Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. S5
tuite le Rapport de la Commission internationale et une
réponse péremptoire qu'il extrait du petit ouvrage pu-
blié à Glasgow sous le titre : Les intérêts de VAngle-
terre dans la canalisation de l'isthme de Suez, ouvrage
que nous avons nous-mêmes cité avec éloges. Puis, le
Railway-Times ajoute :
« M. Andrew a dit un peu plus loin qu'il y a de la place en
Orient «"pour un grand nombre de voies de communication,
» et qu'on ne saurait trop en accroître les facilités dans toutes
» les directions. » Il dit encore : « Ceux qui soutiennent le
» contraire obéissent à des préventions qu'ils possèdent en
» commun avec les jésuites et les Japonais. » Nous le remer-
cions de cet aveu, mais nous devons reconnaître que c'est un
triste compliment qu'il adresse aux deux grands antagonistes
du canal de Suez, l'éditeur de la Revue d'Édimbourg et
S. E. lord Stratford de Redcliffe. Des hommes qui jouissent
de positions distinguées ne devraient jamais, se permettre de
dénonciations ; car ils ne sauraient dire quelles seront les
personnes qui en seront atteintes. Ceci dit en passant, nous
prendrons congé de M. Andrew pour à présent ; mais nous
n'avons pas encore tout à fait fini avec lui. »
Nous reviendrons avec le Railway-Times s'il y a
lieu, sur la brochure de M. Andrew.
G. LUTHES.
LA REVUE DES DEUX.MONDES
ET LE CHEMIN DE L'EUPHRATE.
Nous lisons dans la Revue des Deux Mondes du
1" février un article remarquable de M. Eugène Flandin,
sur la prise d'Hérat et l'expédition anglaise. M. Eugène
Flandin, qui a rendu son nom célèbre par les travaux
d'art et de science qu'il a faits en Mésopotamie et sur
les ruines de Ninive, connaît les pays dont il parle
pour y avoir assez longtemps résidé. En traitant de
l'expédition anglaise dans le golfe Persique, il est
naturellement amené à se prononcer sur le chemin de
fer de l'Euphrate. Il le considère comme une entreprise
rivale contre le percement de l'isthme de Suez; et il
doute que cette voie ferrée, traversant de si vastes dé-
serts, puisse bientôt se réaliser.
« On ne saurait invoquer en sa faveur, dit-il, ni les chan-
ces de succès que promettent au canal de Suez des études
attentives, ni une sécurité pareille à celle qui règne sur la
route carrossable menant du Caire à Suez, ni enfin la brièveté
du parcours. Le canal et la route de Suez ont une longueur
de cent kilomètres environ ; c'est la vingtième partie de la
distance qui sépare Alexandrette d'Ormus, la quinzième par-
tie de celle qui s'étend entre Alexandrette et Bassorah, si l'on
veut ne pas anticiper sur l'avenir et ne prendre que la partie
avérée du projet. Les Égyptiens ont l'habitude des usages ou
des entreprises des Européens, qui sont nombreux dans leur
pays. Méhémet-Ali, qui a donné à l'Égypte une vie nouvelle,
et appelé à lui, pour l'aider dans son œuvre de régénération,
les ingénieurs, les militaires ou les négociants de l'Europe, a
familiarisé les Égyptiens avec leurs travaux. Une voie quel-
conque peut donc être établie sans apposition dans une con-
trée assez rapprochée d'ailleurs du siège de son gouvernement
pour que la volonté du Pacha s'y fasse sentir efficacement. En
serait-il de même dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate,
qui sont à des distances énormes de Constantinople, où l'au-
torité très-contestée des chefs turcs ne s'exerce guère au delà
des villes qui leur Servent de résidence? Que poorra être dans
les plaines de Djezireh la protection du pacha d'Orfa ou du
pacha de Mossoul, exposés eux-mêmes à être tenus en échec
dans les murs de ces deux villes par les Arabes ou les Kurdes ?
Le gouverneur de la province de Bagdad sera-t-il plus puis-
sant sur les tribus nombreuses qui campent dans'les plaines
de la Mésopotamie, lui que nous avons vu, malgré les forces
dont il dispose, cerné dans son palais et incapable de tenir-la
campagne? Ce chemin de fer deviendrait au contraire une
source nouvelle d'embarras - pour les pachas, en .suscitant
parmi les populations sauvages qu'ils gouvernent des. causes
de troubles et un aliment de plus, au fanatisme qui les
anime.
» L'Angleterre, en ce moment, cherche à profiter de son
alliance avec la Turquie pour l'attirer du côté de ses intérêts.
