Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 57
l'extension des relations commerciales de Marseille et une plus
grande facilité pour les échanges avec les côtes de la Chine et
l'île de la Réunion. Le commerce languit lorsque les commu-
nications sont rares, lorsqu'il y a incertitude et irrégularité
dans les correspondances. Désormais il en sera pour ces pa-
rages ce qu'il en est pour les Antilles et les Indes orientales :
on pourra calculer exactement le temps qui s'écoulera entre
la demande et la réponse, entre l'expédition et l'arrivée, et
savoir positivement l'époque à laquelle les fonds avancés
seront libres.
» C'est un avantage qui sera apprécié dans toute Ja France,
et particulièrement à Marseille, où l'on sait par expérience
que la prospérité du pays s'accroît en raison de l'activité de
ses relations commerciales. »
Nous partageons tout à fait les espérances du Nouvel-
liste de Marseille ; et tout ce qui développe les commu-
nications dans les vastes mers de l'Indo-Chine est pour
nous un argument de plus en faveur de l'ouverture de
l'isthme de Suez.
ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Le chancelier de l'Echiquier, sir Georges Cornwall Lewis, a
déclaré dans la séance du 6 février que les frais de la guerre
de Perse seraient supportés par moitié entre le gouverne-
ment anglais et la Compagnie des Indes orientales. C'est ainsi
qu'ont été réglés les frais de la dernière guerre contre la
Chine. La part de la Compagnie dans les dépenses avait été
de quinze millions de francs à peu près.
On n'a pas d'ailleurs de nouvelles plus récentes de l'expé-
dition anglaise dans le golfe Persique. On saura bientôt quelle
direction aura prise l'armée de débarquement après l'occupa-
tion de la ville. L'escadre éta;t remonté à Mohammarah, à
l'embouchure de l'Euphrate.
— Le major Chamberlayne, qui marchait sur Kaboul à la
tête de 8,000 hommes, avait dû rebrousser chemin, disait-
on, d'après des ordres supérieurs, au moment même où il
arrivait en vue de cette ville. Cette expédition n'aura pas été
infructueuse en ce qu'elle aura découvert une route nouvelle
et meilleure sur Kaboul par la vallée de Kouroum. On ne sait
pas encore ce que fera le gouvernement des Indes, qui vou-
drait éviter la nécessité d'envoyer des troupes au delà de la
frontière. Il semble que, depuis, le gouvernement des Indes
s'est décidé, et que le major Chamberlayne marche sur Hérat
avec l'émir Dost-Mohammed de Caboul.
— Il parait d'après les dernières nouvelles de Chine, Hong-
Kong, 30 décembre 1856, que sir John Bowring, le pléni-
potentiaire anglais en Chine, a demandé des troupes à la
Compagnie des Indes. Ce renfort serait destiné à occuper la
ville de Canton, qui servirait ainsi de garantie à l'exécution
fidèle du traité de 1847. La Compagnie, occupée de la guerre
contre la Perse, ne pourrait fournir les renforts qu'on lui
demande, et sir John Bowring devrait alors lever des troupes
lui-même dans l'archipel de la Malaisie. Les Malais sont
beaucoup plus militaires et plus forts que les Chinois. Une
chose assez remarquable, c'est que le bombardement de Canton
n'a eu presque aucune influence sur le marché de l'opium : la
baisse a été insignifiante.
— Les nouvelles de Hong-Kong sont venues dernière-
ment de cette ville à Londres en trente-huit jours, du 16 dé-
cembre au 23 janvier. Jamais auparavant on n'avait obtenu
une telle rapidité de transmission Ces nouvelles sont arrivées
par mer à Suez, ont traversé l'Egypte, sont passées d'Alexan-
drie à Trieste, et de cette dernière ville elles ont été transmises
à Londres par le télégraphe.
— Des documents datés de Hong-Kong, 16 décembre 1856,
établissent que dans cette année le commerce du thé a été
pour cette ville de 35,000,000 de livres, tandis qu'en 1855 la
vente s'était élevée à 48,500,000.
En revanche, le commerce de la soie s'était prodigieusement
accru. On avait expédié de Hong-Kong en 1856, 48,000 bal-
les contre 22,600 en 1855.
— Les trois ports de Canton, Shanghaï et Chou-Fou-Chou
ont exporté pour l'Angleterre, dans le second semestre de 1856,
47,016,720 livres de thé. En 1855 ils n'avaient exporté
durant la même période que 36,516,080 livres.
— La Presse d'Orient, du 19 janvier, donne des détails
précis sur la concession du chemin de fer de l'Euphrate , faite
à une compagnie anglaise représentée par M. le major général
Chesney.
Le chemin partirait de Souédié sur la Méditerranée, et
aboutirait à Jaber sur l'Euphrate en passant par Antioche et
Alep. La dépense est estimée à 1,400,000 livres sterling.
