Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mars 1857 10 mars 1857
Description : 1857/03/10 (A2,N18). 1857/03/10 (A2,N18).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530617k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 75
européen s'élève maintenant sur les rives du Gange , et la
Chine elle-même, si bien fermée, a été ouverte. Cependant,
sous le rapport du commerce, la Méditerranée reste encore à
peu près dans l'état où elle était sous l'oppression des anciens
Mamelouks; les côtes méridionales de l'Europe ont véritable-
ment beaucoup moins de relations avec les pays asiatiques
que les contrées situées bien plus au nord. Les relations qui
naissent naturellement de la position géographique ne se sont
pas encore fait reconnaître dans le monde commercial.
Il Avec l'ouverture du canal de Suez, cet état de choses
change à l'instant même. Mais bien que nous n'ayons point
le moindre doute qu'en fin de compte la question du canal ne
soit victorieusement résolue en faveur des intérêts internatio-
naux , cependant il semblerait que le temps n'est pas aussi
proche qu'on voudrait où l'Afrique sera séparée de l'Asie, et
où le premier navire européen traversera l'isthme pour se
rendre dans les Indes par l'Orient. Devons-nous attendre jus-
qu'à ce moment dans une inertie insouciante? Il est évident
que Trieste, qui a déjà tant de relations commerciales avec
les pays en deçà de l'isthme de Suez, pourra d'autant plus
aisément se faire la part qui lui revient nécessairement en
Orient. Il y a déjà eu bien des plans imaginés pour atteindre
ce résultat. On a parlé du projet d'envoyer des bateaux à
vapeur de l'Adriatique dans la mer Rouge, et d'y établir des
stations pour un service vers les Indes, afin d'assurer de meil-
leures conditions aux ligues du Lloyd de cet autre côté de
l'Egypte. On sait que les négociations qui avaient été entreprises
en Angleterre furent rompues. La Grande-Bretagne prétendit,
suivant la vieille habitude, avoir la part du lion; et l'on était
alors trop mal disposé pour l'Autriche, au point de vue de la
politique générale, pour que l'on pût arriver à une transac-
tion amiable de part et d'autre.
» Mais dans l'intervalle les hommes et les temps n'ont-ils
point changé ?
» Quelques années ont suffi pour que le cabinet de Saint-
James , qui paraissait avoir renoncé un instant à la vieille
école des hommes d'État britanniques, comprît de nouveau le
mérite de son ancienne alliée. Tout au moins a-t-on reconnu
de nouveau quel était l'adversaire commun. Mais l'Angleterre
a contre l'Autriche des fautes trop récentes à effacer pour que
l'empire d'Autriche puisse si vite accepter la main qu'on lui
tendait. Il faut d'abord que l'Angleterre prouve en réalité
qu'elle est décidée, dans son amitié politique, à tenir compte
des intérêts de son alliée, et non pas seulement des siens.
Nous disions tout récemment que sans une solution satisfai-
sante de la question de Suez, nous ne pouvions guère avoir
confiance en l'alliance que l'on contracterait de nouveau. Que
si au contraire l'Angleterre permet sans aucune réserve le
passage des vapeurs autrichiens dans la mer Rouge, et si elle
veut favoriser les projets de son alliée comme ses propres
projets, alors on pourrait s'entendre solidement sur ce ter-
rain et oublier tout le passé.
» Puisse une telle preuve nous être bientôt donnée ! Tout
récemment nous repoussions le projet d'une ligne de com-
munication avec New-York, parce qu'avec la meilleure volonté
du monde nous ne pouvions y apercevoir aucun profit, et
qu'il n'est pas dans le caractère de notre temps de combattre
les impossibilités naturelles de la géographie avec l'argent de
l'Etat. Au contraire, nous n'hésitons pas à dire que les cir-
constances actuelles seraient favorables pour reprendre les
négociations interrompues dont nous venons de parler et
qu'on pourrait aujourd'hui poursuivre avec ardeur. Au delà
de Suez se trouve un de ces riches domaines sur lesquels
Trieste peut grandir et monter à tout le développement com-
mercial qui lui convient. »
Il ne nous appartient pas de juger la partie politique
de cet article ; et nous ne l'avons citée même que pour
ne pas mutiler l'ensemble de la pensée. Mais nos lec-
teurs peuvent voir, par le ton de cette polémique si
ferme et si haute, quel immense intérêt la ville de
Trieste attache à notre succès,
G. LOTHES,
M. LOUIS TORELLI, DÉPUTÉ SARDE,
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le dernier numéro du Bollettino deli' istmo di Suez
contient un article très-développé de M. Louis Torelli,
député au parlement sarde, sur le percement de l'isthme
de Suez.
