Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1857 25 mai 1857
Description : 1857/05/25 (A2,N23). 1857/05/25 (A2,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530622w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 175
quelques réflexions d'où nous extrayons le passage sui-
vants :
jt Félicitons M. de Lesseps de la foi qu'il n'a cessé de témoi-
gnér dans la poursuite de son œuvre, et surtout de n'avoir pas
hésité à aller demander compte à l'Angleterre même de cette
opposition opiniâtre qui se fait à Constantinople en son nom.
On sait aujourd'hui ce que vaut cette opposition; on ne peut
plus s'y méprendre. Le commerce et l'industrie britanniques
comprennent, avec ce rare bon sens pratique qui les distin-
gue, que l'Angleterre sera la première à profiter des avan-
tages de la jonction des deux mers. Dans tous les meetings qui
ont eu lieu de l'autre côté de la Manche, cette vérité a été so-
lennellement proclamée. On connaît la puissance de l'opinion
chez nos voisins. Maintenant qùe ce courant a pris son essor,
rien ne pourra résister à son entraînement. »
Cet article est signé : Esprit Privât.
Le Lloyd français du 8 mai publie aussi les résolutions des
deux chambres de commerce de Liverpool et de Manchester,
et il les accompagne de quelques nouvelles réflexions :
« Du reste, il est grand temps que finisse cette opposition
occulte qui tient en échec la volonté et les espérances de l'Eu-
rope. Toutes les nations de notre vieux continent ont un in-
térêt immédiat à voir tomber-cette insurmontable barrière qui
les sépare des vastes et riches contrées de l'Asie; il serait donc
prodigieux que tous ces grands intérêts réunis succombassent
devant un mauvais vouloir désormais inexplicable.
» Car enfin, demanderons-nous aux adversaires du canal de
Suez, qui représentez-vous dans vos résistances opiniâtres ?
L'intérêt anglais ? Mais n'en tendez-vous pas ces acclamations
sympathiques des négociants, des armateurs, des assureurs,
des manufacturiers, des chambres de commerce de la Grande-
Bretagne qui vous infligent le plus éclatant désaveu? Et si
Londres, Liverpool, Manchester, les plus grandes cités com-
merçantes et industrielles de l'Angleterre, sont contre vous,
n'êtes-vous pas vous-mêmes contre votre propre pays? n
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VAR I ÉTÉS.
MÉMOIRE A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
DE L'INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE
SUR LA RECHERCHE DES SOURCES DU NIL ET SUR LE SOUDAN.
V
Suite et fin.*
ANTHROPOLOGIE ET ZOOLOGIE.
Je considère que depuis la Méditerranée jusqu'au 4e degré
et au delà, les populations riveraines du Nil proviennent de
races dans lesquelles toutes les races étrangères à l'Afrique
ont été absorbées. Les populations appartiennent à deux types
très-distincts, mais qui se sont parfois confondus dans la
même localité : le type éthiopien et le type nègre. Le type
éthiopien domine jusqu'au 10e degré; au delà, on ne voit
plus que la race nègre pure, aux grosses lèvres , au nez épaté
et aux cheveux laineux.
* Voir le numéro du 10 mai.
On s est souvent demandé si les populations éthiopiennes
ont dégénéré. Je crois qu'elles sont restées stationnaires. Elles
étaient probablement du temps de la splendeur des rois égyp-
tiens et éthiopiens ce qu'elles sont aujourd'hui. C'est la
puissance des rois et des grands qui a péri avec leurs palais
et leurs monuments. Retranchez des temps anciens les palais,
les édifices du gouvernement, les tombeaux royaux creusés-
dans le roc ou élevés dans les pyramides; les habitations par-
ticulières, les mœurs, les usages, les instruments, les meu-
bles, les armes, les vêtements étaient les mêmes qu'aujour-
d'hui.
L'étude des monuments de la vieille Égypte avait-amené
Champollion à cette opinion que la vallée du Nil avait recu
ses premiers habitants de l'Abyssinie et du Sennaar, et que les
anciens Egyptiens appartenaient à une race d'hommes tout à
fait semblables aux Barabras , habitants actuels de la Nubie.
Diodore de Sicile avait, avant .champollion! exprimé la
même opinion, en constatant @ que de son temps encore les
Éthiopiens affirmaient que l'Egypte était une de leurs co-
lonies.
Les tribus du Nil supérieur tressent aujourd'hui leurs che-
veux comme les tressaient les anciens Égyptiens.
