Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1857 25 mars 1857
Description : 1857/03/25 (A2,N19). 1857/03/25 (A2,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 91
elle en a, ne pourraient pas dire que leurs critiques
reposent sur une base aussi solide et aussi vraie.
ERNEST DESPLACES.
ORDRE DE SON ALTESSE LE VICE-ROI
AUX NOUVEAUX GOUVERNEURS DES CINQ PROVINCES DU SOUDAN :
LE SEJFNAFLR, LE KORDOFAN, LE TAKA, LE RERRER ET LE DOXGOLAH,
(Traduction de l'arabe.)
Kartoum, 26 janvier 1857.
Vous avez-appris ce quo chérit mon cœur et ce qui m'a .pré-
occupé pour la prospérité du pays et pour le bien-être des
populations; vous connaissez aussi-l'cludo que je viens de faire
pour l'appréciation de ce qui peut développer leur fortune,
leur éviter des peines, les mettre à l'abri des vexations, afin
qu'elles puissent arriver au éomble de la prospérité, en éloi-
gnant d'elles l'injustice et l'abus du pouvoir.
Lorsque je me suis rendu dans les provinces du Soudan, et
que j'ai vu la misère dans laquelle elles étaient plongées par
suite des charges excessives imposées sur les sakiés et les ter-
rain., en outre da celles qu'on leur faisait supporter pour les
corvées, les arrérages et autres, j'ai décidé, par esprit de jus-
tice, que tout ce système devait être abandonné, et je veux que
dorénavant l'impôt soit réparti selon les moyens des popula-
tions, afin que les craintes se calment, que les pays prospè-
rent, et qu'ils n'aient plus aucun motif de plainte et d'expa-
triation.
En arrivant à Barber, j'ai demandé aux cheiks et aux habi-
tants qui sont venus au-devant de moi, ce qui pouvait assurer
leur tranquillité, et ce qu'ils pouvaient payer sans avoir à en
souffrir. Ils m'ont répondu en demandant eux-mêmes que
chaque sakié fût imposée à 250 piastres ; mais comme mon
amour pour mon peuple me porte à donner le plus de prospé-
rité possible, il me préoccuper de lui pour m'assurer son af-
fection et afin qu'il puisse s'occuper de son bien-être ; et comme
en outre je veux rendre à la confiance ceux qui se sont expa-
triés, afin qu'ils rentrent dans leur patrie, l'esprit libre de
toute crainte de vexations, d'injustices et d'impôts exagérés,
j'ai ordonné que l'impôt de chaque sakié soit fixé à 200 piastres
sans plus.
Quant aux terrains qui n'ont pas de. sakiés, j'ordonne que
ceux qui se trouvent dans les îles payent un droit de 25 piastres
par feddan, et que ceux qui sont situés sur les bords du fleuve
soient imposés à 20 piastres par feddan.
En apprenant ces gratifications, inconnues pour elles jus-
qu'alors, les populations ont été comblées de bonheur et de
joie; leurs coeurs ont été satisfaits. Elles ont oublié ce qu'elles
avaient souffert dans le passé; elles ont promis de vivre entre
elles en bonne intelligence, de rappeler les cœurs des absents,
afin qu'eux aussi puissent jouir du bénéfice de cette vie heu-
reuse. -
Je suis ensuite arrivé à Kartoum pour y attendre les autres
cheiks et les notables; et si ces derniers étaient arrivés prompte-
ment, ils auraient éprouvé, par l'effet de ma présence au mi-
lieu d'eux, les marques d'une générosité qu'ils n'ont jamais
éprouvée encore. Mais puisque je vous ai nommé moudir de
cette province, vous devez vous occuper avant tout et avec
zèle du bien-être des populations,, de ce qui peut améliorer
leur situation, tranquilliser leur moral, et vous devez agir à
leur égard avec toute la sollicitude possible.
Vous ferez rentrer les impôts à l'époque des récoltes les
plus lucratives ; c'est-à-dire, chaque année vous convoquerez
une assemblée dans les trois mois où les travaux des cultures
n'occupent pas. Dans cette réunion, vous diviserez mensuelle-
ment les rentrées de l'impôt, mais de manière que ces rentrées
puissent se faire pendant le courant de l'année, sans fatiguer
les populations et sans laisser des arrérages.
Cette assemblée devra être composée de douze à vingt-
quatre notables de la province, suivant ce que vous jugerez
le plus convenable pour le bien général.
En votre qualité de président de cette assemblée, c'est vous
qui aurez à vous occuper de la division de l'imprît; des moyens
les plus favorables pour augmenter le bien-être et la tranquil-
lité, de manière à rendre bien stable l'état des villes et des
villages.
Vos décisions devront m'être soumises au fur et à mesure
que vous les prendrez. L'assemblée aura en outre à s'occuper
de ce qui suit :
Vous licencierez les kachefs qui sont aujourd'hui chefs de
districts, ainsi que les soldats qu'ils ont auprès d'eux. Vous
n'enverrez plus, ainsi que cela se pratiquait auparavant, de
soldats pour faire rentrer l'impôt. Ce sont les villages eux-
mêmes qui enverront mensuellement l'impôt du mois par
l'entremise de leurs cheiks; et vous n'userez qu'avec toute
justice de la force de la loi pour faire payer les retardataires.
