Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. G3
» Rien n'est plus éloquent que ces chiffres en faveur du
régime de liberté inauguré par Saïd-Pacha.
» Dès que le premier coup a été porté au monopole en 1838,
le commerce extérieur d'Alexandrie a suivi une progression
conslante. L'augmentation a été de 15 p. 100 sur 1838, de
41 p. 100 sur 1839, de 78 p. 100 sur 1810.
» En 1841, le mouvement commercial du port d'Alexandrie,
entrée et sortie, était de 81,173,000 fr.
» Dix ans plus tard , sous le régime de liberté, il s'élève à
près de 103,000,000 fr. En 1852, il a atteint 121,000,000 fr.
En 1854, 123,261,964 fr.; en 1855, 168,301,886 fr.
» Sans doute, on peut dire que les circonstances exception-
nelles où s'est trouvée l'Europe dans ces deux dernières an-
nées, par suite de l'insuffisance à peu près générale des ré-
coltes, a contribué à cette augmentation si considérable; mais
les céréales n'en forment pas la totalité. D'autres articles, tels
que les cotons, les gommes, les graines de sésame, de lin et de
coton, en ont eu leur part.
» Voici les quantités comparées des principaux articles ex-
portés d'Alexandrie en 1854 et 1855 :
, j 1854 2,106,122 quintaux.
e. 1 1855. 3,471,963
(1854 477,900
r Cot4 on. 1855. 520,886
P Gomme. j 1854 80,599
Gomme. 1 1° 5 5. 111,120
,,, f 1854 651,410 hectolitres.
11855 745.331
iJt.>. i -];), .)
l.cgumes secs. (1851 C-25,043
J,('gumes secs. J8'" 830,714
iJ<>. ,1 1,
Graines de coton, J 1854 200,102
, ,. ). h
(le lin, (le sésame. 1855. 277,084
» L'Angleterre et l'Autriche sont les deux pays qui profitent
le plus de ce commerce; mais la France fait également des
échanges très-importants avec l'Egypte. Nous citerons, à ce
sujet, les observations contenues dans le dernier numéro des
Annales du Commerce extérieur:
le Presque chaque année, la liste de nos importations s'ac-
» croit de nouveaux objets. Elle se composait, il y a environ
» dix ans, de dix-neuf articles, tandis qu'on en compte au-
« jourd'hui jusqu'à quarante-trois.
>< Il convient d'ajouter que la totalité de nos importations
» n'est pas exactement représentée par les tableaux donnés
- plus loin. Le gouvernement égyptien fait venir chaque an-
» née, par l'entremise des négociants européens établis en
> Egypte, soit pour les besoins particuliers du Vice-roi, soit
pour ceux de ses soldats ou de son administration en géné-
« l'al, des quantités considérables de toute espèce de pro-
) duits qui, destinés au pacha, n'acquittent pas de droit à
l'entrée. La douane les laisse passer sans même en faire
» l'estimation, et le chiffre de leur valeur, souvent fort im-
!< portant, ne peut figurer dans les tableaux de fin d'année.
Mais, excepté pour les machines, demandées habituellement
à la Grande-Bretagne, il faut dire que c'est en France que
Il l'on adresse plus particulièrement les commandes du gou-
- vernement égyptien. «
» Ces résultats, déjà satisfaisants, ne sont rien auprès de
ceux qu'on a le droit d'attendre d'une terre telle que l'Egypte,
pour peu qu'on la laisse librement produire et librement ex-
porter comme aujourd'hui. Dans cet admirable pays, il n'y a
qu'à laisser faire la nature. Le reste va de soi.
J' L'activité commerciale a pris réellement un développe-
ment prodigieux, et l'on ne saurait se faire une idée de l'heu-
reuse révolution qu'elle y a opérée, d'après les seuls chiffres
que nous venons d'indiquer. Ce qu'elle a fait pénétrer de bien-
être dans l'intérieur de l'Egypte est très-frappant; ce qu'elle
y répand d'argent est incalculable. Elle y sème aussi des idées
d'ordre, de travail, qui sont désormais acquises; elle y en-
courage les progrès de la culture. Aujourd'hui, les premiers
personnages de l'Egypte se livrent avec ardeur aux exploita-
tions agricoles, et à leur tête il faut citer l'héritier présomptif
du Vice-roi, S. A. Achmet-Pacha, qui déploie dans la pour-
suite de ces nobles et utiles travaux les facultés les plus
éminentes et une expérience consommée.
>< La transformation est si complète, que le commerce inté-
rieur commence à passer dans les mains des indigènes et qu'ils
finiront sans doute par l'absorber entièrement; car leur con-
naissance parfaite de la langue et des usages du pays, leur
sobriété, la modicité de leurs dépenses en tous genres, en font
des concurrents. avec qui les agents européens que certaines
maisons entretiennent à grands frais dans l'intérieur ne
pourront pas longtemps lutter.
