Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1857 10 février 1857
Description : 1857/02/10 (A2,N16). 1857/02/10 (A2,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530615r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
m L'ISTHME DE SUEZ,
-bonnes mesures ; car les cheiks-el-beled, continuellement en
contact avec le pays, peuvent éclairer le Conseil sur bien des
questions administratives, et les ulémas, dans toutes les
affaires qui louchent à la religion, affaires toujours fort nom-
breuses dans ce pays, apporteront des connaissances pré-
cises.
On voit que le Vice-roi, quoique fort éloigné du centre du
pays, veille néanmoins avec sollicitude sur tout ce qui peut
en améliorer la situation.
On écrit de Korosko que Zulûkar-Pacha, ainsi que plu-
sieurs autres grands personnages des ordres civils et militaires
qui, faulp de moyens de transport, n'avaient pas encore pu
suivre le Vice-roi, sont enfin entrés dans le désert avec quel-
ques centaines d'hommes de la garde de Son Altesse.
Depuis deux jours, nous avons eu le plaisir de voir arriver
ici M, Mougel-Bey, ainsi que les ingénieurs Schuider et de
Goltwa. M. Mougel-Bey, après avoir préparé le travail des
études et des relevés dont Son Altesse l'avait chargé, a laissé
la continuation de ces travaux d'amélioration et d'aligne-
ment des voies de communication à M. de Montaut, ingé-
nieur des ponts et chaussées de France, et à plusieurs autres
ingénieurs arrivés sur les lieux avec M. de Montaut. M. Mou-
gel-Bey est revenu à AlexandurÍc, pour surveiller Tes grands et
importants travaux que sa charge d'ingénieur en chef du gou-
vernement égyptien lui impose.
M. le commandeur Conrad a terminé les travaux qui l'a-
vaient appelé, ainsi que M. Linant-Bey, sur les lieux où sera
creusé le canal d'eau douce. M. Conrad a dressé un rapport
qui fixe définitivement l'emplacement des écluses etpes divers
travaux d'art à effectuer, et il est revenu ces jours derniers
à Alexandrie, d'où il est parti hier pour une excursion en
Syrie.
M. Linant-Bey est resté sur le terrain avec quelques cen-
taines d'hommes qui ont commencé les travaux préparatoires
de ce canal.
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
ÉTUDES SUR L'ADMINISTRATION ÉGYPTIENNE.
RÉFORMES
DANS LE RÉGIME DU COMMERCE INTÉRIEUR DE L'ÉGYPTE.
, M. Paul Merruau, qui vient de faire un voyage en
-Egypte, nous communique à son retour quelques ob-
servations qu'il a recueillies sur les lieux, concernant
l'état actuel et le passé du commerce indigène de ce
pays. On sait quelles phases diverses ont subies, sous
le règne de Méhémet-Ali, les rapports des Fellahs et
du gouvernement, en ce qui regarde la vente et l'achat
des denrées. On sait aussi quelles améliorations ont été
apportées au régime précédent, même par Abbas-
Pacha, et surtout par Mohammed-Saïd. Mais il est bon
■ d'entendre le témoignage de M. Merruau, qui prouvera
une fois de plus que l'administration actuelle de l'Egypte
marque sur celles qui l'ont précédée un immense pro-
grès. C'est ce qu'on ne ckit jamais perdre de vue, quand
on veut prter un jugement équitable. Depuis cinquante
ans à peine que l'Egypte essaye de transplanter chez elle
la civilisation dé l'Europe, elle a fait beaucoup sans
- doute; mais il lui reste toujours beaucoup à faire. Il faut
donc moins s'étonner des imperfections inévitables qui
subsistent qu'admirer les améliorations déjà obtenues,
gage d'un avenir meilleur.
Voici les considérations que présente M. P. Merruau :
a Une des, principales réformes dues à l'initiative de Saïd-
Pacha est la concession de la liberté du commerce. Il l'a ac-
cordée sans restriction; et depuis lors, le pays a vu s'accroître
chaque jour les sources de sa prospérité. Ce changement d'ail-
leurs n'était pas facile à opérer : c'était au contraire toute une
révolution, et des plus radicales ; car il fallait renverser les ha-
bitudes prises, tirer l'administration de sa routine, et trans-
former complètement le système d'impôts en vigueur.
» Le Vice-roi n'a pas fait les choses à demi. Il a tranché
dans le vif. Nul autre qu'un prince jouissant d'une autorité
absolue n'aurait pu accomplir si brusquement une telle méta-
morphose. Nul autre peuple que les Egyptiens, une race essen-
tiellement obéissante, malléable et, de plus, intelligente, ne
se serait plié si promptement au nouveau régime.
n Mais, pour bien comprendre toute l'importance des me-
sures prises par Saïd-Pacba, il faut savoir quel* était l'ordre
établi en Egypte par ses prédécesseurs. Ce coup d'œil rétro-
spectif ne manque pas d'intérêt.
