Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1857 25 mars 1857
Description : 1857/03/25 (A2,N19). 1857/03/25 (A2,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
1 Ollk L'ISTHME DE SUEZ,
460 000 fr.). La Compagnie peut donc prendre encore
d'énormes développements, dès que l'occasion s'en pré-
sentera.
Nous félicitons la Compagnie Péninsulaire et Orien-
tale de tant de prospérité et d'une activité si profitable
au commerce du monde.
Nous pourrons du reste bientôt tracer un historique
assez complet de l'origine et de l'extension successive
de cette grande Compagnie, dont le service pourrait
actuellement servir de modèle à bien d'autres.
G. LOTHES.
ABOLITION DE L'ESCLAVAGE EN ORIENT
ET DANS L'EMPIRE OTTOIAN.
Nous trouvons dans une correspondance de Constan-
tinople, adressée au Times, quelques détails et quelques
réflexions dignes d'intérêt sur la grande réforme que
tente la Turquie pour l'abolition de l'esclavage dans
tout l'empire. On sait que les puissances occidentales,
en secourant le Sultan, lui avaient demandé qu'il em-
ployât son pouvoir à faire cesser l'horrible trafic qui
s'exerçait sur les esclaves blancs. S. AI. Abd-ul-Medjid,
dans le sincère désir du bien dont il est animé, avait
acquiescé facilement à ce vœu de la civilisation ; les
mesures avaient été prises pour que le commerce des
esclaves cessât en Circassie. Mais ce n'était point assez;
et si l'esclavage des blancs devait être détruit, il sem-
blait tout naturel que l'esclavage des noirs cessàt éga-
lement. Cette réforme est peut-être plus difficile que
l'autre; et l'on doit savoir le meilleur gré au grand
vizir Reschid-Pacha d'avoir poursuivi cette œuvre d'hu-
manité. C'est un mérite que fait très-bien ressortir la
correspondance du Times; et nous nous associons
pleinement aux éloges fort justes qu'il donne au grand
vizir. Nous pensons aussi comme lui que c'est toute une
révolution dans les mœurs des pays musulmans. Cette
révolution aura les plus heureuses conséquences.
Voici quelques passages de la lettre qu'a publiée
le Times :
« Constantinople. ,
» Vous vous souvenez qu'il y a un an environ parut un
firman prohibant la vente des esclaves blancs. Ce firman était
dû en entier aux pressantes observations des ambassadeurs
étrangers. Reschid-Pacha a décidé à présent, de son autorité
privée, et sans avoir subi aucune pression, d'empêcher l'in-
troduction et la vente des esclaves noirs. Imbu des idées qu'on
attache en Europe à l'esclavage, il leur a fait celle concession,
malgré les difficultés qu'il éprouvera à exécuter une mesure
qui, plus que la prohibition de vente des belles Circassiennes,
amènera un changement complet dans les usages domestiques
du pays.
» Tout le monde sait aujourd'hui que l'esclavage en Orient
diffère essentiellement de celui de l'Occident. C'est en quelque
sorte une espèce d'adoption. Aussi les arguments dont on
pourrait se servir en Europe seraient-ils sans valeur ici, à
moins qu'on ne se bornât à cet axiome qu'aucun être humain
n'a le droit de réduire son frère à l'esclavage. Mais l'abolition
de l'esclavage, tant du blanc que du nègre, doit amener peu
à peu une modification profonde dans les mœurs domestiques
du peuple et surtout des grands ; et en ceci consiste pour ce
pays l'importance de l'esclavage.
» Le changement qui a déjà eu lieu est considérable. La
polygamie, cet épouvantail des Européens, disparaît peu à
peu; et, à l'exception de quelques hommes de la vieille géné-
ration, presque tous ont abandonné ce luxe si dispendieux.
Sans aucun doute, le contact des Européens a eu beaucoup plus
d'influence sur ce point que la prohibition officielle de la vente
des esclaves blancs; car le changement s'était opéré longtemps
déjà avant la publication du firmun, Mais, malgré cela, les
entraves apportées à ce trafic, tout en ne pouvant l'empêcher
entièrement, aident au progrès qu'on recherche. Cet acte du
pouvoir aura pour résultat de diminuer le nombre des esclaves
blanches qui existent encore dans les grands harems, et que l'on
garde pour servir de compagnes à la maîtresse de la maison.
Jusqu'au moment où parut une loi défendant la vente des es-
claves blanches, tout individu occupant une certaine position
était obligé de se soumettre à l'usage qui voulait que les ha-
rems des hommes haut placés fussent meublés de cet « article
de luxe. » Maintenant il y a une excuse toute trouvée pour
ceux qui veulent réduire les dépenses si considérables de leur
harem : c'est celle du bon exemple à donner.
