Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 avril 1857 25 avril 1857
Description : 1857/04/25 (A2,N21). 1857/04/25 (A2,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306202
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 1 131 -
l'ordre de celui qu'on sait, et surtout quand on a pour
soi l'énergie, l'activité, l'esprit d'entreprise, le génie
colonisateur, il est tout simple qu'on l'emporte partout
où on le veut sur des rivaux moins favorisés par la na-
ture ou moins bien doués. Nous ne nous étonnons donc
point de cette prospérité, et surtout nous ne ressentons
pas la moindre jalousie contre des succès aussi mérités.
Mais il nous semble que les faits que nous venons de
citer sont assez instructifs pour qu'il soit facile d'en tirer
l'enseignement qu'ils renferment.
Que dit-on quelquefois pour excuser ou simplement
expliquer l'opposition regrettable qui nous est faite avec
une persévérance qui ne vaincra pas la nôtre? On dit :
L'Angleterre craint d'ouvrir à la concurrence des ma-
rines de la Méditerranée ses marchés de l'Inde, de
l'Australie, de la Chine. On voit ce que vaut cet argu-
ment, que d'ailleurs ne produisent pas nos adversaires
eux-mêmes, qui, nous le croyons, savent aussi bien
que nous à -quoi s'en tenir à ce sujet. On voit si les riva-
lités du commerce méditerranéen sont bien à craindre
à.Bombay, à Madras, à Calcutta, à Singapore, à Can-
ton, à Hong-kong, à Shang-baï, à Melbourne, à Vic-
toria, etc., quand ces prétendues rivalités sont ce qu'el-
les sont dans les ports mêmes de la Méditerranée. A
Bombay, à Calcutta, à Melbourne, les Anglais sont
'cpez eux, et en partant d'Angleterre pour s' y rendre
ils vont toujours' d'un port britannique dans un port
britannique. C'est un avantage considérable que leurs
rivaux, en admettant qu'ils aient d'autres avantages,
n'auront jamais apparemment, et qui est absolument
incomparable. L'Angleterre, par l'acte de 1849,a bien
ouvert ses ports indiens à toutes les marines du monde;
mais elle ne peut pas faire que les navires étrangers,
qu'elle convie à venir chez elle avec tant de libéralité
s'y trouvent dans les mêmes relations que les sujets
britanniques.
Si dope les marines de la Méditerranée ne peuvent
pas soutenir la concurrence dans la Méditerranée même,
est-il bien raispnnable de supposer qu'elles la soutien-
dront mieux, et d'une manière alarmante, à trois mille
lieues de chez elles, dans les ports anglais?
Il semble que la réponse à cette question est évidente,
et il serait par trop naïf d'y insister. L'Angleterre, qui
ne craint rien des marines rivales dans les ports neutres
de la Méditerranée, les peut-elle craindre dans ses pro-
pres ports, munis de tous les établissements accessoires
qui les complètent pour l'usage spécial de ses natio-
naux?
Voilà donç encore un argument qui tombe comme
tant d'autres. L'ouverture de l'isthme de Suez ne nuira
point en quoi que ce soit à la suprématie commerciale
anglaise, qui s'acroîtra bien plutôt encore par les fa-
cilités nouvelles que lui donnera une voie moitié plus
courte et beaucoup plus sûre. Sans doute les puis-
sances du bassin de la Méditerranée verront également
accroître les entreprises, le trafic et les bénéfices de
leurs marines ; cet avenir est certain. Mais en Asie
ces puissances resteront à l'Angleterre ce qu'elles sont
déj4; et par des causes irrésistibles, sur le domaine
d'une mer qui pourtant semblerait devoir leur appar-
tenir exclusivement.
A un autre point de vue, il n'est pas mqins clair que
l'Angleterre ne serait pas ce qu'elle est, si elle avait La
pusillanimité de craindre des rivaux, quels qu'ils fussent.
Vingt fois la presse anglaise, avec un patriotisme aussi
intelligent qu'énergique, a vanté fièrement leîQrces du
pays dont elle-même est l'honneur et une des manifes-
tations les plus admirables. On se rappelle encore ce
noble langage du Times, appelant toutes les concur-
rences comme un aiguillon de plus à l'industrie et à
l'activité merveilleuses du peuple anglais. Nous croyons
ces sentiments très-sincères et très-légitimes; et selon
nous, c'est méconnaître tout à fait ces sentiments que de
vouloir les refouler par de vains appels à la peur. Non,
le commerce anglais, avec l'avance qu'il a sur toutes les
autres nations, ne peut redouter la concurrence. Ce qui
se passe actuellement dans la Méditerranée répond de ce
qui se passera dans la mer des Indes et de la Chine.
