Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1857 10 mars 1857
Description : 1857/03/10 (A2,N18). 1857/03/10 (A2,N18).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530617k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
7(I L'ISTHME DE SUEZ,
l'occasion d'un développement nouveau ; mais elles ne
prendront part au trafic asiatique que dans la propor-
tion de leurs ressources ; et l'on sait si ces ressources
peuvent être mises un instant en balance avec celles de
la Grande-Bretagne.
Quoi qu'il en puisse être de cet avenir, que chacun
peut interpréter au gré de ses opinions personnelles,
l'article de M. Torelli n'en fera pas moins un excellent
effet sur tous ceux qui le liront ; et jamais l'importance
du canal de Suez n'a été plus nettement démontrée.
ERNEST DESPLACES.
LE COURRIER DE LIVERPOOL
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Railway-Times du 21 février 1857 donne des
extraits du Liverpool-Courier et d'un de ses articles
sur le canal de Suez :
Il Les reflexions suivantes, sur lesquelles nous avons à
appeler l'altenlion de nos lecteurs, dit le Railway-Times, ont
paru dans un des derniers numéros du Liverpool-Courier,
Elles touchent à un point matériel très-important de la ques-
tion de la grandeur de l'Angleterre, c'est-à-dire à la possi-
bilité, si le besoin s'en faisait sentir, de tirer de l'Inde nos
approvisionnements de coton. Il est d'une évidence frappante
que cela ne pourra se faire qu'au moyen d'une route maritime
courte et peu coûteuse. Mais comme de tout temps il a existé
des gens possédant des yeux et n'y voyant pas, des oreilles et
n'entendant point, l'opinion d'un journal qui représente une
si notable portion des intérêts maritimes d'un de nos ports
principaux sera d'une grande valeur, et, nous l'espérons
aussi, très-utile pour agir sur ceux qui, faute de meilleurs
arguments, ont l'air de douter que le projet du canal de Suez
puisse être accepté par nos manufacturiers, nos négociants et
nos armateurs. Voici l'appréciation du Courrier de Liverpool
sur la valeur du projet de jonction des deux mers : »
'1 Il paraît, dit le Courrier de Liverpool, que l'assentiment
» de notre gouvernement manque encore pour déclarer le
» canal de l'isthme de Suez passage neutre ouvert en tout
» temps aux marines de toutes les nations. Cela est indispen-
Il sable; car l'Angleterre, par Malte et Aden , surveille les
» abords du canal. Sans cette condition, le Sultan hésite
» bien que le projet ait toutes ses sympathies et qu'il en dé-
» sire l'exécution. Nous ignorons quelles sont les raisons
» plausibles que l'on peut trouver pour une politique d'en-
» trave si opposée, dans son caractère, à celle que notre
» situation commerciale devrait faire prévaloir. Ce ne sera pas
r la seule énigme que le Foreign-Office aura à résoudre dans
Il la session qui va s'ouvrir. »
Ces réflexions du Courrier de Liverpool ont un poids
considérable; et nous sommes heureux que, dans la
seconde ville maritime de l'Angleterre, les sympathies
de la presse pour notre entreprise s'expriment aussi
vivement.
G. LOTHES.
DES RAPPORTS
DE L'ANGLETERRE ET DE LA FRAXCE EN ORIENT
ET DANS LA MER ROUGE.
Nous avions remarqué dans un des derniers numéros
du Times un article qui traitait du rôle des Anglais
et des Français dans l'Orient sauvé par les armes des
deux nations, et où se trouvaient certaines considéra-
tions assez graves. Le journal anglais se fondait, dans
ses appréciations, sur une lettre écrite de Constantinople
par un Français , et sur un rapport adressé , disait-on ,
au gouvernement français pour indiquer les moyens
de contre-balancer et même de détruire la puissance
anglaise en Asie. C'est à peine si des assertions de cet
ordre méritaient un instant d'attention. Mais le Times
s'en étant occupé, des journaux français ont dû le suivre
sur ce terrain pour lui répondre. Le Constitutionnel
et le Moniteur de la Flotte ont discuté l'article de
notre confrère de Londres; et nous croyons devoir re-
produire leurs discussions qui touchent plus d'une fois
à notre grande entreprise du canal de Suez.
