Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
62 L'ISTHME DE SUEZ,
- L'Association des Indes orientales et de la Chine a saisi
l'occasion de la guerre de Chine pour demander à lord Cla-
rendon, ministre des affaires étrangères, de profiter des évé-
nements afin d'obtenir de l'empire chinois des traités plus
favorables aux Européens. L'adresse de l'association est signée
par M. Gregson, M. P., président. Lord Clarendon a fait ré-
pondre que le cabinet donnerait à cette requête toute l'atten-
tion qu'elle mérite. Il est très-probable, en effet, que le gou-
vernement britannique ne laissera pas échapper cette grande
occasion. L'expédition à trois, dont nous parlions dans un de
nos derniers numéros, montre assez que les nations maritimes
principales ont compris leurs intérêts et leurs devoirs dans la
situation actuelle des choses.
— L'importation du thé en Angleterre, qui était de 42 mil-
lions de livres en 1842, s'est élevée en 1856 à 87 millions.
Celle de la soie chinoise s'est accrue encore davantage : de
3,000 balles elle est montée à 56,000 balles. En présence de ces
faits, on conçoit que les négociants de la Cité demandent avec
instance au gouvernement de protéger le commerce par des
traités plus efficaces que les traités actuels, et d'ouvrir, des
débouchés nouveaux par des relations plus complètes avec la
Chine.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
ÉTUDES SUR L'ADMINISTRATION ÉGYPTIENNE.
RÉFORMES
DANS LE RÉGIME DU COMMERCE INTÉRIEUR DE L'ÉGYPTE.
Suite et fin. (Voir le numéro du 10 février.)
« Le règne d'Abbas-Pacha n'a pas duré longtemps. Ce prince
a eu pour successeur un homme remarquable, surtout par la
rectitude d'esprit et le libéralisme des idées.
» Saïd-Pacha, fils de Méhémet-Ali, a été doué par la nature
de facultés éminentes, qu'a développées une éducation tout
européenne. Kœnig-Bey, un Français, qui dirigea une partie
des études du prince, et qui est encore aujourd'hui son se-
crétaire des commandements, est l'homme d'instruction, de
droiture et de probité qui convenait à cette haute tâche. Cette
heureuse alliance des dons naturels et des travaux sainement
dirigés a assuré à Saïd-Pacha une supériorité incontestable
sur tous les musulmans de sa vice-royauté.
J) Il en a donné les preuves les plus éclatantes et les plus
irrécusables. Quel que soit l'avenir réservé à l'Empire Otto-
man, quels que soient les destins futurs de Saïd-Pacha lui-
même, ses pires ennemis, s'il en a, ne pourront pas lui ravir
le mérite des premiers actes de son règne, qui jusqu'à ce jour
a été si bien rempli.
» Une simple énumération des réformes opérées en Égypte
-depuis quelques années suffit pour le prouver.
» Dès le début de son administration, il a rompu tous les
liens du monopole et déclaré que désormais le commerce se-
rait livré à lui-même. Il a aboli les impôts en nature, il a
décidé que désormais les contributions seraient payées en ar-
gent. C'était intéresser son propre gouvernement à encou-
rager les transactions et à augmenter le plus possible la pros-
périté de la population.
» Mais encore fallait-il ménager la transition entre deux
régimes si différents. Les cultivateurs n'avaient point d'argent,
il fallait leur donner le tem ps de s'en procurer. Ainsi que
nous l'avons dit, Saïd-Pacha ne fit point les choses à demi; il
avait décrété une réforme excellente; il fit ce qui était indis-
pensable pour qu'elle réussît. Le peuple égyptien a besoin
d'être conduit par la main à tout le bien qu'on veut lui faire.
Ses habitudes d'obéissance absolue l'ont rendu incapable de
prendre aucune initiative; il faut non-seulement lui tracer une
bonne route, mais encore l'y pousser pour qu'il s'y engage.
» Saïd-Pacha ordonna d'accorder des remises d'impôts; il
fit concéder des délais. Nous pouvons donner un exemple
frappant de sa générosité éclairée.
» Damiette est un pays où l'on fait aujourd'hui un grand com-
merce de riz. Les terres environnantes sont très-propres à ce
genre de culture; mais le régime économique établi par les
prédécesseurs de Saïd-Pacha avait ruiné les cultivateurs. Ils
étaient endettés et exploités par leurs créanciers, de telle sorte
qu'ils se voyaient* obligés de vendre à vil prix leurs récoltes sur
pied. Avec un tel système, on tendait évidemment à diminuer
les cultures, et on arrivait à frapper de stérilité un pays extrê-
mement fertile qui pouvait contribuer à enrichir l'Egypte,
et fournir un élément important à son commerce.
