Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 51
pour notre part, nous mettons notre honneur à ne pas
leur donner accès.
Mais cependant, sans éprouver la moindre jalousie,
une réflexion nous frappe; et nous ne sommes pas les
seuls à la faire. Elle est donc très-impartiale, bien
qu'elle ne soit pas désintéressée. Voilà des entreprises,
fort importantes sans doute ; mais elles vont causer à la
Porte Ottoipane des charges considérables ; et s'il y en
a que la Porte ait désirées, il en est aussi qu'on n'a
obtenues d'elle qu'après de longues discussions et des
résistances. Au contraire, la ratification de la conces-
sion du canal de Suez non-seulement n'impose à la
Porte aucune charge, mais elle peut lui rapporter
beaucoup. L'ouverture de l'isthme a pour la Turquie
une haute valeur commerciale, politique et religieuse.
La Porte elle-même l'a reconnu, comme l'atteste la
lettre du grand vizir en 1855. D'où vient donc que
cette ratification, tout avantageuse qu'elle serait à
l'Empire Ottoman, est refusée? D'où viennent tant de
retards et une si persévérante opposition?
Nous sommes bien forcés d'en croire les journaux
anglais eux-mêmes ; et c'est à quelques-uns des hom-
mes d'État de l'Angleterre que la civilisation et les in-
térêts du commerce universel doivent ce déni de jus-
tice. Les directeurs mêmes des grandes entreprises que
nous signalions tout à l'heure, se défendent de toute
hostilité contre le canal de Suez; et nous pourrions
citer plus d'un des concessionnaires qui se déclarent
hautement les partisans de ce canal, laissant à d'autres
la lourde responsabilité d'une résistance injustifiable.
Déjà nous l'avons dit en parlant de ces hommes d'État
et en parlant de leur opposition au canal de Suez, il
faut qu'ils prennent garde à l'usage qu'ils font de la
puissance remise entre leurs mains. Ils viennent d'en
profiter largement à Constantinople. Nous ne nous en
plaignons pas, quant à ceux qui leur doivent ce succès,
ni quant aux entreprises utiles que ces hommes d'État
prennent sous leur paironage. Mais le monde trouvera
que c'est abuser, quand on se fait à soi-même une part
si large, d'évincer, par des fins de non-recevoir se-
crètement poursuivies, d'autres entreprises encore plus
utiles, contre lesquelles on n'a pas même d'arguments
avouables à faire valoir.
L'Angleterre a deux guerres en ce moment à soutenir
dans l'Orient, l'une contre la Perse, l'autre contre la
Chine, sans parler d'autres luttes plus profondes et
réservées à un plus lointain avenir. Il semble que ce ne
serait pas le cas de se créer comme à plaisir de nou-
veaux embarras, en blessant si gratuitement la justice ,
et en s'aliénant tous les esprits éclairés et impartiaux.
Dans un article assez récent, nous recommandions à la
politique anglaise la modération, en présence de ce
spectacle admirable et puissant que nous, offre la pros-
périté sans cesse croissante du commerce de la. Grande-
Bretagne. Nous ne croyions pas être si bons prophètes ;
et nous ne pensions pas que des abus aussi flagrants
d'influence exagérée viendraient si tôt et si complète-
ment nous donner raison. BARTHÉLEMY AINT-HILAIRE.
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BORDEAUX
ET LE CANAL DE SUEZ.
La chambre de commerce de Bordeaux, en remer-
ciant M. Ferd. de Lesseps de l'envoi du Rapport de la
Commission internationale, ajoute par l'organe de son
président, l'honorable M. Duffour Dubergier :
a Vous vous êtes mis à la tête d'une entreprise qui peut
donner aux relations de l'Europe avec l'Asie un développe-
ment incalculable. L'espoir et les vœux de la Chambre sont
acquis à la réussite d'un projet qui, triomphant de bien des
obstacles, se réalisera sans doute, et auquel voLre nom res-
tera attaché. «
Nous sommes très-heureux de cette adhésion si sym-
pathique de la chambre de commerce de Bordeaux ;
on sait quelle est son importance et quelles sont ses
lumières sur toutes les questions de commerce et de
navigation. C'est beaucoup pour notre entreprise d'être
approuvée par de tels juges.
