Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1857 10 mai 1857
Description : 1857/05/10 (A2,N22). 1857/05/10 (A2,N22).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530621g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 155
Les 102 navires chargés ont emporté 86,150 ardebs de
blé, dont 23,415 pour France, 4,280 pour Angleterre et
58,455 pour divers ports. — 31,717 ardebs de fèves et
orges, dont 6,060 pour France, 8,136 pour Angleterre et
17,521 pour divers ports. — 14,736 balles de coton, dont
4,460 pour France, 7,271 pour Angleterre et 3,005 pour
Trieste. — 107 balles de laines , 425 balles de lins , 18,259 ar-
debs de graines oléagineuses, 2,389 colis de gomme, 10,547
ardebs de maïs, 273 balles de soie et 40,394 marchandises
diverses.
Les marchandises diverses se composent, savoir, de 3,500 co-
lis, transit des Indes et de la Chine, et de dents d'éléphants,
plumes d'autruches, riz, dattes, cire, tabac, tumbak, indigo,
encens, henné, séné, café, tamarins, opium, peaux et cuirs,
cornes et pieds de buffles, natron, sel de nitre, graines de
coton, albâtre, drogueries diverses, myrrhe, chiffons, écailles
de tortues, nacre.
Fret pour Marseille : 2 fr. 50 pour grains ; 3 fr. pour
coton ; change sur France, de 96 à 98 fr.
Alexandrie, le 25 avril 1857.
Ma dernière lettre est du 18 courant.
Le Vice-roi parait définitivement fixé à Mariout, et on dit qu'il
compte y passer tout le ramadan. Nous voilà entrés dans ce
mois consacré à la prière. Les administrations publiques sont
généralement fermées ; les grands travaux industriels sus-
pendus, et les préparatifs du canal de l'Ouadée s'en ressenti-
ront.
Je vous ai entretenu dans ma lettre du 4 avril d'un projet
de chemin de halage sur les berges des divers canaux intérieurs
de l'Egypte, le curage de ces canaux, etc., etc. Je, vous
donnerai prochainement quelques nouveaux détails sur cette
affaire.
Voici le onzième rapport du capitaine Philigret. Vous verrez
que, conformément à ses instructions, le capitaine a fait dé-
raper différentes fois son ancre; qu'il a changé de position,
et que partout il a trouvé un fond excellent et un mouillage
parfait.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
L'Arlizan. du 30 avril, journal des constructions navales,
qui se publie à Londres, contient un excellent article d'où
nous tirons les extraits suivants :
« On prétend que notre ambassadeur en Turquie s'oppose
au canal de Suez, soit par des motifs particuliers à lui-, soit
en obéissant à des instructions l'eeues de notre ministère des
affaires étrangères. Cette assertion est appuyée par des preuves,
dans les détails desquelles nous ne pouvons entrer, mais
qu'il est impossible de mettre de côté; et c'est un fait signifi-
catif que le gouvernement, avec de nombreux organes de pu-
blicité qui sont à sa disposition, n'a jamais essayé de dé-
mentir les graves accusations portées contre lui.
» Il est vrai qu'une fois, et une fois seulement, YEdin-
burgh Review, qui, par ses relations avec le conseil privé,
peut être considérée comme un organe du gouvernement, a
discuté et condamné le canal de Suez d'un point de vue tech-
nique et mercantile. A cette occasion, l'écrivain de la Revue
commença par protester d'une manière emphatique que son
opposition était pure de tout motif politique, et prétendit la
fonder uniquement sur la nature impraticable et inutile qu'il
imputait au canal proposé. Ainsi donc, si l'écrivain de l'Edin-
burgh Review a bien et dûment exposé les vues du gouverne-
ment sur cette importante question, on s'oppose au canal de
Suez, et on ne permet pas au Sultan de sanctionner son exé-
cution, parce que le ministre des affaires étrangères n'est pas
convaincu de la possibilité de faire un port à Péluse, ou
parce que notre ambassadeur pense que des navires ne trou-
veraient pas leur avantage en allant aux Indes par Suez, et
que le canal, s'il était exécuté, se trouverait être une spécula-
tion manquée. Quelque absurde que cette supposition puisse
paraître, c'est la seule tentative qui ait été faite pour justifier
l'opposition du gouvernement au projet du canal. Nous suppo-
sons que ce ne sont pas les véritables motifs; nous n'avons
donc pas besoin de protester contre les diplomates qui se
mêlent de choses auxquelles ils n'entendent rien. Si l'interven-
tion et l'appui du gouvernement sont sollicités pour l'exécu-
tion d'un projet, il est juste et raisonnable que le gouverne-
ment demande à être convaincu de la possibilité du projet, et
que la question de finance — la question de recettes convena-
bles — entre aussi dans ses délibérations. Mais il arrive dans
le cas présent que l'on nedemande au gouvernement ni appui
pécuniaire ni appui diplomatique. Tout ce qu'on lui a de-
mandé, c'est de ne pas s'opposer au canal de Suez ; et la seule
réponse que ses apologistes ont faite jusqu'aujourd'hui à toute
demande est que le canal de Suez est une entreprise impos-
sible, et que, si elle était même possible, elle ne donnerait
pas de recettes.