» Saïd-Pacha ordonna d'abord qu'on fît aux cultivateurs de
Damiette une remise d'impôts. En outre, il leur fit faire des
avances; et, par compensation, il leur défendit expressément
de vendre leurs récoltes sur pied.
» Ainsi allégés, aidés par une sollicitude qu'on a le droit
d'appeler paternelle, et qui, dans tous les cas, était éminem-
ment judicieuse, les cultivateurs devaient promptement se
trouver en situation de se libérer et prendre ensuite intérêt à
des cultures qui ne pouvaient tarder à devenir profitables.
» En même temps, le pacha, qui connaît les Egyptiens et
qui sait qu'il faut leur imposer de force les innovations même
les plus avantageuses, décida que quiconque, malgré son ordre
et malgré sa défense, persisterait à céder sa récolle sur pied
serait puni corporellement.
» Nous n'avons pas voulu dissimuler cette circonstance ca-
ractéristique , parce que nous essayons de présenter les faits
avec une exactitude rigoureuse ; si l'on se place au point de vue
d'où il convient d'envisager les populations de l'Orient, on
trouvera cet expédient nécessaire. Certainement il serait diffi-
cile de le remplacer par un, autre qui eût la même efficacité.
» Au demeurant, le système de crédit foncier que nous ve-
nons d'exposer et qui a été appliqué, avec diverses modifi-
cations, par Saïd-Pacha, en maintes occasions analogues, a
parfaitement réussi à Damiette, puisque cette partie du pays
est maintenant prospère et produit une quantité de riz de jour
en jour plus considérable.
» Bien loin, d'ailleurs, de contrarier sous main, comme son
prédécesseur, le régime de liberté qu'il admettait officielle-
ment, Saïd-Pacha a levé toutes les barrières intérieures qui
entravaient la circulation des- marchandises.
» Autrefois il y avait des douanes intérieures. A la porte
des villes, on exigeait des marchands l'exhibition de papiers
constatant qu'ils avaient acquitté les droits. Cette formalité,
qui causait au commerce de la gène et l'exposait à des retards
interminables, n'est plus usitée. Saïd-Pacha l'a abolie.
Il C'est ici le lieu d'indiquer quelles sont les principales
denrées qu'exporte l'Egypte, quelles quantités elle produit
pour la consommation extérieure, et dans quelle proportion
les divers Etats de l'Europe se partagent ces marchandises.
» D'abord, il convient de faire connaître l'ensemble du mou-
vement commercial de ce pays et de le comparer avec celui des
années précédentes. *
- L'Association des Indes orientales et de la Chine a saisi
l'occasion de la guerre de Chine pour demander à lord Cla-
rendon, ministre des affaires étrangères, de profiter des évé-
nements afin d'obtenir de l'empire chinois des traités plus
favorables aux Européens. L'adresse de l'association est signée
par M. Gregson, M. P., président. Lord Clarendon a fait ré-
pondre que le cabinet donnerait à cette requête toute l'atten-
tion qu'elle mérite. Il est très-probable, en effet, que le gou-
vernement britannique ne laissera pas échapper cette grande
occasion. L'expédition à trois, dont nous parlions dans un de
nos derniers numéros, montre assez que les nations maritimes
principales ont compris leurs intérêts et leurs devoirs dans la
situation actuelle des choses.
— L'importation du thé en Angleterre, qui était de 42 mil-
lions de livres en 1842, s'est élevée en 1856 à 87 millions.
Celle de la soie chinoise s'est accrue encore davantage : de
3,000 balles elle est montée à 56,000 balles. En présence de ces
faits, on conçoit que les négociants de la Cité demandent avec
instance au gouvernement de protéger le commerce par des
traités plus efficaces que les traités actuels, et d'ouvrir, des
débouchés nouveaux par des relations plus complètes avec la
Chine.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
ÉTUDES SUR L'ADMINISTRATION ÉGYPTIENNE.
RÉFORMES
DANS LE RÉGIME DU COMMERCE INTÉRIEUR DE L'ÉGYPTE.
Suite et fin. (Voir le numéro du 10 février.)
« Le règne d'Abbas-Pacha n'a pas duré longtemps. Ce prince
a eu pour successeur un homme remarquable, surtout par la
rectitude d'esprit et le libéralisme des idées.
» Saïd-Pacha, fils de Méhémet-Ali, a été doué par la nature
de facultés éminentes, qu'a développées une éducation tout
européenne. Kœnig-Bey, un Français, qui dirigea une partie
des études du prince, et qui est encore aujourd'hui son se-
crétaire des commandements, est l'homme d'instruction, de
droiture et de probité qui convenait à cette haute tâche. Cette
heureuse alliance des dons naturels et des travaux sainement
dirigés a assuré à Saïd-Pacha une supériorité incontestable
sur tous les musulmans de sa vice-royauté.