Dans une lettre adressée à M. Ugo Calindri, direc-
teur du Bollettino, M. Louis Torelli rappelle d'abord
que ses sympathies sont déjà anciennes, puisqu'elles
remontent tout au moins à une publication faite par lui
en 1849. Le travail qu'il livre actuellement à la presse
fait partie d'un travail plus considérable, qui paraîtra.
le plus prochainement possible.
M. Torelli analyse rapidement les tentatives faites
dans l'antiquité pour joindre la Méditerranée à la mer
Rouge par un canal dérivé du Nil; et il en arrive
aux projets modernes, et particulièrement à celui de
M. Ferd. de Lesseps. Il repousse les objections diverses
dont ce projet a été l'objet; et il s'attache à en mon-
trer tous les avantages, qu'il énumère successivement.
L'ouverture de l'isthme de Suez doit profiter au monde
entier ; et l'opposition qu'y font quelques hommes
d'État anglais est trop peu justifiable pour qu'elle puisse
persister longtemps encore.
M. Torelli termine en disant que, s'il est une marine
au monde qui doit faire des vœux pour l'exécution de
ce grand travail, c'est la marine italienne, ou plutôt
toutes les marines de la Méditerranée. Par conséquent,
elles doivent faire tous leurs efforts pour aplanir les
difficultés politiques qui entravent la réalisation de cette
belle entreprise.
Nous remercions M. L. Torelli de l'appui qu'il veut
bien nous prêter ; et nous sommes assurés que l'auto-
rité de son nom recommandera vivement notre œuvre
aux sympathies déjà si prononcées des populations
italiennes. Nous pensons aussi, comme lui, que toutes
les marines de la Méditerranée profiteront à l'ouverture
de l'isthme de Suez. Mais nous croyons que l'Angle-
terre, maîtresse des Indes orientales et de l'Australie ,
y gagnera plus encore que qui que ce soit. Par sa ma-
rine marchande , si nombreuse et si active ; par sa ma-
rine militaire, si puissante; par ses positions si bien
choisies sur le globe entier ; par ses colonies incompa-
l'ables, l'Angleterre est sans contredit, de toutes les
nations, celle qui tirera d'une communication plus
facile les avantages les plus considérables. Sans doute
les marines des bassins de la Méditerranée y trouveront
européen s'élève maintenant sur les rives du Gange , et la
Chine elle-même, si bien fermée, a été ouverte. Cependant,
sous le rapport du commerce, la Méditerranée reste encore à
peu près dans l'état où elle était sous l'oppression des anciens
Mamelouks; les côtes méridionales de l'Europe ont véritable-
ment beaucoup moins de relations avec les pays asiatiques
que les contrées situées bien plus au nord. Les relations qui
naissent naturellement de la position géographique ne se sont
pas encore fait reconnaître dans le monde commercial.
Il Avec l'ouverture du canal de Suez, cet état de choses
change à l'instant même. Mais bien que nous n'ayons point
le moindre doute qu'en fin de compte la question du canal ne
soit victorieusement résolue en faveur des intérêts internatio-
naux , cependant il semblerait que le temps n'est pas aussi
proche qu'on voudrait où l'Afrique sera séparée de l'Asie, et
où le premier navire européen traversera l'isthme pour se
rendre dans les Indes par l'Orient. Devons-nous attendre jus-
qu'à ce moment dans une inertie insouciante? Il est évident
que Trieste, qui a déjà tant de relations commerciales avec
les pays en deçà de l'isthme de Suez, pourra d'autant plus
aisément se faire la part qui lui revient nécessairement en
Orient. Il y a déjà eu bien des plans imaginés pour atteindre
ce résultat. On a parlé du projet d'envoyer des bateaux à
vapeur de l'Adriatique dans la mer Rouge, et d'y établir des
stations pour un service vers les Indes, afin d'assurer de meil-
leures conditions aux ligues du Lloyd de cet autre côté de
l'Egypte. On sait que les négociations qui avaient été entreprises
en Angleterre furent rompues. La Grande-Bretagne prétendit,
suivant la vieille habitude, avoir la part du lion; et l'on était
alors trop mal disposé pour l'Autriche, au point de vue de la
politique générale, pour que l'on pût arriver à une transac-
tion amiable de part et d'autre.
» Mais dans l'intervalle les hommes et les temps n'ont-ils
point changé ?
