
espagnol à ce sujet, en secondant les désirs et les espérances
de la nation, est digne de tout éloge.
» Nous avons entendu dire qu'aux démonstrations qu'ont
manifestées les corporations, les particuliers et la presse de
Barcelone pour s'associer à l'entreprise que M. de Lesseps
conduit avec tant de persévérance à une heureuse issue, se
joindra celle de la junte de commerce, qui, à l'instar de celles
de Gênes et de Venise, donnera un témoignage public des vifs
désirs de la classe marchande de Barcelone en faveur d'une
entreprise qui contribuera infailliblement à rendre à la ville
son ancienne importance maritime, dont les beaux jours se
rattachent à la navigation dans les mers du Levant. »
TVos lecteurs doivent croire que nous ne manquerons
pas de les tenir au courant des résultats que pourra pro-
voquer cette démarche du gouvernement espagnol. En
attendant, il vient par cette manifestation de s'associer à
l'action commune de la Hollande, du Piémont, de l'Etat
pontifical, de Naples, et des villes qui, comme Barcelone,
Venise, Trieste, etc., ont exprimé officiellement les espé-
rances que rotre projet fait naître dans toutes les ma-
rines de la Méditerranée.
I ERNEST DESPLACES.
L'AUSTRALIE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Railway-Times du 18 avril donne sous ce titre :
L'Australie et le Canal de Suez, un extrait d'un jour-
nal de Sydney que nous nous faisons un plaisir de citer.
Dans la question du eanal de Suez, les intérêts des co-
lonies australiennes sont dignes de toute considération.
« Le Sydney Morning-Herald, dit le Railway-Times, con-
tient des observations sur le petit nombre de passagers qui se
servent des vapeurs faisant le service entre Sydney et Suez. Il
regrette que le Simla, le plus beau navire qui ait jamais sa-
lué le havre de Port-Jackson, soit obligé de quitter ce port
avec une poignée sèulement de passagers, et que YOneïda
n'ait pas été plus favorisé. VOneïda a quitté Melbourne avec
soixante-cinq passagers et dix mille onces d'or.
« Soixante-cinq passagers, s'écrie l'écrivain du Sydney-
Herald, pour un magnifique bâtiment de plus de 2,000 ton-
neaux! Mais l'équipage compte à lui seul le double de ce
chiffre! » Et il ajoute que la somme perçue sur les passagers
ne payerait même pas le charbon, pour ne pas parler des
provisions, des gages, des frais de toute nature et de l'inté-
rêt du capital engagé dans le navire, et que même les subsides
pour le service postal, quelque considérables qu'ils soient, ne
pourraient compenser une perte semblable.
« Si le prix du passage entre l'Angleterre et l'Australie, con.
tinue le Sydney Morning-Herald, peut, dans les circonstances
actuelles, être abaissé ou non, c'est une question qui n'est
pas de notre ressort. Mais même diminués d'un tiers, les frais
resteront toujours assez élevés pour fermer la route de Suez au
gros des émigrants qui se rendent en Australie, au gros de la
population australienne retournant dans leur patrie, et au
transport pour l'Australie et de l'Australie des grosses mar-
chandises, qui forment la partie principale de notre com-
merce avec cette colonie , qui est la plus jeune, la plus riche et
celle qui de toutes donne les plus belles espérances. Quelque
bas que soit le tarif qui puisse être fixé pour la route de Suez,
il ne mettra jamais les manufacturiers de l' Angleterre en état
d'expédier leurs étoffes de laine et de coton par les navires de
la Royal Mail Company, ni les cultivateurs et marchands de
l'Australie en état de nous envoyer par ces navires leur laine
et leurs autres matières premières. Le transbordement à
Alexandrie et à Suez, le transport par terre à travers l'Egypte,
la nécessité d'une double ligne de vapeurs, le prix élevé du
charbon dans toutes les stations au delà d'Alexandrie, tous
ces besoins et nécessités réunis forceront toujours la Royal
Mail Company à faire un tarif qui ne rendra la route de Suez
accessible qu'aux passagers riches et à ces sortes de marchan-
dises , qui par leur valeur peuvent supporter des dépenses exor-
bitantes et ruineuses pour toues les autres. L'achèvement des
chemins de fer à travers l'Egypte peut contribuer à la dimi-
nution du total des frais ; mais il ne changera jamais le carac-
tère de cette route résultant de la force des circonstances, et
qu'il est impossible de lui ôter par des réductions pécuniaires,
à savoir, le caractère d'une route exclusive, dont les avantages
sont réservés à un petit nombre, et qui ne peut être entre-
tenue que par des subsides représentant un capital de 4 mil-
lions de francs au moins.