Penser autrement ce serait presque avouer qu'on dégé-
nère , et personne dans le Royaume-Uni n'est prêt à
faire un aveu aussi humiliant et aussi faux.
BARTHLEMY SAINT-HILAIRP.
LES ORDONNANCES DE S. A. LE VICE-ROI D'EGYPTE
SUR LE SOUDAN
JUGÉES PAR LA PRESSE EUROPEENNE.
Le Times du 24 mars a donné une longue analyse
des ordonnances de S. A. le Vice-roi d'Egypte, relatives
aux provinces du Soudan. Le journal anglais a fait res-
sortir par ce résumé la justice et l'utilité de ces mesures
bienfaisantes. En effet, elles changent complétement la
condition de ces pays jusque-là si malheureux, et elles
l'améliorent immensément. Nous avons vu avec plaisir la
publicité du Times appliquée à faire connaître ces faits
si honorables pour le gouvernement égyptien. L'Europe
entière doit porter le plus sympathique intérêt aux èf-
forts que fait cette contrée pour se régénérer; et les or-
donnances rendues au Soudan sont une preuve manifeste,
entre bien d'autres, des progrès que fqnt chaque jour en
Égypte les lumières de la civilisatioji.
Le Daily-News de Londres publie une corresponr
dance d'Alexandrie, que nous ne reproduisons pas,
parce que tous les faits dont on y parle sont connus de
nos lecteurs. IVfais\e Daily-News s'exprime de la manière
la plus favorable sur les mesures qu'a prises récemflienj
S. A. le Vice-roi, tant au Soud'an qu'en Egypte.
On lit dans le Journal des Débats du 28 mars, à
propos du voyage de S. A. le Vice-roi dans le Soudan :
« Les dernières nouvelles de l'Egypte ont beaucoup parlé
d'un voyage entrepris par le Vice-roi dans le Soudan, une
des provinces les plus reculées qui sont placées sous son gou-
vernement. On connaît maintenant le résultat de ce voyage,
et il fait honneur au prince éclairé qui s'est donné la mission
de poursuivre et d'étendre l'oeuvre de civilisation si glorieuse-5
l'ordre de celui qu'on sait, et surtout quand on a pour
soi l'énergie, l'activité, l'esprit d'entreprise, le génie
colonisateur, il est tout simple qu'on l'emporte partout
où on le veut sur des rivaux moins favorisés par la na-
ture ou moins bien doués. Nous ne nous étonnons donc
point de cette prospérité, et surtout nous ne ressentons
pas la moindre jalousie contre des succès aussi mérités.
Mais il nous semble que les faits que nous venons de
citer sont assez instructifs pour qu'il soit facile d'en tirer
l'enseignement qu'ils renferment.
Que dit-on quelquefois pour excuser ou simplement
expliquer l'opposition regrettable qui nous est faite avec
une persévérance qui ne vaincra pas la nôtre? On dit :
L'Angleterre craint d'ouvrir à la concurrence des ma-
rines de la Méditerranée ses marchés de l'Inde, de
l'Australie, de la Chine. On voit ce que vaut cet argu-
ment, que d'ailleurs ne produisent pas nos adversaires
eux-mêmes, qui, nous le croyons, savent aussi bien
que nous à -quoi s'en tenir à ce sujet. On voit si les riva-
lités du commerce méditerranéen sont bien à craindre
à.Bombay, à Madras, à Calcutta, à Singapore, à Can-
ton, à Hong-kong, à Shang-baï, à Melbourne, à Vic-
toria, etc., quand ces prétendues rivalités sont ce qu'el-
les sont dans les ports mêmes de la Méditerranée. A
Bombay, à Calcutta, à Melbourne, les Anglais sont
'cpez eux, et en partant d'Angleterre pour s' y rendre
ils vont toujours' d'un port britannique dans un port
britannique. C'est un avantage considérable que leurs
rivaux, en admettant qu'ils aient d'autres avantages,
n'auront jamais apparemment, et qui est absolument
incomparable. L'Angleterre, par l'acte de 1849,a bien
ouvert ses ports indiens à toutes les marines du monde;
mais elle ne peut pas faire que les navires étrangers,
qu'elle convie à venir chez elle avec tant de libéralité
s'y trouvent dans les mêmes relations que les sujets
britanniques.
