Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1857 25 mars 1857
Description : 1857/03/25 (A2,N19). 1857/03/25 (A2,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. VU
passage par l'Euphrate, n'avait pas fait pratiquement de
grands progrès. L'amirauté, se concertant avec la Com-
pagnie des Indes orientales, avait essayé de faire passer
les dépêches par l'Egypte et la mer Rouge ; mais le ser-
vice, qui ne se faisait pas même une fois par mois,
n'était pas régulièrement organisé, et il ne fonctionnait
absolument que pour les dépêches. Trois bâtiments à
vapeur y avaient été consacrés : le Hugh Lindsay,
l'Atalante et la Bérénice. Des compagnies particulières,
une entre autres, présidée par le major Head et M. Hutt,
membre du parlement, avaient offert de s'en charger;
mais leurs offres avaient été repoussées. Le Baard of
control et la Cour des Directeursqui voulaient se ré-
server cë service, essayaient de s'entendre, et rien de
définitif ne sortait de leurs négociations suivies avec assez
peu de zèle. On espérait toujours qu'on pourrait. passer
par l'Euphrate; on y. transportait même parfois les dé-
pêches à dos de dromadaire. Mais ces vains efforts n'a-
boutissaient pas.
Cependant l'impatience publique croissait de jour en
jour, en même-temps que commençaient à se développer,
sur la plus grande échelle, et les relations avec l'Inde et
les progrès de la vapeur appliquée à la navigation.
Une nouvelle enquête fut donc ordonnée par le parle-
ment le 9 juin 1837. Cette fois la commission nom-
mée par les communes fut expressément chargée de
rechercher les moyens d'établir une communication à
vapeur avec l'Inde par la mer Rouge. A cette époque, il
ne restait plus le moindre doute dans les esprits : la
vapeur pouvait triompher de tous les obstacles; la
mousson, si redoutable naguère, pouvait être aisément
surmontée; la mer Rouge était navigable en tout temps.
Il n'y avait plus qu'à organiser un service exact pour les
dépêches d'abord , et ensuite pour les voyageurs.
La commission de quinze personnes, parmi lesquelles
on comptait sir John Hobhouse, sir James Graham , sir
William Crawford et l'amiral sir'Charles Adam, était
présidée par lord William Bentinck, ancien gouverneur
général des Indes. M. Waghorn, dont les idées triom-
phaient enfin après tant d'obstacles, fut le héros de l'en-
quête. Ce fut lui qui fut interrogé le premier; et après
avoir donné au comité lecture d'une lettre où il rappelait
ses longues luttes et ses sacrifices, en termes aussi no-
bles que simples, il répondit victorieusement à toutes
les questions qui lui furent adressées. Depuis douze ans
- qu'il combattait avec un dévouement sans bornes, il
avait perdu sa fortune et s'était endetté en poursuivant
une idée qui ne devait être profitable qu'au public. On
l'avait soutenu dans l'Inde avec quelque persévérance;
mais le gouvernement anglais ne l'avait point accueilli.
Peu lui importait d'ailleurs cette indifférence; son zèle
n'en était pas affaibli, et pour preuve il partait le lende-
main même pour l'Egypte, où la Compagnie des Indes
lui avait donné une nouvelle mission.
Les projets de M. Waghorn étaient d'ailleurs aussi
sages et pratiques que sa conduite était désintéressée.
Prévoyant en quelque sorte l'avenir, il voulait, chose
fort audacieuse pour cette époque j que la vapeur fut
unie à la voile; il arfirmait qu'une malle marchant deux
fois par mois pouvait apporter les dépêches en trente
jours tout au plus, de Bombay à Londres. Pour*6entir
ce que ces assertions pouvaient avoir alors de téméraire,
il faut se rappeler qu'en 1837 on était fort content quand
les dépêches de Bombay arrivaient à Londres en cinr
quante ou cinquante-cinq jours. Maintenant, la malle
des Indes vient très-régulièrement deux fois par mois,
en vingt-cinq ou vingt-six jours, de Bombay à la mé-
tropole.
Le comité, convaincu par M. Waghorn et M. le lieu-
tenant Welstead, que lord William Bentinck soutenait
de toute son autorité, accepta toutes leurs idées ; mais la
session ayant alors été interrompue par un incident politi-
que, le comité dut se borner à recommander au gouver-
nement de poursuivre activement les négociations entre-
prises avec la Compagnie des Indes, pour un service
mensuel entre Suez et Bombay. Le comité indiquait
aussi que ce service pourrait être étendu à d'autres ports,
soit des Indes, soit de la Chine.