(35,000,000 de fr.). La Porte garantit un intérêt de 6 pour
100, et la concession est faite pour 99 ans. Si les produits
dépassent 7 pour 100, la Porte partagera l'excédant avec la
Compagnie. La construction d'un port à Souédié est à la charge
de la Turquie; il parait que la Compagnie anglaise avancerait
provisoirement les fonds nécessaires. La police du chemin de
fer serait faite exclusivement par le gouvernement turc ; et
celle police serait bien nécessaire et assez difficile dans l'état
de désordre où se trouvent toutes ces contrées, puisque les
Arabes exercent leurs brigandages aux portes mêmes d'Alep
et jusque dans les faubourgs de cette ville.
La Presse d'Orient remarque avec raison que celle conces-
sion n'est qu'une faible partie de celle que réclamait d'abord
le major général Chesney et à laquelle d'ailleurs il n'a pas
renoncé. On a divisé le projet primitif en deux sections,
l'une de la Méditerranée à l'Euphrate, que vient de concéder
l'iradé impérial; l'autre, qui irait de Jaber sur l'Euphrate à
la frontière persane ou plutôt à Bassorah. Cette seconde sec-
tion serait l'obbjet de négociations nouvelles entre l'Empire
Ottoman et la compagnie anglaise.
On ne voit pas trop clairement le profit de la concession
qui vient d'être faile. Le chemin de fer de l'Euphrate ainsi
mutilé n'a guère de chances de succès, et du moment qu'il
ne sert pas de communication avec Je golfe Persique et l'Inde,
il ne parait pas qu'il ait grande utilité. On a renoncé à l'idée
de compléter cette communication insuffisante par l'établisse-
ment de bateaux à vapeur sur l'Euphrate. On reconnait que
cette navigation est à peu près impraticable. Il est donc à
croire que cette première concession n'est que le prélude
d'une concession plus large.
La garantie de 6 pour 100 que vient d'accorder la Porte
Ottomane pourra se monter sur un capital de 35,000,000 de fr.
à 2,100,000 fr. Le Divan, après avoir longtemps hésité, s'est
décidé à accepter cette clause du contrat.
Le chemin de fer s'appellerait chemin de fer impérial de la
vallée de l'Euphrate.
On annonce que les travaux vont immédiatement commen-
cer ; mais nous ne croyons pas que les études soient faites
encore ; et les ingénieurs explorent en ce moment le terrain,
qui d'ailleurs ne parait pas offrir de grandes difficultés.
— Nous lisons dans une correspondance du Times du
28 janvier quelques détails intéressants, mais déjà connus,
l'extension des relations commerciales de Marseille et une plus
grande facilité pour les échanges avec les côtes de la Chine et
l'île de la Réunion. Le commerce languit lorsque les commu-
nications sont rares, lorsqu'il y a incertitude et irrégularité
dans les correspondances. Désormais il en sera pour ces pa-
rages ce qu'il en est pour les Antilles et les Indes orientales :
on pourra calculer exactement le temps qui s'écoulera entre
la demande et la réponse, entre l'expédition et l'arrivée, et
savoir positivement l'époque à laquelle les fonds avancés
seront libres.
» C'est un avantage qui sera apprécié dans toute Ja France,
et particulièrement à Marseille, où l'on sait par expérience
que la prospérité du pays s'accroît en raison de l'activité de
ses relations commerciales. »
Nous partageons tout à fait les espérances du Nouvel-
liste de Marseille ; et tout ce qui développe les commu-
nications dans les vastes mers de l'Indo-Chine est pour
nous un argument de plus en faveur de l'ouverture de
l'isthme de Suez.
ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Le chancelier de l'Echiquier, sir Georges Cornwall Lewis, a
déclaré dans la séance du 6 février que les frais de la guerre
de Perse seraient supportés par moitié entre le gouverne-
ment anglais et la Compagnie des Indes orientales. C'est ainsi
qu'ont été réglés les frais de la dernière guerre contre la
Chine. La part de la Compagnie dans les dépenses avait été
de quinze millions de francs à peu près.
On n'a pas d'ailleurs de nouvelles plus récentes de l'expé-
dition anglaise dans le golfe Persique. On saura bientôt quelle
direction aura prise l'armée de débarquement après l'occupa-
tion de la ville. L'escadre éta;t remonté à Mohammarah, à
l'embouchure de l'Euphrate.
— Le major Chamberlayne, qui marchait sur Kaboul à la
tête de 8,000 hommes, avait dû rebrousser chemin, disait-
on, d'après des ordres supérieurs, au moment même où il
arrivait en vue de cette ville. Cette expédition n'aura pas été
infructueuse en ce qu'elle aura découvert une route nouvelle
et meilleure sur Kaboul par la vallée de Kouroum. On ne sait
pas encore ce que fera le gouvernement des Indes, qui vou-
drait éviter la nécessité d'envoyer des troupes au delà de la
frontière. Il semble que, depuis, le gouvernement des Indes
s'est décidé, et que le major Chamberlayne marche sur Hérat
avec l'émir Dost-Mohammed de Caboul.