» Méhémet-Ali, ce grand organisateur, avait trouvé en
Égypte un peuple industrieux, mais que la tyrannie des Ma-
melouks et l'extrême misère avaient rendu apathique. Les
Egyptiens laissaient tomber en friche ces terres auxquelles les
débordements périodiques du Nil donnent une fertilité prodi-
gieuse. Les plus riches cultures, celle du cotonnier entre autres,
étaient abandonnées ; le Fellah ne remuait plus la terre que
juste autant qu'il le fallait pour apaiser l'avidité de ses maîtres
et se procurer une misérable nourriture.
» Pourquoi donc aurait-il fait plus ? Le produit du travail
ne passait-il pas toujours entre les mains de ses tyrans ? C'est
un trait remarquable de la physionomie des peuples que le dé-
couragement où tombent ceux à qui sont refusés les privilèges
de la propriété. Sous des latitudes bien différentes, et avec des
tempéraments tout opposés, les paysans de la Russie montrent
la même insouciance que les Fellahs d'Egypte. Les uns comme
les autres ne travaillent que juste pour vivre et contenter leurs
seigneurs. On n'obtient d'eux rien de plus tant qu'ils restent
placés dans les mêmes conditions, c'est-à-dire tant qu'il ne
leur est pas donné de jouir des fruits de leur travail.
« Méhémet-Ali, il faut l'avouer, n'eut pas recours à ce
moyen tout moral de donner de l'émulation à ses sujets. Il les
prit tels qu'ils étaient, c'est-à-dire insouciants et découragés,
et n'imagina pas sans doute qu'il fût possible de les trans-
former en changeant le régime qui causait cette nonchalante
indifférence. Il employa des moyens plus simples et plus ordi-
naires aux mœurs de l'Orient. Il n'y avait point à songer aux
procédés des peuples civilisés, c'est-à-dire la persuasion par
le raisonnement et la discussion; il n'y avait pas même à son-
ger à des améliorations dans la condition politique des Fellahs.
Il usa des moyens de violence que le pouvoir a toujours à
sa disposition dans ces contrées ; et ce fut à des coërcitions
personnelles qu'il dut avoir recours. C'était pour le bien du
, peuple égyptien que le réformateur devait en agir ainsi; mais
un peuple est à plaindre quand ceux qui le gouvernent n ont
pas d'autres ressources avec lui que les sévices.
» Il faut dire d'ailleurs que ce prince, en exterminant les,
-bonnes mesures ; car les cheiks-el-beled, continuellement en
contact avec le pays, peuvent éclairer le Conseil sur bien des
questions administratives, et les ulémas, dans toutes les
affaires qui louchent à la religion, affaires toujours fort nom-
breuses dans ce pays, apporteront des connaissances pré-
cises.
On voit que le Vice-roi, quoique fort éloigné du centre du
pays, veille néanmoins avec sollicitude sur tout ce qui peut
en améliorer la situation.
On écrit de Korosko que Zulûkar-Pacha, ainsi que plu-
sieurs autres grands personnages des ordres civils et militaires
qui, faulp de moyens de transport, n'avaient pas encore pu
suivre le Vice-roi, sont enfin entrés dans le désert avec quel-
ques centaines d'hommes de la garde de Son Altesse.
Depuis deux jours, nous avons eu le plaisir de voir arriver
ici M, Mougel-Bey, ainsi que les ingénieurs Schuider et de
Goltwa. M. Mougel-Bey, après avoir préparé le travail des
études et des relevés dont Son Altesse l'avait chargé, a laissé
la continuation de ces travaux d'amélioration et d'aligne-
ment des voies de communication à M. de Montaut, ingé-
nieur des ponts et chaussées de France, et à plusieurs autres
ingénieurs arrivés sur les lieux avec M. de Montaut. M. Mou-
gel-Bey est revenu à AlexandurÍc, pour surveiller Tes grands et
importants travaux que sa charge d'ingénieur en chef du gou-
vernement égyptien lui impose.
M. le commandeur Conrad a terminé les travaux qui l'a-
vaient appelé, ainsi que M. Linant-Bey, sur les lieux où sera
creusé le canal d'eau douce. M. Conrad a dressé un rapport
qui fixe définitivement l'emplacement des écluses etpes divers
travaux d'art à effectuer, et il est revenu ces jours derniers
à Alexandrie, d'où il est parti hier pour une excursion en
Syrie.
M. Linant-Bey est resté sur le terrain avec quelques cen-
taines d'hommes qui ont commencé les travaux préparatoires
de ce canal.
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
ÉTUDES SUR L'ADMINISTRATION ÉGYPTIENNE.
RÉFORMES
DANS LE RÉGIME DU COMMERCE INTÉRIEUR DE L'ÉGYPTE.
