Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 avril 1857 10 avril 1857
Description : 1857/04/10 (A2,N20). 1857/04/10 (A2,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530619d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
126 L'ISTHME DE SUEZ,
rien d'impossible que le discours du trône, en s'adressant
au nouveau parlement, pût lui annoncer la victoire définitive
de la civilisation sur les barbares. Qu'on n'oublie pas en
effet que les Anglais ont une escadre toute prête à Constanti-
nople, et que Constantinople une fois le canal construit n'est
plus qu'à 1,800 lieues, et Malte à 2,000 de Bombay. Les
intérêts de l'Angleterre seront dans quelques années les
mêmes qu'ils sont aujourd'hui, mais il y aura cette différence
i que chaque jour ne fera qu'accroître davantage le désir de
le voir achever, contre lequel s'élèvent lord Palmerston et
lord de Redcliffe, en opposition avec l'opinion du monde entier,
sans en excepter celle de leur propre pays.
« Nous désirons et nous espérons la victoire de lord Pal-
» merston, et nous désirons aussi à l'occasion des élections
» qu'on donne quelque examen à la question du canal de Suez ;
» nous serions même complétement satisfaits si dans, celte
n circonstance le gouvernement était amené à expliquer quels
« motifs il peut avoir de s'opposer au canal de Suez. Il
On voit que la Gazette de Cologne n'est pas hostile au
cabinet de lord Palmerston, puisqu'elle va jusqu'à espérer
son triomphe dans la lutte électorale qui se prépare. Son
opinion sur le canal de Suez n'en a que plus de poids puis-
qu'elle est exprimée par une voix amie. Déjà à propos du
discours de lord Palmerston à Manchester, nous avions fait
des réflexions analogues ; mais la guerre de Chine vient don-
ner une opportunité évidente à la question que pose la Ga-
- zette, et que poseront peut-être les électeurs anglais.
La Presse d'Orient a dans son numéro du 2 mars conti-
nué l'analyse si exacte et si détaillée qu'elle avait commencée
du rapport de la Commission internationale. Grâce à cette
analyse, on pourra connaître parfaitement à Conslantinople
les princi paux éléments techniquès de la question. C'est un
véritable service que la Presse d'Orient aura rendu au public
turc et à notre grande entreprise.
Le Journal de Constantinople, du 16 mars, fait précéder
des réflexions suivantes l'analyse très-bien faite qu'il donne
du rapport de la Commission internationale dans un premier
article destiné à être suivi de plusieurs autres :
« Le percement de l'isthme de Suez est une de ces gigan-
tesques entreprises que notre siècle peut seul enfanter, et que
seul il peut exécuter avec les immenses moyens que lui offre
la science actuelle. Faire communiquer la Méditerranée à la
mer Rouge, pour faciliter la navigation entre l'Europe et la
mer des Indes , au moyen d'un grand canal maritime ouvert
à travers l'isthme de Suez, mettre ainsi en relation directe
le commerce des deux continents, lui donner en Europe et
en Asie un accès sûr et rapide, et réaliser cette entreprise qui
intéresse tous les Etats européens, sans leur imposer des
sacrifices au-dessus de leurs ressources respectives, tel est le
problème que les auteurs de ce grandiose projet se sont pro-
posé de résoudre. Ce projet, dès son origine, s'est vu entouré
des sympathies générales; les gouvernements et la presse de
tous les pays l'ont discuté et lui ont donné leur complète ap-
probation; car il satisfait à l'une, des aspirations de notre
siècle, qui ne s'accommode plus des lenteurs dont ses devan-
ciers subissaient la dure contrainte. Il suit la loi de la science
moderne qui, passant sans hésitation de la théorie à la pra-
tique , trouve à chacune de ces découvertes une application
immédiate. La vapeur dompte la mer et les vents, l'électricité
supprime les distances, et lorsque ces deux agents donnent
mne irrésistihle impulsion au développement du commerce
universel, si un obstacle matériel qu'ils sont eux-mêmes im-
puissants à vaincre, vient, entraver ce développement, l'an-
nulation da cet obstacle n'est pas seulement - un besoin impé-
rieux pour le génie de l'homme, c'est un devoir sacré que lui
impose la loi du progrès. C'est ainsi que le percement de
l'isthme de Suez a été compris, et si des considérations poli-
tiques qu'il ne nous appartient pas d'apprécier ont pu en re-
tarder l'exécution, nous avons la ferme croyance que ce pro-
jet, dont la réalisation importe aux intérêts du monde entier,
obtiendra un jour l'adhésion de toutes les puissances, »
Le Journal des arts et des industries (Giornale delle arli
e delle ivdustrie) de Turin publie le compte rendu de la
séance de la chambre de commerce de Gênes, et son adresse
à M. Ferdinand de Lesseps.
Le même journal cite aussi l'article de M. Visinet dans le
Journal de Rouen sur le commerce du coton , article que nous
avons cité nous-même dans notre précédent numéro.