J) Il en a donné les preuves les plus éclatantes et les plus
irrécusables. Quel que soit l'avenir réservé à l'Empire Otto-
man, quels que soient les destins futurs de Saïd-Pacha lui-
même, ses pires ennemis, s'il en a, ne pourront pas lui ravir
le mérite des premiers actes de son règne, qui jusqu'à ce jour
a été si bien rempli.
» Une simple énumération des réformes opérées en Égypte
-depuis quelques années suffit pour le prouver.
» Dès le début de son administration, il a rompu tous les
liens du monopole et déclaré que désormais le commerce se-
rait livré à lui-même. Il a aboli les impôts en nature, il a
décidé que désormais les contributions seraient payées en ar-
gent. C'était intéresser son propre gouvernement à encou-
rager les transactions et à augmenter le plus possible la pros-
périté de la population.
» Mais encore fallait-il ménager la transition entre deux
régimes si différents. Les cultivateurs n'avaient point d'argent,
il fallait leur donner le tem ps de s'en procurer. Ainsi que
nous l'avons dit, Saïd-Pacha ne fit point les choses à demi; il
avait décrété une réforme excellente; il fit ce qui était indis-
pensable pour qu'elle réussît. Le peuple égyptien a besoin
d'être conduit par la main à tout le bien qu'on veut lui faire.
Ses habitudes d'obéissance absolue l'ont rendu incapable de
prendre aucune initiative; il faut non-seulement lui tracer une
bonne route, mais encore l'y pousser pour qu'il s'y engage.
» Saïd-Pacha ordonna d'accorder des remises d'impôts; il
fit concéder des délais. Nous pouvons donner un exemple
frappant de sa générosité éclairée.
» Damiette est un pays où l'on fait aujourd'hui un grand com-
merce de riz. Les terres environnantes sont très-propres à ce
genre de culture; mais le régime économique établi par les
prédécesseurs de Saïd-Pacha avait ruiné les cultivateurs. Ils
étaient endettés et exploités par leurs créanciers, de telle sorte
qu'ils se voyaient* obligés de vendre à vil prix leurs récoltes sur
pied. Avec un tel système, on tendait évidemment à diminuer
les cultures, et on arrivait à frapper de stérilité un pays extrê-
mement fertile qui pouvait contribuer à enrichir l'Egypte,
et fournir un élément important à son commerce.
» Saïd-Pacha ordonna d'abord qu'on fît aux cultivateurs de
Damiette une remise d'impôts. En outre, il leur fit faire des
avances; et, par compensation, il leur défendit expressément
de vendre leurs récoltes sur pied.
» Ainsi allégés, aidés par une sollicitude qu'on a le droit
d'appeler paternelle, et qui, dans tous les cas, était éminem-
ment judicieuse, les cultivateurs devaient promptement se
trouver en situation de se libérer et prendre ensuite intérêt à
des cultures qui ne pouvaient tarder à devenir profitables.
» En même temps, le pacha, qui connaît les Egyptiens et
qui sait qu'il faut leur imposer de force les innovations même
les plus avantageuses, décida que quiconque, malgré son ordre
et malgré sa défense, persisterait à céder sa récolle sur pied
serait puni corporellement.
» Nous n'avons pas voulu dissimuler cette circonstance ca-
ractéristique , parce que nous essayons de présenter les faits
avec une exactitude rigoureuse ; si l'on se place au point de vue
d'où il convient d'envisager les populations de l'Orient, on
trouvera cet expédient nécessaire. Certainement il serait diffi-
cile de le remplacer par un, autre qui eût la même efficacité.
» Au demeurant, le système de crédit foncier que nous ve-
nons d'exposer et qui a été appliqué, avec diverses modifi-
cations, par Saïd-Pacha, en maintes occasions analogues, a
parfaitement réussi à Damiette, puisque cette partie du pays
est maintenant prospère et produit une quantité de riz de jour
en jour plus considérable.
» Bien loin, d'ailleurs, de contrarier sous main, comme son
prédécesseur, le régime de liberté qu'il admettait officielle-
ment, Saïd-Pacha a levé toutes les barrières intérieures qui
entravaient la circulation des- marchandises.
» Autrefois il y avait des douanes intérieures. A la porte
des villes, on exigeait des marchands l'exhibition de papiers
constatant qu'ils avaient acquitté les droits. Cette formalité,
qui causait au commerce de la gène et l'exposait à des retards
interminables, n'est plus usitée. Saïd-Pacha l'a abolie.
Il C'est ici le lieu d'indiquer quelles sont les principales
denrées qu'exporte l'Egypte, quelles quantités elle produit
pour la consommation extérieure, et dans quelle proportion
les divers Etats de l'Europe se partagent ces marchandises.
» D'abord, il convient de faire connaître l'ensemble du mou-
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