Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 avril 1857 10 avril 1857
Description : 1857/04/10 (A2,N20). 1857/04/10 (A2,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530619d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
128 , L'ISTHME DE SUEZ.
de l'utopie où de nobles esprits l'ont caressé pendant de lon-
gues années, est enfin descendu dans le domaine des pro-
chaines réalisations. C'est dire avec quelles sympathies nous
en saluerons l'avènement.
n Même les religions en subiront l'heureuse influence. La
mer Rouge ouvrira ses ondes plus accessibles et plus dociles
au pèlerin musulman qui s'en va retremper sa foi aux lieux
où vécut et mourut Mahomet. En même temps, sur le même
canal, le pèlerin chrétien venu de l'ouest et du sud ira raviver
la sienne au berceau et au tombeau du Christ. Dans ce rap-
prochement de dévotions d'inégale valeur, mais d'un zèle
pareil, s'adouciront quelques antipathies, quelques anathèmes,
et se préparera l'ère d'une fraternité plus intime. 11
Nous remercions le Centre africain de tant de sympathie ;
et nous le félicitons des vues aussi élevées que justes qu'il
exprime. Nous croyons que l'ouverture de l'isthme de Suez
aura grande influence sur les destinées de notre Algérie, en
donnant à tout le commerce de la Méditerranée une impulsion
-nouvelle.
Le Ctèdit financier du 14 mars contient un article sur les
concessions récemment faites à des Anglais par la Turquie.
Nous trouvons dans cet article le passage suivant :
« Le percement de l'isthme de Suez, sans cesse tenu en
échec par l'opiniâtreté anglaise, nous paraissait devoir être
le complément indispensable de la nouvelle union entre l'Asie
et l'Europe. Nous disons complément; car le canal seul, à
notre avis, aurait été insuffisant, et la ligne de fer et le canal
se complètent l'un par l'autre.
» En attendant que s'aplanissent les difficultés qui s'op-
posent à l'exécution du canal, et c'est peut-être une œuvre
réservée à la politique actuelle, le gouvernement turc vient
de prendre quelques déterminations énergiques qu'il est bon
de faire connaître. » -
Le Crédit financier apprécie absolument comme nous les
concessions faites aux capitalistes anglais, et désire qu'elles
tournent au profit de l'Empire Ottoman et de la civilisation.
Nous avons nous-mêmes exprimé cet espoir.
La Presse du 13 et du 17 mars contient deux articles in-
titulés : Chemin de fer de l'Euphrate et canal de Suez.
M. Alexandre Bonneau, dont nos lecteurs connaissent déjà le
talent, est l'auteur de ce remarquable travail.
M. A. Bonneau pense que l'Angleterre, en exécutant le
chemin de fer de l'Euphrate, a pour but principal de donner
aux intérêts britanniques une triple garantie contre la Russie,
contre la France et contre les résultats probables du perce-
ment de l'isthme de Suez. L'auteur veut essayer de démontrer
cette thèse; et pour atteindre ce but, il croit devoir esquisser
d'abord l'historique de la route projetée, et les condition
d'exécution et d'exploitation. M. Bonneau fait remonter l'idée
première de la communication par l'Euphrate jusqu'à M. Bowa-
ter, officier de la marine indienne en 1829 ; et il rappelle les
travaux-persévérants et courageux de M. le major général
Chesney. L'auteur compare ensuite le chemin de fer de l'Eu-
phrate et le canal de Suez; et il donne hautement la préfé-
rence à ce dernier moyen de transport, à la fois sous le point
de vue de la sécurité et du prix.
Dans le second artièle, M. A. Bonneau s'efforce de montrer
l'importance politique du chemin de fer, à la fois contre les
desseins possibles de la Russie, et pour ceux de l'Angleterre.
Ce chemin de fer' est en quelque sorte une prise de posses-
sion de la contrée; et les Anglais seront bientôt plus puissants
dans la Mésopotamie que le Sultan lui-même. La Russie au-
rait des moyens de contre-balancer cette prépondérance, et
M. Bonneau indique quelques-uns de ces moyens. Nous ne le
suivrons pas dans cette partie de sa discussion, qui ne nous
appartient pas. En terminant, M. Bonneau s'étonne que la
Porte ait fait tant de concessions aux capitalistes anglais,
concessions souvent onéreuses pour elle, au moment même
où elle ne consent pas à ratifier la concession du canal de
Suez, qui lui serait cependant si utile, en étant en outre utile
au monde entier.
1 On voit quelle est la série d'idées de M. A. Bonneau. Nous
n'y insistons pas, parce que déjà nous avons traité plusieurs
fois ces diverses questions. Nous pensons que l'exécution du
chemin de fer peut présenter des difficultés; mais l'énergie
britannique saura les surmonter. Ce chemin ne fera pas con-
currence au canal de Suez, et lui profitera loin de lui nuire.
