Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1857 10 mai 1857
Description : 1857/05/10 (A2,N22). 1857/05/10 (A2,N22).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530621g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. IÕl
l'industrie de l'Europe, directement et indirectement, les vastes
pays qui bordent ou qui avoisinent la mer Rouge et le golfe
d'Arabie. Ces pays, leurs produits, leurs populations et leurs
besoins sont à peine connus dans nos cercles, de commerçants
les mieux informés; le petit morceau de terre qui interrompt la
route a pour ainsi dire soustrait ces contrées à notre connais-
sance et à notre influence plus que l'Inde ou la Chine. Ils ne
sont donc pas encore entrés dans notre sphère d'action com-
merciale. Et cependant l'Abyssinie, l'Yémen, l'Hedjas et toute
la côte d'Afrique sont riches de café, de gomme arabique, de
cire, de peaux, d'ivoire, de laine, d'indigo,. de mulets, de bois
de construction et de menuiserie, et contiennent une popula-
tion nombreuse qui serait parfaitement disposée à recevoir les
influences civilisatrices de l'Europe et les marchandises de
Manchester, Leeds et Rochdale. L'ouverture de la route abrégée
de l'Orient nous donnera donc, à moitié chemin pour ainsi
dire, l'accès commercial dans des pays vastes et fertiles, dont
les ressources et les besoins sont, tant que la route du Cap
est la seule, à jamais exclus du rang de nos spéculations
commerciales.
» Après avoir constaté ce fait, laissez-moi dire encore un
mot sur la rivalité supposée du canal de Suez et du chemin de
fer de l'Euphrate. Une pareille idée ne peut être conçue que par
ceux qui ignorent le but que se proposent les deux entreprises.
Le chemin de l'Euphrate, outre qu'il ouvre les plaines du
Tigre, a pour but d'abréger la route postale en Orient; le
canal de Suez doit abréger la route de navigation maritime.
Le rival qu'il doit en partie supplanter est le passage autour
_du Cap. Le chemin de fer de l'Euphrate pourrait être consi-
déré comme le rival du chemin de fer égyptien d'Alexandrie
à Suez ; mais son but et les moyens de remplir ce but dif-
fèrent tellement de ceux du canal de Suez, que rien n'est plus
faux et plus capable de conduire à des conclusions erronées,
que de supposer que l'exécution de l'une de ces deux routes
rendrait l'autre superflue, ou que, si elles étaient exécutées
toutes les deux, elles se feraient concurrence. Si une telle
concurrence était possible, elle se manifesterait d'abord pour
le chemin de fer égyptien , qui par sa contiguïté avec le canal
pourrait, avec plus de raison apparente, être supposé le rival
du dernier. Mais cette concurrence n'est nullement admise
par le Vice-roi, qui acnève l'un et protège l'exécution de
l'autre. Si le chemin de fer de l'Euphrate remplit la promesse
de raccourcir le temps nécessaire pour le service des dépêches,
il pourrait peut-être faire une heureuse concurrence à la route
actuelle de l'Overland; mais il ne peut d'aucune manière faire
tort à l'ouverture de l'isthme de Suez ou être affecté par cette
entreprise, dont le but est d'abréger de 3,000 lieues le chemin
de navigation actuelle , et d'ouvrir cette nouvelle route aux
vapeurs et aux navires à voiles munis d'une hélice auxi-
liaire.
» Cette distinction est si importante, et paraît être si peu
comprise, que pour cette seule raison j'ai la certitude que
vous me pardonnerez de m'être arrêté si longtemps à cette
question.
» Je suis, etc. CH. L. KENNEY.
» Londres, Bureau du canal de Suez, le 22 avril. »
LA ROUTE DU CAP DE BONNE - ESPÉRANCE.
Le paquebot à vapeur de la malle rciyale, l'England> capi-
taine Dundas, est arrivé à Darmouth le 17 mars, venant de
l'Inde par le cap de Borine-Espérance. Les nouvelles qu'il
apportait étaient : de Calcutta, du 15 décembre ; Madras, du
22 décembre; Pointe-de-Galles, du 27; Maurice, du 12 jan-
vier; le cap de Bonne-Espérance, du 31 janvier; Sainte-
Hélène, du 10 février; l'Ascension, du 15 février.
L'England apportait une forte malle de Maurice et du
Cap, et environ 30 passagers provenant surtout de l'Inde.
Son chargement se composait principalement de 150 tonneaux
d'indigo; 700 tonnes de divers produits de Calcutta, et en
outre de 150 tonneaux chargés au Cap (Cape-Town). Il a
éprouvé de gros temps après avoir quitté Maurice, et essuyé
de violents coups de vents de l'ouest pendant toute sa traversée
jusqu'aux iles occidentales. LJ Irlande, paquebot à vapeur de
la malle royale, est arrivée au Cap le 29 janvier, ce qui a fait
que l'England a été retenu pendant deux jours.