— Il parait d'après les dernières nouvelles de Chine, Hong-
Kong, 30 décembre 1856, que sir John Bowring, le pléni-
potentiaire anglais en Chine, a demandé des troupes à la
Compagnie des Indes. Ce renfort serait destiné à occuper la
ville de Canton, qui servirait ainsi de garantie à l'exécution
fidèle du traité de 1847. La Compagnie, occupée de la guerre
contre la Perse, ne pourrait fournir les renforts qu'on lui
demande, et sir John Bowring devrait alors lever des troupes
lui-même dans l'archipel de la Malaisie. Les Malais sont
beaucoup plus militaires et plus forts que les Chinois. Une
chose assez remarquable, c'est que le bombardement de Canton
n'a eu presque aucune influence sur le marché de l'opium : la
baisse a été insignifiante.
— Les nouvelles de Hong-Kong sont venues dernière-
ment de cette ville à Londres en trente-huit jours, du 16 dé-
cembre au 23 janvier. Jamais auparavant on n'avait obtenu
une telle rapidité de transmission Ces nouvelles sont arrivées
par mer à Suez, ont traversé l'Egypte, sont passées d'Alexan-
drie à Trieste, et de cette dernière ville elles ont été transmises
à Londres par le télégraphe.
— Des documents datés de Hong-Kong, 16 décembre 1856,
établissent que dans cette année le commerce du thé a été
pour cette ville de 35,000,000 de livres, tandis qu'en 1855 la
vente s'était élevée à 48,500,000.
En revanche, le commerce de la soie s'était prodigieusement
accru. On avait expédié de Hong-Kong en 1856, 48,000 bal-
les contre 22,600 en 1855.
— Les trois ports de Canton, Shanghaï et Chou-Fou-Chou
ont exporté pour l'Angleterre, dans le second semestre de 1856,
47,016,720 livres de thé. En 1855 ils n'avaient exporté
durant la même période que 36,516,080 livres.
— La Presse d'Orient, du 19 janvier, donne des détails
précis sur la concession du chemin de fer de l'Euphrate , faite
à une compagnie anglaise représentée par M. le major général
Chesney.
Le chemin partirait de Souédié sur la Méditerranée, et
aboutirait à Jaber sur l'Euphrate en passant par Antioche et
Alep. La dépense est estimée à 1,400,000 livres sterling.
(35,000,000 de fr.). La Porte garantit un intérêt de 6 pour
100, et la concession est faite pour 99 ans. Si les produits
dépassent 7 pour 100, la Porte partagera l'excédant avec la
Compagnie. La construction d'un port à Souédié est à la charge
de la Turquie; il parait que la Compagnie anglaise avancerait
provisoirement les fonds nécessaires. La police du chemin de
fer serait faite exclusivement par le gouvernement turc ; et
celle police serait bien nécessaire et assez difficile dans l'état
de désordre où se trouvent toutes ces contrées, puisque les
Arabes exercent leurs brigandages aux portes mêmes d'Alep
et jusque dans les faubourgs de cette ville.
La Presse d'Orient remarque avec raison que celle conces-
sion n'est qu'une faible partie de celle que réclamait d'abord
le major général Chesney et à laquelle d'ailleurs il n'a pas
renoncé. On a divisé le projet primitif en deux sections,
l'une de la Méditerranée à l'Euphrate, que vient de concéder
l'iradé impérial; l'autre, qui irait de Jaber sur l'Euphrate à
la frontière persane ou plutôt à Bassorah. Cette seconde sec-
tion serait l'obbjet de négociations nouvelles entre l'Empire
Ottoman et la compagnie anglaise.
On ne voit pas trop clairement le profit de la concession
qui vient d'être faile. Le chemin de fer de l'Euphrate ainsi
mutilé n'a guère de chances de succès, et du moment qu'il
ne sert pas de communication avec Je golfe Persique et l'Inde,
il ne parait pas qu'il ait grande utilité. On a renoncé à l'idée
de compléter cette communication insuffisante par l'établisse-
ment de bateaux à vapeur sur l'Euphrate. On reconnait que
cette navigation est à peu près impraticable. Il est donc à
croire que cette première concession n'est que le prélude
d'une concession plus large.
La garantie de 6 pour 100 que vient d'accorder la Porte
Ottomane pourra se monter sur un capital de 35,000,000 de fr.
à 2,100,000 fr. Le Divan, après avoir longtemps hésité, s'est
décidé à accepter cette clause du contrat.
Le chemin de fer s'appellerait chemin de fer impérial de la
vallée de l'Euphrate.
On annonce que les travaux vont immédiatement commen-
cer ; mais nous ne croyons pas que les études soient faites
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