Mais, tout en ayant sur ces divers points une opinion qui
n'est peut-être pas tout à fait celle de M. Bonneau, nous ne
l'en remercions pas moins de l'appui qu'il nous prête, comme
nous l'avons remercié de celui qu'il nous a prêté dès le début
de notre grande entreprise.
Le Constitutionnel du 25 mars publie un article sur le
rapport si remarquable de M. le baron Charles Dupin :
« L'Académie des sciences, dit-il, vient d'exprimer son
avis sur le projet d'exécution d'un canal maritime à travérs
l'isthme de Suez. M. Ferdinand de Lesseps lui avait présenté
les mémoires relatifs à ce grand travail. L'Académie a nommé
pour les examiner une commission composée de MM. Cor-
dier, Élie de Beaumont, Dufresnoy, il miral Dupetit-Thouars
et le baron Charles Dupin, rapporter. On conçoit toute
l'importance qui s'attache à l'opinion de cette commission,
dont les conclusions ont été adoptées à l'unanimité par l'Aca-
démie.
i) Cette assemblée jouit en Europe d'une autorité scienti-
fique incontestée. Son examen était une sorte de révision du
travail de la Commission internationale, qui a préparé les
plans de canalisation. En ratifiant les données et les calculs
de cette Commission, dont les membres, par leur mérite et
leur renommée européenne, avaient déjà donné au monde
des garanties considérables de l'exactitude de leur travail,
elle jugeait la question en dernier ressort, et ôlait définitive-
ment toute valeur aux objections passées ou à venir.
» Telle est la portée de l'avis qu'elle vient d'émettre, et
qui est entièrement favorable à la grande entreprise de la
canalisation de Suez. »
Le Constitutionnel analyse ensuite le rapport de M. le ba-
ron Charles Dupin dans ses parties principales, et il termine
ainsi :
» L' Angleterre finira sans doute par autoriser la canalisa-
tion de Suez, qui ne coûtera rien à l'Empire Ottoman et lui
rapportera beaucoup. Forte de témoignages aussi honorables,
l'entreprise du canal maritime poursuivra son œuvre. Cette
œuvre, le monde en exigera l'exécution tôt ou lard. Du mo-
ment qu'elle est faisable, on peut dire : elle est faite. Que la
diplomatie anglaise donne donc de bonne grâce son assenti-
ment, qu'elle sera obligée par la puissance de l'opinion de
donner un jour ou l'autre. »
Cet article est signé : P. DnBOIs.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPCGRAPHiE DB HENRI PLON, IUPRIMKUR DE LIUPËBEUIl, RUE GARANCIKRE, 8.
de l'utopie où de nobles esprits l'ont caressé pendant de lon-
gues années, est enfin descendu dans le domaine des pro-
chaines réalisations. C'est dire avec quelles sympathies nous
en saluerons l'avènement.
n Même les religions en subiront l'heureuse influence. La
mer Rouge ouvrira ses ondes plus accessibles et plus dociles
au pèlerin musulman qui s'en va retremper sa foi aux lieux
où vécut et mourut Mahomet. En même temps, sur le même
canal, le pèlerin chrétien venu de l'ouest et du sud ira raviver
la sienne au berceau et au tombeau du Christ. Dans ce rap-
prochement de dévotions d'inégale valeur, mais d'un zèle
pareil, s'adouciront quelques antipathies, quelques anathèmes,
et se préparera l'ère d'une fraternité plus intime. 11
Nous remercions le Centre africain de tant de sympathie ;
et nous le félicitons des vues aussi élevées que justes qu'il
exprime. Nous croyons que l'ouverture de l'isthme de Suez
aura grande influence sur les destinées de notre Algérie, en
donnant à tout le commerce de la Méditerranée une impulsion
-nouvelle.
Le Ctèdit financier du 14 mars contient un article sur les
concessions récemment faites à des Anglais par la Turquie.
Nous trouvons dans cet article le passage suivant :
« Le percement de l'isthme de Suez, sans cesse tenu en
échec par l'opiniâtreté anglaise, nous paraissait devoir être
le complément indispensable de la nouvelle union entre l'Asie
et l'Europe. Nous disons complément; car le canal seul, à
notre avis, aurait été insuffisant, et la ligne de fer et le canal
se complètent l'un par l'autre.
» En attendant que s'aplanissent les difficultés qui s'op-
posent à l'exécution du canal, et c'est peut-être une œuvre
réservée à la politique actuelle, le gouvernement turc vient
de prendre quelques déterminations énergiques qu'il est bon
de faire connaître. » -
Le Crédit financier apprécie absolument comme nous les
concessions faites aux capitalistes anglais, et désire qu'elles
tournent au profit de l'Empire Ottoman et de la civilisation.
Nous avons nous-mêmes exprimé cet espoir.