Ces faits que nous trouvons dans les journaux anglais dé-
montrent mieux que toute discussion ce qu'est la route par le
cap de Bonne-Espérance. Par cette voie, les nouvelles de Cal-
cutta ont trois mois de date et plus, tandis que par la voie de
la mer Rouge et de l'Egypte, les dépêches de Calcutta n'ont
jamais plus d'un mois. Pourquoi les marchandises ne sui-
vraient-elles pas la route des dépêches, puisque la nature,
vaincue par la science, n'y met aucun obstacle?
ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Le Times annonce qu'on va envoyer en Chine une flottille
très-considérable de canonnières. D'après plusieurs journaux,
les armements de l'Angleterre contre la Chine prennent au-
jourd'hui des proportions formidables. Il n'avait été question
d'abord que de l'envoi d'une dizaine de mille hommes. Main-
tenant on parle de 30,000 recrutés principalement dans l'ar-
mée indienne.
S'il faut en croire le Morning-Chronich, les Anglais pré-
luderont à leurs opérations par l'occupation de l'île Formose.
La conquête de cette île, située à la porte de la Chine, et
d'une étendue de 20,000 milles carrés, suffirait, dit ce jour-
nal, pour indemniser l'Angleterre des frais de la campagne.
L'île Formose renferme des dépôts houillers qui seraient
de la plus haute importance pour la marine de toutes les
nations.
— On écrit de Malte que le général Asburnham, com-
mandant en chef des troupes anglaises destinées à agir en
Chine; avait repris la mer le 16 avril et fait route pour
Alexandrie. Le général, complétement rétabli d'une indispo-
sition peu grave, partait le 21 de Suez sur VAva.
— Une correspondance particulière de Chine nous apprend
que la situation des affaires n'avait pas éprouvé d'améliora-
tion ; les mandarins continuaient, par leurs proclamations ,
à exciter le fanatisme et les instincts vindicatifs des popula-
tions. -
Le 8 mars, le mandarin gouverneur de Whampda avait
condamné à mort trois négociants chinois accusés d'avoir;
malgré sa défense, entretenu des relations commerciales aveë
les Anglais.
Le 1er, l'aviso à vapeur lé Éarceaû avait mouillé sur radë
à Hong-kong , venant de Tourane , où il avait conduit M. de
Montigny, chargé, de la part du gouvernement français
d'une mission particulière en Cochinchine.
l'industrie de l'Europe, directement et indirectement, les vastes
pays qui bordent ou qui avoisinent la mer Rouge et le golfe
d'Arabie. Ces pays, leurs produits, leurs populations et leurs
besoins sont à peine connus dans nos cercles, de commerçants
les mieux informés; le petit morceau de terre qui interrompt la
route a pour ainsi dire soustrait ces contrées à notre connais-
sance et à notre influence plus que l'Inde ou la Chine. Ils ne
sont donc pas encore entrés dans notre sphère d'action com-
merciale. Et cependant l'Abyssinie, l'Yémen, l'Hedjas et toute
la côte d'Afrique sont riches de café, de gomme arabique, de
cire, de peaux, d'ivoire, de laine, d'indigo,. de mulets, de bois
de construction et de menuiserie, et contiennent une popula-
tion nombreuse qui serait parfaitement disposée à recevoir les
influences civilisatrices de l'Europe et les marchandises de
Manchester, Leeds et Rochdale. L'ouverture de la route abrégée
de l'Orient nous donnera donc, à moitié chemin pour ainsi
dire, l'accès commercial dans des pays vastes et fertiles, dont
les ressources et les besoins sont, tant que la route du Cap
est la seule, à jamais exclus du rang de nos spéculations
commerciales.
» Après avoir constaté ce fait, laissez-moi dire encore un
mot sur la rivalité supposée du canal de Suez et du chemin de
fer de l'Euphrate. Une pareille idée ne peut être conçue que par
ceux qui ignorent le but que se proposent les deux entreprises.
Le chemin de l'Euphrate, outre qu'il ouvre les plaines du
Tigre, a pour but d'abréger la route postale en Orient; le
canal de Suez doit abréger la route de navigation maritime.
