Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1857 25 avril 1857
Description : 1857/04/25 (A2,N21). 1857/04/25 (A2,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306202
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 133
du Soudan, qui comprend cinq des provinces les plus intéres-
santes et les plus malheureuses de ses Etats, oïit produit dans
toute l'Egypte une heureuse et profonde impression.
» Ces mesures sont d'autant plus sages, que le Soudan,
hien administré, peut être appelé à un grand avenir et re-
trouver ainsi l'immense prospérité qu'il a eue dans le passé.
Les provinces dont se compose ce pays méritent une descrip-
tion spéciale.
a. Le Sennaar, conquis en 1820 par le fils de Méhémet-Ali,
s'est révolté en 1843; et depuis, il a été le théâtre d'insurrec
tions fréquentes. Mohammed-Saïd vient, par sa sagesse, de
s'assurer à jamais de sa fidélité.
Il Cet État, borné à l'ouest par le Kordofan et au sud-est
par l'Abyssinie, a une -étendue d'environ 150,000 kilomètres
carrés et une population de cinq millions d'âmes. Il est arrosé
par le Nil qui le fertilise, et il fait avec l'Egypte un commerce
très-actif; il est-habité par des tribus arabes très-énergiques.
Le Sennaar a été gouverné depuis 1484 jusqu'à l'époque de
la conquête par la puissante dynastie des Foungis, qui a ré-
gné en même temps jusqu'en 1770 sur toute la Nubie méri-
dionale.
» Le Kordofan, contrée africaine, également conquise par
Ibrahim-Pacha en 1820, est située au sud de la Nubie et à
l'ouest du Sennaar et de l'Abyssinie. Il est habité par une
race noire qui fournit à l'armée égyptienne ses meilleurs
soldats.
» Le Dongolah, État de la Nubie centrale, traversé par le
Nil et conquis à la même époque.
» Enfin, le Taka et le Berber, contrées habitées par des
races du même genre et situées dans la même zone.
» Le Vice-roi a visité lui-même cette partie de ses Etats, et
c'est de Kartoum, le 26 janvier, qu'il a rendu les édits pour
la réforme administrative du Soudan, qui est complète et
absolue.
» On peut dire que désormais, par suite de la noble con-
duite du Vice-roi, toute révolte devient impossible dans le
Soudan, et que dans quelques années la face du pays aura
entièrement changé. — L. D'HORTIER. »
On lit dans lé Pays du 5 avril :
u Nous avons mentionné il y a quelques jours, d'après une
correspondance particulière, le retour du Pacha d'Egypte d'un
voyage qu'il vient de faire dans le Soudan, et à la suite duquel
le Vice-roi a pris, en ce qui concerne l'administration de ses
Etats, des mesures qui prouvent son ardent désir d'améliora-
tions générales et les idées avancées qu'il se fait honneur de
pratiquer.
» Des faits nouveaux viennent confirmer ce que nous avons
dit des intentions de Son Altesse. Ainsi le pays tout entier a
appris avec une joie véritable le licenciement du plus grand
nombre des hommes qui avaient été levés pour le service
militaire. D'un autre côté, Saïd-Pacha n'a pas hésité à donner
satisfaction à des réclamations' incessantes qui s'étaient pré-
sentées de la part des négociants, au sujet de la cession faite
autrefois à un négociant du quai sur lequel se faisait l'embar-
quement des marchandises du gouvernement. Cette sorte de
monopole inexplicable dans un pays civilisé va avoir son
terme. Le Vice-roi vient de faire publier un ordre pour la
construction immédiate d'une nouvelle jetée qui, ainsi que
cela a toujours lieu pour les autres quais, sera mise à la dis-
position du public, sans aucuns frais.
» Un travail autrement important et dont l'achèvement
intéresse à un haut degré les nations européennes va être
bientôt terminé. Nous voulons parler de la construction du
chemin de fer du Caire à Suez, dont les travaux avancent
rapidement. On a déjà posé 39 milles do rails sur lesquels on
transporte les hommes et le matériel. » -
La Presse du 30 mars a reproduit une partie des ré-
flexions du Journal des Débats.
L'Assemblée nationale du 31 mars a présenté des
considérations analogues sur les ordonnances de S. A. le
Vice-roi ; et elle a signalé surtout le caractère de tolé-
rance éclairée qu'atteste la nomination d'Arakel-Bey,
chrétien, aux fonctions de gouverneur d'une des pro-
vinces du Soudan. -
P. DUBOIS.
ADRESSE DE LA CHAMBRE ROYALE
DE COMMERCE DE GÊNES
A M. Pietro Paleocapa, ministre des travaux publics.