Il est fort douteux que sur ces bases, l'affaire si im-
portante des communications avec l'Inde eût pu arriver
à un heureux résultat, si dans l'intervalle ne s'était
formée une compagnie qui vint donner au gouvernement
anglais et à la Compagnie des Indes un appui décisif.
Cette compagnie, appelée Péninsulaire parce qu'elle
faisait le service de Cadix et des ports du Portugal en
Angleterre, se chargea d'abord de transporter par la va-
peur les dépêches de Londres à Gibraltar, où les prenait
un bâtiment de l'amirauté pour Malte et Alexandrie.
Plus tard, en 1840, elle se chargea de porter les dépê-'
ch es de Londres en Égypte directement; et enfin"
en 1842, elle proposa de faire le service sur la mer
Rouge comme elle le faisait sur la Méditerranée ; et dès
lors elle s'appela la Compagnie Péninsulaire et Orien-
tale. Elle fit en même temps de grandes améliorations
au transit par l'Egypte; et en attendant un chemin de
fer, elle établit des steamers sur le Nil et des voitures
dans le désert de Suez, services que plus tard le gouver-
nement égyptien se fit céder.
La malle était donc régulièrement organisée vers 184-5 ;
seulement la Compagnie des Indes orientales conservait
sa ligne particulière de Bombay à Suez; et la Compagnie
Péninsulaire et Orientale allait de Suez à Calcutta et en
Chine..
On sait ce qu'est devenue avec le temps cette puis-
sante et utile compagnie; et dans son état actuel, la
flotte qu'elle emploie est beaucoup plus considérable
que celle de bien des Etats. On peut dire que sans cette
compagnie, la communication à vapeur entre l'Angle-
terre et les mers de l'Asie courait risque de n'avoir ja-
mais la régularité qu'elle a enfin obtenue, et qui s'ac-
croît encore tous les jours avec les progrès mêmes de la
marine. ,
ENQUÊTE DE 1851.
,
Il n'y avait plus qu'à développer un service si bien
monté, et à l'améliorer dans les parties qui laissaient
encore à désirer. Ce fut là l'objet de l'enquête de 1851.
Le comité, composé de dix-neuf membres, parmi les-
passage par l'Euphrate, n'avait pas fait pratiquement de
grands progrès. L'amirauté, se concertant avec la Com-
pagnie des Indes orientales, avait essayé de faire passer
les dépêches par l'Egypte et la mer Rouge ; mais le ser-
vice, qui ne se faisait pas même une fois par mois,
n'était pas régulièrement organisé, et il ne fonctionnait
absolument que pour les dépêches. Trois bâtiments à
vapeur y avaient été consacrés : le Hugh Lindsay,
l'Atalante et la Bérénice. Des compagnies particulières,
une entre autres, présidée par le major Head et M. Hutt,
membre du parlement, avaient offert de s'en charger;
mais leurs offres avaient été repoussées. Le Baard of
control et la Cour des Directeursqui voulaient se ré-
server cë service, essayaient de s'entendre, et rien de
définitif ne sortait de leurs négociations suivies avec assez
peu de zèle. On espérait toujours qu'on pourrait. passer
par l'Euphrate; on y. transportait même parfois les dé-
pêches à dos de dromadaire. Mais ces vains efforts n'a-
boutissaient pas.
Cependant l'impatience publique croissait de jour en
jour, en même-temps que commençaient à se développer,
sur la plus grande échelle, et les relations avec l'Inde et
les progrès de la vapeur appliquée à la navigation.
Une nouvelle enquête fut donc ordonnée par le parle-
ment le 9 juin 1837. Cette fois la commission nom-
mée par les communes fut expressément chargée de
rechercher les moyens d'établir une communication à
vapeur avec l'Inde par la mer Rouge. A cette époque, il
ne restait plus le moindre doute dans les esprits : la
vapeur pouvait triompher de tous les obstacles; la
mousson, si redoutable naguère, pouvait être aisément
surmontée; la mer Rouge était navigable en tout temps.
Il n'y avait plus qu'à organiser un service exact pour les
dépêches d'abord , et ensuite pour les voyageurs.