» Ce qui manque à l'Australie, c'est l'ouverture de la route
de Suez pour le gros de l'émigration et du commerce. Elle a
besoin de profiter de la même route, courte et commode, que
ses fonctionnaires et un petit nombre de riches marchands et
colons. Elle a besoin d'envoyer sa laine et, espérons-le, à
l'avenir son coton, par la même route par laquelle elle expé-
die aujourd'hui son or seulement. L'ouverture de l'isthme de
Suez ouvrira la route en Australie; elle mettra le Simla et
l'Onéida en état de faire route de Southampton à Sydney
sans un seul transbordement, sans dépenses, sans charges
et retards en route, s'arrêtant uniquement pour faire de
l'eau et du charbon. Les besoins de l' Australie, le nombre des
bras et les quantités de marchandises qu'elle demande à l'An-
gleterre forment une partie essentielle des intérêts spéciale-
ment anglais qui appellent l'ouverture d'un canal à travers
l'isthme de Suez. Il
On voit quel est le langage des journaux australiens,
et à quel ordre d'intérêt répond pour ces contrées éloi- -
gnées l'ouverture de l'isthme. de Suez. Il est impossible
de n'être pas frappé de la justesse de ces réflexions.
Nous les avons nous-même exprimées vingt fois, et. no-
tamment en répondant à la Revue â i'dimbou'rg, qui pré-
tendait, on se le rappelle, que jamais le commerce
australien n'aurait le moindre intérêt à passer par la
mer Rouge. Voici une voix venue de l'Australie elle-
même qui réfute la Revue d'Édimbourg bien mieux: que
nous n'avons pu le faire.
ERNEST DESPLACES.
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» Cette importante adhésion à une œuvre aussi grandiose,
ajoutée à celles-des autres gQuvernements, ne pourra pas
manquer de'disposer le Sultan en faveur d'une entreprise que
tant de puissances amies et alliées considèrent comme avan-
tageuse pour les intérêts généraux du monde, et par cela
même utile à tous les peuples, l'époque où la politique des
uns cherche son agrandissement dans la décadence des autres
étant heureusement passée.
Il L'Espagne, nation éminemment maritime, voit ouvert
devant elle un grand avenir dans de fréquentes relations avec
l'Inde, que facilitera le percement de l'isthme ; et pour cela
la ligne de conduite que vient de suivre le gouvernement
espagnol à ce sujet, en secondant les désirs et les espérances
de la nation, est digne de tout éloge.
» Nous avons entendu dire qu'aux démonstrations qu'ont
manifestées les corporations, les particuliers et la presse de
Barcelone pour s'associer à l'entreprise que M. de Lesseps
conduit avec tant de persévérance à une heureuse issue, se
joindra celle de la junte de commerce, qui, à l'instar de celles
de Gênes et de Venise, donnera un témoignage public des vifs
désirs de la classe marchande de Barcelone en faveur d'une
entreprise qui contribuera infailliblement à rendre à la ville
son ancienne importance maritime, dont les beaux jours se
rattachent à la navigation dans les mers du Levant. »
TVos lecteurs doivent croire que nous ne manquerons
pas de les tenir au courant des résultats que pourra pro-
voquer cette démarche du gouvernement espagnol. En
attendant, il vient par cette manifestation de s'associer à
l'action commune de la Hollande, du Piémont, de l'Etat
pontifical, de Naples, et des villes qui, comme Barcelone,
Venise, Trieste, etc., ont exprimé officiellement les espé-
rances que rotre projet fait naître dans toutes les ma-
rines de la Méditerranée.
I ERNEST DESPLACES.
L'AUSTRALIE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Railway-Times du 18 avril donne sous ce titre :
L'Australie et le Canal de Suez, un extrait d'un jour-
nal de Sydney que nous nous faisons un plaisir de citer.
Dans la question du eanal de Suez, les intérêts des co-
lonies australiennes sont dignes de toute considération.
