Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1857 10 mars 1857
Description : 1857/03/10 (A2,N18). 1857/03/10 (A2,N18).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530617k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 79
l'on sait. Certes, si quelqu'un doit avoir des craintes, ce n'est
pas elle.
Il En effet, que pourrait-on dire de plus si, au lieu de
l'Angleterre, c'était la France qui possédât Gibraltar, les îles
Ioniennes, Malte et Aden? Sans doute alors on pourrait con-
seiller à des navires partis de Londres et de Liverpool, de
prendre bien garde à la route qu'ils suivraient, et de ne point
passer par un détroit où ils rencontreraient des ennemis tout-
puissants. Mais, aujourd'hui, c'est précisément tout le con-
traire qui existe.
» Le commerce anglais, nppuyé sur toutes les positions for-
midables que nous venons de dire, et que personne ne songe
à lui ôter, n'a rien à redouter de personne, tandis que l'An-
gleterre peut, si elle le veut, être redoutable au monde entier
et surtout aux marines méditerranéennes qui devront sortir
de Bab-el-Mandeb et passer nécessairement à portée d'Aden.
Voilà la vérité tout entière.
» Aussi nous trouvons que la manœuvre du correspondant
du Times est bien peu digne. Il faut laisser l'entreprise du
canal de Suez pour ce qu'elle est : une grande œuvre de civi-
lisation qui profitera à tous les peuples, et au peuple anglais
plus qu'à tous les autres.
» Vouloir donner le change à l'opinion européenne et vou-
loir faire croire qu'il s'agit là de rivalités nationales, c'est une
sorte de mensonge que nous aurions laissé passer sans cri-
tique, si nous n'avions tant à cœur de prévenir, même de loin,
tout ce qui peut porter atteinte à l'alliance loyale de deux
grandes nations. SCHILLER aîné. »
Nous ne pouvons que remercier nos deux confrères
d'avoir pris si vivement notre défense, et, pour notre
part, nous n'avons qu'à accepter cette argumentation
tout entière.
BARTHÉLÉMY SAINÎ-HILÂIRË.
BAIE DE PÉLtSE.
OBSERVATIONS HYDROGRAPHIQUÉS.
Nous avons reçu communication d'un quatrième rap-
port du capitaine Philigret, chargé des observations
hydrographiques dans la baie de Péluse.
Ce quatrième rapport est encore plus satisfaisant que
les trois premiers. Le 3 février, la corvette que com-
mande le capitaine Philigret a été soumise à une rude
épreuve pendant plus de trente-six heures, sans avoir
subi la moindre déviation ou la moindre avarie. Un
terrible ouragan a soufflé durant tout ce temps, depuis
l'est jusqu'au nord-ouest, en passant par le sud. La
corvette, assaillie par cette affreuse tourmente, a par-
faitement tenu et n'a pas chassé du tout sur son ancre,
malgré l'impétuosité du vent.
Le capitaine Philigret regarde cette épreuve comme
décisive; car il est persuadé qu'on ne peut avoir un
ouragan plus terrible. Il n'hésite donc pas à déclarer,
dès aujourd'hui, que la rade de Péluse est un très-bon
mouillage avec les vents d'est passant par le sud jus-
qu'au nord-ouest, et que la tenue des ancres y offre les
plus sûres garanties.
Nous nous réservons de donner plus tard l'ensemble
des rapports du capitaine Philigret.
ERXEST DÉPLACÉS;
ÉVÉNEMENTS DE CHINE.
La guerre continue dans la Chine, et la lutte devient, à ce
qu'il parait, de plus en plus sérieuse. Les dernières nouvelles
de Hong-Kong, arrivées par la voie de Trieste, sont du 15 jan-
vier. A cette date, la flotte chinoise, revenue de sa première
frayeur, avait eu l'audace d'attaquer les bateaux à vapeur
anglais. On n'a point encore de détails sur l'engagement ;
mais il ne semble pas qu'il ait été favorable aux Chinois.
Après un combat assez prolongé , leur flotte avait été obligée
de se retirer sous la protection des forts. L'amiral Seymour,
poussant son avantage, avait débarqué des troupes, et il avait
incendié la plupart des faubourgs.
Voilà tout ce qu'on sait en résumé par les dépêches télé-
graphiques. Les lettres donneront bientôt des renseignements
plus détaillés.
\Jn résultat assez naturel de la guerre, c'est que les dissen-
sions intestines des Chinois paraissent cesser en présence de
l'étranger. A IVhampoa, la flotte des rebelles est venue se
joindre à celle des Impériaux pour agir de concert contre les
Anglais. On comprend que, dans cette situation, lord Sey-
mour ait dû demander des renforts à la Compagnie des Indes
et en Angleterre.
