Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1857 10 avril 1857
Description : 1857/04/10 (A2,N20). 1857/04/10 (A2,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530619d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 119
aussi, y concourt; et la sanction la plus sympathique vient
de ce pays.
» Il y a cependant des personnes haut placées dans l'admi-
nistration, anglaise qui paraissent penser que le chemin de fer
par la vallée de l'Euphrate est. préférable au canal, et d'un
accès moins favorable à une concurrence nuisible à l'Angle-
terre. Cette route relierait la Méditerranée à Alep par un che-
min de fer ; cette dernière ville se rejoindrait avec Bassorah
dans le golfe Persique, au mpyen d'une ligne de petits bateaux
à vapeur, et Bassorah avec l'Inde, par des steamers de mer.
Mais évidemment une telle ligne n'est point du tout rivale d'un
canal maritime ; et nous ne pouvons actuellement découvrir
comment un chemin de fer plus rapproché de la Perse pour-
rait être moins exposé à des empêchements hostiles, si on les
craint, qu'un canal entre l'Egypte et l'Arabie. Le grand
obstacle sur ce point ne consiste point en des arguments qui
justifieraient plutôt l'exécution simultanée des deux projets
qu'une préférence de l'un sur l'autre. Il n'y a au fond que des
préventions dont on ne veut point avouer la nature. La diffi-
culté, au point de vue de l'art, que l'on prétend trouver à
Suez, est le point culminant de la question; mais il est certain
que c'est un fait qui est sans aucun doute fort bien expliqué
par le Rapport de la Commission. M. de Lesseps a au moins
eu le bonheur de réunir des témoignages bien puissants en sa
faveur; et il est bien oiseux de venir accueillir ces démonstra-
tions avec des sarcasmes ou avec des projets de chemin de fer
sur d'autres points. j,
Ainsi, on le voit, le Spectator reconnaît que les
adversaires du canal, en Angleterre, perdent tous les
jours du terrain; et il montre bien qu'ils sont à bout
d'arguments. Pour nous., le but constant de nos efforts
a été et est encore d'éclairer l'opinion publique dans
le Royaume-Uni. Nous avons la fermé confiance d'y
parvenir bientôt, et, grâce à cet appui, de vaincre les
résistances injustifiables qu'on nous oppose.
G. LOTHES.
L'EXPÉDITION ANGLAISE CONTRE LA CHINE
ET LE CANAL DE SUEZ.
Dans une des dernières séances de la chambre des
Lords, le comte d'Ellenborough , ancien gouverneur
général de l'Inde, a émis quelques réflexions remar-
quables sur la nécessité de hâter l'arrivée des ren-
forts anglais en Chine. Ces renforts doivent passer
par le cap de Bonne-Espérance , et souffrir tous les
inconvénients d'une traversée longue et pénible. Les
réflexions de lord Ellenborough sont très-sensées; et il
n'est pas le seul orateur qui ait soutenu dans le Parle-
ment anglais une opinion de ce genre, partagée d'ail-
leurs par tous les hommes pratiques. Six mille lieues à
faire pour des troupes qui vont combattre, c'est énorme;
et la politique ne saurait être trop prudente dans l'em-
ploi des moyens qu'elle prend , pour leur faciliter le
joyage.
« Dans les opérations militaires, dit le comte d'Ellenbo-
rough, le temps est de la plus haute importance. Si par le
cÕurrier du 10 janvier on avait expédié dans l'Inde l'ordre
d'envoyer une force convenable en Chine, les troupes au-
raient pu se trouver le 10 avril à Singapore ; mais si les
instructions ne sont parties que le 10 du mois de mars, elles
seront parfaitement inutiles, puisque quand elles parvien-
dront à Madras On ne trouvera plus de navires disponibles.
Le tonnage des navires nécessaires peut être porté au
moins au chiffre de 20,000 tonneaux. Que la chambre con-
sidère maintenant le danger auquel nous avons exposé les
sujets anglais et les intérêts britanniques à Hong-kong et à
Singapore par ce retard de deux mois. Qu'elle fasse attention
à la saison de l'année : c'est l'époque la moins salubre. Et
cependant on propose d'embarquer sur les navires de l'expé-
dition'plus d'hommes qu'ils ne devraient en porter, en consi-
dération des climats où ils se rendent et de la longueur du
voyage. Ils doubleront le Cap au milieu de l'hiver, arriveront
dans les chaleurs, et seront exposés à de grands dangers. Je
recommanderais donc au gouvernement de munir tous les
navires de doubles tentes dans toute leur longueur. Ces tentes,
qui seraient un excellent abri contre les rayons du soleil et la
pluie, devraient être assez épaisses pour ramasser les eaux
pluviales. Je recommanderais également une meilleure venti-
lation dans les entre-ponts. En Chine, les navires ne pour-
ront se procurer de viande fraîche; et par conséquent je con-
seillerais non-seulement qu'on leur fournît des conserves ali-
mentaires, mais encore que l'on s'assurât qu'elles fussent de
la meilleure qualité. Je verrais avec crainte les troupes britan-
niques opérer en Chine sans l'assistance des troupes natives.