» Aujourd'hui, la plupart des barques chargées de grains,
de coton et autres denrées qu'on voit passer sur le canal
Mahmoudié, à destination d'Alexandrie, sont frétées ou même
conduites par des habitants du pays, qui ont acquis directe-
ment ces produits du cultivateur dans l'intérieur de l'Egypte,
et qui les livrent aux négociants européens d'Alexandrie avec
un bénéfice notable. Ces achats sont toujours payés comptant
et en argent. Dans de telles conditions, le commerce est ex-
trêmement profitable aux indigènes, et répand dans le pays
beaucoup d'aisance. Une des personnes les plus notables d'A-
lexandrie, me disait, pendant mon séjour en cette ville, au
mois de décembre dernier, qu'elle venait de voir compter ainsi
devant ses yeux, en échange d'une livraison de produits, quatre
cents guinées en or, ou dix mille francs, à Tune de ces fem-
mes indigènes qu'on rencontre marchant pieds nus et sans
autre vêtement qu'une misérable blouse de coton teinte en
bleu.
» Avant l'avènement de Saïd, cette blouse et d'autres objets
semblables eussent été tout le prix de la marchandise que
cette femme vènait d'échanger contre une somme relativement
si considérable.
» Saïd-Pacha n'a certainement pas peu fait en assurant de
telles ressources au peuple qu'il gouverne. Il n'a voulu laisser
subsister aucune trace du système qu'il s'était proposé de
changer; il l'a poursuivi dans toutes ses branches.
» Considérant que la liberté et la rapidité de la circulation
sont essentielles au développement de la production et du
commerce, il avait aboli, comme nous l'avons dit, toutes les
douanes intérieures. Il a continué son œuvre en supprimant
un autre genre de monopole également très-nuisible. C'est celui
dont la navigation de la mer Rouge était devenue l'objet. Au-
trefois, le gouvernement égyptien avait établi à Suez, comme
on sait, une règle d'après laquelle les bateaux ne pouvaient
sortir du port que par ordre de numéros.
» Par exemple, tant que le numéro un n'avait pas terminé
son chargement ou n'était pas prêt à partir, le numéro deux
était obligé d'attendre, et ainsi de suite. Il en résultait que les
propriétaires des marchandises destinées à la mer Rouge
étaient obligés de subir toutes les conditions que le patron
du bateau portant le numéro un jugeait à propos de leur
imposer, pour peu qu'ils fussent pressés de les expédier.
» Est-il nécessaire d'ajouter que la plupart du temps on
n'obtenait qu'à prix d'argent ce numéro qui faisait la loi au
commerce? En sorte que celui-ci avait à supporter soit un fret
excessif, soit des retards ruineux.
» Rien n'est plus éloquent que ces chiffres en faveur du
régime de liberté inauguré par Saïd-Pacha.
» Dès que le premier coup a été porté au monopole en 1838,
le commerce extérieur d'Alexandrie a suivi une progression
conslante. L'augmentation a été de 15 p. 100 sur 1838, de
41 p. 100 sur 1839, de 78 p. 100 sur 1810.
» En 1841, le mouvement commercial du port d'Alexandrie,
entrée et sortie, était de 81,173,000 fr.
» Dix ans plus tard , sous le régime de liberté, il s'élève à
près de 103,000,000 fr. En 1852, il a atteint 121,000,000 fr.
En 1854, 123,261,964 fr.; en 1855, 168,301,886 fr.
» Sans doute, on peut dire que les circonstances exception-
nelles où s'est trouvée l'Europe dans ces deux dernières an-
nées, par suite de l'insuffisance à peu près générale des ré-
coltes, a contribué à cette augmentation si considérable; mais
les céréales n'en forment pas la totalité. D'autres articles, tels
que les cotons, les gommes, les graines de sésame, de lin et de
coton, en ont eu leur part.
» Voici les quantités comparées des principaux articles ex-
portés d'Alexandrie en 1854 et 1855 :
, j 1854 2,106,122 quintaux.
e. 1 1855. 3,471,963
(1854 477,900
r Cot4 on. 1855. 520,886
P Gomme. j 1854 80,599
Gomme. 1 1° 5 5. 111,120
,,, f 1854 651,410 hectolitres.
11855 745.331
iJt.>. i -];), .)
l.cgumes secs. (1851 C-25,043
J,('gumes secs. J8'" 830,714
iJ<>. ,1 1,
Graines de coton, J 1854 200,102
, ,. ). h
(le lin, (le sésame. 1855. 277,084
» L'Angleterre et l'Autriche sont les deux pays qui profitent
le plus de ce commerce; mais la France fait également des
échanges très-importants avec l'Egypte. Nous citerons, à ce
sujet, les observations contenues dans le dernier numéro des
Annales du Commerce extérieur:
le Presque chaque année, la liste de nos importations s'ac-
» croit de nouveaux objets. Elle se composait, il y a environ
» dix ans, de dix-neuf articles, tandis qu'on en compte au-
« jourd'hui jusqu'à quarante-trois.