Afin d'encourager les cheiks à s'occuper loyalement de leurs
fonctions, j'ai jugé qu'en récompense de leurs Services, il. leur
sera bonifié une sakié exempte d'impôts sur vingt-cinq, c'est-
à-dire que sur un nombre de vingt-cinq sakiés, vous n'aurez
à faire rentrer que l'impôt de vingt-quatre ; la vingt-cinquième
sera une de celles des cheiks. De même pour les terrains, vous
bonifierez aux cheiks, ainsi qu'il est dit ci-dessus, quatre fed-*
dans sur cent.
Mais comme il se trouve dans les villages qui sont sur la
route des maisons dans lesquelles les allants et les venants
reçoivent une hospitalité complète, et que les cheiks à qui ces
maisons appartiennent y hébergent et y nourrissent les voya-
geurs, et qu'ils sont renommés pour leur hospitalité , il est
juste que ma générosité pourvoie à ces dépenses. C'est donc à
votre appréciation que je laisse le soin d'examiner et de fixer
ce qu'il y a à bonifier à ces cheiks, ainsi que vous le jugerez
équitable dans la proportion de la position de chaque village.
Vous ferez mesurer les terrains et compter les sakiés par les
cheiks, qui devront présenter des états au mouderié ; et si vous
envoyez des gens de votre part à cet effet', et qu'il y ait des
erreurs, ils en seront responsables.
L'impôt qui sera fixé sur les terrains après mesure, et sur
les sakiés, sera payé par celui qui aura semé et récolté, afin
que l'on ne puisse pas dire que le débiteur s'est évadé.
L'impôt qui sera fixé, ainsi qu'il est dit plus haut, com-
mencera à courir depuis cette année (1272) solaire; et ce qui
aurait été encaissé depuis le commencement de l'année ira à
valoir sur l'impôt de cette année. Conformément à ce règle-
ment, cet impôt sera payé sur les terrains qui seront arrosés
par l'inondation, les pluies et les sakiés ; mais si, ce que Dieu
préserve, le Nil était trop bas, ou qu'il n'y ait pas eu de pluie,
l'impôt ne serait pas dû.
Tout ce dont le gouvernement aura besoin,, en comestibles ou
autres, en chameaux ou en hommes pour le service, la valeur,
le loyer ou la paye des .hommes. sera toujours payé deux
*
elle en a, ne pourraient pas dire que leurs critiques
reposent sur une base aussi solide et aussi vraie.
ERNEST DESPLACES.
ORDRE DE SON ALTESSE LE VICE-ROI
AUX NOUVEAUX GOUVERNEURS DES CINQ PROVINCES DU SOUDAN :
LE SEJFNAFLR, LE KORDOFAN, LE TAKA, LE RERRER ET LE DOXGOLAH,
(Traduction de l'arabe.)
Kartoum, 26 janvier 1857.
Vous avez-appris ce quo chérit mon cœur et ce qui m'a .pré-
occupé pour la prospérité du pays et pour le bien-être des
populations; vous connaissez aussi-l'cludo que je viens de faire
pour l'appréciation de ce qui peut développer leur fortune,
leur éviter des peines, les mettre à l'abri des vexations, afin
qu'elles puissent arriver au éomble de la prospérité, en éloi-
gnant d'elles l'injustice et l'abus du pouvoir.
Lorsque je me suis rendu dans les provinces du Soudan, et
que j'ai vu la misère dans laquelle elles étaient plongées par
suite des charges excessives imposées sur les sakiés et les ter-
rain., en outre da celles qu'on leur faisait supporter pour les
corvées, les arrérages et autres, j'ai décidé, par esprit de jus-
tice, que tout ce système devait être abandonné, et je veux que
dorénavant l'impôt soit réparti selon les moyens des popula-
tions, afin que les craintes se calment, que les pays prospè-
rent, et qu'ils n'aient plus aucun motif de plainte et d'expa-
triation.
En arrivant à Barber, j'ai demandé aux cheiks et aux habi-
tants qui sont venus au-devant de moi, ce qui pouvait assurer
leur tranquillité, et ce qu'ils pouvaient payer sans avoir à en
souffrir. Ils m'ont répondu en demandant eux-mêmes que
chaque sakié fût imposée à 250 piastres ; mais comme mon
amour pour mon peuple me porte à donner le plus de prospé-
rité possible, il me préoccuper de lui pour m'assurer son af-
fection et afin qu'il puisse s'occuper de son bien-être ; et comme
en outre je veux rendre à la confiance ceux qui se sont expa-
triés, afin qu'ils rentrent dans leur patrie, l'esprit libre de
toute crainte de vexations, d'injustices et d'impôts exagérés,
j'ai ordonné que l'impôt de chaque sakié soit fixé à 200 piastres
sans plus.
