Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1857 10 février 1857
Description : 1857/02/10 (A2,N16). 1857/02/10 (A2,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530615r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 4,5
d'une manière plus ou moins ouverte, à l'exécution de ce
grand projet, seront alors en mesure de déclarer, à la face du
monde, les motifs qui les portent à se mettre, depuis un an,
en travers des intérêts de tous les peuples commerçants, et
des intérêts, plus puissants encore, de la civilisation. »
Nous ne savons si, comme l'affirme M. Louis Figuier, la
question de l'isthme de Suez sera portée devant le Parlement;
mais il est évident que cette question est une de celles qui
sont dignes au plus haut degré d'occuper ce grand corps. Il
est évident de plus que la question est mûre, et que puisqu'il
ne reste plus que des difficultés politiques, c'est à une discus-
sion politique de les trancher.
Nous trouvons dans le Moniteur de la Flotte du 18 janvier
un article qui mérite une très-sérieuse jittention. Un journal
étranger, fort sympathique à l'entreprise du canal de Suez,
avait recherché quelles pouvaient être les raisons légitimes
qu'on oppose à ce grand travail qui doit être si utile au com-
merce de toutes les nations. Ce journal ne trouvant pas à cette
résistance de quelques hommes d'État anglais des motifs suffi-
sants et avouables, s'est demandé s'il n'y avait pas quelque
motif secret ; et il avance cette hypothèse que c'est peut-être
dans une pensée d'occupation et de conquête ultérieure, que
ces hommes d'Efat ne veulent pas que l'indépendance de
l'Egypte soit à jamais garantie contre les convoitises euro-
péennes par un canal qui serait nécessairement une cause de
neutralité pour le pays qu'il traverserait. Le Moniteur de la
Flotte n'accepte pas sans réserve cette hypothèse extrême;
mais il la mentionne du moins ; et il trouve qu'elle pourrait
bien donner une explication suffisante d'une opposition qui
autrement serait tout à fait inconcevable.
Nous croyons pour notre part, comme le Moniteur de la
Flotte, que le temps de ces combinaisons machiavéliques est
passé; et nous ne pouvons pas, jusqu'à preuve certaine,
soupçonner de ces calculs trop peu louables les hommes
d'Etat qui nous font opposition. Mais, ainsi que le remarque
fort bien le Moniteur de la Flotte, le silence obstiné que gar-
dent ces hommes politiques, tout en agissant sous main, au-
torise toutes les. défiances, et ils ne doivent s'en prendre qu'à
eux-mêmes si les suppositions dont ils sont l'objet sont de
nature à les blesser. Il est certain qu'une discussion franche
et publique suffirait à dissiper bien des nuages et de fâcheuses
appréhensions.
Le Moniteur de la Flotte du 23 janvier a reproduit en
outre une partie de notre article sur l'opportunité "et les
origines du canal de Suez. Il donne son entière approbation
aux réflexions qui ont été présentées par nous.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 11 janvier 1857.
Je vous ai écrit le 5 janvier courant. Nous n'avons pas reçu
depuis lors de lettres de M. de Lesseps; mais par une dépêche
de M. Mougel-Bey, datée de Korosko du 27 décembre, nous
savons que M. de Lesseps et ses compagnons de voyage,
MM. Popolani et Arakel-Bey , étaient partis depuis le 20 dé-
cembre pour l'intérieur du désert. Nous nous attendons d'un
moment à l'autre à apprendre le retour des divers employés
supérieurs et hauts fonctionnaires qui avaient accompagné le
Vice-roi et qui ont reçu l'ordre de rentrer au Caire. Nous es-
pérons que S. A. le Vice-roi ainsi que M. de Lesseps, après un
très-court séjour à Kartoum, suivront de près les personnages
en question.
Des bruits fâcheux sur la santé du Vice-roi, et qui, certai-
nement, sont l'œuvre de la malveillance, ont circulé ces jours
derniers ici et au Caire. Ces bruits ne se sont heureusement
pas confirmés.
Je peux enfin vous annoncer le départ du capitaine Phili-
gret pour sa mission devant Péluse. La corvette égyptienne à
bord de laquelle M. Philigret fera ses observations est sortie
du port d'Alexandrie le 7 janvier, à midi. Elle était remorquée
par la frégate à vapeur du gouvernement (Feez-Djalld)". Une
fois arrivée à la tête de la jetée ouest du port Saïd projeté, et
après avoir reconnu la tour de Gamiel, seul point un peu vi-
sible de la côte, qui est fort peu élevée dans ces parages, la
corvette a jeté l'ancre par dix mètres de fond; et j'attends
maintenant le premier rapport du capitaine Philigret pour
vous l'envoyer aussitôt.