Les natifs devraient être employés pour opérer sous l'ardeur
du soleil. Les troupes européennes ne pourraient arriver en
Chine avant la fin de juin, et la saison pour les opérations
au nord de Canton est si courte qu'il sera difficile de les mener
à fin. Je blâme donc le projet d'envoyer les troupes dans de
grands navires, parce que ces navires ne pourront, à leur
arrivée sur les lieux, être utiles à rien, et qu'ils ne pourront
remonter les fleuves. Je m'inquiète de la manière la plus vive
de la santé des troupes pendant le voyage, et de leur état sani-
taire à leur arrivée. » -
Maintenant, nous le demandons à tout esprit impar-
tial : l'Angleterre ne gagnerait-elle pas immensément à
pouvoir se servir, pour envoyer ses troupes en Chine,
du canal maritime, qui lui permettrait d'arriver à
Canton en moins de deux mois?
Beaucoup de journaux anglais l'ont démontré avant
nous; et leur patriotisme a résolu cette question
comme nous la résolvons nous-mêmes. Nous pensons
que le patriotisme et les lumières de lord Ellenborough,
si frappé des inconvénients du voyage par le Cap, ne
peuvent lui inspirer une autre opinion.
ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Le général sir James Outram, commandant en chef de l'ex-
pédition du golfe Persique, a quitté Bombay le 15 janvier, à
bord de la Sémiramis. Le 25 il était à Bassadore, dans l'île
de Kishm, et il y a donné des ordres pour la défense de cette
place si importante. Le 27, sir James Outram était à Bouchir,
ayant rencontré la veille au soir la frégate française la Sibylle,
qui se rendait à la même destinations Le" lendemain; il a or-
donné une reconnaissance sur Mohammarah et sur la rivière
Karoun, au-dessus de Shuster. On voudrait s'emparer de ce
point pour en faire la base des opérations,
aussi, y concourt; et la sanction la plus sympathique vient
de ce pays.
» Il y a cependant des personnes haut placées dans l'admi-
nistration, anglaise qui paraissent penser que le chemin de fer
par la vallée de l'Euphrate est. préférable au canal, et d'un
accès moins favorable à une concurrence nuisible à l'Angle-
terre. Cette route relierait la Méditerranée à Alep par un che-
min de fer ; cette dernière ville se rejoindrait avec Bassorah
dans le golfe Persique, au mpyen d'une ligne de petits bateaux
à vapeur, et Bassorah avec l'Inde, par des steamers de mer.
Mais évidemment une telle ligne n'est point du tout rivale d'un
canal maritime ; et nous ne pouvons actuellement découvrir
comment un chemin de fer plus rapproché de la Perse pour-
rait être moins exposé à des empêchements hostiles, si on les
craint, qu'un canal entre l'Egypte et l'Arabie. Le grand
obstacle sur ce point ne consiste point en des arguments qui
justifieraient plutôt l'exécution simultanée des deux projets
qu'une préférence de l'un sur l'autre. Il n'y a au fond que des
préventions dont on ne veut point avouer la nature. La diffi-
culté, au point de vue de l'art, que l'on prétend trouver à
Suez, est le point culminant de la question; mais il est certain
que c'est un fait qui est sans aucun doute fort bien expliqué
par le Rapport de la Commission. M. de Lesseps a au moins
eu le bonheur de réunir des témoignages bien puissants en sa
faveur; et il est bien oiseux de venir accueillir ces démonstra-
tions avec des sarcasmes ou avec des projets de chemin de fer
sur d'autres points. j,
Ainsi, on le voit, le Spectator reconnaît que les
adversaires du canal, en Angleterre, perdent tous les
jours du terrain; et il montre bien qu'ils sont à bout
d'arguments. Pour nous., le but constant de nos efforts
a été et est encore d'éclairer l'opinion publique dans
le Royaume-Uni. Nous avons la fermé confiance d'y
parvenir bientôt, et, grâce à cet appui, de vaincre les
résistances injustifiables qu'on nous oppose.
G. LOTHES.
L'EXPÉDITION ANGLAISE CONTRE LA CHINE
ET LE CANAL DE SUEZ.