» Quelques années ont suffi pour que le cabinet de Saint-
James , qui paraissait avoir renoncé un instant à la vieille
école des hommes d'État britanniques, comprît de nouveau le
mérite de son ancienne alliée. Tout au moins a-t-on reconnu
de nouveau quel était l'adversaire commun. Mais l'Angleterre
a contre l'Autriche des fautes trop récentes à effacer pour que
l'empire d'Autriche puisse si vite accepter la main qu'on lui
tendait. Il faut d'abord que l'Angleterre prouve en réalité
qu'elle est décidée, dans son amitié politique, à tenir compte
des intérêts de son alliée, et non pas seulement des siens.
Nous disions tout récemment que sans une solution satisfai-
sante de la question de Suez, nous ne pouvions guère avoir
confiance en l'alliance que l'on contracterait de nouveau. Que
si au contraire l'Angleterre permet sans aucune réserve le
passage des vapeurs autrichiens dans la mer Rouge, et si elle
veut favoriser les projets de son alliée comme ses propres
projets, alors on pourrait s'entendre solidement sur ce ter-
rain et oublier tout le passé.
» Puisse une telle preuve nous être bientôt donnée ! Tout
récemment nous repoussions le projet d'une ligne de com-
munication avec New-York, parce qu'avec la meilleure volonté
du monde nous ne pouvions y apercevoir aucun profit, et
qu'il n'est pas dans le caractère de notre temps de combattre
les impossibilités naturelles de la géographie avec l'argent de
l'Etat. Au contraire, nous n'hésitons pas à dire que les cir-
constances actuelles seraient favorables pour reprendre les
négociations interrompues dont nous venons de parler et
qu'on pourrait aujourd'hui poursuivre avec ardeur. Au delà
de Suez se trouve un de ces riches domaines sur lesquels
Trieste peut grandir et monter à tout le développement com-
mercial qui lui convient. »
Il ne nous appartient pas de juger la partie politique
de cet article ; et nous ne l'avons citée même que pour
ne pas mutiler l'ensemble de la pensée. Mais nos lec-
teurs peuvent voir, par le ton de cette polémique si
ferme et si haute, quel immense intérêt la ville de
Trieste attache à notre succès,
G. LOTHES,
M. LOUIS TORELLI, DÉPUTÉ SARDE,
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le dernier numéro du Bollettino deli' istmo di Suez
contient un article très-développé de M. Louis Torelli,
député au parlement sarde, sur le percement de l'isthme
de Suez.
Dans une lettre adressée à M. Ugo Calindri, direc-
teur du Bollettino, M. Louis Torelli rappelle d'abord
que ses sympathies sont déjà anciennes, puisqu'elles
remontent tout au moins à une publication faite par lui
en 1849. Le travail qu'il livre actuellement à la presse
fait partie d'un travail plus considérable, qui paraîtra.
le plus prochainement possible.
M. Torelli analyse rapidement les tentatives faites
dans l'antiquité pour joindre la Méditerranée à la mer
Rouge par un canal dérivé du Nil; et il en arrive
aux projets modernes, et particulièrement à celui de
M. Ferd. de Lesseps. Il repousse les objections diverses
dont ce projet a été l'objet; et il s'attache à en mon-
trer tous les avantages, qu'il énumère successivement.
L'ouverture de l'isthme de Suez doit profiter au monde
entier ; et l'opposition qu'y font quelques hommes
d'État anglais est trop peu justifiable pour qu'elle puisse
persister longtemps encore.
M. Torelli termine en disant que, s'il est une marine
au monde qui doit faire des vœux pour l'exécution de
ce grand travail, c'est la marine italienne, ou plutôt
toutes les marines de la Méditerranée. Par conséquent,
elles doivent faire tous leurs efforts pour aplanir les
difficultés politiques qui entravent la réalisation de cette
belle entreprise.
Nous remercions M. L. Torelli de l'appui qu'il veut
bien nous prêter ; et nous sommes assurés que l'auto-
rité de son nom recommandera vivement notre œuvre
aux sympathies déjà si prononcées des populations
italiennes. Nous pensons aussi, comme lui, que toutes
les marines de la Méditerranée profiteront à l'ouverture
de l'isthme de Suez. Mais nous croyons que l'Angle-
terre, maîtresse des Indes orientales et de l'Australie ,
y gagnera plus encore que qui que ce soit. Par sa ma-
rine marchande , si nombreuse et si active ; par sa ma-
rine militaire, si puissante; par ses positions si bien
choisies sur le globe entier ; par ses colonies incompa-
l'ables, l'Angleterre est sans contredit, de toutes les
nations, celle qui tirera d'une communication plus
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