M. le lieutenant-colonel du génie Darnaud, au service du
gouvernement égyptien, qui, à cause de ses connaissances
exactes du littoral, avait été désigné pour accompagner le ca-
pitaine Philigret, et qui a marqué le point de mouillage, m'a
adressé une narration détaillée du voyage et m'a communiqué
une observation intéressante qu'il a faite. Après avoir dépassé
le cap de l'embouchure de Damiette, M. Darnaud a remarqué à
l'est cinq navires marchands à voiles qui étaient A l'ancre sur ce
point, parfaitement semblable à la côte de Péluse. Ces navires
ont ensuite appareillé pour venir se placer de l'autre côté du
fleuve, après avoir doublé le cap, et là probablement ils pren-
dront charge. Ce fait prouve que les navires ne redoutent nulle-
ment de stationner sur la côte, même à une époque où les tem-
pêtes sont fréquentes partout.
L'expédition scientifique pour la recherche des sources du
Nil et l'exploration du Soudan en est toujours au même point,
et les difficultés survenues entre les membres de l'expédition
ne sont pas aplanies. On attend la décision que le grand Conseil
du Caire va prendre à ce sujet.
On m'écrit du Caire qu'aujourd'hui même les hommes pour
les travaux préparatoires du canal d'eau douce partiront pour
leur destination.
Alexandrie, 20 janvier 1857.
Ma dernière lettre est du 11 courant.
Les nouvelles les plus fraîches que nous avons de M. de
Lesseps sont datées du 26 décembre. Il était parvenu en quatre
jours et demi à la moitié du trajet à faire dans le désert,
à une localité où l'on fait ordinairement halte pour renou-
veler les provisions d'eau et pour prendre un peu de repos.
La santé de M. de Lesseps était excellente, et il se disposait
à continuer son voyage dans le désert, pour rejoindre le
Vice-roi.
Ce dernier, à la date du 25 décembre, se trouvait à Berber,
et il se dirigeait sur Kartoum. Son Altesse continuait à jouir
d'une santé parfaite, ce qui fait heureusement tomber les
bruits que la malveillance avait répandus ces temps derniers.
Un ordre du Vice-roi est arrivé au grand Conseil du Caire.
Son Altesse nomme douze cheiks-el-beled (chefs de village),
pour faire dorénavant partie dudit Conseil, et il leur donne
le grade de beys (colonels). Il fait4bntrer en même temps dans
le Conseil quatre ulémas (chefs de religion). Ce sont là de
d'une manière plus ou moins ouverte, à l'exécution de ce
grand projet, seront alors en mesure de déclarer, à la face du
monde, les motifs qui les portent à se mettre, depuis un an,
en travers des intérêts de tous les peuples commerçants, et
des intérêts, plus puissants encore, de la civilisation. »
Nous ne savons si, comme l'affirme M. Louis Figuier, la
question de l'isthme de Suez sera portée devant le Parlement;
mais il est évident que cette question est une de celles qui
sont dignes au plus haut degré d'occuper ce grand corps. Il
est évident de plus que la question est mûre, et que puisqu'il
ne reste plus que des difficultés politiques, c'est à une discus-
sion politique de les trancher.
Nous trouvons dans le Moniteur de la Flotte du 18 janvier
un article qui mérite une très-sérieuse jittention. Un journal
étranger, fort sympathique à l'entreprise du canal de Suez,
avait recherché quelles pouvaient être les raisons légitimes
qu'on oppose à ce grand travail qui doit être si utile au com-
merce de toutes les nations. Ce journal ne trouvant pas à cette
résistance de quelques hommes d'État anglais des motifs suffi-
sants et avouables, s'est demandé s'il n'y avait pas quelque
motif secret ; et il avance cette hypothèse que c'est peut-être
dans une pensée d'occupation et de conquête ultérieure, que
ces hommes d'Efat ne veulent pas que l'indépendance de
l'Egypte soit à jamais garantie contre les convoitises euro-
péennes par un canal qui serait nécessairement une cause de
neutralité pour le pays qu'il traverserait. Le Moniteur de la
Flotte n'accepte pas sans réserve cette hypothèse extrême;
mais il la mentionne du moins ; et il trouve qu'elle pourrait
bien donner une explication suffisante d'une opposition qui
autrement serait tout à fait inconcevable.
Nous croyons pour notre part, comme le Moniteur de la
Flotte, que le temps de ces combinaisons machiavéliques est
passé; et nous ne pouvons pas, jusqu'à preuve certaine,
soupçonner de ces calculs trop peu louables les hommes
d'Etat qui nous font opposition. Mais, ainsi que le remarque
fort bien le Moniteur de la Flotte, le silence obstiné que gar-
dent ces hommes politiques, tout en agissant sous main, au-
torise toutes les. défiances, et ils ne doivent s'en prendre qu'à
eux-mêmes si les suppositions dont ils sont l'objet sont de
nature à les blesser. Il est certain qu'une discussion franche
et publique suffirait à dissiper bien des nuages et de fâcheuses
appréhensions.