El Conceller, journal de Barcelone, a traduit notre article
sur les concessions faites par la Turquie à des capitalistes
anglais. Le journal espagnol fait précéder cette traduction de
réflexions trop flatteuses à notre égard pour que nous puis-
sions les reproduire. El Conceller comprend parfaitement bien
de quelle importance l'ouverture de l'isthme de Suez est pour
l'Espagne, qui a sur la Méditerranée une si grande étendue
de côtes, et la sympathie qu'il montre pour notre œuvre est
en même temps un acte de patriotisme très-intelligent.
Le Diario de Barcelone, du 10 mars, a traduit notre arti-
cle sur les concessions faites par la Turquie à des capitalistes
anglais.
Le Diario, du 15 mars a traduit aussi notre article sur
l'éta't actuel de la Compagnie Péninsulaire et Orientale. Ces
détails doivent intéresser en effet une ville telle que Barce-
lone; car avec son commerce et son port si actifs Barcelone
pourrait organiser des services analogues. Ce serait un grand
et utile exerpple à donner à l'Espagne.
Le Bulletin lithographié des journaux de départements a
donné une analyse de la séance de l'Académie des sciemfs,
où M. le baron Charles Dupin a lu son rapport si remarqua-
ble sur lé canal de Suez. Le Bulletin fait ressortir la haute
valeur de ce document, qui donne en effet une sanction nou-
velle à notre grande entreprise.
L'Opinion du Midi, journal de Nîmes, s'exprime ainsi
sur la commission d'enquête pontificale et sur la correspon-
dance adressée de Constantinople au Times :
« Nous avions annoncé dernièrement que notre saint-père
le Pape avait daigné nommer une commission destinée à étu-
dier dans leurs profondeurs les conséquences importantes
du percement de l'isthme de Suez, et à dresser un rapport
qui pût permettre au saint-siége d'adopter certaines disposi-
tions en vue d'un changement probable dans les conditions
géographiques des nations. Nous apprenons aujourd'hui que
cette commission est composée de dix membres et présidée
par le ministre du commerce; elle fonctionne déjà, et tout
fait espérer que son rapport ne tardera pas à être présenté à
Pie IX.
■» Si le monde catholique ne peut manquer d'applaudir à
cette marque de haute sollicitude pour les intérêts des peu-
ples, et s'il y trouve, comme on n'en saurait douter, un
nouveau gage de la tendresse paternelle et une preuve de
plus des lumières souveraines du saint-siége, les divers or-
ganes religieux qui ont prêté à la question de l'isthme l'appui
de leur modeste publicité n'auront qu'à se féliciter de leur
initiative, l'approbation de notre saint-père étant le meilleur
prix qu'ils puissent attacher à leurs efforts.
Il Cette grande et toujours intéressante question a derniè-
rement servi de point de mire à la correspondance du Times.
rien d'impossible que le discours du trône, en s'adressant
au nouveau parlement, pût lui annoncer la victoire définitive
de la civilisation sur les barbares. Qu'on n'oublie pas en
effet que les Anglais ont une escadre toute prête à Constanti-
nople, et que Constantinople une fois le canal construit n'est
plus qu'à 1,800 lieues, et Malte à 2,000 de Bombay. Les
intérêts de l'Angleterre seront dans quelques années les
mêmes qu'ils sont aujourd'hui, mais il y aura cette différence
i que chaque jour ne fera qu'accroître davantage le désir de
le voir achever, contre lequel s'élèvent lord Palmerston et
lord de Redcliffe, en opposition avec l'opinion du monde entier,
sans en excepter celle de leur propre pays.
« Nous désirons et nous espérons la victoire de lord Pal-
» merston, et nous désirons aussi à l'occasion des élections
» qu'on donne quelque examen à la question du canal de Suez ;
» nous serions même complétement satisfaits si dans, celte
n circonstance le gouvernement était amené à expliquer quels
« motifs il peut avoir de s'opposer au canal de Suez. Il
On voit que la Gazette de Cologne n'est pas hostile au
cabinet de lord Palmerston, puisqu'elle va jusqu'à espérer
son triomphe dans la lutte électorale qui se prépare. Son
opinion sur le canal de Suez n'en a que plus de poids puis-
qu'elle est exprimée par une voix amie. Déjà à propos du
discours de lord Palmerston à Manchester, nous avions fait
des réflexions analogues ; mais la guerre de Chine vient don-
ner une opportunité évidente à la question que pose la Ga-
- zette, et que poseront peut-être les électeurs anglais.
La Presse d'Orient a dans son numéro du 2 mars conti-
nué l'analyse si exacte et si détaillée qu'elle avait commencée
du rapport de la Commission internationale. Grâce à cette
analyse, on pourra connaître parfaitement à Conslantinople
les princi paux éléments techniquès de la question. C'est un
véritable service que la Presse d'Orient aura rendu au public
turc et à notre grande entreprise.