Si dope les marines de la Méditerranée ne peuvent
pas soutenir la concurrence dans la Méditerranée même,
est-il bien raispnnable de supposer qu'elles la soutien-
dront mieux, et d'une manière alarmante, à trois mille
lieues de chez elles, dans les ports anglais?
Il semble que la réponse à cette question est évidente,
et il serait par trop naïf d'y insister. L'Angleterre, qui
ne craint rien des marines rivales dans les ports neutres
de la Méditerranée, les peut-elle craindre dans ses pro-
pres ports, munis de tous les établissements accessoires
qui les complètent pour l'usage spécial de ses natio-
naux?
Voilà donç encore un argument qui tombe comme
tant d'autres. L'ouverture de l'isthme de Suez ne nuira
point en quoi que ce soit à la suprématie commerciale
anglaise, qui s'acroîtra bien plutôt encore par les fa-
cilités nouvelles que lui donnera une voie moitié plus
courte et beaucoup plus sûre. Sans doute les puis-
sances du bassin de la Méditerranée verront également
accroître les entreprises, le trafic et les bénéfices de
leurs marines ; cet avenir est certain. Mais en Asie
ces puissances resteront à l'Angleterre ce qu'elles sont
déj4; et par des causes irrésistibles, sur le domaine
d'une mer qui pourtant semblerait devoir leur appar-
tenir exclusivement.
A un autre point de vue, il n'est pas mqins clair que
l'Angleterre ne serait pas ce qu'elle est, si elle avait La
pusillanimité de craindre des rivaux, quels qu'ils fussent.
Vingt fois la presse anglaise, avec un patriotisme aussi
intelligent qu'énergique, a vanté fièrement leîQrces du
pays dont elle-même est l'honneur et une des manifes-
tations les plus admirables. On se rappelle encore ce
noble langage du Times, appelant toutes les concur-
rences comme un aiguillon de plus à l'industrie et à
l'activité merveilleuses du peuple anglais. Nous croyons
ces sentiments très-sincères et très-légitimes; et selon
nous, c'est méconnaître tout à fait ces sentiments que de
vouloir les refouler par de vains appels à la peur. Non,
le commerce anglais, avec l'avance qu'il a sur toutes les
autres nations, ne peut redouter la concurrence. Ce qui
se passe actuellement dans la Méditerranée répond de ce
qui se passera dans la mer des Indes et de la Chine.
Penser autrement ce serait presque avouer qu'on dégé-
nère , et personne dans le Royaume-Uni n'est prêt à
faire un aveu aussi humiliant et aussi faux.
BARTHLEMY SAINT-HILAIRP.
LES ORDONNANCES DE S. A. LE VICE-ROI D'EGYPTE
SUR LE SOUDAN
JUGÉES PAR LA PRESSE EUROPEENNE.
Le Times du 24 mars a donné une longue analyse
des ordonnances de S. A. le Vice-roi d'Egypte, relatives
aux provinces du Soudan. Le journal anglais a fait res-
sortir par ce résumé la justice et l'utilité de ces mesures
bienfaisantes. En effet, elles changent complétement la
condition de ces pays jusque-là si malheureux, et elles
l'améliorent immensément. Nous avons vu avec plaisir la
publicité du Times appliquée à faire connaître ces faits
si honorables pour le gouvernement égyptien. L'Europe
entière doit porter le plus sympathique intérêt aux èf-
forts que fait cette contrée pour se régénérer; et les or-
donnances rendues au Soudan sont une preuve manifeste,
entre bien d'autres, des progrès que fqnt chaque jour en
Égypte les lumières de la civilisatioji.
Le Daily-News de Londres publie une corresponr
dance d'Alexandrie, que nous ne reproduisons pas,
parce que tous les faits dont on y parle sont connus de
nos lecteurs. IVfais\e Daily-News s'exprime de la manière
la plus favorable sur les mesures qu'a prises récemflienj
S. A. le Vice-roi, tant au Soud'an qu'en Egypte.
On lit dans le Journal des Débats du 28 mars, à
propos du voyage de S. A. le Vice-roi dans le Soudan :
« Les dernières nouvelles de l'Egypte ont beaucoup parlé
d'un voyage entrepris par le Vice-roi dans le Soudan, une
des provinces les plus reculées qui sont placées sous son gou-
vernement. On connaît maintenant le résultat de ce voyage,
et il fait honneur au prince éclairé qui s'est donné la mission
de poursuivre et d'étendre l'oeuvre de civilisation si glorieuse-5
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