Voici d'abord l'article du Constitutionnel :
et Nous invitions récemment les journaux anglais à faire
connaître leur opinion au sujet du percement projeté de
l'isthme de Suez. Plusieurs de ces journaux avaient prévenu
notre appel; d'autres y ont répondu avec une loyauté que
nous nous empressons de reconnaître; et, sans exception,
ils ont prêté leur appui à cette entreprise d'utilité universelle.
» Les autres continuent à garder le silence : non pas, sans
doute, qu'ils soient personnellement hostiles à une œuvre dont
le commerce anglais profitera plus que tout autre, mais parce
qu'ils subissent l'influence plus ou moins directe de l'ambas-
sade anglaise à Constantinople, laquelle se fait comme un
point d'honneur d'entraver l'entreprise, et de tenir en échec,
par son seul veto, le monde entier qui en désire l'exécution.
» Il faut croire, cependant, que l'appel adressé au bon sens
et à l'intérêt bien entendu du peuple anglais, par les feuilles
indépendantes, commence à produire un certain effet; car,
pour le contre-balancer, on vient d'avoir recours, à Constan-
tinople, à la publication d'une pièce apocryphe qui a tout
l'air d'avoir été fabriquée pour le besoin de la cause.
» Il s'agit d'un rapport qui aurait été adressé au gouverne-
ment français par un voyageur qu'on ne nomme pas, et qu'on
cherche à représenter comme ayant reçu la mission d'étudier
les moyens de frayer à la France une route pour aller porter
la guerre dans l'Inde. Il va sans dire que l'isthme de Suez est
le pivot sur lequel roule le projet machiavélique exposé dans
ce rapport, que le Times a non-seulement publié in extenso,
malgré ses développements énormes, mais qu'il a cru devoir
en outre commenter dans un article de fond.
» Que dit-on dans ce factum ?
» Qu'il faut à la France, pour qu'elle commande la route
de l'Inde, outre le canal de Suez, un établissement au détroit
de Bab-elandeb; un autre à Madagascar, et un ou deux
dans le golfe Persique.
» L'auteur en parle bien à son aise. Ce n'est pas une petite
affaire que de former tant de colonies sur des points qui sont
ou déserts et privés de toutes ressources, ou placés sous la
domination de chefs indigènes, ou possédés par le souverain
d'un grand empire, comme le shah de Perse.
» Mais en admettant que la France y prit pied, comment
l'occasion d'un développement nouveau ; mais elles ne
prendront part au trafic asiatique que dans la propor-
tion de leurs ressources ; et l'on sait si ces ressources
peuvent être mises un instant en balance avec celles de
la Grande-Bretagne.
Quoi qu'il en puisse être de cet avenir, que chacun
peut interpréter au gré de ses opinions personnelles,
l'article de M. Torelli n'en fera pas moins un excellent
effet sur tous ceux qui le liront ; et jamais l'importance
du canal de Suez n'a été plus nettement démontrée.
ERNEST DESPLACES.
LE COURRIER DE LIVERPOOL
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Railway-Times du 21 février 1857 donne des
extraits du Liverpool-Courier et d'un de ses articles
sur le canal de Suez :
Il Les reflexions suivantes, sur lesquelles nous avons à
appeler l'altenlion de nos lecteurs, dit le Railway-Times, ont
paru dans un des derniers numéros du Liverpool-Courier,
Elles touchent à un point matériel très-important de la ques-
tion de la grandeur de l'Angleterre, c'est-à-dire à la possi-
bilité, si le besoin s'en faisait sentir, de tirer de l'Inde nos
approvisionnements de coton. Il est d'une évidence frappante
que cela ne pourra se faire qu'au moyen d'une route maritime
courte et peu coûteuse. Mais comme de tout temps il a existé
des gens possédant des yeux et n'y voyant pas, des oreilles et
n'entendant point, l'opinion d'un journal qui représente une
si notable portion des intérêts maritimes d'un de nos ports
principaux sera d'une grande valeur, et, nous l'espérons
aussi, très-utile pour agir sur ceux qui, faute de meilleurs
arguments, ont l'air de douter que le projet du canal de Suez
puisse être accepté par nos manufacturiers, nos négociants et
nos armateurs. Voici l'appréciation du Courrier de Liverpool
sur la valeur du projet de jonction des deux mers : »
'1 Il paraît, dit le Courrier de Liverpool, que l'assentiment
» de notre gouvernement manque encore pour déclarer le
» canal de l'isthme de Suez passage neutre ouvert en tout
» temps aux marines de toutes les nations. Cela est indispen-
Il sable; car l'Angleterre, par Malte et Aden , surveille les
» abords du canal. Sans cette condition, le Sultan hésite
» bien que le projet ait toutes ses sympathies et qu'il en dé-
» sire l'exécution. Nous ignorons quelles sont les raisons
» plausibles que l'on peut trouver pour une politique d'en-
» trave si opposée, dans son caractère, à celle que notre
» situation commerciale devrait faire prévaloir. Ce ne sera pas
r la seule énigme que le Foreign-Office aura à résoudre dans
Il la session qui va s'ouvrir. »
Ces réflexions du Courrier de Liverpool ont un poids
considérable; et nous sommes heureux que, dans la
seconde ville maritime de l'Angleterre, les sympathies
de la presse pour notre entreprise s'expriment aussi
vivement.