ERNEST DESPLACES.
LA SHIPPING AND MERCANTILE GAZETTE
DE LONDRES
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Shipping and mercantile Gazette rend compte,
dans son numéro du 2 février 1857, de la brochure
si intéressante de M. Charles Lamb Kenney; l'auteur de
l'article fait un grand et juste éloge de cette brochure,
et il ajoute :
« Après l'exposé des avantages qui résulteront du projet
de M. Ferd. de Lesseps, et qui ont été démontrés d'une ma-
nière si frappante, il est difficile de comprendre que le gou-
vernement anglais oppose des entraves à son exécution. La
neutralité du canal doit être une des conditions primordiales
de son existence; et si cette condition était remplie, quelles
raisons pourraient invoquer les ministres de Sa Majesté pour
justifier leurs vues hostiles à cette entreprise? Le Sul-
tan , on le sait, y est complètement favorable ; mais on sait
aussi que l'influence de lord Stratford de Redcliffe empêche
le Sultan de donner son consentement. Nous sommes les
maîtres des avenues du canal ; car la possession de Malte et
d'Aden nous permet de dominer dans la Méditerranée, et de
fermer à notre convenance la mer Rouge. Mais est-il sage de
la part du gouvernement anglais de se placer à un point de
vue mesquin et égoïste, et de venir de propos délibéré s'op-
poser au développement du commerce universel, sans dai-
gner assigner à cette manière d'agir aucune raison plausible? ,
L'auteur de la brochure à laquelle nous faisons allusion croit
que l'appui donné par le gouvernement britannique au che-
min de fer de l'Euphrate n'a eu d'autre but que de créer
une ligne de communication rivale vers l'Inde et l'Orient.
Une telle politique est indigne de tout gouvernement anglais ,
et ne saurait être bonne tout au plus qu'à faire naître contre
l'Angleterre des sentiments qu'il serait beaucoup plus sage
de sa part de n'exciter ni d'augmenter. Quant à nous, nous
sommes sincèrement favorables aux deux entreprises, comme
étant propres à développer les intérêts généraux du com-
merce et de l'industrie, et plus particulièrement ceux de ce
pour notre part, nous mettons notre honneur à ne pas
leur donner accès.
Mais cependant, sans éprouver la moindre jalousie,
une réflexion nous frappe; et nous ne sommes pas les
seuls à la faire. Elle est donc très-impartiale, bien
qu'elle ne soit pas désintéressée. Voilà des entreprises,
fort importantes sans doute ; mais elles vont causer à la
Porte Ottoipane des charges considérables ; et s'il y en
a que la Porte ait désirées, il en est aussi qu'on n'a
obtenues d'elle qu'après de longues discussions et des
résistances. Au contraire, la ratification de la conces-
sion du canal de Suez non-seulement n'impose à la
Porte aucune charge, mais elle peut lui rapporter
beaucoup. L'ouverture de l'isthme a pour la Turquie
une haute valeur commerciale, politique et religieuse.
La Porte elle-même l'a reconnu, comme l'atteste la
lettre du grand vizir en 1855. D'où vient donc que
cette ratification, tout avantageuse qu'elle serait à
l'Empire Ottoman, est refusée? D'où viennent tant de
retards et une si persévérante opposition?
Nous sommes bien forcés d'en croire les journaux
anglais eux-mêmes ; et c'est à quelques-uns des hom-
mes d'État de l'Angleterre que la civilisation et les in-
térêts du commerce universel doivent ce déni de jus-
tice. Les directeurs mêmes des grandes entreprises que
nous signalions tout à l'heure, se défendent de toute
hostilité contre le canal de Suez; et nous pourrions
citer plus d'un des concessionnaires qui se déclarent
hautement les partisans de ce canal, laissant à d'autres
la lourde responsabilité d'une résistance injustifiable.
Déjà nous l'avons dit en parlant de ces hommes d'État
et en parlant de leur opposition au canal de Suez, il
faut qu'ils prennent garde à l'usage qu'ils font de la
puissance remise entre leurs mains. Ils viennent d'en
profiter largement à Constantinople. Nous ne nous en
plaignons pas, quant à ceux qui leur doivent ce succès,
ni quant aux entreprises utiles que ces hommes d'État
prennent sous leur paironage. Mais le monde trouvera
que c'est abuser, quand on se fait à soi-même une part
si large, d'évincer, par des fins de non-recevoir se-
crètement poursuivies, d'autres entreprises encore plus
utiles, contre lesquelles on n'a pas même d'arguments
avouables à faire valoir.
