Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1857 10 mars 1857
Description : 1857/03/10 (A2,N18). 1857/03/10 (A2,N18).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530617k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
82 L'ISTHME DE SUEZ,
pour 1,842,000 francs; le suif pour 1,034,000 francs. L'An-
gleterre seule avait pris pour 20,698,000 francs sur ces
exportations totales. Le tonnage de Taganrog se monte en
moyenne, depuis dix ans, à près de 200,000 tonneaux par
an. Naturellement, la guerre d'Orient avait pour un temps
supprimé toutes ces transactions, qui ont repris aujourd'hui
plus d'activité que jamais.
Pour tous les faits divers t
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correipondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 20 février 1857.
Nous attendons d'un moment à l'autre la nouvelle du retour
de S. A. le Vice-roi et de M. de Lesseps. Avant-hier, une
dépêche télégraphique de Siout annonçait que Son Altesse
venait d'arriver dans cette ville, qui n'est pas à plus de qua-
rante lieues du Caire. S. A. le Vice-roi s'y sera sans doute
arrêté un jour ou deux; et il sera de retour dans la capitale
demain ou après-demain, au plus tard.
Le voyage du Vice-roi dans la Nubie supérieure aura, entre
autres résultats, amené un heureux changement dans la
perception de l'impôt; et c'est naturellement une des amé-
liorations auxquelles ces contrées doivent être le plus sensi-
bles. Il était temps que la réforme arrivât avec la présence
du prince; car toutes ces populations riveraines du Nil dé-
clarent que si, pendant un an encore, elles avaient été
abandonnées aux exactions du vieux régime turc, c'en était
fait d'elles. Elles devaient périr de misère, ou émigrer, suivant
l'exemple d'un grand nombre de villages dont les habitants
ont déjà quitté le pays, pour se réfugier soit en Abyssinie,
soit au Darfour.
Voici ce qui se pratiquait dans la Nubie inférieure. La
terre y était imposée à raison de 4, 5, 6 et même 700 pias-
tres par sakié (de 100 à 175 francs) ; une sakié peut arroser
cinq feddans, qui exigent le travail de huit hommes au
moins. Dans l'origine l'impôt n'avait été que de 200 piastres
(50 fr.) ; on l'avait successivement élevé à mesure que le
mauvais système d'administration faisait diminuer le nombre
des sakiés. De plus, les intendants, nazers turcs, et autres
employés des districts, ne donnaient pas des quittances de
contributions. Le malheureux contribuable était forcé, pour
éviter toutes sortes d'avanies, de payer aux intermédiaires
des sommes d'argent, ou de leur fournir des denrées en
nature, dont la valeur s'élevait toujours au moins au double
de l'impôt.
Dans la Nubie supérieure, le système, différent par la forme,
était le même pour le fond. L'impôt ne se percevait plus par
sakié, mais par tète de travailleur. Celte contribution était
en moyenne de 100 piastres égyptiennes (25 fr. à peu près);
et comme il faut une association de huit hommes pour chaque
sakié, l'impôt de cinq feddans cultivés revenait à 800 pias-
tres (200 fr.). Ce qu'il y a eu surtout d'odieux et d'exorbi-
tant dans ces dernières années, c'est que l'émigration ayant
réduit de moitié plusieurs villages, les gouverneurs n'ont pas
tenu compte des absents, et ont fait payer les présents pour
les émigrés.
Le Vice-roi a fait successivement réunir à son passage les
principaux habitants de chaque district. D'accord avec eux
et sur leurs indications, chaque localité a fourni une muni-
cipalité composée d'indigènes, qui répartira l'impôt et le
remettra chaque année aux receveurs envoyés par le gouver-
nement. Les habitants eux-mêmes, au nombre de trois délé-
gués par village, ont fixé la quotité de la contribution qu'ils
pouvaient acquitter; et ils ont été si raisonnables, que le
Vice-roi a voulu réduire encore le chiffre qu'ils avaient fixé.
L'impôt est réglé maintenant ainsi qu'il suit pour la haute
et basse Nubie. Chaque sakié paye 200 piastres pour les
cultures artificielles; car les sakiés ne sont établies que pour
faire parvenir les eaux sur les terrains qui ne sont pas arrosés
naturellement par l'inondation. Quant aux terrains inondés
naturellement et qui sont cultivés, en ne produisant qu'une
récolte à la suite de l'inondation, sans le secours des sakiés,
ils sont imposés à raison de 15 piastres par feddan sur les
bords du fleuve, et de 20 piastres par feddan dans les îles.