» Il faut ajouter que la prohibition apportée à la vente des
esclaves circassiennes amènera peu à peu une modification au
système suivi pour les mariages chez les grands. Il était jus-
qu'ici d'un usage presque constant chez les hommes haut
placés d'acheter des filles de sept à huit ans, de les faire élever
dans leurs harems, et de les donner ensuite comme épouses à
leurs fils. En suivant ce système pour leurs garçons, ils en sui-
vaient un autre pour leurs filles, qui consistait à les donner
très-souvent à des hommes d'un rang très-inférieur, quelque-
fois même à des esclaves non rachetés, et qui, s'étant atta-
chés à la fortune de leurs maîtres, cherchaient à se pousser à
l'ombre de leur influence. L'extinction graduelle de ces cou-
tumes amènera des mariages entre égaux, et créera une ligne
de démarcation plus prononcée entre la haute et la basse
classe.
» La défense faite à la vente et à l'introduction des esclaves
noirs, et que l'on veut mettre à exécution, n'agira pas moins
puissamment, quoique d'une manière tout opposée, sur les
mœurs domestiques. Son influence se fera même certainement
beaucoup plus sentir ; car elle agira non-seulement sur les
classes élevées, mais en outre sur les classes inférieures. De
même qu'en Europe le premier vœu d'une femme en entrant
dans le monde est d'avoir sa femme de chambre ; de même
en Orient l'ambition de toute maîtresse de maison se borne à
avoir une esclave noire. Comme l'usage défend aux femmes
d'Orient de découvrir leurs traits à un homme, excepté à leur
père, frère ou époux, aucune mahométane ne peut être oc-
cupée dans un harem comme domestique, puisqu'elle serait
exposée aux regards des hommes composant la famille. Les
chrétiennes sont repoussées par suite de leurs mœurs si diffé-
rentes, et en outre par des présentions mutuelles. Ainsi les
esclaves noires offrent la seule ressource dont on puisse se
servir pour former le service domestique des harems et pour
faire tout le travail, tandis que leurs maîtresses, s'occupant
rarement, pour ne point dire jamais, des affaires domestiques ,
sont plongées dans des rèveries puériles, ou passent leur temps
à intriguer. La prohibition apportée à la vente des esclaves
noires doit donc amener une révolution complète dans le ser-
vice domestique des Ottomans, et doit briser plus que toute
autre chose l'inviolabilité des harems. Lorsque la population
460 000 fr.). La Compagnie peut donc prendre encore
d'énormes développements, dès que l'occasion s'en pré-
sentera.
Nous félicitons la Compagnie Péninsulaire et Orien-
tale de tant de prospérité et d'une activité si profitable
au commerce du monde.
Nous pourrons du reste bientôt tracer un historique
assez complet de l'origine et de l'extension successive
de cette grande Compagnie, dont le service pourrait
actuellement servir de modèle à bien d'autres.
G. LOTHES.
ABOLITION DE L'ESCLAVAGE EN ORIENT
ET DANS L'EMPIRE OTTOIAN.
Nous trouvons dans une correspondance de Constan-
tinople, adressée au Times, quelques détails et quelques
réflexions dignes d'intérêt sur la grande réforme que
tente la Turquie pour l'abolition de l'esclavage dans
tout l'empire. On sait que les puissances occidentales,
en secourant le Sultan, lui avaient demandé qu'il em-
ployât son pouvoir à faire cesser l'horrible trafic qui
s'exerçait sur les esclaves blancs. S. AI. Abd-ul-Medjid,
dans le sincère désir du bien dont il est animé, avait
acquiescé facilement à ce vœu de la civilisation ; les
mesures avaient été prises pour que le commerce des
esclaves cessât en Circassie. Mais ce n'était point assez;
et si l'esclavage des blancs devait être détruit, il sem-
blait tout naturel que l'esclavage des noirs cessàt éga-
lement. Cette réforme est peut-être plus difficile que
l'autre; et l'on doit savoir le meilleur gré au grand
vizir Reschid-Pacha d'avoir poursuivi cette œuvre d'hu-
manité. C'est un mérite que fait très-bien ressortir la
correspondance du Times; et nous nous associons
pleinement aux éloges fort justes qu'il donne au grand
vizir. Nous pensons aussi comme lui que c'est toute une
révolution dans les mœurs des pays musulmans. Cette
révolution aura les plus heureuses conséquences.