L'Angleterre a deux guerres en ce moment à soutenir
dans l'Orient, l'une contre la Perse, l'autre contre la
Chine, sans parler d'autres luttes plus profondes et
réservées à un plus lointain avenir. Il semble que ce ne
serait pas le cas de se créer comme à plaisir de nou-
veaux embarras, en blessant si gratuitement la justice ,
et en s'aliénant tous les esprits éclairés et impartiaux.
Dans un article assez récent, nous recommandions à la
politique anglaise la modération, en présence de ce
spectacle admirable et puissant que nous, offre la pros-
périté sans cesse croissante du commerce de la. Grande-
Bretagne. Nous ne croyions pas être si bons prophètes ;
et nous ne pensions pas que des abus aussi flagrants
d'influence exagérée viendraient si tôt et si complète-
ment nous donner raison. BARTHÉLEMY AINT-HILAIRE.
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BORDEAUX
ET LE CANAL DE SUEZ.
La chambre de commerce de Bordeaux, en remer-
ciant M. Ferd. de Lesseps de l'envoi du Rapport de la
Commission internationale, ajoute par l'organe de son
président, l'honorable M. Duffour Dubergier :
a Vous vous êtes mis à la tête d'une entreprise qui peut
donner aux relations de l'Europe avec l'Asie un développe-
ment incalculable. L'espoir et les vœux de la Chambre sont
acquis à la réussite d'un projet qui, triomphant de bien des
obstacles, se réalisera sans doute, et auquel voLre nom res-
tera attaché. «
Nous sommes très-heureux de cette adhésion si sym-
pathique de la chambre de commerce de Bordeaux ;
on sait quelle est son importance et quelles sont ses
lumières sur toutes les questions de commerce et de
navigation. C'est beaucoup pour notre entreprise d'être
approuvée par de tels juges.
ERNEST DESPLACES.
LA SHIPPING AND MERCANTILE GAZETTE
DE LONDRES
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Shipping and mercantile Gazette rend compte,
dans son numéro du 2 février 1857, de la brochure
si intéressante de M. Charles Lamb Kenney; l'auteur de
l'article fait un grand et juste éloge de cette brochure,
et il ajoute :
« Après l'exposé des avantages qui résulteront du projet
de M. Ferd. de Lesseps, et qui ont été démontrés d'une ma-
nière si frappante, il est difficile de comprendre que le gou-
vernement anglais oppose des entraves à son exécution. La
neutralité du canal doit être une des conditions primordiales
de son existence; et si cette condition était remplie, quelles
raisons pourraient invoquer les ministres de Sa Majesté pour
justifier leurs vues hostiles à cette entreprise? Le Sul-
tan , on le sait, y est complètement favorable ; mais on sait
aussi que l'influence de lord Stratford de Redcliffe empêche
le Sultan de donner son consentement. Nous sommes les
maîtres des avenues du canal ; car la possession de Malte et
d'Aden nous permet de dominer dans la Méditerranée, et de
fermer à notre convenance la mer Rouge. Mais est-il sage de
la part du gouvernement anglais de se placer à un point de
vue mesquin et égoïste, et de venir de propos délibéré s'op-
poser au développement du commerce universel, sans dai-
gner assigner à cette manière d'agir aucune raison plausible? ,
L'auteur de la brochure à laquelle nous faisons allusion croit
que l'appui donné par le gouvernement britannique au che-
min de fer de l'Euphrate n'a eu d'autre but que de créer
une ligne de communication rivale vers l'Inde et l'Orient.
Une telle politique est indigne de tout gouvernement anglais ,
et ne saurait être bonne tout au plus qu'à faire naître contre
l'Angleterre des sentiments qu'il serait beaucoup plus sage
de sa part de n'exciter ni d'augmenter. Quant à nous, nous
sommes sincèrement favorables aux deux entreprises, comme
étant propres à développer les intérêts généraux du com-
merce et de l'industrie, et plus particulièrement ceux de ce
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