Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1857 10 mars 1857
Description : 1857/03/10 (A2,N18). 1857/03/10 (A2,N18).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530617k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
80 L'ISTHME DE SUEZ,
qu'on ait encore vus. Mais ce qui est plus regrettable flue les
pertes matérielles, c'est l'anéantissement du commerce, des
- affaires et du crédit. Toutes les grandes maisons s'éloignent
d'une place où elles ne trouvent ni sécurité ni protection pour
l'avenir.
L'amiral Seymour ayant r ésolu de recommencer les hosti-
lités pour s'emparer de toutes les positions fortifiées de la ville
et de la rivière, les Européens comprirent qu'ils allaient être
exposés à de nouveaux dangers ; et les représentants étran-
gers se rendirent auprès de l'amiral, qui promit de prendre
les dispositions nécessaires pour épargner les personnes et les
propriétés de leurs nationaux; mais, malgré ses intentions, il
ne tarda pas à être débordé, et il ne fut plus dès lors maître
de la situation.
On sait qu'il existe à Canton une population flottante de
malfaiteurs souillés de crimes, et venus de tous les coins de la
Chine dans cette ville riche et populeuse pour y exercer leur
coupable industrie. Leur nombre est de 25 à 30,000, et ils se
sont assuré l'impunité en se rendant redoutables aux autorités
et aux habitants. Dès que l'escadre anglaise eut ouvert son
feu, la peur s'empara des esprits et répandit partout la plus
vive inquiétude. Ces misérables, profitant du désordre géné-
ral, se répandirent en foule dans le Chy-San-Hang et se
mirent à incendier les magasins des Européens après les avoir
pillés. L'amiral alors, voyant ce qui se passait, donna l'ordre
à deux bâtiments de son escadre d'aller s'embosser à portée
de canon et de lancer des obus au milieu des groupes de pil-
lards. Cet ordre fut exécuté ; un grand nombre de ces misé-
rables furent tués , et les autres commencèrent à être inti-
midés ; mais en même temps les obus envoyés par les Anglais
augmentèrent l'incendie déjà allumé.
La frégate française la Virginie envoya un détachement de
150 hommes à terre avec quatre obusiers de montagnes pour
achever de disperser les pillards, qui bientôt prirent la fuite
et se retirèrent dans tous les sens, après avoir laissé par terre
un grand nombre des leurs. Les marins français s'occupèrent
ensuite, avec un dévouement admirable, à éteindre l'incen-
die, qu'ils parvinrent à circonscrire. Quant à la ville chinoise,
elle a horriblement souffert, tant par suite du feu des Anglais
que par suite des désordres et du pillage dont elle a été égale-
ment victime.
On a récemment publié une note de laquelle il résulterait
que sur les quatre-vingts factoreries et magasins étrangers
qui existaient à Canton, neuf seulement, en y comprenant le
consulat anglais et ses dépendances, auraient échappé à l'in-
cendie. C'est une erreur complète : les pertes, tant directes
qu'indirectes, sont assez grandes pour qu'on doive éviter avec
soin de les. augmenter encore. Sur les quatre-vingts établisse-
ments étrangers que renfermait la ville, vingt et un ont été
détruits par les flammes. C'est beaucoup trop ; mais cela n'ap-
proche pas du résultat si inexactement annoncé.
On sait, en outre, que sur les douze grandes factoreries
appartenant aux marchands hongs, et qui étaient situées près
de la ville tartare, neuf ont été incendiées lors de la première
attaque. Les négociants anglais intéressés dans ces établisse-
ments ont particulièrement souffert de ce désastre.
A la date des dernières nouvelles, l'amiral, établi dans les
positions militaires des Chinois, n'avait plus à combattre;
mais on craignait une nouvelle irruption des bandes de mal-
faiteurs qui ont été déjà si funestes à la ville. Il était impossible
de prévoir l'avenir. Un grand nombre de négociants émi-
graient sur Shana-Hai; mais Canton est une ville de plus de
500,000 âmes, 'et -une population de cette importance ne peut
se déplacer tout entière pour aller chercher fortune ailleurs.
Cette population ne vit que du commerce; et s'il vient à lui
manquer pour l'avenir, il en résultera des malheurs incalcu-
lables. »
La cour de Péking, dans ces circonstances critiques,
montre l'indifférence la plus stupide. Elle vient cependant de
donner signe de vie; mais elle ne semble pas plus compren-
dre ses devoirs et ses obligations vis-à-vis de l'Europe que
l'intérêt de ses peuples. Elle vient de défendre sous peine de
mort à ses sujets aucun commerce avec les Anglais.
(Moniteur de la Flotte.)
Pour extrait : G. LOTHES.
FAITS DIVERS.
- Les dernières nouvelles de l'Australie sont de Melbourne,
2 décembre. Le 25 novembre, le nouveau parlement s'était
assemblé pour la première fois, et c'était le docteur Francis
Murphy qui avait été choisi pour président.