Tous les nazers turcs des districts et autres intermédiaires
du gouvernement sont supprimés; et cette suppression n'aura
que des avantages; car les agents turcs ne disposaient d'au-
cune force matérielle suffisante pour maintenir leur autorité,
et ils n'avaient que la crainte du gouvernement pour auxi-
liaire. Cette crainte subsistera toujours sans eux; et chacun,
dans l'état nouveau des choses, aura intérêt à conserver l'ad-
ministration communale, que ces peuples comprennent très-
bien , parce qu'elle est naturelle.
Je vous donnerai plus tard d'aulres détails sur le voyage
de S. A. le Viccroi.
S. A. le Vice-roi est arrivé le 21 février au Caire, avec
son escorte. S. A. était en parfaite santé.
Alexandrie, 23 février 1857.
D'après les renseignements qu'on nous donne, nous voyons
que S. A. le Vice-roi a parfaitement réorganisé l'administra-
tion des provinces lointaines qu'il vient de visiter.
Il n'y aura plus de gouverneur général du Soudan ; chaque
grande province aura son gouverneur ; une force suffisante
en infanterie, cavalerie et artillerie, relèvera du gouverne-
ment central de l'Egypte et correspondra avec lui. Les divi-
sions ou provinces du Soudan ont été ainsi établies :
Celle de Sennaar, chef-lieu Kartoum, formant un immense
delta entre le fleuve Bleu et le fleuve Blanc;
Celle de Taha, à l'est du fleuve Bleu, longeant les fron-
tières de l'Abyssinie jusqu'à la mer Rouge;
Celle de Kordofan, à l'ouest du fleuve Blanc, entre le Sen-
naar et le Darfour;
Celle de Berber, au nord de Kartoum, comprenant l'ile de
Meroé, Berber, Robassat; et le territoire s'étendant sur la
rive droite du Nil, depuis Kartoum jusqu'à la seconde cata-
racte ;
Enfin celle de Dongola, comprenant les pays situés sur
la rive gauche du Nil, depuis Kartoum jusqu'à la seconde
cataracte.
Un service régulier de bateaux à vapeur entre chaque cata-
racte reliera le Soudan au gouvernement central.
Ce sont là des améliorations considérables qu'aura déjà
portées le voyage de Son Altesse. Ce ne sont pas les seules,
comme vous croyez bien ; et j'aurai sous peu à vous entre-
tenir spécialement de ce sujet.
Pour extrait : G. LOTHES.
REttJE DE LA PRESSE.
On lit dans le Railway-Times du 21 février les remarques
suivantes sur le chemin de fer de l'Euphrate :
pour 1,842,000 francs; le suif pour 1,034,000 francs. L'An-
gleterre seule avait pris pour 20,698,000 francs sur ces
exportations totales. Le tonnage de Taganrog se monte en
moyenne, depuis dix ans, à près de 200,000 tonneaux par
an. Naturellement, la guerre d'Orient avait pour un temps
supprimé toutes ces transactions, qui ont repris aujourd'hui
plus d'activité que jamais.
Pour tous les faits divers t
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correipondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 20 février 1857.
Nous attendons d'un moment à l'autre la nouvelle du retour
de S. A. le Vice-roi et de M. de Lesseps. Avant-hier, une
dépêche télégraphique de Siout annonçait que Son Altesse
venait d'arriver dans cette ville, qui n'est pas à plus de qua-
rante lieues du Caire. S. A. le Vice-roi s'y sera sans doute
arrêté un jour ou deux; et il sera de retour dans la capitale
demain ou après-demain, au plus tard.
Le voyage du Vice-roi dans la Nubie supérieure aura, entre
autres résultats, amené un heureux changement dans la
perception de l'impôt; et c'est naturellement une des amé-
liorations auxquelles ces contrées doivent être le plus sensi-
bles. Il était temps que la réforme arrivât avec la présence
du prince; car toutes ces populations riveraines du Nil dé-
clarent que si, pendant un an encore, elles avaient été
abandonnées aux exactions du vieux régime turc, c'en était
fait d'elles. Elles devaient périr de misère, ou émigrer, suivant
l'exemple d'un grand nombre de villages dont les habitants
ont déjà quitté le pays, pour se réfugier soit en Abyssinie,
soit au Darfour.
Voici ce qui se pratiquait dans la Nubie inférieure. La
terre y était imposée à raison de 4, 5, 6 et même 700 pias-
tres par sakié (de 100 à 175 francs) ; une sakié peut arroser
cinq feddans, qui exigent le travail de huit hommes au
moins. Dans l'origine l'impôt n'avait été que de 200 piastres
(50 fr.) ; on l'avait successivement élevé à mesure que le
mauvais système d'administration faisait diminuer le nombre
des sakiés. De plus, les intendants, nazers turcs, et autres
employés des districts, ne donnaient pas des quittances de
contributions. Le malheureux contribuable était forcé, pour
éviter toutes sortes d'avanies, de payer aux intermédiaires
des sommes d'argent, ou de leur fournir des denrées en
nature, dont la valeur s'élevait toujours au moins au double
de l'impôt.