Quant aux terrains qui n'ont pas de. sakiés, j'ordonne que
ceux qui se trouvent dans les îles payent un droit de 25 piastres
par feddan, et que ceux qui sont situés sur les bords du fleuve
soient imposés à 20 piastres par feddan.
En apprenant ces gratifications, inconnues pour elles jus-
qu'alors, les populations ont été comblées de bonheur et de
joie; leurs coeurs ont été satisfaits. Elles ont oublié ce qu'elles
avaient souffert dans le passé; elles ont promis de vivre entre
elles en bonne intelligence, de rappeler les cœurs des absents,
afin qu'eux aussi puissent jouir du bénéfice de cette vie heu-
reuse. -
Je suis ensuite arrivé à Kartoum pour y attendre les autres
cheiks et les notables; et si ces derniers étaient arrivés prompte-
ment, ils auraient éprouvé, par l'effet de ma présence au mi-
lieu d'eux, les marques d'une générosité qu'ils n'ont jamais
éprouvée encore. Mais puisque je vous ai nommé moudir de
cette province, vous devez vous occuper avant tout et avec
zèle du bien-être des populations,, de ce qui peut améliorer
leur situation, tranquilliser leur moral, et vous devez agir à
leur égard avec toute la sollicitude possible.
Vous ferez rentrer les impôts à l'époque des récoltes les
plus lucratives ; c'est-à-dire, chaque année vous convoquerez
une assemblée dans les trois mois où les travaux des cultures
n'occupent pas. Dans cette réunion, vous diviserez mensuelle-
ment les rentrées de l'impôt, mais de manière que ces rentrées
puissent se faire pendant le courant de l'année, sans fatiguer
les populations et sans laisser des arrérages.
Cette assemblée devra être composée de douze à vingt-
quatre notables de la province, suivant ce que vous jugerez
le plus convenable pour le bien général.
En votre qualité de président de cette assemblée, c'est vous
qui aurez à vous occuper de la division de l'imprît; des moyens
les plus favorables pour augmenter le bien-être et la tranquil-
lité, de manière à rendre bien stable l'état des villes et des
villages.
Vos décisions devront m'être soumises au fur et à mesure
que vous les prendrez. L'assemblée aura en outre à s'occuper
de ce qui suit :
Vous licencierez les kachefs qui sont aujourd'hui chefs de
districts, ainsi que les soldats qu'ils ont auprès d'eux. Vous
n'enverrez plus, ainsi que cela se pratiquait auparavant, de
soldats pour faire rentrer l'impôt. Ce sont les villages eux-
mêmes qui enverront mensuellement l'impôt du mois par
l'entremise de leurs cheiks; et vous n'userez qu'avec toute
justice de la force de la loi pour faire payer les retardataires.
Afin d'encourager les cheiks à s'occuper loyalement de leurs
fonctions, j'ai jugé qu'en récompense de leurs Services, il. leur
sera bonifié une sakié exempte d'impôts sur vingt-cinq, c'est-
à-dire que sur un nombre de vingt-cinq sakiés, vous n'aurez
à faire rentrer que l'impôt de vingt-quatre ; la vingt-cinquième
sera une de celles des cheiks. De même pour les terrains, vous
bonifierez aux cheiks, ainsi qu'il est dit ci-dessus, quatre fed-*
dans sur cent.
Mais comme il se trouve dans les villages qui sont sur la
route des maisons dans lesquelles les allants et les venants
reçoivent une hospitalité complète, et que les cheiks à qui ces
maisons appartiennent y hébergent et y nourrissent les voya-
geurs, et qu'ils sont renommés pour leur hospitalité , il est
juste que ma générosité pourvoie à ces dépenses. C'est donc à
votre appréciation que je laisse le soin d'examiner et de fixer
ce qu'il y a à bonifier à ces cheiks, ainsi que vous le jugerez
équitable dans la proportion de la position de chaque village.
Vous ferez mesurer les terrains et compter les sakiés par les
cheiks, qui devront présenter des états au mouderié ; et si vous
envoyez des gens de votre part à cet effet', et qu'il y ait des
erreurs, ils en seront responsables.
L'impôt qui sera fixé sur les terrains après mesure, et sur
les sakiés, sera payé par celui qui aura semé et récolté, afin
que l'on ne puisse pas dire que le débiteur s'est évadé.
L'impôt qui sera fixé, ainsi qu'il est dit plus haut, com-
mencera à courir depuis cette année (1272) solaire; et ce qui
aurait été encaissé depuis le commencement de l'année ira à
valoir sur l'impôt de cette année. Conformément à ce règle-
ment, cet impôt sera payé sur les terrains qui seront arrosés
par l'inondation, les pluies et les sakiés ; mais si, ce que Dieu
préserve, le Nil était trop bas, ou qu'il n'y ait pas eu de pluie,
l'impôt ne serait pas dû.
Tout ce dont le gouvernement aura besoin,, en comestibles ou
autres, en chameaux ou en hommes pour le service, la valeur,
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