Les sandales qu'on trouve dans les monuments égyptiens
sont les mêmes que celles dont se servent encore les gens du
pays; il en est de même des coussinets en bois pour reposer
la tête , des lances, javelots et boucliers.
Les enfants sont plus clairs à la naissance ; le système
colorant va toujours en brunissant.
La puberté commence à douze ou treize ans.
Les femmes ne sont plus fécondes à quarante ans.
Les accouchements présentent cette singularité dans le Sen-
naar, que les femmes sont tenues debout contre une muraille
et que souvent on les suspend par les bras avec des cordes,
en les balançant et en les secouant.
Aucun des voyageurs ou dés indigènes que j'ai consultés
n'a vu ou n'a entendu parler d'hommes à coccyx saillant.
On parle de tribus fellatahs de couleur basanée ou rou-
geâtre, passant pour être d'origine malaise et habitant au sud
et à l'ouest du Darfour.
J'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Académie,
de la part de M. Heuglin, un mémoire complet qu'il m'a
promis sur la zoologie du Nil Blanc et du Nil Bleu.
Je remets en attendant (n° 5) une carte manuscrite indiquant
les routes suivies par M. Heuglin dans ses voyages récents
sur les bords du Nil Bleu et en Abyssinie. M. Heuglin est
très-bon observateur ; il se sert d'instruments perfectionnés,
et l'on peut avoir confiance en lui pour les points géogra-
phiques qu'il a déterminés.
Il a remarqué la parfaite exactitude des observations géo-
graphiques de Bruce, particulièrement pour la position du lac
Tana que traverse le Nil Bleu en sortant de sa source.
REMARQUES HISTORIQUES SUR L'EMPIRE DE MÉROÉ.
Jusqu'où s'étendait l'ancien empire de Méroé? C'est une
question à laquelle personne n'a répondu jusqu'à présent,
tant sont rares les passages des auteurs anciens sur ce
su jet.
Suivant M. Heuglin, qui a beaucoup étudié la question sur
les lieux, l'ancien empire de Méroé était le royaume de Sabah
de l' Écriture; il comprenait la haute et la basse Ethiopie,
c'est-à-dire l'Abyssinie, la presqu'île de Sennaar, entre le
fleuve Bleu et le fleuve Blanc, le Kordofan, la presqu'île de
Méroé entre le Nil et PAtbara (Astaboras) , les provinces de
Berber et de Dongolah, avec Taka. Il a puisé cette opinion
quelques réflexions d'où nous extrayons le passage sui-
vants :
jt Félicitons M. de Lesseps de la foi qu'il n'a cessé de témoi-
gnér dans la poursuite de son œuvre, et surtout de n'avoir pas
hésité à aller demander compte à l'Angleterre même de cette
opposition opiniâtre qui se fait à Constantinople en son nom.
On sait aujourd'hui ce que vaut cette opposition; on ne peut
plus s'y méprendre. Le commerce et l'industrie britanniques
comprennent, avec ce rare bon sens pratique qui les distin-
gue, que l'Angleterre sera la première à profiter des avan-
tages de la jonction des deux mers. Dans tous les meetings qui
ont eu lieu de l'autre côté de la Manche, cette vérité a été so-
lennellement proclamée. On connaît la puissance de l'opinion
chez nos voisins. Maintenant qùe ce courant a pris son essor,
rien ne pourra résister à son entraînement. »
Cet article est signé : Esprit Privât.
Le Lloyd français du 8 mai publie aussi les résolutions des
deux chambres de commerce de Liverpool et de Manchester,
et il les accompagne de quelques nouvelles réflexions :
« Du reste, il est grand temps que finisse cette opposition
occulte qui tient en échec la volonté et les espérances de l'Eu-
rope. Toutes les nations de notre vieux continent ont un in-
térêt immédiat à voir tomber-cette insurmontable barrière qui
les sépare des vastes et riches contrées de l'Asie; il serait donc
prodigieux que tous ces grands intérêts réunis succombassent
devant un mauvais vouloir désormais inexplicable.
» Car enfin, demanderons-nous aux adversaires du canal de
Suez, qui représentez-vous dans vos résistances opiniâtres ?
L'intérêt anglais ? Mais n'en tendez-vous pas ces acclamations
sympathiques des négociants, des armateurs, des assureurs,
des manufacturiers, des chambres de commerce de la Grande-
Bretagne qui vous infligent le plus éclatant désaveu? Et si
Londres, Liverpool, Manchester, les plus grandes cités com-
merçantes et industrielles de l'Angleterre, sont contre vous,
n'êtes-vous pas vous-mêmes contre votre propre pays? n
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VAR I ÉTÉS.