La Presse du 13 et du 17 mars contient deux articles in-
titulés : Chemin de fer de l'Euphrate et canal de Suez.
M. Alexandre Bonneau, dont nos lecteurs connaissent déjà le
talent, est l'auteur de ce remarquable travail.
M. A. Bonneau pense que l'Angleterre, en exécutant le
chemin de fer de l'Euphrate, a pour but principal de donner
aux intérêts britanniques une triple garantie contre la Russie,
contre la France et contre les résultats probables du perce-
ment de l'isthme de Suez. L'auteur veut essayer de démontrer
cette thèse; et pour atteindre ce but, il croit devoir esquisser
d'abord l'historique de la route projetée, et les condition
d'exécution et d'exploitation. M. Bonneau fait remonter l'idée
première de la communication par l'Euphrate jusqu'à M. Bowa-
ter, officier de la marine indienne en 1829 ; et il rappelle les
travaux-persévérants et courageux de M. le major général
Chesney. L'auteur compare ensuite le chemin de fer de l'Eu-
phrate et le canal de Suez; et il donne hautement la préfé-
rence à ce dernier moyen de transport, à la fois sous le point
de vue de la sécurité et du prix.
Dans le second artièle, M. A. Bonneau s'efforce de montrer
l'importance politique du chemin de fer, à la fois contre les
desseins possibles de la Russie, et pour ceux de l'Angleterre.
Ce chemin de fer' est en quelque sorte une prise de posses-
sion de la contrée; et les Anglais seront bientôt plus puissants
dans la Mésopotamie que le Sultan lui-même. La Russie au-
rait des moyens de contre-balancer cette prépondérance, et
M. Bonneau indique quelques-uns de ces moyens. Nous ne le
suivrons pas dans cette partie de sa discussion, qui ne nous
appartient pas. En terminant, M. Bonneau s'étonne que la
Porte ait fait tant de concessions aux capitalistes anglais,
concessions souvent onéreuses pour elle, au moment même
où elle ne consent pas à ratifier la concession du canal de
Suez, qui lui serait cependant si utile, en étant en outre utile
au monde entier.
1 On voit quelle est la série d'idées de M. A. Bonneau. Nous
n'y insistons pas, parce que déjà nous avons traité plusieurs
fois ces diverses questions. Nous pensons que l'exécution du
chemin de fer peut présenter des difficultés; mais l'énergie
britannique saura les surmonter. Ce chemin ne fera pas con-
currence au canal de Suez, et lui profitera loin de lui nuire.
Mais, tout en ayant sur ces divers points une opinion qui
n'est peut-être pas tout à fait celle de M. Bonneau, nous ne
l'en remercions pas moins de l'appui qu'il nous prête, comme
nous l'avons remercié de celui qu'il nous a prêté dès le début
de notre grande entreprise.
Le Constitutionnel du 25 mars publie un article sur le
rapport si remarquable de M. le baron Charles Dupin :
« L'Académie des sciences, dit-il, vient d'exprimer son
avis sur le projet d'exécution d'un canal maritime à travérs
l'isthme de Suez. M. Ferdinand de Lesseps lui avait présenté
les mémoires relatifs à ce grand travail. L'Académie a nommé
pour les examiner une commission composée de MM. Cor-
dier, Élie de Beaumont, Dufresnoy, il miral Dupetit-Thouars
et le baron Charles Dupin, rapporter. On conçoit toute
l'importance qui s'attache à l'opinion de cette commission,
dont les conclusions ont été adoptées à l'unanimité par l'Aca-
démie.
i) Cette assemblée jouit en Europe d'une autorité scienti-
fique incontestée. Son examen était une sorte de révision du
travail de la Commission internationale, qui a préparé les
plans de canalisation. En ratifiant les données et les calculs
de cette Commission, dont les membres, par leur mérite et
leur renommée européenne, avaient déjà donné au monde
des garanties considérables de l'exactitude de leur travail,
elle jugeait la question en dernier ressort, et ôlait définitive-
ment toute valeur aux objections passées ou à venir.
» Telle est la portée de l'avis qu'elle vient d'émettre, et
qui est entièrement favorable à la grande entreprise de la
canalisation de Suez. »
Le Constitutionnel analyse ensuite le rapport de M. le ba-
ron Charles Dupin dans ses parties principales, et il termine
ainsi :
» L' Angleterre finira sans doute par autoriser la canalisa-
tion de Suez, qui ne coûtera rien à l'Empire Ottoman et lui
rapportera beaucoup. Forte de témoignages aussi honorables,
l'entreprise du canal maritime poursuivra son œuvre. Cette
œuvre, le monde en exigera l'exécution tôt ou lard. Du mo-
ment qu'elle est faisable, on peut dire : elle est faite. Que la
diplomatie anglaise donne donc de bonne grâce son assenti-
ment, qu'elle sera obligée par la puissance de l'opinion de
donner un jour ou l'autre. »
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