La tranquillité continue à régner assez complétement dans
quelques autres comptoirs, à Amoy et à Shang-Haï; mais on
n'est pas sans crainte, surtout à Singapoure.
Le rapport suivant, de l'amiral Seymour, donne quelques
renseignements sur l'incendie des établissements étrangers
par les Chinois :
R Niger, à Canton, 15 décembre 1856.
» Monsieur,
» J'ai l'honneur de vous annoncer, pour l'information des
lords commissaires de l'Amirauté, que la nuit dernière, vers
onze heures, quelques heures après le départ de ma dernière
dépêche pour l'Europe, les Chinois ont mis le feu à différentes
maisons à la fois, dans le voisinage immédiat de la factorerie,
qui a bientôt été atteinte; et tous les établissements étrangers,
à l'exception de la factorerie anglaise, ont été brûlés jusqu'au
sol. Le feu parait avoir été déterminé par l'explosion d'une
maison voisine de l'entrée de Hog-Lane.
» Des officiers ont vu des incendiaires promener des tor-
ches dans le voisinage du feu, et nos piquets ont tiré dessus.
» Toutes les rues de l'Old et New-China sont détruites avec
une partie des faubourgs avoisinants.
n Les plus grands efforts ont été faits par les officiers et les
soldats de notre troupe pour arrêter les progrès du fléau;
mais la sécheresse des maisons et l'absence de toute alimen-
tation convenable d'eau , ainsi que la façon particulière dont
sont construites les Hongs, ont rendu leurs efforts inutiles.
» L'incendie circonscrira nos défenses et rendra néces-
saire un nouvel arrangement ; mais mon intention est de con-
server la factorerie anglaise, comme j'ai occupe l'emplace-
ment sur lequel les maisons avaient été détruites.
» Je vous écris cette dépêche à la hâte. Un steamer parti-
culier ira la porter à bord du paquebot, qu'il rejoindra sans
doute à Singapoure.
» J'ai l'honneur, etc. M. SEYMotR. Ii
Depuis la première attaque dirigée par l'amiral Seymour
contre Canton, l'état des affaires a toujours empiré. De nou-
veaux désastres ont eu lieu; mais la ville n'a pas été détruite,
comme on l'a dit à tort, et sur les treize quartiers que ren-
ferme le Chy-San-Hang, ou faubourg habité par les Euro-
péens, cinq seulement ont été brûlés. Le dommage est moins
grand qu'en 1823, époque d'un des plus terribles incendies
l'on sait. Certes, si quelqu'un doit avoir des craintes, ce n'est
pas elle.
Il En effet, que pourrait-on dire de plus si, au lieu de
l'Angleterre, c'était la France qui possédât Gibraltar, les îles
Ioniennes, Malte et Aden? Sans doute alors on pourrait con-
seiller à des navires partis de Londres et de Liverpool, de
prendre bien garde à la route qu'ils suivraient, et de ne point
passer par un détroit où ils rencontreraient des ennemis tout-
puissants. Mais, aujourd'hui, c'est précisément tout le con-
traire qui existe.
» Le commerce anglais, nppuyé sur toutes les positions for-
midables que nous venons de dire, et que personne ne songe
à lui ôter, n'a rien à redouter de personne, tandis que l'An-
gleterre peut, si elle le veut, être redoutable au monde entier
et surtout aux marines méditerranéennes qui devront sortir
de Bab-el-Mandeb et passer nécessairement à portée d'Aden.
Voilà la vérité tout entière.
» Aussi nous trouvons que la manœuvre du correspondant
du Times est bien peu digne. Il faut laisser l'entreprise du
canal de Suez pour ce qu'elle est : une grande œuvre de civi-
lisation qui profitera à tous les peuples, et au peuple anglais
plus qu'à tous les autres.
» Vouloir donner le change à l'opinion européenne et vou-
loir faire croire qu'il s'agit là de rivalités nationales, c'est une
sorte de mensonge que nous aurions laissé passer sans cri-
tique, si nous n'avions tant à cœur de prévenir, même de loin,
tout ce qui peut porter atteinte à l'alliance loyale de deux
grandes nations. SCHILLER aîné. »
Nous ne pouvons que remercier nos deux confrères
d'avoir pris si vivement notre défense, et, pour notre
part, nous n'avons qu'à accepter cette argumentation
tout entière.
BARTHÉLÉMY SAINÎ-HILÂIRË.
BAIE DE PÉLtSE.
OBSERVATIONS HYDROGRAPHIQUÉS.
Nous avons reçu communication d'un quatrième rap-
port du capitaine Philigret, chargé des observations
hydrographiques dans la baie de Péluse.