G. LOTHES.
DES RAPPORTS
DE L'ANGLETERRE ET DE LA FRAXCE EN ORIENT
ET DANS LA MER ROUGE.
Nous avions remarqué dans un des derniers numéros
du Times un article qui traitait du rôle des Anglais
et des Français dans l'Orient sauvé par les armes des
deux nations, et où se trouvaient certaines considéra-
tions assez graves. Le journal anglais se fondait, dans
ses appréciations, sur une lettre écrite de Constantinople
par un Français , et sur un rapport adressé , disait-on ,
au gouvernement français pour indiquer les moyens
de contre-balancer et même de détruire la puissance
anglaise en Asie. C'est à peine si des assertions de cet
ordre méritaient un instant d'attention. Mais le Times
s'en étant occupé, des journaux français ont dû le suivre
sur ce terrain pour lui répondre. Le Constitutionnel
et le Moniteur de la Flotte ont discuté l'article de
notre confrère de Londres; et nous croyons devoir re-
produire leurs discussions qui touchent plus d'une fois
à notre grande entreprise du canal de Suez.
Voici d'abord l'article du Constitutionnel :
et Nous invitions récemment les journaux anglais à faire
connaître leur opinion au sujet du percement projeté de
l'isthme de Suez. Plusieurs de ces journaux avaient prévenu
notre appel; d'autres y ont répondu avec une loyauté que
nous nous empressons de reconnaître; et, sans exception,
ils ont prêté leur appui à cette entreprise d'utilité universelle.
» Les autres continuent à garder le silence : non pas, sans
doute, qu'ils soient personnellement hostiles à une œuvre dont
le commerce anglais profitera plus que tout autre, mais parce
qu'ils subissent l'influence plus ou moins directe de l'ambas-
sade anglaise à Constantinople, laquelle se fait comme un
point d'honneur d'entraver l'entreprise, et de tenir en échec,
par son seul veto, le monde entier qui en désire l'exécution.
» Il faut croire, cependant, que l'appel adressé au bon sens
et à l'intérêt bien entendu du peuple anglais, par les feuilles
indépendantes, commence à produire un certain effet; car,
pour le contre-balancer, on vient d'avoir recours, à Constan-
tinople, à la publication d'une pièce apocryphe qui a tout
l'air d'avoir été fabriquée pour le besoin de la cause.
» Il s'agit d'un rapport qui aurait été adressé au gouverne-
ment français par un voyageur qu'on ne nomme pas, et qu'on
cherche à représenter comme ayant reçu la mission d'étudier
les moyens de frayer à la France une route pour aller porter
la guerre dans l'Inde. Il va sans dire que l'isthme de Suez est
le pivot sur lequel roule le projet machiavélique exposé dans
ce rapport, que le Times a non-seulement publié in extenso,
malgré ses développements énormes, mais qu'il a cru devoir
en outre commenter dans un article de fond.
» Que dit-on dans ce factum ?
» Qu'il faut à la France, pour qu'elle commande la route
de l'Inde, outre le canal de Suez, un établissement au détroit
de Bab-elandeb; un autre à Madagascar, et un ou deux
dans le golfe Persique.
» L'auteur en parle bien à son aise. Ce n'est pas une petite
affaire que de former tant de colonies sur des points qui sont
ou déserts et privés de toutes ressources, ou placés sous la
domination de chefs indigènes, ou possédés par le souverain
d'un grand empire, comme le shah de Perse.
» Mais en admettant que la France y prit pied, comment
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