On dit que la Porte est sur le point d'accorder la concession
sollicitée. Céder à l'étranger une portion d'autorité et de
territoire, se créer le grave embarras d'une responsabilité
que les populations indépendantes de ces contrées rendraient
impossible, voilà des inconvénients qui semblaient devoir la
déterminer à éluder cette demande par des moyens dilatoires,
ou même à la refuser péremptoirement. On se demande quelle
pourrait être l'intervention du gouvernement turc dans l-
complications qui naîtraient infailliblement de l'exécution a4
milieu des populations de la Syrie, du Kurdistan et de l'Ara -
bistan turc. Dans notre opinion, ou la protection de la Porte
serait illusoire, ou la concession obtenue équivaudrait à une
prise de possession de la Turquie d'Asie par l'Angleterre.
C'est peut-être ce que cette puissance désirerait; mais est-ce
à cette fin que voudrait arriver le ministère de Reschid-Pacha?
Quelques esprits défiants avaient vu là un moyen de faire
ajourner indéfiniment ou repousser même par la Porte, la
sanction qu'elle doit donner au percement de l'isthme de Suez.
Depuis longtemps en Égypte, les intérêts français et les inté-
rêts anglais sont en rivalité. Dans cette lutte toujours vive, on
aimerait à ne trouver qu'une émulation utile à l'Europe; la
France, à qui a été octroyée par le pacha la concession du
canal rêvé depuis tant d'années, pourrait acquérir une
augmentation d'influence par ce travail gigantesque. Qui sait
si l'Angleterre, en adressant à son tour au gouvernement turc
une demande de concession douteuse, n'a pas l'arrière-pensée
de peser ainsi sur le divan, en lui faisant de ce refus une
obligation, d'opposer un refus semblable à l'entreprise fran-
çaise ? n
Nous remercions la Revue des Deux Mondes des
sympathies qu'elle exprime à notre égard; et le témoi-
gnage de M. Eugène Flandin, qui a exploré les lieux
où passera le chemin de fer, est d'un grand poids.
Mais nous croyons aussi que l'énergie anglaise a chance
de réussir, si elle s'applique avec la persévérance qui
la distingue au projet de M. le général Chesney. De
plus, ainsi que nous l'avons dit plusieurs fois, la voie
ferrée de l'Euphrate n'est pas de nature à nuire au
futur canal de Suez; tout au contraire, elle ne peut
que le servir puissamment. Enfin, des faits connus pos-
térieurement ont donné raison aux craintes de M. Eag.
Flandin. La concession a été faite par la Porte, avec
une garantie de 6 p. 100. Seulement te chemin de fer
n'ira que de Souédié sur la Méditerranée à Bir sur
l'Euphrate.
ERNEST DESPLACES.
tuite le Rapport de la Commission internationale et une
réponse péremptoire qu'il extrait du petit ouvrage pu-
blié à Glasgow sous le titre : Les intérêts de VAngle-
terre dans la canalisation de l'isthme de Suez, ouvrage
que nous avons nous-mêmes cité avec éloges. Puis, le
Railway-Times ajoute :
« M. Andrew a dit un peu plus loin qu'il y a de la place en
Orient «"pour un grand nombre de voies de communication,
» et qu'on ne saurait trop en accroître les facilités dans toutes
» les directions. » Il dit encore : « Ceux qui soutiennent le
» contraire obéissent à des préventions qu'ils possèdent en
» commun avec les jésuites et les Japonais. » Nous le remer-
cions de cet aveu, mais nous devons reconnaître que c'est un
triste compliment qu'il adresse aux deux grands antagonistes
du canal de Suez, l'éditeur de la Revue d'Édimbourg et
S. E. lord Stratford de Redcliffe. Des hommes qui jouissent
de positions distinguées ne devraient jamais, se permettre de
dénonciations ; car ils ne sauraient dire quelles seront les
personnes qui en seront atteintes. Ceci dit en passant, nous
prendrons congé de M. Andrew pour à présent ; mais nous
n'avons pas encore tout à fait fini avec lui. »
Nous reviendrons avec le Railway-Times s'il y a
lieu, sur la brochure de M. Andrew.
G. LUTHES.
LA REVUE DES DEUX.MONDES
ET LE CHEMIN DE L'EUPHRATE.
Nous lisons dans la Revue des Deux Mondes du
1" février un article remarquable de M. Eugène Flandin,
sur la prise d'Hérat et l'expédition anglaise. M. Eugène
Flandin, qui a rendu son nom célèbre par les travaux
d'art et de science qu'il a faits en Mésopotamie et sur
les ruines de Ninive, connaît les pays dont il parle
pour y avoir assez longtemps résidé. En traitant de
l'expédition anglaise dans le golfe Persique, il est
naturellement amené à se prononcer sur le chemin de
fer de l'Euphrate. Il le considère comme une entreprise
rivale contre le percement de l'isthme de Suez; et il
doute que cette voie ferrée, traversant de si vastes dé-
serts, puisse bientôt se réaliser.
