Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS." 61
dement supérieur du prince Ghia-khang, un des parents de
l'empereur, qui a.le titre et qui remplit les fonctions de grand
amiral. Le vaisseau qu'il monte est le Menak-khong-sih, ou
le Dominateur des mers, de 62 canons. Ses mâts et ses vergues
sont entièrement dorés, et ses voiles sont entourées d'une bande
de satin blanc frangée d'or.
Il règne en ce moment une activité incroyable, non-seule-
ment dans les chantiers de la capitale, mais encore dans toutes
les parties du fleuve Hué, dont le littoral semble être un vaste
arsenal maritime. On peut estimer à 100,000 le nombre des
ouvriers employés à l'armement de la flotte expéditionnaire et
à la confection du matériel naval fait en vue de la grande opé-
ration que l'on prépare. Il est vrai que le travail de chacun de
ces ouvriers est bien au-dessous du travail des ouvriers euro-
péens.
La Cochinchine, du resté, a toujours été regardée comme
la première puissance maritime de l'extrême Orient. La ville
de Hué renferme des arsenaux et des magasins parfaitement
approvisionnés et situés sur les bords d'un magnifique canal
qui la traverse. Elle renferme aussi une fonderie de canons
très-belle, et un musée d'artillerie où se trouvent réunis, dans
le plus grand ordre, les modèles de tous les canons en usage
chez les diverses nations de l'Europe; elle renferme aussi un
musé.e naval très-curieux. On y voit une boussole donnée à
l'empereur Tay-song par M. Poivre, ).e célèbre voyageur, en
1761 ; on y voit aussi une très-belle mappemonde donnée plus
tard par le roi Louis XVI, et pour laquelle on paraît avoir une
grande vénération ; on y voit également différents objets en-
voyés en 1817 par le roi Louis XVIII.
Plusieurs tableaux peints par des artistes du pays sont ex-
posés en cet endroit, et représentent les batailles navales de
l'empereur Gya-Iong, auquel l'empire annamite doit la régé-
nération de sa marine à la fin du siècle dernier et au commen-
cement de celui-ci. Ce prince est le souverain le plus distingué
qu'ait possédé le pays. Il s'attacha plusieurs officiers français,
qui lui rendirent de grands services; et trois d'entre eux,
MM. Chaigneau, Dayot et Vannier, furent créés par lui man-
darins de première classe, en récompense de leur belle con-
duite.
L'expédition cochinchinoise sera, dit-on , prête à prendre la
mer au mois d'avril prochain, si rien ne vient changer les in-
tentions de l'empereur; car, dans ces contrées bizarres, l'im-
prévu joue toujours un grand rôle.
Ces renseignements, que nous extrayons du Moniteur de la
Flotte, nous semblent très-intéressants, à un moment où les
escadres des puissances occidentales et civilisées vont agir de
concart contre la Chine. Il serait curieux que l' Angleterre, les
Etats-Unis et la France eussent dans cette expédition la Cochin-
chine pour auxiliaire. Si les détails qui précèdent sont exacts,
les forces cochinchinoises ne seraient point à dédaigner.
— La Californie n'a commencé à donner de l'or qu'en
1848 ; de 12,000 livres sterl., la première année, la produc-
tion s'est élevée à 12,908,000 livres sterl. en 1855. Les mines
d'Australie n'ont été découvertes qu'en 1851. Elles ont pro-
duit alors 907,113 livres sterl.; en 1855 elles ont produit
11,513,230 livres sterl.
L'Australie et la Californie ensemble ont donné en 1855
24,421,230 livres sterl. Selon toute apparence, les chiffres de
1856 seront encore beaucoup plus forts.
Un document publié par le Board of trade évalue à
40,995,651 livres sterl. l'or produit par l'Australie (Victoria
et Nouvelle-Galles du Sud) depuis le 29 mai 1851, date des
premiers envois, jusqu'au 31 décembre 1855. On a exporté
11,199,000 onces anglaises (347,169 kilogrammes). C'est la
colonie de Victoria qui a fourni à elle seule près des 5/6" de
la production totale.
— Le commerce d'Odessa, pendant le premier semestre
1856, n'a pu être fort actif à cause de la guerre : en voici les
éléments les plus intéressants.
La valeur de l'exportation, pendant ce semestre, a été de
9,259,692 fr.
Les principaux produits exportés sont :
Quantités. Valeur. ,
Blés. 344,166 hectol. 6,894,692 fr.
Maïs. 95,606 901,892
Farine. 2,364 - 103,608
Graine de lin. 34,566 829,020
Laine 28,944 kitogr. 80,000
L'importation a représenté une valeur de 12,934,280 fr. en
marchandises, et de 464,632 fr. en numéraire; ce qui forme
un total de 13,399,012 fr.