» Le Daily News, dans un article très-remarquable sur le
sujet que nous traitons, a fait celle remarque que, si la ques-
tion de Suez était un grief de paroisse, elle aurait été réglée
depuis longtemps. S'il s'agissait d'une route avec barrière, les
fonctionnaires qui empêchent le chemin auraient été forcés de
s'exprimer sur les motifs de leur opposition; mais comme
c'est une question où il ne s'agit que de nos communications
avec la plus grande moitié de nos possessions maritimes, le
gouvernement a la permission de la traiter à son bon plaisir,
et d'ajouter l'ironie à l'injustice en prononçant un jugement
catégorique sur les côtés de la question, sur lesquels, pour
dire le moins, ni ministre des affaires étrangères ni ambassa-
deur ne peuvent être considérés comme des autorités compé-
tentes. » -
Voici la conclusion de YArlizan :
et La question du canal de Suez est la question de savoir si
nos navires de marchandises et de passagers, nos impor-
teurs de laine et de coton, et nos exporteurs de produits de
Manchester, de Leeds et de Sheffield, doivent ou non jouir
des avantages, à l'égard du temps aussi bien qu'à l'égard de
la facilité du travail, momentanément réservés pour les dépê-
ches , les boites d'épices , et pour des voyageurs aristocratiques
qui prennent la route de l'Overland. La question n'est pas
d'abréger le voyage des dépêches de l'Inde de quatre ou cinq
jours (bien que ce soit également possible), mais d'ouvrir la
route postale au commerce et à l'émigration en général. Tout
ce qu'il faut pour ouvrir cette route, c'est de couper l'isthme
de Suez. Les meilleurs ingénieurs ne voient pas de difficulté
dans l'opération. Les hommes de finance croient qu'ils rentre-
ront dans leurs frais, et tiennent les fonds tout prêts. Des ma-
nu facturiers, des marchands et des armateurs admirent le
projet et désirent son exécution. Assurément, c'est pis que de
jouer avec les destinées et la patience de la nation, que d'a-
dopter la conduite d'opposition que le gouvernement a adoptée.
S'il croit qu'il y a des raisons pour que l'Angleterre se refuse
Les 102 navires chargés ont emporté 86,150 ardebs de
blé, dont 23,415 pour France, 4,280 pour Angleterre et
58,455 pour divers ports. — 31,717 ardebs de fèves et
orges, dont 6,060 pour France, 8,136 pour Angleterre et
17,521 pour divers ports. — 14,736 balles de coton, dont
4,460 pour France, 7,271 pour Angleterre et 3,005 pour
Trieste. — 107 balles de laines , 425 balles de lins , 18,259 ar-
debs de graines oléagineuses, 2,389 colis de gomme, 10,547
ardebs de maïs, 273 balles de soie et 40,394 marchandises
diverses.
Les marchandises diverses se composent, savoir, de 3,500 co-
lis, transit des Indes et de la Chine, et de dents d'éléphants,
plumes d'autruches, riz, dattes, cire, tabac, tumbak, indigo,
encens, henné, séné, café, tamarins, opium, peaux et cuirs,
cornes et pieds de buffles, natron, sel de nitre, graines de
coton, albâtre, drogueries diverses, myrrhe, chiffons, écailles
de tortues, nacre.
Fret pour Marseille : 2 fr. 50 pour grains ; 3 fr. pour
coton ; change sur France, de 96 à 98 fr.
Alexandrie, le 25 avril 1857.
Ma dernière lettre est du 18 courant.
Le Vice-roi parait définitivement fixé à Mariout, et on dit qu'il
compte y passer tout le ramadan. Nous voilà entrés dans ce
mois consacré à la prière. Les administrations publiques sont
généralement fermées ; les grands travaux industriels sus-
pendus, et les préparatifs du canal de l'Ouadée s'en ressenti-
ront.
Je vous ai entretenu dans ma lettre du 4 avril d'un projet
de chemin de halage sur les berges des divers canaux intérieurs
de l'Egypte, le curage de ces canaux, etc., etc. Je, vous
donnerai prochainement quelques nouveaux détails sur cette
affaire.