MÉMOIRE A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
DE L'INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE
SUR LA RECHERCHE DES SOURCES DU NIL ET SUR LE SOUDAN.
V
Suite et fin.*
ANTHROPOLOGIE ET ZOOLOGIE.
Je considère que depuis la Méditerranée jusqu'au 4e degré
et au delà, les populations riveraines du Nil proviennent de
races dans lesquelles toutes les races étrangères à l'Afrique
ont été absorbées. Les populations appartiennent à deux types
très-distincts, mais qui se sont parfois confondus dans la
même localité : le type éthiopien et le type nègre. Le type
éthiopien domine jusqu'au 10e degré; au delà, on ne voit
plus que la race nègre pure, aux grosses lèvres , au nez épaté
et aux cheveux laineux.
* Voir le numéro du 10 mai.
On s est souvent demandé si les populations éthiopiennes
ont dégénéré. Je crois qu'elles sont restées stationnaires. Elles
étaient probablement du temps de la splendeur des rois égyp-
tiens et éthiopiens ce qu'elles sont aujourd'hui. C'est la
puissance des rois et des grands qui a péri avec leurs palais
et leurs monuments. Retranchez des temps anciens les palais,
les édifices du gouvernement, les tombeaux royaux creusés-
dans le roc ou élevés dans les pyramides; les habitations par-
ticulières, les mœurs, les usages, les instruments, les meu-
bles, les armes, les vêtements étaient les mêmes qu'aujour-
d'hui.
L'étude des monuments de la vieille Égypte avait-amené
Champollion à cette opinion que la vallée du Nil avait recu
ses premiers habitants de l'Abyssinie et du Sennaar, et que les
anciens Egyptiens appartenaient à une race d'hommes tout à
fait semblables aux Barabras , habitants actuels de la Nubie.
Diodore de Sicile avait, avant .champollion! exprimé la
même opinion, en constatant @ que de son temps encore les
Éthiopiens affirmaient que l'Egypte était une de leurs co-
lonies.
Les tribus du Nil supérieur tressent aujourd'hui leurs che-
veux comme les tressaient les anciens Égyptiens.
Les sandales qu'on trouve dans les monuments égyptiens
sont les mêmes que celles dont se servent encore les gens du
pays; il en est de même des coussinets en bois pour reposer
la tête , des lances, javelots et boucliers.
Les enfants sont plus clairs à la naissance ; le système
colorant va toujours en brunissant.
La puberté commence à douze ou treize ans.
Les femmes ne sont plus fécondes à quarante ans.
Les accouchements présentent cette singularité dans le Sen-
naar, que les femmes sont tenues debout contre une muraille
et que souvent on les suspend par les bras avec des cordes,
en les balançant et en les secouant.
Aucun des voyageurs ou dés indigènes que j'ai consultés
n'a vu ou n'a entendu parler d'hommes à coccyx saillant.
On parle de tribus fellatahs de couleur basanée ou rou-
geâtre, passant pour être d'origine malaise et habitant au sud
et à l'ouest du Darfour.
J'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Académie,
de la part de M. Heuglin, un mémoire complet qu'il m'a
promis sur la zoologie du Nil Blanc et du Nil Bleu.
Je remets en attendant (n° 5) une carte manuscrite indiquant
les routes suivies par M. Heuglin dans ses voyages récents
sur les bords du Nil Bleu et en Abyssinie. M. Heuglin est
très-bon observateur ; il se sert d'instruments perfectionnés,
et l'on peut avoir confiance en lui pour les points géogra-
phiques qu'il a déterminés.
Il a remarqué la parfaite exactitude des observations géo-
graphiques de Bruce, particulièrement pour la position du lac
Tana que traverse le Nil Bleu en sortant de sa source.
REMARQUES HISTORIQUES SUR L'EMPIRE DE MÉROÉ.
Jusqu'où s'étendait l'ancien empire de Méroé? C'est une
question à laquelle personne n'a répondu jusqu'à présent,
tant sont rares les passages des auteurs anciens sur ce
su jet.
Suivant M. Heuglin, qui a beaucoup étudié la question sur
les lieux, l'ancien empire de Méroé était le royaume de Sabah
de l' Écriture; il comprenait la haute et la basse Ethiopie,
c'est-à-dire l'Abyssinie, la presqu'île de Sennaar, entre le
fleuve Bleu et le fleuve Blanc, le Kordofan, la presqu'île de
Méroé entre le Nil et PAtbara (Astaboras) , les provinces de
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