En date du 12 mars 1857.
On lit dans le Bollettino delV Istmo di Suez du
1er avril :
cc Comme nous l'avons annoncé, la chambre de commerce
de Gênes a présenté à notre ministre des travaux publics une
Adresse pour exprimer sa sympathie et assurer son appui
moral et matériel à la grande entreprise de l'isthme de Suez,
ainsi que pour témoigner son admiration et sa reconnaissance
pour la manière éclairée dont l'illustre ingénieur italien a
représenté son pays dans la Commission scientifique qu'a
nommée S. A. Saïd-Pacha pour examiner et résoudre cette
grande question.
» Nous pouvons porter cette Adresse à la connaissance de
nos lecteurs, comme une des nombreuses manifestations que
rencontre, avec une faveur toujours croissante, le beau pro-
jet de M. Ferd. de Lesseps. Ces sympathies se produisent
dans l'opinion publique, ainsi que parmi les corporations les
plus compétentes et les plus intéressées dans le commerce
universel. »
ADRESSE A M. PALEOCAPA.
« L'ouverture de l'isthme de Suez est une œuvre d'une telle
importance pour l'avenir de cette partie de l'Italie, que la
chambre pourra dire que son plus ardent désir s'accomplira
le jour où les navires, par une route non interrompue, passe-
ront de la Méditerranée dans la mer Erythrée.
» C'est avec une joie bien vive qu'elle apprit la formation
de la Commission internationale et le résultat des études
constatant qu'il n'y avait pas d'obstacles à l'exécution et à
l'entretien du canal, ou que du moins ces obstacles seraient
facilement surmontés par l'art moderne, avec des dépenses
assez minimes par rapport à l'utilité du travail.
» Ainsi, heureusement, les conclusions irréfutables de la
Commission rendent nulles les objections que l'on oppose à
l'exécution du canal, dans une crainte mal fondée contre le
développement de la prospérité et du bien-être des peuples
que l'on regarde comme des rivaux.
» La chambre pense que celui qui a prouvé, en établissant
la liberté du commerce, qu'il ne croit pas à l'antagonisme
des intérêts, ne peut sérieusement combattre un projet qui est
l'évidente conséquence de ses principes.
n Parmi les sommités appelées à décider la grande ques-
tion', c'était vous surtout que l'Italie s'honore de compter
parmi ses premiers ingénieurs, et que les graves affaires de
du Soudan, qui comprend cinq des provinces les plus intéres-
santes et les plus malheureuses de ses Etats, oïit produit dans
toute l'Egypte une heureuse et profonde impression.
» Ces mesures sont d'autant plus sages, que le Soudan,
hien administré, peut être appelé à un grand avenir et re-
trouver ainsi l'immense prospérité qu'il a eue dans le passé.
Les provinces dont se compose ce pays méritent une descrip-
tion spéciale.
a. Le Sennaar, conquis en 1820 par le fils de Méhémet-Ali,
s'est révolté en 1843; et depuis, il a été le théâtre d'insurrec
tions fréquentes. Mohammed-Saïd vient, par sa sagesse, de
s'assurer à jamais de sa fidélité.
Il Cet État, borné à l'ouest par le Kordofan et au sud-est
par l'Abyssinie, a une -étendue d'environ 150,000 kilomètres
carrés et une population de cinq millions d'âmes. Il est arrosé
par le Nil qui le fertilise, et il fait avec l'Egypte un commerce
très-actif; il est-habité par des tribus arabes très-énergiques.
Le Sennaar a été gouverné depuis 1484 jusqu'à l'époque de
la conquête par la puissante dynastie des Foungis, qui a ré-
gné en même temps jusqu'en 1770 sur toute la Nubie méri-
dionale.
» Le Kordofan, contrée africaine, également conquise par
Ibrahim-Pacha en 1820, est située au sud de la Nubie et à
l'ouest du Sennaar et de l'Abyssinie. Il est habité par une
race noire qui fournit à l'armée égyptienne ses meilleurs
soldats.
» Le Dongolah, État de la Nubie centrale, traversé par le
Nil et conquis à la même époque.
» Enfin, le Taka et le Berber, contrées habitées par des
races du même genre et situées dans la même zone.
» Le Vice-roi a visité lui-même cette partie de ses Etats, et
c'est de Kartoum, le 26 janvier, qu'il a rendu les édits pour
la réforme administrative du Soudan, qui est complète et
absolue.