La commission de quinze personnes, parmi lesquelles
on comptait sir John Hobhouse, sir James Graham , sir
William Crawford et l'amiral sir'Charles Adam, était
présidée par lord William Bentinck, ancien gouverneur
général des Indes. M. Waghorn, dont les idées triom-
phaient enfin après tant d'obstacles, fut le héros de l'en-
quête. Ce fut lui qui fut interrogé le premier; et après
avoir donné au comité lecture d'une lettre où il rappelait
ses longues luttes et ses sacrifices, en termes aussi no-
bles que simples, il répondit victorieusement à toutes
les questions qui lui furent adressées. Depuis douze ans
- qu'il combattait avec un dévouement sans bornes, il
avait perdu sa fortune et s'était endetté en poursuivant
une idée qui ne devait être profitable qu'au public. On
l'avait soutenu dans l'Inde avec quelque persévérance;
mais le gouvernement anglais ne l'avait point accueilli.
Peu lui importait d'ailleurs cette indifférence; son zèle
n'en était pas affaibli, et pour preuve il partait le lende-
main même pour l'Egypte, où la Compagnie des Indes
lui avait donné une nouvelle mission.
Les projets de M. Waghorn étaient d'ailleurs aussi
sages et pratiques que sa conduite était désintéressée.
Prévoyant en quelque sorte l'avenir, il voulait, chose
fort audacieuse pour cette époque j que la vapeur fut
unie à la voile; il arfirmait qu'une malle marchant deux
fois par mois pouvait apporter les dépêches en trente
jours tout au plus, de Bombay à Londres. Pour*6entir
ce que ces assertions pouvaient avoir alors de téméraire,
il faut se rappeler qu'en 1837 on était fort content quand
les dépêches de Bombay arrivaient à Londres en cinr
quante ou cinquante-cinq jours. Maintenant, la malle
des Indes vient très-régulièrement deux fois par mois,
en vingt-cinq ou vingt-six jours, de Bombay à la mé-
tropole.
Le comité, convaincu par M. Waghorn et M. le lieu-
tenant Welstead, que lord William Bentinck soutenait
de toute son autorité, accepta toutes leurs idées ; mais la
session ayant alors été interrompue par un incident politi-
que, le comité dut se borner à recommander au gouver-
nement de poursuivre activement les négociations entre-
prises avec la Compagnie des Indes, pour un service
mensuel entre Suez et Bombay. Le comité indiquait
aussi que ce service pourrait être étendu à d'autres ports,
soit des Indes, soit de la Chine.
Il est fort douteux que sur ces bases, l'affaire si im-
portante des communications avec l'Inde eût pu arriver
à un heureux résultat, si dans l'intervalle ne s'était
formée une compagnie qui vint donner au gouvernement
anglais et à la Compagnie des Indes un appui décisif.
Cette compagnie, appelée Péninsulaire parce qu'elle
faisait le service de Cadix et des ports du Portugal en
Angleterre, se chargea d'abord de transporter par la va-
peur les dépêches de Londres à Gibraltar, où les prenait
un bâtiment de l'amirauté pour Malte et Alexandrie.
Plus tard, en 1840, elle se chargea de porter les dépê-'
ch es de Londres en Égypte directement; et enfin"
en 1842, elle proposa de faire le service sur la mer
Rouge comme elle le faisait sur la Méditerranée ; et dès
lors elle s'appela la Compagnie Péninsulaire et Orien-
tale. Elle fit en même temps de grandes améliorations
au transit par l'Egypte; et en attendant un chemin de
fer, elle établit des steamers sur le Nil et des voitures
dans le désert de Suez, services que plus tard le gouver-
nement égyptien se fit céder.
La malle était donc régulièrement organisée vers 184-5 ;
seulement la Compagnie des Indes orientales conservait
sa ligne particulière de Bombay à Suez; et la Compagnie
Péninsulaire et Orientale allait de Suez à Calcutta et en
Chine..
On sait ce qu'est devenue avec le temps cette puis-
sante et utile compagnie; et dans son état actuel, la
flotte qu'elle emploie est beaucoup plus considérable
que celle de bien des Etats. On peut dire que sans cette
compagnie, la communication à vapeur entre l'Angle-
terre et les mers de l'Asie courait risque de n'avoir ja-
mais la régularité qu'elle a enfin obtenue, et qui s'ac-
croît encore tous les jours avec les progrès mêmes de la
marine. ,
ENQUÊTE DE 1851.
,
Il n'y avait plus qu'à développer un service si bien
monté, et à l'améliorer dans les parties qui laissaient
encore à désirer. Ce fut là l'objet de l'enquête de 1851.
Le comité, composé de dix-neuf membres, parmi les-
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