L'or valait en moyenne 3 livres 17 schelings. La totalité
des expéditions pour 1856 se montait à 2,836,000 onces,
représentant à peu près la valeur de 300 millions de francs.
Tout porte à croire que la nouvelle constitution de la
colonie lui donnera une prospérité de plus en plus rapide et
plus sûre. Les progrès de l'Australie depuis dix ans sont
énormes; ils seront encore bien plus grands sous le régime
à peu près indépendant où la colonie vient d'être placée. Le
commerce, sous toutes ses formes, ne peut qu'y profiter
immensément.
- Un grand conseil avait été tenu, le 14 janvier, à Hong-
Kong, chez sir John Bowring, chargé d'affaires d'Angleterre..
; M. l'amiral Seymour y assistait ; et l'on a décidé qu'en atten-
dant les dernières instructions du gouvernement anglais, on
se tiendrait sur la défensive, sans entreprendre rien de
nouveau.
Le conseil supérieur de la Compagnie des Indes avait
déclaré, dans sa dernière séance, que l'attaque de Canton
par l'amiral Seymour avait été, par ses conséquences, fort
préjudiciable aux intérêts de la Compagnie.
Le mercredi 11 février, la Compagnie des Indes devait
faire une adjudication pour le transport de 2,400 hommes à
Madras. Un peu avant midi, heure fixée pour recevoir les
soumissions, un avis a prévenu le public que l'adjudication
était ajournée. On attribuait cette mesure aux négociations
de paix entamées à Paris avec Féroukh-Kban, l'ambassadeur
de Perse. Depuis lors, ces négociations ont réussi.
Voici, dit la Presse d'Orient, la traduction d'une pièce
que nous trouvons dans la Gazette de Téhéran du 8 djemazi-
ul-ewel (4 janvier) :
« Au milieu des événements qui ont surgi entre la Perse
et l'Angleterre, le gouvernement persan a fait tous ses efforts
pour entretenir des relations amicales avec le gouvernement
anglais.
» Le gouvernement persan a sauvegardé l'alliance de l'An-
gleterre autant que cela lui a été possible. Féroukh-Khan,
Emin-ul-Mulk, ambassadeur extraordinaire, a fait, après
son arrivée à Constantinople, tout ce qui dépendait de lui
pour arranger le différend. Afin de conserver les relations ami-
cales, si anciennes entre les deux nations, il a accepté les
conditions que réclamait l'Angleterre autant que cela était
compatible avec les intérêts et la dignité du gouvernement
qu'il représentait. La cour de Téhéran et son ambassadeur
qu'on ait encore vus. Mais ce qui est plus regrettable flue les
pertes matérielles, c'est l'anéantissement du commerce, des
- affaires et du crédit. Toutes les grandes maisons s'éloignent
d'une place où elles ne trouvent ni sécurité ni protection pour
l'avenir.
L'amiral Seymour ayant r ésolu de recommencer les hosti-
lités pour s'emparer de toutes les positions fortifiées de la ville
et de la rivière, les Européens comprirent qu'ils allaient être
exposés à de nouveaux dangers ; et les représentants étran-
gers se rendirent auprès de l'amiral, qui promit de prendre
les dispositions nécessaires pour épargner les personnes et les
propriétés de leurs nationaux; mais, malgré ses intentions, il
ne tarda pas à être débordé, et il ne fut plus dès lors maître
de la situation.
On sait qu'il existe à Canton une population flottante de
malfaiteurs souillés de crimes, et venus de tous les coins de la
Chine dans cette ville riche et populeuse pour y exercer leur
coupable industrie. Leur nombre est de 25 à 30,000, et ils se
sont assuré l'impunité en se rendant redoutables aux autorités
et aux habitants. Dès que l'escadre anglaise eut ouvert son
feu, la peur s'empara des esprits et répandit partout la plus
vive inquiétude. Ces misérables, profitant du désordre géné-
ral, se répandirent en foule dans le Chy-San-Hang et se
mirent à incendier les magasins des Européens après les avoir
pillés. L'amiral alors, voyant ce qui se passait, donna l'ordre
à deux bâtiments de son escadre d'aller s'embosser à portée
de canon et de lancer des obus au milieu des groupes de pil-
lards. Cet ordre fut exécuté ; un grand nombre de ces misé-
rables furent tués , et les autres commencèrent à être inti-
midés ; mais en même temps les obus envoyés par les Anglais
augmentèrent l'incendie déjà allumé.
La frégate française la Virginie envoya un détachement de
150 hommes à terre avec quatre obusiers de montagnes pour
achever de disperser les pillards, qui bientôt prirent la fuite
et se retirèrent dans tous les sens, après avoir laissé par terre
un grand nombre des leurs. Les marins français s'occupèrent
ensuite, avec un dévouement admirable, à éteindre l'incen-
die, qu'ils parvinrent à circonscrire. Quant à la ville chinoise,
elle a horriblement souffert, tant par suite du feu des Anglais
que par suite des désordres et du pillage dont elle a été égale-
ment victime.