« Le Sydney Morning-Herald, dit le Railway-Times, con-
tient des observations sur le petit nombre de passagers qui se
servent des vapeurs faisant le service entre Sydney et Suez. Il
regrette que le Simla, le plus beau navire qui ait jamais sa-
lué le havre de Port-Jackson, soit obligé de quitter ce port
avec une poignée sèulement de passagers, et que YOneïda
n'ait pas été plus favorisé. VOneïda a quitté Melbourne avec
soixante-cinq passagers et dix mille onces d'or.
« Soixante-cinq passagers, s'écrie l'écrivain du Sydney-
Herald, pour un magnifique bâtiment de plus de 2,000 ton-
neaux! Mais l'équipage compte à lui seul le double de ce
chiffre! » Et il ajoute que la somme perçue sur les passagers
ne payerait même pas le charbon, pour ne pas parler des
provisions, des gages, des frais de toute nature et de l'inté-
rêt du capital engagé dans le navire, et que même les subsides
pour le service postal, quelque considérables qu'ils soient, ne
pourraient compenser une perte semblable.
« Si le prix du passage entre l'Angleterre et l'Australie, con.
tinue le Sydney Morning-Herald, peut, dans les circonstances
actuelles, être abaissé ou non, c'est une question qui n'est
pas de notre ressort. Mais même diminués d'un tiers, les frais
resteront toujours assez élevés pour fermer la route de Suez au
gros des émigrants qui se rendent en Australie, au gros de la
population australienne retournant dans leur patrie, et au
transport pour l'Australie et de l'Australie des grosses mar-
chandises, qui forment la partie principale de notre com-
merce avec cette colonie , qui est la plus jeune, la plus riche et
celle qui de toutes donne les plus belles espérances. Quelque
bas que soit le tarif qui puisse être fixé pour la route de Suez,
il ne mettra jamais les manufacturiers de l' Angleterre en état
d'expédier leurs étoffes de laine et de coton par les navires de
la Royal Mail Company, ni les cultivateurs et marchands de
l'Australie en état de nous envoyer par ces navires leur laine
et leurs autres matières premières. Le transbordement à
Alexandrie et à Suez, le transport par terre à travers l'Egypte,
la nécessité d'une double ligne de vapeurs, le prix élevé du
charbon dans toutes les stations au delà d'Alexandrie, tous
ces besoins et nécessités réunis forceront toujours la Royal
Mail Company à faire un tarif qui ne rendra la route de Suez
accessible qu'aux passagers riches et à ces sortes de marchan-
dises , qui par leur valeur peuvent supporter des dépenses exor-
bitantes et ruineuses pour toues les autres. L'achèvement des
chemins de fer à travers l'Egypte peut contribuer à la dimi-
nution du total des frais ; mais il ne changera jamais le carac-
tère de cette route résultant de la force des circonstances, et
qu'il est impossible de lui ôter par des réductions pécuniaires,
à savoir, le caractère d'une route exclusive, dont les avantages
sont réservés à un petit nombre, et qui ne peut être entre-
tenue que par des subsides représentant un capital de 4 mil-
lions de francs au moins.
» Ce qui manque à l'Australie, c'est l'ouverture de la route
de Suez pour le gros de l'émigration et du commerce. Elle a
besoin de profiter de la même route, courte et commode, que
ses fonctionnaires et un petit nombre de riches marchands et
colons. Elle a besoin d'envoyer sa laine et, espérons-le, à
l'avenir son coton, par la même route par laquelle elle expé-
die aujourd'hui son or seulement. L'ouverture de l'isthme de
Suez ouvrira la route en Australie; elle mettra le Simla et
l'Onéida en état de faire route de Southampton à Sydney
sans un seul transbordement, sans dépenses, sans charges
et retards en route, s'arrêtant uniquement pour faire de
l'eau et du charbon. Les besoins de l' Australie, le nombre des
bras et les quantités de marchandises qu'elle demande à l'An-
gleterre forment une partie essentielle des intérêts spéciale-
ment anglais qui appellent l'ouverture d'un canal à travers
l'isthme de Suez. Il
On voit quel est le langage des journaux australiens,
et à quel ordre d'intérêt répond pour ces contrées éloi- -
gnées l'ouverture de l'isthme. de Suez. Il est impossible
de n'être pas frappé de la justesse de ces réflexions.
Nous les avons nous-même exprimées vingt fois, et. no-
tamment en répondant à la Revue â i'dimbou'rg, qui pré-
tendait, on se le rappelle, que jamais le commerce
australien n'aurait le moindre intérêt à passer par la
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