Le Journal de Constantinople, du 16 mars, fait précéder
des réflexions suivantes l'analyse très-bien faite qu'il donne
du rapport de la Commission internationale dans un premier
article destiné à être suivi de plusieurs autres :
« Le percement de l'isthme de Suez est une de ces gigan-
tesques entreprises que notre siècle peut seul enfanter, et que
seul il peut exécuter avec les immenses moyens que lui offre
la science actuelle. Faire communiquer la Méditerranée à la
mer Rouge, pour faciliter la navigation entre l'Europe et la
mer des Indes , au moyen d'un grand canal maritime ouvert
à travers l'isthme de Suez, mettre ainsi en relation directe
le commerce des deux continents, lui donner en Europe et
en Asie un accès sûr et rapide, et réaliser cette entreprise qui
intéresse tous les Etats européens, sans leur imposer des
sacrifices au-dessus de leurs ressources respectives, tel est le
problème que les auteurs de ce grandiose projet se sont pro-
posé de résoudre. Ce projet, dès son origine, s'est vu entouré
des sympathies générales; les gouvernements et la presse de
tous les pays l'ont discuté et lui ont donné leur complète ap-
probation; car il satisfait à l'une, des aspirations de notre
siècle, qui ne s'accommode plus des lenteurs dont ses devan-
ciers subissaient la dure contrainte. Il suit la loi de la science
moderne qui, passant sans hésitation de la théorie à la pra-
tique , trouve à chacune de ces découvertes une application
immédiate. La vapeur dompte la mer et les vents, l'électricité
supprime les distances, et lorsque ces deux agents donnent
mne irrésistihle impulsion au développement du commerce
universel, si un obstacle matériel qu'ils sont eux-mêmes im-
puissants à vaincre, vient, entraver ce développement, l'an-
nulation da cet obstacle n'est pas seulement - un besoin impé-
rieux pour le génie de l'homme, c'est un devoir sacré que lui
impose la loi du progrès. C'est ainsi que le percement de
l'isthme de Suez a été compris, et si des considérations poli-
tiques qu'il ne nous appartient pas d'apprécier ont pu en re-
tarder l'exécution, nous avons la ferme croyance que ce pro-
jet, dont la réalisation importe aux intérêts du monde entier,
obtiendra un jour l'adhésion de toutes les puissances, »
Le Journal des arts et des industries (Giornale delle arli
e delle ivdustrie) de Turin publie le compte rendu de la
séance de la chambre de commerce de Gênes, et son adresse
à M. Ferdinand de Lesseps.
Le même journal cite aussi l'article de M. Visinet dans le
Journal de Rouen sur le commerce du coton , article que nous
avons cité nous-même dans notre précédent numéro.
El Conceller, journal de Barcelone, a traduit notre article
sur les concessions faites par la Turquie à des capitalistes
anglais. Le journal espagnol fait précéder cette traduction de
réflexions trop flatteuses à notre égard pour que nous puis-
sions les reproduire. El Conceller comprend parfaitement bien
de quelle importance l'ouverture de l'isthme de Suez est pour
l'Espagne, qui a sur la Méditerranée une si grande étendue
de côtes, et la sympathie qu'il montre pour notre œuvre est
en même temps un acte de patriotisme très-intelligent.
Le Diario de Barcelone, du 10 mars, a traduit notre arti-
cle sur les concessions faites par la Turquie à des capitalistes
anglais.
Le Diario, du 15 mars a traduit aussi notre article sur
l'éta't actuel de la Compagnie Péninsulaire et Orientale. Ces
détails doivent intéresser en effet une ville telle que Barce-
lone; car avec son commerce et son port si actifs Barcelone
pourrait organiser des services analogues. Ce serait un grand
et utile exerpple à donner à l'Espagne.
Le Bulletin lithographié des journaux de départements a
donné une analyse de la séance de l'Académie des sciemfs,
où M. le baron Charles Dupin a lu son rapport si remarqua-
ble sur lé canal de Suez. Le Bulletin fait ressortir la haute
valeur de ce document, qui donne en effet une sanction nou-
velle à notre grande entreprise.
L'Opinion du Midi, journal de Nîmes, s'exprime ainsi
sur la commission d'enquête pontificale et sur la correspon-
dance adressée de Constantinople au Times :
« Nous avions annoncé dernièrement que notre saint-père
le Pape avait daigné nommer une commission destinée à étu-
dier dans leurs profondeurs les conséquences importantes
du percement de l'isthme de Suez, et à dresser un rapport
qui pût permettre au saint-siége d'adopter certaines disposi-
tions en vue d'un changement probable dans les conditions
géographiques des nations. Nous apprenons aujourd'hui que
cette commission est composée de dix membres et présidée
par le ministre du commerce; elle fonctionne déjà, et tout
fait espérer que son rapport ne tardera pas à être présenté à
Pie IX.
■» Si le monde catholique ne peut manquer d'applaudir à
cette marque de haute sollicitude pour les intérêts des peu-
ples, et s'il y trouve, comme on n'en saurait douter, un
nouveau gage de la tendresse paternelle et une preuve de
plus des lumières souveraines du saint-siége, les divers or-
ganes religieux qui ont prêté à la question de l'isthme l'appui
de leur modeste publicité n'auront qu'à se féliciter de leur
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