« On ne saurait invoquer en sa faveur, dit-il, ni les chan-
ces de succès que promettent au canal de Suez des études
attentives, ni une sécurité pareille à celle qui règne sur la
route carrossable menant du Caire à Suez, ni enfin la brièveté
du parcours. Le canal et la route de Suez ont une longueur
de cent kilomètres environ ; c'est la vingtième partie de la
distance qui sépare Alexandrette d'Ormus, la quinzième par-
tie de celle qui s'étend entre Alexandrette et Bassorah, si l'on
veut ne pas anticiper sur l'avenir et ne prendre que la partie
avérée du projet. Les Égyptiens ont l'habitude des usages ou
des entreprises des Européens, qui sont nombreux dans leur
pays. Méhémet-Ali, qui a donné à l'Égypte une vie nouvelle,
et appelé à lui, pour l'aider dans son œuvre de régénération,
les ingénieurs, les militaires ou les négociants de l'Europe, a
familiarisé les Égyptiens avec leurs travaux. Une voie quel-
conque peut donc être établie sans apposition dans une con-
trée assez rapprochée d'ailleurs du siège de son gouvernement
pour que la volonté du Pacha s'y fasse sentir efficacement. En
serait-il de même dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate,
qui sont à des distances énormes de Constantinople, où l'au-
torité très-contestée des chefs turcs ne s'exerce guère au delà
des villes qui leur Servent de résidence? Que poorra être dans
les plaines de Djezireh la protection du pacha d'Orfa ou du
pacha de Mossoul, exposés eux-mêmes à être tenus en échec
dans les murs de ces deux villes par les Arabes ou les Kurdes ?
Le gouverneur de la province de Bagdad sera-t-il plus puis-
sant sur les tribus nombreuses qui campent dans'les plaines
de la Mésopotamie, lui que nous avons vu, malgré les forces
dont il dispose, cerné dans son palais et incapable de tenir-la
campagne? Ce chemin de fer deviendrait au contraire une
source nouvelle d'embarras - pour les pachas, en .suscitant
parmi les populations sauvages qu'ils gouvernent des. causes
de troubles et un aliment de plus, au fanatisme qui les
anime.
» L'Angleterre, en ce moment, cherche à profiter de son
alliance avec la Turquie pour l'attirer du côté de ses intérêts.
On dit que la Porte est sur le point d'accorder la concession
sollicitée. Céder à l'étranger une portion d'autorité et de
territoire, se créer le grave embarras d'une responsabilité
que les populations indépendantes de ces contrées rendraient
impossible, voilà des inconvénients qui semblaient devoir la
déterminer à éluder cette demande par des moyens dilatoires,
ou même à la refuser péremptoirement. On se demande quelle
pourrait être l'intervention du gouvernement turc dans l-
complications qui naîtraient infailliblement de l'exécution a4
milieu des populations de la Syrie, du Kurdistan et de l'Ara -
bistan turc. Dans notre opinion, ou la protection de la Porte
serait illusoire, ou la concession obtenue équivaudrait à une
prise de possession de la Turquie d'Asie par l'Angleterre.
C'est peut-être ce que cette puissance désirerait; mais est-ce
à cette fin que voudrait arriver le ministère de Reschid-Pacha?
Quelques esprits défiants avaient vu là un moyen de faire
ajourner indéfiniment ou repousser même par la Porte, la
sanction qu'elle doit donner au percement de l'isthme de Suez.
Depuis longtemps en Égypte, les intérêts français et les inté-
rêts anglais sont en rivalité. Dans cette lutte toujours vive, on
aimerait à ne trouver qu'une émulation utile à l'Europe; la
France, à qui a été octroyée par le pacha la concession du
canal rêvé depuis tant d'années, pourrait acquérir une
augmentation d'influence par ce travail gigantesque. Qui sait
si l'Angleterre, en adressant à son tour au gouvernement turc
une demande de concession douteuse, n'a pas l'arrière-pensée
de peser ainsi sur le divan, en lui faisant de ce refus une
obligation, d'opposer un refus semblable à l'entreprise fran-
çaise ? n
Nous remercions la Revue des Deux Mondes des
sympathies qu'elle exprime à notre égard; et le témoi-
gnage de M. Eugène Flandin, qui a exploré les lieux
où passera le chemin de fer, est d'un grand poids.
Mais nous croyons aussi que l'énergie anglaise a chance
de réussir, si elle s'applique avec la persévérance qui
la distingue au projet de M. le général Chesney. De
plus, ainsi que nous l'avons dit plusieurs fois, la voie
ferrée de l'Euphrate n'est pas de nature à nuire au
futur canal de Suez; tout au contraire, elle ne peut
que le servir puissamment. Enfin, des faits connus pos-
térieurement ont donné raison aux craintes de M. Eag.
Flandin. La concession a été faite par la Porte, avec
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n'ira que de Souédié sur la Méditerranée à Bir sur
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