>< Il convient d'ajouter que la totalité de nos importations
» n'est pas exactement représentée par les tableaux donnés
- plus loin. Le gouvernement égyptien fait venir chaque an-
» née, par l'entremise des négociants européens établis en
> Egypte, soit pour les besoins particuliers du Vice-roi, soit
pour ceux de ses soldats ou de son administration en géné-
« l'al, des quantités considérables de toute espèce de pro-
) duits qui, destinés au pacha, n'acquittent pas de droit à
l'entrée. La douane les laisse passer sans même en faire
» l'estimation, et le chiffre de leur valeur, souvent fort im-
!< portant, ne peut figurer dans les tableaux de fin d'année.
Mais, excepté pour les machines, demandées habituellement
à la Grande-Bretagne, il faut dire que c'est en France que
Il l'on adresse plus particulièrement les commandes du gou-
- vernement égyptien. «
» Ces résultats, déjà satisfaisants, ne sont rien auprès de
ceux qu'on a le droit d'attendre d'une terre telle que l'Egypte,
pour peu qu'on la laisse librement produire et librement ex-
porter comme aujourd'hui. Dans cet admirable pays, il n'y a
qu'à laisser faire la nature. Le reste va de soi.
J' L'activité commerciale a pris réellement un développe-
ment prodigieux, et l'on ne saurait se faire une idée de l'heu-
reuse révolution qu'elle y a opérée, d'après les seuls chiffres
que nous venons d'indiquer. Ce qu'elle a fait pénétrer de bien-
être dans l'intérieur de l'Egypte est très-frappant; ce qu'elle
y répand d'argent est incalculable. Elle y sème aussi des idées
d'ordre, de travail, qui sont désormais acquises; elle y en-
courage les progrès de la culture. Aujourd'hui, les premiers
personnages de l'Egypte se livrent avec ardeur aux exploita-
tions agricoles, et à leur tête il faut citer l'héritier présomptif
du Vice-roi, S. A. Achmet-Pacha, qui déploie dans la pour-
suite de ces nobles et utiles travaux les facultés les plus
éminentes et une expérience consommée.
>< La transformation est si complète, que le commerce inté-
rieur commence à passer dans les mains des indigènes et qu'ils
finiront sans doute par l'absorber entièrement; car leur con-
naissance parfaite de la langue et des usages du pays, leur
sobriété, la modicité de leurs dépenses en tous genres, en font
des concurrents. avec qui les agents européens que certaines
maisons entretiennent à grands frais dans l'intérieur ne
pourront pas longtemps lutter.
» Aujourd'hui, la plupart des barques chargées de grains,
de coton et autres denrées qu'on voit passer sur le canal
Mahmoudié, à destination d'Alexandrie, sont frétées ou même
conduites par des habitants du pays, qui ont acquis directe-
ment ces produits du cultivateur dans l'intérieur de l'Egypte,
et qui les livrent aux négociants européens d'Alexandrie avec
un bénéfice notable. Ces achats sont toujours payés comptant
et en argent. Dans de telles conditions, le commerce est ex-
trêmement profitable aux indigènes, et répand dans le pays
beaucoup d'aisance. Une des personnes les plus notables d'A-
lexandrie, me disait, pendant mon séjour en cette ville, au
mois de décembre dernier, qu'elle venait de voir compter ainsi
devant ses yeux, en échange d'une livraison de produits, quatre
cents guinées en or, ou dix mille francs, à Tune de ces fem-
mes indigènes qu'on rencontre marchant pieds nus et sans
autre vêtement qu'une misérable blouse de coton teinte en
bleu.
» Avant l'avènement de Saïd, cette blouse et d'autres objets
semblables eussent été tout le prix de la marchandise que
cette femme vènait d'échanger contre une somme relativement
si considérable.
» Saïd-Pacha n'a certainement pas peu fait en assurant de
telles ressources au peuple qu'il gouverne. Il n'a voulu laisser
subsister aucune trace du système qu'il s'était proposé de
changer; il l'a poursuivi dans toutes ses branches.
» Considérant que la liberté et la rapidité de la circulation
sont essentielles au développement de la production et du
commerce, il avait aboli, comme nous l'avons dit, toutes les
douanes intérieures. Il a continué son œuvre en supprimant
un autre genre de monopole également très-nuisible. C'est celui
dont la navigation de la mer Rouge était devenue l'objet. Au-
trefois, le gouvernement égyptien avait établi à Suez, comme
on sait, une règle d'après laquelle les bateaux ne pouvaient
sortir du port que par ordre de numéros.
» Par exemple, tant que le numéro un n'avait pas terminé
son chargement ou n'était pas prêt à partir, le numéro deux
était obligé d'attendre, et ainsi de suite. Il en résultait que les
propriétaires des marchandises destinées à la mer Rouge
étaient obligés de subir toutes les conditions que le patron
du bateau portant le numéro un jugeait à propos de leur
imposer, pour peu qu'ils fussent pressés de les expédier.
» Est-il nécessaire d'ajouter que la plupart du temps on
n'obtenait qu'à prix d'argent ce numéro qui faisait la loi au
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