Les principaux articles importés sont :
Quantités. Valeur.
Coton écru 203,459 kilogr. 230,440 fr.
Colon filé. 182,636 277,952
Huile. 818,898 620,892
Café., 49,177 224,200
Vin. 840,9 î8
Porter » 154,756
Sucre raffine. 597,657 546,804
Tabac turc 179,561 354,312
Fruits secs et frais.. 71 882,156
Objets manufacturés. » 4,051,560
Quincaillerie » 169,044
Or ouvré » 225,652
Montres en or et en
argent » 481,492
La valeur des marchandises exportées dans l'intérieur de
l'empire a été de 3,893,064 fr. Elle a consisté principalement
en vin, tabac, fruits et objets mànufacturés.
Il est entré durant le premier semestre 1856, dans le port
d'Odessa, 383 navires, et il en est sorti 245.
Le second semestre a dû être beaucoup plus productif à
cause de la paix. -
— Nous trouvons dans les journaux l'annonce de la forma-
tion d'une grande compagnie qui s'intitule : Compagnie fran-
çaise de navigation à vapeur de cabotage et de messagerie. Le
service de la compagnie s'étendra non-seulement aux côtes de
France, mais aussi à celles d'Italie jusqu'à Civita-Vecchia, à
celles d'Espagne jusqu'à Gibraltar et Cadix, et à celles de l'Al-
gérie. Le cabotage sur les côtes de France toutes seules com-
prend au moins 2,000,000 de tonneaux.
Voilà donc la transformation, dont nous avons si souvent
parlé, qui s'étend dans la marine. Notre cabotage ne se fera
plus que par la vapeur, unie sans doute à la voile, c'est-à-dire
par l'hélice auxiliaire.
La compagnie nouvelle n'a point indiqué encore la compo-
sition de sa flotte ; mais il n'est pas probable qu'elle ait des
bateaux à aubes, aujourd'hui qu'ils sont partout à peu' près
abandonnés ; et le titre même qu'elle prend indique suffisam-
ment qu'elle compte profiter de tous les progrès qu'a faits la
navigation à vapeur. Ainsi se fait chaque jour dans la marine
marchande cette révolution qu'a déjà presque terminée la ma-
rine militaire, et qui sera tout accomplie le jour où le canal
de Suez sera ouvert aux grandes expéditions dans les mers de
l'Asie.
dement supérieur du prince Ghia-khang, un des parents de
l'empereur, qui a.le titre et qui remplit les fonctions de grand
amiral. Le vaisseau qu'il monte est le Menak-khong-sih, ou
le Dominateur des mers, de 62 canons. Ses mâts et ses vergues
sont entièrement dorés, et ses voiles sont entourées d'une bande
de satin blanc frangée d'or.
Il règne en ce moment une activité incroyable, non-seule-
ment dans les chantiers de la capitale, mais encore dans toutes
les parties du fleuve Hué, dont le littoral semble être un vaste
arsenal maritime. On peut estimer à 100,000 le nombre des
ouvriers employés à l'armement de la flotte expéditionnaire et
à la confection du matériel naval fait en vue de la grande opé-
ration que l'on prépare. Il est vrai que le travail de chacun de
ces ouvriers est bien au-dessous du travail des ouvriers euro-
péens.
La Cochinchine, du resté, a toujours été regardée comme
la première puissance maritime de l'extrême Orient. La ville
de Hué renferme des arsenaux et des magasins parfaitement
approvisionnés et situés sur les bords d'un magnifique canal
qui la traverse. Elle renferme aussi une fonderie de canons
très-belle, et un musée d'artillerie où se trouvent réunis, dans
le plus grand ordre, les modèles de tous les canons en usage
chez les diverses nations de l'Europe; elle renferme aussi un
musé.e naval très-curieux. On y voit une boussole donnée à
l'empereur Tay-song par M. Poivre, ).e célèbre voyageur, en
1761 ; on y voit aussi une très-belle mappemonde donnée plus
tard par le roi Louis XVI, et pour laquelle on paraît avoir une
grande vénération ; on y voit également différents objets en-
voyés en 1817 par le roi Louis XVIII.
Plusieurs tableaux peints par des artistes du pays sont ex-
posés en cet endroit, et représentent les batailles navales de
l'empereur Gya-Iong, auquel l'empire annamite doit la régé-
nération de sa marine à la fin du siècle dernier et au commen-
cement de celui-ci. Ce prince est le souverain le plus distingué
qu'ait possédé le pays. Il s'attacha plusieurs officiers français,
qui lui rendirent de grands services; et trois d'entre eux,
MM. Chaigneau, Dayot et Vannier, furent créés par lui man-
darins de première classe, en récompense de leur belle con-
duite.