Dans la Nubie supérieure, le système, différent par la forme,
était le même pour le fond. L'impôt ne se percevait plus par
sakié, mais par tète de travailleur. Celte contribution était
en moyenne de 100 piastres égyptiennes (25 fr. à peu près);
et comme il faut une association de huit hommes pour chaque
sakié, l'impôt de cinq feddans cultivés revenait à 800 pias-
tres (200 fr.). Ce qu'il y a eu surtout d'odieux et d'exorbi-
tant dans ces dernières années, c'est que l'émigration ayant
réduit de moitié plusieurs villages, les gouverneurs n'ont pas
tenu compte des absents, et ont fait payer les présents pour
les émigrés.
Le Vice-roi a fait successivement réunir à son passage les
principaux habitants de chaque district. D'accord avec eux
et sur leurs indications, chaque localité a fourni une muni-
cipalité composée d'indigènes, qui répartira l'impôt et le
remettra chaque année aux receveurs envoyés par le gouver-
nement. Les habitants eux-mêmes, au nombre de trois délé-
gués par village, ont fixé la quotité de la contribution qu'ils
pouvaient acquitter; et ils ont été si raisonnables, que le
Vice-roi a voulu réduire encore le chiffre qu'ils avaient fixé.
L'impôt est réglé maintenant ainsi qu'il suit pour la haute
et basse Nubie. Chaque sakié paye 200 piastres pour les
cultures artificielles; car les sakiés ne sont établies que pour
faire parvenir les eaux sur les terrains qui ne sont pas arrosés
naturellement par l'inondation. Quant aux terrains inondés
naturellement et qui sont cultivés, en ne produisant qu'une
récolte à la suite de l'inondation, sans le secours des sakiés,
ils sont imposés à raison de 15 piastres par feddan sur les
bords du fleuve, et de 20 piastres par feddan dans les îles.
Tous les nazers turcs des districts et autres intermédiaires
du gouvernement sont supprimés; et cette suppression n'aura
que des avantages; car les agents turcs ne disposaient d'au-
cune force matérielle suffisante pour maintenir leur autorité,
et ils n'avaient que la crainte du gouvernement pour auxi-
liaire. Cette crainte subsistera toujours sans eux; et chacun,
dans l'état nouveau des choses, aura intérêt à conserver l'ad-
ministration communale, que ces peuples comprennent très-
bien , parce qu'elle est naturelle.
Je vous donnerai plus tard d'aulres détails sur le voyage
de S. A. le Viccroi.
S. A. le Vice-roi est arrivé le 21 février au Caire, avec
son escorte. S. A. était en parfaite santé.
Alexandrie, 23 février 1857.
D'après les renseignements qu'on nous donne, nous voyons
que S. A. le Vice-roi a parfaitement réorganisé l'administra-
tion des provinces lointaines qu'il vient de visiter.
Il n'y aura plus de gouverneur général du Soudan ; chaque
grande province aura son gouverneur ; une force suffisante
en infanterie, cavalerie et artillerie, relèvera du gouverne-
ment central de l'Egypte et correspondra avec lui. Les divi-
sions ou provinces du Soudan ont été ainsi établies :
Celle de Sennaar, chef-lieu Kartoum, formant un immense
delta entre le fleuve Bleu et le fleuve Blanc;
Celle de Taha, à l'est du fleuve Bleu, longeant les fron-
tières de l'Abyssinie jusqu'à la mer Rouge;
Celle de Kordofan, à l'ouest du fleuve Blanc, entre le Sen-
naar et le Darfour;
Celle de Berber, au nord de Kartoum, comprenant l'ile de
Meroé, Berber, Robassat; et le territoire s'étendant sur la
rive droite du Nil, depuis Kartoum jusqu'à la seconde cata-
racte ;
Enfin celle de Dongola, comprenant les pays situés sur
la rive gauche du Nil, depuis Kartoum jusqu'à la seconde
cataracte.
Un service régulier de bateaux à vapeur entre chaque cata-
racte reliera le Soudan au gouvernement central.
Ce sont là des améliorations considérables qu'aura déjà
portées le voyage de Son Altesse. Ce ne sont pas les seules,
comme vous croyez bien ; et j'aurai sous peu à vous entre-
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