, M. Paul Merruau, qui vient de faire un voyage en
-Egypte, nous communique à son retour quelques ob-
servations qu'il a recueillies sur les lieux, concernant
l'état actuel et le passé du commerce indigène de ce
pays. On sait quelles phases diverses ont subies, sous
le règne de Méhémet-Ali, les rapports des Fellahs et
du gouvernement, en ce qui regarde la vente et l'achat
des denrées. On sait aussi quelles améliorations ont été
apportées au régime précédent, même par Abbas-
Pacha, et surtout par Mohammed-Saïd. Mais il est bon
■ d'entendre le témoignage de M. Merruau, qui prouvera
une fois de plus que l'administration actuelle de l'Egypte
marque sur celles qui l'ont précédée un immense pro-
grès. C'est ce qu'on ne ckit jamais perdre de vue, quand
on veut prter un jugement équitable. Depuis cinquante
ans à peine que l'Egypte essaye de transplanter chez elle
la civilisation dé l'Europe, elle a fait beaucoup sans
- doute; mais il lui reste toujours beaucoup à faire. Il faut
donc moins s'étonner des imperfections inévitables qui
subsistent qu'admirer les améliorations déjà obtenues,
gage d'un avenir meilleur.
Voici les considérations que présente M. P. Merruau :
a Une des, principales réformes dues à l'initiative de Saïd-
Pacha est la concession de la liberté du commerce. Il l'a ac-
cordée sans restriction; et depuis lors, le pays a vu s'accroître
chaque jour les sources de sa prospérité. Ce changement d'ail-
leurs n'était pas facile à opérer : c'était au contraire toute une
révolution, et des plus radicales ; car il fallait renverser les ha-
bitudes prises, tirer l'administration de sa routine, et trans-
former complètement le système d'impôts en vigueur.
» Le Vice-roi n'a pas fait les choses à demi. Il a tranché
dans le vif. Nul autre qu'un prince jouissant d'une autorité
absolue n'aurait pu accomplir si brusquement une telle méta-
morphose. Nul autre peuple que les Egyptiens, une race essen-
tiellement obéissante, malléable et, de plus, intelligente, ne
se serait plié si promptement au nouveau régime.
n Mais, pour bien comprendre toute l'importance des me-
sures prises par Saïd-Pacba, il faut savoir quel* était l'ordre
établi en Egypte par ses prédécesseurs. Ce coup d'œil rétro-
spectif ne manque pas d'intérêt.
» Méhémet-Ali, ce grand organisateur, avait trouvé en
Égypte un peuple industrieux, mais que la tyrannie des Ma-
melouks et l'extrême misère avaient rendu apathique. Les
Egyptiens laissaient tomber en friche ces terres auxquelles les
débordements périodiques du Nil donnent une fertilité prodi-
gieuse. Les plus riches cultures, celle du cotonnier entre autres,
étaient abandonnées ; le Fellah ne remuait plus la terre que
juste autant qu'il le fallait pour apaiser l'avidité de ses maîtres
et se procurer une misérable nourriture.
» Pourquoi donc aurait-il fait plus ? Le produit du travail
ne passait-il pas toujours entre les mains de ses tyrans ? C'est
un trait remarquable de la physionomie des peuples que le dé-
couragement où tombent ceux à qui sont refusés les privilèges
de la propriété. Sous des latitudes bien différentes, et avec des
tempéraments tout opposés, les paysans de la Russie montrent
la même insouciance que les Fellahs d'Egypte. Les uns comme
les autres ne travaillent que juste pour vivre et contenter leurs
seigneurs. On n'obtient d'eux rien de plus tant qu'ils restent
placés dans les mêmes conditions, c'est-à-dire tant qu'il ne
leur est pas donné de jouir des fruits de leur travail.
« Méhémet-Ali, il faut l'avouer, n'eut pas recours à ce
moyen tout moral de donner de l'émulation à ses sujets. Il les
prit tels qu'ils étaient, c'est-à-dire insouciants et découragés,
et n'imagina pas sans doute qu'il fût possible de les trans-
former en changeant le régime qui causait cette nonchalante
indifférence. Il employa des moyens plus simples et plus ordi-
naires aux mœurs de l'Orient. Il n'y avait point à songer aux
procédés des peuples civilisés, c'est-à-dire la persuasion par
le raisonnement et la discussion; il n'y avait pas même à son-
ger à des améliorations dans la condition politique des Fellahs.
Il usa des moyens de violence que le pouvoir a toujours à
sa disposition dans ces contrées ; et ce fut à des coërcitions
personnelles qu'il dut avoir recours. C'était pour le bien du
, peuple égyptien que le réformateur devait en agir ainsi; mais
un peuple est à plaindre quand ceux qui le gouvernent n ont
pas d'autres ressources avec lui que les sévices.
» Il faut dire d'ailleurs que ce prince, en exterminant les,
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