L'expédition cochinchinoise sera, dit-on , prête à prendre la
mer au mois d'avril prochain, si rien ne vient changer les in-
tentions de l'empereur; car, dans ces contrées bizarres, l'im-
prévu joue toujours un grand rôle.
Ces renseignements, que nous extrayons du Moniteur de la
Flotte, nous semblent très-intéressants, à un moment où les
escadres des puissances occidentales et civilisées vont agir de
concart contre la Chine. Il serait curieux que l' Angleterre, les
Etats-Unis et la France eussent dans cette expédition la Cochin-
chine pour auxiliaire. Si les détails qui précèdent sont exacts,
les forces cochinchinoises ne seraient point à dédaigner.
— La Californie n'a commencé à donner de l'or qu'en
1848 ; de 12,000 livres sterl., la première année, la produc-
tion s'est élevée à 12,908,000 livres sterl. en 1855. Les mines
d'Australie n'ont été découvertes qu'en 1851. Elles ont pro-
duit alors 907,113 livres sterl.; en 1855 elles ont produit
11,513,230 livres sterl.
L'Australie et la Californie ensemble ont donné en 1855
24,421,230 livres sterl. Selon toute apparence, les chiffres de
1856 seront encore beaucoup plus forts.
Un document publié par le Board of trade évalue à
40,995,651 livres sterl. l'or produit par l'Australie (Victoria
et Nouvelle-Galles du Sud) depuis le 29 mai 1851, date des
premiers envois, jusqu'au 31 décembre 1855. On a exporté
11,199,000 onces anglaises (347,169 kilogrammes). C'est la
colonie de Victoria qui a fourni à elle seule près des 5/6" de
la production totale.
— Le commerce d'Odessa, pendant le premier semestre
1856, n'a pu être fort actif à cause de la guerre : en voici les
éléments les plus intéressants.
La valeur de l'exportation, pendant ce semestre, a été de
9,259,692 fr.
Les principaux produits exportés sont :
Quantités. Valeur. ,
Blés. 344,166 hectol. 6,894,692 fr.
Maïs. 95,606 901,892
Farine. 2,364 - 103,608
Graine de lin. 34,566 829,020
Laine 28,944 kitogr. 80,000
L'importation a représenté une valeur de 12,934,280 fr. en
marchandises, et de 464,632 fr. en numéraire; ce qui forme
un total de 13,399,012 fr.
Les principaux articles importés sont :
Quantités. Valeur.
Coton écru 203,459 kilogr. 230,440 fr.
Colon filé. 182,636 277,952
Huile. 818,898 620,892
Café., 49,177 224,200
Vin. 840,9 î8
Porter » 154,756
Sucre raffine. 597,657 546,804
Tabac turc 179,561 354,312
Fruits secs et frais.. 71 882,156
Objets manufacturés. » 4,051,560
Quincaillerie » 169,044
Or ouvré » 225,652
Montres en or et en
argent » 481,492
La valeur des marchandises exportées dans l'intérieur de
l'empire a été de 3,893,064 fr. Elle a consisté principalement
en vin, tabac, fruits et objets mànufacturés.
Il est entré durant le premier semestre 1856, dans le port
d'Odessa, 383 navires, et il en est sorti 245.
Le second semestre a dû être beaucoup plus productif à
cause de la paix. -
— Nous trouvons dans les journaux l'annonce de la forma-
tion d'une grande compagnie qui s'intitule : Compagnie fran-
çaise de navigation à vapeur de cabotage et de messagerie. Le
service de la compagnie s'étendra non-seulement aux côtes de
France, mais aussi à celles d'Italie jusqu'à Civita-Vecchia, à
celles d'Espagne jusqu'à Gibraltar et Cadix, et à celles de l'Al-
gérie. Le cabotage sur les côtes de France toutes seules com-
prend au moins 2,000,000 de tonneaux.
Voilà donc la transformation, dont nous avons si souvent
parlé, qui s'étend dans la marine. Notre cabotage ne se fera
plus que par la vapeur, unie sans doute à la voile, c'est-à-dire
par l'hélice auxiliaire.
La compagnie nouvelle n'a point indiqué encore la compo-
sition de sa flotte ; mais il n'est pas probable qu'elle ait des
bateaux à aubes, aujourd'hui qu'ils sont partout à peu' près
abandonnés ; et le titre même qu'elle prend indique suffisam-
ment qu'elle compte profiter de tous les progrès qu'a faits la
navigation à vapeur. Ainsi se fait chaque jour dans la marine
marchande cette révolution qu'a déjà presque terminée la ma-
rine militaire, et qui sera tout accomplie le jour où le canal
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