Ce quatrième rapport est encore plus satisfaisant que
les trois premiers. Le 3 février, la corvette que com-
mande le capitaine Philigret a été soumise à une rude
épreuve pendant plus de trente-six heures, sans avoir
subi la moindre déviation ou la moindre avarie. Un
terrible ouragan a soufflé durant tout ce temps, depuis
l'est jusqu'au nord-ouest, en passant par le sud. La
corvette, assaillie par cette affreuse tourmente, a par-
faitement tenu et n'a pas chassé du tout sur son ancre,
malgré l'impétuosité du vent.
Le capitaine Philigret regarde cette épreuve comme
décisive; car il est persuadé qu'on ne peut avoir un
ouragan plus terrible. Il n'hésite donc pas à déclarer,
dès aujourd'hui, que la rade de Péluse est un très-bon
mouillage avec les vents d'est passant par le sud jus-
qu'au nord-ouest, et que la tenue des ancres y offre les
plus sûres garanties.
Nous nous réservons de donner plus tard l'ensemble
des rapports du capitaine Philigret.
ERXEST DÉPLACÉS;
ÉVÉNEMENTS DE CHINE.
La guerre continue dans la Chine, et la lutte devient, à ce
qu'il parait, de plus en plus sérieuse. Les dernières nouvelles
de Hong-Kong, arrivées par la voie de Trieste, sont du 15 jan-
vier. A cette date, la flotte chinoise, revenue de sa première
frayeur, avait eu l'audace d'attaquer les bateaux à vapeur
anglais. On n'a point encore de détails sur l'engagement ;
mais il ne semble pas qu'il ait été favorable aux Chinois.
Après un combat assez prolongé , leur flotte avait été obligée
de se retirer sous la protection des forts. L'amiral Seymour,
poussant son avantage, avait débarqué des troupes, et il avait
incendié la plupart des faubourgs.
Voilà tout ce qu'on sait en résumé par les dépêches télé-
graphiques. Les lettres donneront bientôt des renseignements
plus détaillés.
\Jn résultat assez naturel de la guerre, c'est que les dissen-
sions intestines des Chinois paraissent cesser en présence de
l'étranger. A IVhampoa, la flotte des rebelles est venue se
joindre à celle des Impériaux pour agir de concert contre les
Anglais. On comprend que, dans cette situation, lord Sey-
mour ait dû demander des renforts à la Compagnie des Indes
et en Angleterre.
La tranquillité continue à régner assez complétement dans
quelques autres comptoirs, à Amoy et à Shang-Haï; mais on
n'est pas sans crainte, surtout à Singapoure.
Le rapport suivant, de l'amiral Seymour, donne quelques
renseignements sur l'incendie des établissements étrangers
par les Chinois :
R Niger, à Canton, 15 décembre 1856.
» Monsieur,
» J'ai l'honneur de vous annoncer, pour l'information des
lords commissaires de l'Amirauté, que la nuit dernière, vers
onze heures, quelques heures après le départ de ma dernière
dépêche pour l'Europe, les Chinois ont mis le feu à différentes
maisons à la fois, dans le voisinage immédiat de la factorerie,
qui a bientôt été atteinte; et tous les établissements étrangers,
à l'exception de la factorerie anglaise, ont été brûlés jusqu'au
sol. Le feu parait avoir été déterminé par l'explosion d'une
maison voisine de l'entrée de Hog-Lane.
» Des officiers ont vu des incendiaires promener des tor-
ches dans le voisinage du feu, et nos piquets ont tiré dessus.
» Toutes les rues de l'Old et New-China sont détruites avec
une partie des faubourgs avoisinants.
n Les plus grands efforts ont été faits par les officiers et les
soldats de notre troupe pour arrêter les progrès du fléau;
mais la sécheresse des maisons et l'absence de toute alimen-
tation convenable d'eau , ainsi que la façon particulière dont
sont construites les Hongs, ont rendu leurs efforts inutiles.
» L'incendie circonscrira nos défenses et rendra néces-
saire un nouvel arrangement ; mais mon intention est de con-
server la factorerie anglaise, comme j'ai occupe l'emplace-
ment sur lequel les maisons avaient été détruites.
» Je vous écris cette dépêche à la hâte. Un steamer parti-
culier ira la porter à bord du paquebot, qu'il rejoindra sans
doute à Singapoure.
» J'ai l'honneur, etc. M. SEYMotR. Ii
Depuis la première attaque dirigée par l'amiral Seymour
contre Canton, l'état des affaires a toujours empiré. De nou-
veaux désastres ont eu lieu; mais la ville n'a pas été détruite,
comme on l'a dit à tort, et sur les treize quartiers que ren-
ferme le Chy-San-Hang, ou faubourg habité par les Euro-
péens, cinq seulement ont été brûlés. Le dommage est moins
grand qu'en 1823, époque d'un des plus terribles incendies
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530617k/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530617k/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530617k/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530617k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530617k
Facebook
Twitter