» On peut dire que désormais, par suite de la noble con-
duite du Vice-roi, toute révolte devient impossible dans le
Soudan, et que dans quelques années la face du pays aura
entièrement changé. — L. D'HORTIER. »
On lit dans lé Pays du 5 avril :
u Nous avons mentionné il y a quelques jours, d'après une
correspondance particulière, le retour du Pacha d'Egypte d'un
voyage qu'il vient de faire dans le Soudan, et à la suite duquel
le Vice-roi a pris, en ce qui concerne l'administration de ses
Etats, des mesures qui prouvent son ardent désir d'améliora-
tions générales et les idées avancées qu'il se fait honneur de
pratiquer.
» Des faits nouveaux viennent confirmer ce que nous avons
dit des intentions de Son Altesse. Ainsi le pays tout entier a
appris avec une joie véritable le licenciement du plus grand
nombre des hommes qui avaient été levés pour le service
militaire. D'un autre côté, Saïd-Pacha n'a pas hésité à donner
satisfaction à des réclamations' incessantes qui s'étaient pré-
sentées de la part des négociants, au sujet de la cession faite
autrefois à un négociant du quai sur lequel se faisait l'embar-
quement des marchandises du gouvernement. Cette sorte de
monopole inexplicable dans un pays civilisé va avoir son
terme. Le Vice-roi vient de faire publier un ordre pour la
construction immédiate d'une nouvelle jetée qui, ainsi que
cela a toujours lieu pour les autres quais, sera mise à la dis-
position du public, sans aucuns frais.
» Un travail autrement important et dont l'achèvement
intéresse à un haut degré les nations européennes va être
bientôt terminé. Nous voulons parler de la construction du
chemin de fer du Caire à Suez, dont les travaux avancent
rapidement. On a déjà posé 39 milles do rails sur lesquels on
transporte les hommes et le matériel. » -
La Presse du 30 mars a reproduit une partie des ré-
flexions du Journal des Débats.
L'Assemblée nationale du 31 mars a présenté des
considérations analogues sur les ordonnances de S. A. le
Vice-roi ; et elle a signalé surtout le caractère de tolé-
rance éclairée qu'atteste la nomination d'Arakel-Bey,
chrétien, aux fonctions de gouverneur d'une des pro-
vinces du Soudan. -
P. DUBOIS.
ADRESSE DE LA CHAMBRE ROYALE
DE COMMERCE DE GÊNES
A M. Pietro Paleocapa, ministre des travaux publics.
En date du 12 mars 1857.
On lit dans le Bollettino delV Istmo di Suez du
1er avril :
cc Comme nous l'avons annoncé, la chambre de commerce
de Gênes a présenté à notre ministre des travaux publics une
Adresse pour exprimer sa sympathie et assurer son appui
moral et matériel à la grande entreprise de l'isthme de Suez,
ainsi que pour témoigner son admiration et sa reconnaissance
pour la manière éclairée dont l'illustre ingénieur italien a
représenté son pays dans la Commission scientifique qu'a
nommée S. A. Saïd-Pacha pour examiner et résoudre cette
grande question.
» Nous pouvons porter cette Adresse à la connaissance de
nos lecteurs, comme une des nombreuses manifestations que
rencontre, avec une faveur toujours croissante, le beau pro-
jet de M. Ferd. de Lesseps. Ces sympathies se produisent
dans l'opinion publique, ainsi que parmi les corporations les
plus compétentes et les plus intéressées dans le commerce
universel. »
ADRESSE A M. PALEOCAPA.
« L'ouverture de l'isthme de Suez est une œuvre d'une telle
importance pour l'avenir de cette partie de l'Italie, que la
chambre pourra dire que son plus ardent désir s'accomplira
le jour où les navires, par une route non interrompue, passe-
ront de la Méditerranée dans la mer Erythrée.
» C'est avec une joie bien vive qu'elle apprit la formation
de la Commission internationale et le résultat des études
constatant qu'il n'y avait pas d'obstacles à l'exécution et à
l'entretien du canal, ou que du moins ces obstacles seraient
facilement surmontés par l'art moderne, avec des dépenses
assez minimes par rapport à l'utilité du travail.
» Ainsi, heureusement, les conclusions irréfutables de la
Commission rendent nulles les objections que l'on oppose à
l'exécution du canal, dans une crainte mal fondée contre le
développement de la prospérité et du bien-être des peuples
que l'on regarde comme des rivaux.
» La chambre pense que celui qui a prouvé, en établissant
la liberté du commerce, qu'il ne croit pas à l'antagonisme
des intérêts, ne peut sérieusement combattre un projet qui est
l'évidente conséquence de ses principes.
n Parmi les sommités appelées à décider la grande ques-
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