Voici quelques passages de la lettre qu'a publiée
le Times :
« Constantinople. ,
» Vous vous souvenez qu'il y a un an environ parut un
firman prohibant la vente des esclaves blancs. Ce firman était
dû en entier aux pressantes observations des ambassadeurs
étrangers. Reschid-Pacha a décidé à présent, de son autorité
privée, et sans avoir subi aucune pression, d'empêcher l'in-
troduction et la vente des esclaves noirs. Imbu des idées qu'on
attache en Europe à l'esclavage, il leur a fait celle concession,
malgré les difficultés qu'il éprouvera à exécuter une mesure
qui, plus que la prohibition de vente des belles Circassiennes,
amènera un changement complet dans les usages domestiques
du pays.
» Tout le monde sait aujourd'hui que l'esclavage en Orient
diffère essentiellement de celui de l'Occident. C'est en quelque
sorte une espèce d'adoption. Aussi les arguments dont on
pourrait se servir en Europe seraient-ils sans valeur ici, à
moins qu'on ne se bornât à cet axiome qu'aucun être humain
n'a le droit de réduire son frère à l'esclavage. Mais l'abolition
de l'esclavage, tant du blanc que du nègre, doit amener peu
à peu une modification profonde dans les mœurs domestiques
du peuple et surtout des grands ; et en ceci consiste pour ce
pays l'importance de l'esclavage.
» Le changement qui a déjà eu lieu est considérable. La
polygamie, cet épouvantail des Européens, disparaît peu à
peu; et, à l'exception de quelques hommes de la vieille géné-
ration, presque tous ont abandonné ce luxe si dispendieux.
Sans aucun doute, le contact des Européens a eu beaucoup plus
d'influence sur ce point que la prohibition officielle de la vente
des esclaves blancs; car le changement s'était opéré longtemps
déjà avant la publication du firmun, Mais, malgré cela, les
entraves apportées à ce trafic, tout en ne pouvant l'empêcher
entièrement, aident au progrès qu'on recherche. Cet acte du
pouvoir aura pour résultat de diminuer le nombre des esclaves
blanches qui existent encore dans les grands harems, et que l'on
garde pour servir de compagnes à la maîtresse de la maison.
Jusqu'au moment où parut une loi défendant la vente des es-
claves blanches, tout individu occupant une certaine position
était obligé de se soumettre à l'usage qui voulait que les ha-
rems des hommes haut placés fussent meublés de cet « article
de luxe. » Maintenant il y a une excuse toute trouvée pour
ceux qui veulent réduire les dépenses si considérables de leur
harem : c'est celle du bon exemple à donner.
» Il faut ajouter que la prohibition apportée à la vente des
esclaves circassiennes amènera peu à peu une modification au
système suivi pour les mariages chez les grands. Il était jus-
qu'ici d'un usage presque constant chez les hommes haut
placés d'acheter des filles de sept à huit ans, de les faire élever
dans leurs harems, et de les donner ensuite comme épouses à
leurs fils. En suivant ce système pour leurs garçons, ils en sui-
vaient un autre pour leurs filles, qui consistait à les donner
très-souvent à des hommes d'un rang très-inférieur, quelque-
fois même à des esclaves non rachetés, et qui, s'étant atta-
chés à la fortune de leurs maîtres, cherchaient à se pousser à
l'ombre de leur influence. L'extinction graduelle de ces cou-
tumes amènera des mariages entre égaux, et créera une ligne
de démarcation plus prononcée entre la haute et la basse
classe.
» La défense faite à la vente et à l'introduction des esclaves
noirs, et que l'on veut mettre à exécution, n'agira pas moins
puissamment, quoique d'une manière tout opposée, sur les
mœurs domestiques. Son influence se fera même certainement
beaucoup plus sentir ; car elle agira non-seulement sur les
classes élevées, mais en outre sur les classes inférieures. De
même qu'en Europe le premier vœu d'une femme en entrant
dans le monde est d'avoir sa femme de chambre ; de même
en Orient l'ambition de toute maîtresse de maison se borne à
avoir une esclave noire. Comme l'usage défend aux femmes
d'Orient de découvrir leurs traits à un homme, excepté à leur
père, frère ou époux, aucune mahométane ne peut être oc-
cupée dans un harem comme domestique, puisqu'elle serait
exposée aux regards des hommes composant la famille. Les
chrétiennes sont repoussées par suite de leurs mœurs si diffé-
rentes, et en outre par des présentions mutuelles. Ainsi les
esclaves noires offrent la seule ressource dont on puisse se
servir pour former le service domestique des harems et pour
faire tout le travail, tandis que leurs maîtresses, s'occupant
rarement, pour ne point dire jamais, des affaires domestiques ,
sont plongées dans des rèveries puériles, ou passent leur temps
à intriguer. La prohibition apportée à la vente des esclaves
noires doit donc amener une révolution complète dans le ser-
vice domestique des Ottomans, et doit briser plus que toute
autre chose l'inviolabilité des harems. Lorsque la population
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