Voici le onzième rapport du capitaine Philigret. Vous verrez
que, conformément à ses instructions, le capitaine a fait dé-
raper différentes fois son ancre; qu'il a changé de position,
et que partout il a trouvé un fond excellent et un mouillage
parfait.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
L'Arlizan. du 30 avril, journal des constructions navales,
qui se publie à Londres, contient un excellent article d'où
nous tirons les extraits suivants :
« On prétend que notre ambassadeur en Turquie s'oppose
au canal de Suez, soit par des motifs particuliers à lui-, soit
en obéissant à des instructions l'eeues de notre ministère des
affaires étrangères. Cette assertion est appuyée par des preuves,
dans les détails desquelles nous ne pouvons entrer, mais
qu'il est impossible de mettre de côté; et c'est un fait signifi-
catif que le gouvernement, avec de nombreux organes de pu-
blicité qui sont à sa disposition, n'a jamais essayé de dé-
mentir les graves accusations portées contre lui.
» Il est vrai qu'une fois, et une fois seulement, YEdin-
burgh Review, qui, par ses relations avec le conseil privé,
peut être considérée comme un organe du gouvernement, a
discuté et condamné le canal de Suez d'un point de vue tech-
nique et mercantile. A cette occasion, l'écrivain de la Revue
commença par protester d'une manière emphatique que son
opposition était pure de tout motif politique, et prétendit la
fonder uniquement sur la nature impraticable et inutile qu'il
imputait au canal proposé. Ainsi donc, si l'écrivain de l'Edin-
burgh Review a bien et dûment exposé les vues du gouverne-
ment sur cette importante question, on s'oppose au canal de
Suez, et on ne permet pas au Sultan de sanctionner son exé-
cution, parce que le ministre des affaires étrangères n'est pas
convaincu de la possibilité de faire un port à Péluse, ou
parce que notre ambassadeur pense que des navires ne trou-
veraient pas leur avantage en allant aux Indes par Suez, et
que le canal, s'il était exécuté, se trouverait être une spécula-
tion manquée. Quelque absurde que cette supposition puisse
paraître, c'est la seule tentative qui ait été faite pour justifier
l'opposition du gouvernement au projet du canal. Nous suppo-
sons que ce ne sont pas les véritables motifs; nous n'avons
donc pas besoin de protester contre les diplomates qui se
mêlent de choses auxquelles ils n'entendent rien. Si l'interven-
tion et l'appui du gouvernement sont sollicités pour l'exécu-
tion d'un projet, il est juste et raisonnable que le gouverne-
ment demande à être convaincu de la possibilité du projet, et
que la question de finance — la question de recettes convena-
bles — entre aussi dans ses délibérations. Mais il arrive dans
le cas présent que l'on nedemande au gouvernement ni appui
pécuniaire ni appui diplomatique. Tout ce qu'on lui a de-
mandé, c'est de ne pas s'opposer au canal de Suez ; et la seule
réponse que ses apologistes ont faite jusqu'aujourd'hui à toute
demande est que le canal de Suez est une entreprise impos-
sible, et que, si elle était même possible, elle ne donnerait
pas de recettes.
» Le Daily News, dans un article très-remarquable sur le
sujet que nous traitons, a fait celle remarque que, si la ques-
tion de Suez était un grief de paroisse, elle aurait été réglée
depuis longtemps. S'il s'agissait d'une route avec barrière, les
fonctionnaires qui empêchent le chemin auraient été forcés de
s'exprimer sur les motifs de leur opposition; mais comme
c'est une question où il ne s'agit que de nos communications
avec la plus grande moitié de nos possessions maritimes, le
gouvernement a la permission de la traiter à son bon plaisir,
et d'ajouter l'ironie à l'injustice en prononçant un jugement
catégorique sur les côtés de la question, sur lesquels, pour
dire le moins, ni ministre des affaires étrangères ni ambassa-
deur ne peuvent être considérés comme des autorités compé-
tentes. » -
Voici la conclusion de YArlizan :
et La question du canal de Suez est la question de savoir si
nos navires de marchandises et de passagers, nos impor-
teurs de laine et de coton, et nos exporteurs de produits de
Manchester, de Leeds et de Sheffield, doivent ou non jouir
des avantages, à l'égard du temps aussi bien qu'à l'égard de
la facilité du travail, momentanément réservés pour les dépê-
ches , les boites d'épices , et pour des voyageurs aristocratiques
qui prennent la route de l'Overland. La question n'est pas
d'abréger le voyage des dépêches de l'Inde de quatre ou cinq
jours (bien que ce soit également possible), mais d'ouvrir la
route postale au commerce et à l'émigration en général. Tout
ce qu'il faut pour ouvrir cette route, c'est de couper l'isthme
de Suez. Les meilleurs ingénieurs ne voient pas de difficulté
dans l'opération. Les hommes de finance croient qu'ils rentre-
ront dans leurs frais, et tiennent les fonds tout prêts. Des ma-
nu facturiers, des marchands et des armateurs admirent le
projet et désirent son exécution. Assurément, c'est pis que de
jouer avec les destinées et la patience de la nation, que d'a-
dopter la conduite d'opposition que le gouvernement a adoptée.
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