Le rival qu'il doit en partie supplanter est le passage autour
_du Cap. Le chemin de fer de l'Euphrate pourrait être consi-
déré comme le rival du chemin de fer égyptien d'Alexandrie
à Suez ; mais son but et les moyens de remplir ce but dif-
fèrent tellement de ceux du canal de Suez, que rien n'est plus
faux et plus capable de conduire à des conclusions erronées,
que de supposer que l'exécution de l'une de ces deux routes
rendrait l'autre superflue, ou que, si elles étaient exécutées
toutes les deux, elles se feraient concurrence. Si une telle
concurrence était possible, elle se manifesterait d'abord pour
le chemin de fer égyptien , qui par sa contiguïté avec le canal
pourrait, avec plus de raison apparente, être supposé le rival
du dernier. Mais cette concurrence n'est nullement admise
par le Vice-roi, qui acnève l'un et protège l'exécution de
l'autre. Si le chemin de fer de l'Euphrate remplit la promesse
de raccourcir le temps nécessaire pour le service des dépêches,
il pourrait peut-être faire une heureuse concurrence à la route
actuelle de l'Overland; mais il ne peut d'aucune manière faire
tort à l'ouverture de l'isthme de Suez ou être affecté par cette
entreprise, dont le but est d'abréger de 3,000 lieues le chemin
de navigation actuelle , et d'ouvrir cette nouvelle route aux
vapeurs et aux navires à voiles munis d'une hélice auxi-
liaire.
» Cette distinction est si importante, et paraît être si peu
comprise, que pour cette seule raison j'ai la certitude que
vous me pardonnerez de m'être arrêté si longtemps à cette
question.
» Je suis, etc. CH. L. KENNEY.
» Londres, Bureau du canal de Suez, le 22 avril. »
LA ROUTE DU CAP DE BONNE - ESPÉRANCE.
Le paquebot à vapeur de la malle rciyale, l'England> capi-
taine Dundas, est arrivé à Darmouth le 17 mars, venant de
l'Inde par le cap de Borine-Espérance. Les nouvelles qu'il
apportait étaient : de Calcutta, du 15 décembre ; Madras, du
22 décembre; Pointe-de-Galles, du 27; Maurice, du 12 jan-
vier; le cap de Bonne-Espérance, du 31 janvier; Sainte-
Hélène, du 10 février; l'Ascension, du 15 février.
L'England apportait une forte malle de Maurice et du
Cap, et environ 30 passagers provenant surtout de l'Inde.
Son chargement se composait principalement de 150 tonneaux
d'indigo; 700 tonnes de divers produits de Calcutta, et en
outre de 150 tonneaux chargés au Cap (Cape-Town). Il a
éprouvé de gros temps après avoir quitté Maurice, et essuyé
de violents coups de vents de l'ouest pendant toute sa traversée
jusqu'aux iles occidentales. LJ Irlande, paquebot à vapeur de
la malle royale, est arrivée au Cap le 29 janvier, ce qui a fait
que l'England a été retenu pendant deux jours.
Ces faits que nous trouvons dans les journaux anglais dé-
montrent mieux que toute discussion ce qu'est la route par le
cap de Bonne-Espérance. Par cette voie, les nouvelles de Cal-
cutta ont trois mois de date et plus, tandis que par la voie de
la mer Rouge et de l'Egypte, les dépêches de Calcutta n'ont
jamais plus d'un mois. Pourquoi les marchandises ne sui-
vraient-elles pas la route des dépêches, puisque la nature,
vaincue par la science, n'y met aucun obstacle?
ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Le Times annonce qu'on va envoyer en Chine une flottille
très-considérable de canonnières. D'après plusieurs journaux,
les armements de l'Angleterre contre la Chine prennent au-
jourd'hui des proportions formidables. Il n'avait été question
d'abord que de l'envoi d'une dizaine de mille hommes. Main-
tenant on parle de 30,000 recrutés principalement dans l'ar-
mée indienne.
S'il faut en croire le Morning-Chronich, les Anglais pré-
luderont à leurs opérations par l'occupation de l'île Formose.
La conquête de cette île, située à la porte de la Chine, et
d'une étendue de 20,000 milles carrés, suffirait, dit ce jour-
nal, pour indemniser l'Angleterre des frais de la campagne.
L'île Formose renferme des dépôts houillers qui seraient
de la plus haute importance pour la marine de toutes les
nations.
— On écrit de Malte que le général Asburnham, com-
mandant en chef des troupes anglaises destinées à agir en
Chine; avait repris la mer le 16 avril et fait route pour
Alexandrie. Le général, complétement rétabli d'une indispo-
sition peu grave, partait le 21 de Suez sur VAva.
— Une correspondance particulière de Chine nous apprend
que la situation des affaires n'avait pas éprouvé d'améliora-
tion ; les mandarins continuaient, par leurs proclamations ,
à exciter le fanatisme et les instincts vindicatifs des popula-
tions. -
Le 8 mars, le mandarin gouverneur de Whampda avait
condamné à mort trois négociants chinois accusés d'avoir;
malgré sa défense, entretenu des relations commerciales aveë
les Anglais.
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