Dans une des dernières séances de la chambre des
Lords, le comte d'Ellenborough , ancien gouverneur
général de l'Inde, a émis quelques réflexions remar-
quables sur la nécessité de hâter l'arrivée des ren-
forts anglais en Chine. Ces renforts doivent passer
par le cap de Bonne-Espérance , et souffrir tous les
inconvénients d'une traversée longue et pénible. Les
réflexions de lord Ellenborough sont très-sensées; et il
n'est pas le seul orateur qui ait soutenu dans le Parle-
ment anglais une opinion de ce genre, partagée d'ail-
leurs par tous les hommes pratiques. Six mille lieues à
faire pour des troupes qui vont combattre, c'est énorme;
et la politique ne saurait être trop prudente dans l'em-
ploi des moyens qu'elle prend , pour leur faciliter le
joyage.
« Dans les opérations militaires, dit le comte d'Ellenbo-
rough, le temps est de la plus haute importance. Si par le
cÕurrier du 10 janvier on avait expédié dans l'Inde l'ordre
d'envoyer une force convenable en Chine, les troupes au-
raient pu se trouver le 10 avril à Singapore ; mais si les
instructions ne sont parties que le 10 du mois de mars, elles
seront parfaitement inutiles, puisque quand elles parvien-
dront à Madras On ne trouvera plus de navires disponibles.
Le tonnage des navires nécessaires peut être porté au
moins au chiffre de 20,000 tonneaux. Que la chambre con-
sidère maintenant le danger auquel nous avons exposé les
sujets anglais et les intérêts britanniques à Hong-kong et à
Singapore par ce retard de deux mois. Qu'elle fasse attention
à la saison de l'année : c'est l'époque la moins salubre. Et
cependant on propose d'embarquer sur les navires de l'expé-
dition'plus d'hommes qu'ils ne devraient en porter, en consi-
dération des climats où ils se rendent et de la longueur du
voyage. Ils doubleront le Cap au milieu de l'hiver, arriveront
dans les chaleurs, et seront exposés à de grands dangers. Je
recommanderais donc au gouvernement de munir tous les
navires de doubles tentes dans toute leur longueur. Ces tentes,
qui seraient un excellent abri contre les rayons du soleil et la
pluie, devraient être assez épaisses pour ramasser les eaux
pluviales. Je recommanderais également une meilleure venti-
lation dans les entre-ponts. En Chine, les navires ne pour-
ront se procurer de viande fraîche; et par conséquent je con-
seillerais non-seulement qu'on leur fournît des conserves ali-
mentaires, mais encore que l'on s'assurât qu'elles fussent de
la meilleure qualité. Je verrais avec crainte les troupes britan-
niques opérer en Chine sans l'assistance des troupes natives.
Les natifs devraient être employés pour opérer sous l'ardeur
du soleil. Les troupes européennes ne pourraient arriver en
Chine avant la fin de juin, et la saison pour les opérations
au nord de Canton est si courte qu'il sera difficile de les mener
à fin. Je blâme donc le projet d'envoyer les troupes dans de
grands navires, parce que ces navires ne pourront, à leur
arrivée sur les lieux, être utiles à rien, et qu'ils ne pourront
remonter les fleuves. Je m'inquiète de la manière la plus vive
de la santé des troupes pendant le voyage, et de leur état sani-
taire à leur arrivée. » -
Maintenant, nous le demandons à tout esprit impar-
tial : l'Angleterre ne gagnerait-elle pas immensément à
pouvoir se servir, pour envoyer ses troupes en Chine,
du canal maritime, qui lui permettrait d'arriver à
Canton en moins de deux mois?
Beaucoup de journaux anglais l'ont démontré avant
nous; et leur patriotisme a résolu cette question
comme nous la résolvons nous-mêmes. Nous pensons
que le patriotisme et les lumières de lord Ellenborough,
si frappé des inconvénients du voyage par le Cap, ne
peuvent lui inspirer une autre opinion.
ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Le général sir James Outram, commandant en chef de l'ex-
pédition du golfe Persique, a quitté Bombay le 15 janvier, à
bord de la Sémiramis. Le 25 il était à Bassadore, dans l'île
de Kishm, et il y a donné des ordres pour la défense de cette
place si importante. Le 27, sir James Outram était à Bouchir,
ayant rencontré la veille au soir la frégate française la Sibylle,
qui se rendait à la même destinations Le" lendemain; il a or-
donné une reconnaissance sur Mohammarah et sur la rivière
Karoun, au-dessus de Shuster. On voudrait s'emparer de ce
point pour en faire la base des opérations,
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