Le Moniteur de la Flotte du 23 janvier a reproduit en
outre une partie de notre article sur l'opportunité "et les
origines du canal de Suez. Il donne son entière approbation
aux réflexions qui ont été présentées par nous.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 11 janvier 1857.
Je vous ai écrit le 5 janvier courant. Nous n'avons pas reçu
depuis lors de lettres de M. de Lesseps; mais par une dépêche
de M. Mougel-Bey, datée de Korosko du 27 décembre, nous
savons que M. de Lesseps et ses compagnons de voyage,
MM. Popolani et Arakel-Bey , étaient partis depuis le 20 dé-
cembre pour l'intérieur du désert. Nous nous attendons d'un
moment à l'autre à apprendre le retour des divers employés
supérieurs et hauts fonctionnaires qui avaient accompagné le
Vice-roi et qui ont reçu l'ordre de rentrer au Caire. Nous es-
pérons que S. A. le Vice-roi ainsi que M. de Lesseps, après un
très-court séjour à Kartoum, suivront de près les personnages
en question.
Des bruits fâcheux sur la santé du Vice-roi, et qui, certai-
nement, sont l'œuvre de la malveillance, ont circulé ces jours
derniers ici et au Caire. Ces bruits ne se sont heureusement
pas confirmés.
Je peux enfin vous annoncer le départ du capitaine Phili-
gret pour sa mission devant Péluse. La corvette égyptienne à
bord de laquelle M. Philigret fera ses observations est sortie
du port d'Alexandrie le 7 janvier, à midi. Elle était remorquée
par la frégate à vapeur du gouvernement (Feez-Djalld)". Une
fois arrivée à la tête de la jetée ouest du port Saïd projeté, et
après avoir reconnu la tour de Gamiel, seul point un peu vi-
sible de la côte, qui est fort peu élevée dans ces parages, la
corvette a jeté l'ancre par dix mètres de fond; et j'attends
maintenant le premier rapport du capitaine Philigret pour
vous l'envoyer aussitôt.
M. le lieutenant-colonel du génie Darnaud, au service du
gouvernement égyptien, qui, à cause de ses connaissances
exactes du littoral, avait été désigné pour accompagner le ca-
pitaine Philigret, et qui a marqué le point de mouillage, m'a
adressé une narration détaillée du voyage et m'a communiqué
une observation intéressante qu'il a faite. Après avoir dépassé
le cap de l'embouchure de Damiette, M. Darnaud a remarqué à
l'est cinq navires marchands à voiles qui étaient A l'ancre sur ce
point, parfaitement semblable à la côte de Péluse. Ces navires
ont ensuite appareillé pour venir se placer de l'autre côté du
fleuve, après avoir doublé le cap, et là probablement ils pren-
dront charge. Ce fait prouve que les navires ne redoutent nulle-
ment de stationner sur la côte, même à une époque où les tem-
pêtes sont fréquentes partout.
L'expédition scientifique pour la recherche des sources du
Nil et l'exploration du Soudan en est toujours au même point,
et les difficultés survenues entre les membres de l'expédition
ne sont pas aplanies. On attend la décision que le grand Conseil
du Caire va prendre à ce sujet.
On m'écrit du Caire qu'aujourd'hui même les hommes pour
les travaux préparatoires du canal d'eau douce partiront pour
leur destination.
Alexandrie, 20 janvier 1857.
Ma dernière lettre est du 11 courant.
Les nouvelles les plus fraîches que nous avons de M. de
Lesseps sont datées du 26 décembre. Il était parvenu en quatre
jours et demi à la moitié du trajet à faire dans le désert,
à une localité où l'on fait ordinairement halte pour renou-
veler les provisions d'eau et pour prendre un peu de repos.
La santé de M. de Lesseps était excellente, et il se disposait
à continuer son voyage dans le désert, pour rejoindre le
Vice-roi.
Ce dernier, à la date du 25 décembre, se trouvait à Berber,
et il se dirigeait sur Kartoum. Son Altesse continuait à jouir
d'une santé parfaite, ce qui fait heureusement tomber les
bruits que la malveillance avait répandus ces temps derniers.
Un ordre du Vice-roi est arrivé au grand Conseil du Caire.
Son Altesse nomme douze cheiks-el-beled (chefs de village),
pour faire dorénavant partie dudit Conseil, et il leur donne
le grade de beys (colonels). Il fait4bntrer en même temps dans
le Conseil quatre ulémas (chefs de religion). Ce sont là de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530615r/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530615r/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530615r/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530615r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530615r
Facebook
Twitter