On a récemment publié une note de laquelle il résulterait
que sur les quatre-vingts factoreries et magasins étrangers
qui existaient à Canton, neuf seulement, en y comprenant le
consulat anglais et ses dépendances, auraient échappé à l'in-
cendie. C'est une erreur complète : les pertes, tant directes
qu'indirectes, sont assez grandes pour qu'on doive éviter avec
soin de les. augmenter encore. Sur les quatre-vingts établisse-
ments étrangers que renfermait la ville, vingt et un ont été
détruits par les flammes. C'est beaucoup trop ; mais cela n'ap-
proche pas du résultat si inexactement annoncé.
On sait, en outre, que sur les douze grandes factoreries
appartenant aux marchands hongs, et qui étaient situées près
de la ville tartare, neuf ont été incendiées lors de la première
attaque. Les négociants anglais intéressés dans ces établisse-
ments ont particulièrement souffert de ce désastre.
A la date des dernières nouvelles, l'amiral, établi dans les
positions militaires des Chinois, n'avait plus à combattre;
mais on craignait une nouvelle irruption des bandes de mal-
faiteurs qui ont été déjà si funestes à la ville. Il était impossible
de prévoir l'avenir. Un grand nombre de négociants émi-
graient sur Shana-Hai; mais Canton est une ville de plus de
500,000 âmes, 'et -une population de cette importance ne peut
se déplacer tout entière pour aller chercher fortune ailleurs.
Cette population ne vit que du commerce; et s'il vient à lui
manquer pour l'avenir, il en résultera des malheurs incalcu-
lables. »
La cour de Péking, dans ces circonstances critiques,
montre l'indifférence la plus stupide. Elle vient cependant de
donner signe de vie; mais elle ne semble pas plus compren-
dre ses devoirs et ses obligations vis-à-vis de l'Europe que
l'intérêt de ses peuples. Elle vient de défendre sous peine de
mort à ses sujets aucun commerce avec les Anglais.
(Moniteur de la Flotte.)
Pour extrait : G. LOTHES.
FAITS DIVERS.
- Les dernières nouvelles de l'Australie sont de Melbourne,
2 décembre. Le 25 novembre, le nouveau parlement s'était
assemblé pour la première fois, et c'était le docteur Francis
Murphy qui avait été choisi pour président.
L'or valait en moyenne 3 livres 17 schelings. La totalité
des expéditions pour 1856 se montait à 2,836,000 onces,
représentant à peu près la valeur de 300 millions de francs.
Tout porte à croire que la nouvelle constitution de la
colonie lui donnera une prospérité de plus en plus rapide et
plus sûre. Les progrès de l'Australie depuis dix ans sont
énormes; ils seront encore bien plus grands sous le régime
à peu près indépendant où la colonie vient d'être placée. Le
commerce, sous toutes ses formes, ne peut qu'y profiter
immensément.
- Un grand conseil avait été tenu, le 14 janvier, à Hong-
Kong, chez sir John Bowring, chargé d'affaires d'Angleterre..
; M. l'amiral Seymour y assistait ; et l'on a décidé qu'en atten-
dant les dernières instructions du gouvernement anglais, on
se tiendrait sur la défensive, sans entreprendre rien de
nouveau.
Le conseil supérieur de la Compagnie des Indes avait
déclaré, dans sa dernière séance, que l'attaque de Canton
par l'amiral Seymour avait été, par ses conséquences, fort
préjudiciable aux intérêts de la Compagnie.
Le mercredi 11 février, la Compagnie des Indes devait
faire une adjudication pour le transport de 2,400 hommes à
Madras. Un peu avant midi, heure fixée pour recevoir les
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était ajournée. On attribuait cette mesure aux négociations
de paix entamées à Paris avec Féroukh-Kban, l'ambassadeur
de Perse. Depuis lors, ces négociations ont réussi.
Voici, dit la Presse d'Orient, la traduction d'une pièce
que nous trouvons dans la Gazette de Téhéran du 8 djemazi-
ul-ewel (4 janvier) :
« Au milieu des événements qui ont surgi entre la Perse
et l'Angleterre, le gouvernement persan a fait tous ses efforts
pour entretenir des relations amicales avec le gouvernement
anglais.
» Le gouvernement persan a sauvegardé l'alliance de l'An-
gleterre autant que cela lui a été possible. Féroukh-Khan,
Emin-ul-Mulk, ambassadeur extraordinaire, a fait, après
son arrivée à Constantinople, tout ce qui dépendait de lui
pour arranger le différend. Afin de conserver les relations ami-
cales, si anciennes entre les deux nations, il a accepté les
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