Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-01-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 janvier 1857 25 janvier 1857
Description : 1857/01/25 (A2,N15). 1857/01/25 (A2,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530614b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 29
pas moins de trois articles où les questions diverses traitées dans
le Rapport sont successivement exposées avec tous les déve-
loppements nécessaires pour les mettre dans tout leur jour.
C'est naturellement au point de vue de la marine que le Moni-
teur de la Flotte étudie ces questions ; et il se propose même
d'en reprendre quelques-unes en détail, notamment celle du
r régime des eaux dans le canal. Ce problème d'hydrographie
lui appartient, en effet, plus spécialement.
Dans des articles d'un genre différent, le Moniteur de
la Flotte a exposé la situation actuelle de l'entreprise
du canal de Suez; et il a particulièrement insisté sur les
moyens par lesquels on continue, de la combattre. C'est à ce
point de vue qu'il s'est placé pour juger des nouvelles péri-
péties que subit le chemin de fer de FEuphrate. Nous avons
déjà dit plusieurs fois, et nous tenons à répéter, que, dans
notre conviction, ce chemin , loin de nuire au canal de Suez,
ne peut au contraire que le seconder très-avantageusement,
en transportant dans l'Inde un plus grand nombre de voya-
geurs, et en rendant pour les personnes le trajet plus rapide
et plus facile, si ce n'est moins coûteux.
Du reste, les dernières nouvelles que le Moniteur de la
Flotte ne pouvait pas connaître annoncent que le projet dé
chemin de fer de l'Euphrate, avec sa garantie, a passé le
5 janvier 1857 au conseil des ministres. M. Andrew, le pré-
sident de la Société, qui communique à la Bourse de Londres
cette dépêche de M. le major général Chesney, en date du
8 janvier, ne donne aucun détail. Le. conseil des ministres n'a
pu que cônseiller le firman; mais c'est le Grand Seigneur
qui seul Je donne et le signe. La garantie dont parle la dépê-
che est-elle la garantie de 6 pour 100, à laquelle la Porte a
résisté si longtemps? Nous saurons bientôt d'une manière pré-
cise ce qu'il en est. En attendant, nos correspondances de
Constantinople ne nous donnent point encore les détails de
cette concession.
Le journal des Annales de la Bourse a répété, dans son
numéro du 10 janvier, l'Avertissement placé en tête du Rap-
port de la Commission internationale. Les Annales de la Bourse
accompagnent la reproduction de cet article des considéra-
tions les plus sympathiques pour notre entreprise.
Nous ajouterons à notre revue de la presse l'annonce
d'une petite brochure, très-bien faite, sur le Percement
de Visthme de Suez. Elle est l'œuvre de M. Maurice
Bordot, compositeur à l'imprimerie impériale. Le jeune
auteur s'est inspiré des documents. publiés par nous; et
il en a fait un résumé net et clair, qui mettra parfaite-
ment au courant de la question tous ceux auxquels il
s'adresse. Enthousiate de notre grande entreprise, M. Bor-
dot parle surtout à ses camarades d'atelier, qui le sont
à peu près autant que lui. Il leur épargnera la peine de
lire nos trois volumes, qu'il a lui-même analysés avec
le plus grand soin. A ce point de vue, la brochure de
M. Bordot nous a fait un véritable plaisir. Le style en
est naturel, facile, et d'une correcte élégance. Les dé-
veloppements qu'il a donnés à sa pensée sont suffisants;
et la concision (30 pages) n'a nui en rien à l'exposi-
tion. Cette œuvre, d'une lecture rapide et très-aisée,
quoique substantielle, se trouve chez MM. Hachette et
Comp., qui ont essayé pour la librairie, dans les gares
des chemins de fer, une propagande qui a très-bien réussi
en Angleterre. Nous souhaitons à M. Bordot tout le.
succès qu'il mérite.
ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
LA PALESTINE
JAFFA, BETHLÉHEM.
( Voyage en-Egyple et en Palestine, notes et souvenirs,
par ERNEST JACQUESSON , iofjénieur civil.)
M. Ernest Jacquesson, qui accompagnait la Commis-
sion internationale pendant une partie de l'explora-
tion scientifique en Egypte, vient de publier le récit
de son voyage. C'est un recueil de lettres qui ont paru
d'abord dans le Journal de Seine-el-Marne, de juin à
septembre 1856. M. E. Jacquesson a quitté la Commis-
sion à Assouan ; et avec M. Alphonse Jobez il a remonté
jusqu'à la seconde cataracte. Revenu à Alexandrie, vers
le milieu de janvier 1856, il repartit pour la Palestine,
où il visita les lieux saints et la mer Morte. Le voyage de
M. E. Jacquesson se compose de deux parties : l'Egypte
et la Palestine. Nous laisserons de côté ce qui concerne
l'Egypte ; et les détails que nous avons donnés sur le
voyage de la Commission internationale sont trop étendus
déjà pour que nous ayons à y revenir. Mais nous ferons
à M. E. Jacquesson plus d'un emprunt en ce qui regarde
la Syrie. On peut trouver, dans ces souvenirs rapides
d'un voyageur, des traits de mœurs qu'il importe de
noter pour connaître l'état actuel des choses. L'ouver-
ture du canal de Suez changera complètement la face de
ces contrées ; et les modifications seront bien promptes
quand une fois le courant de la civilisation passera si
près de la Palestine, avec les milliers de navires qui tra-
verseront le canal.
Voici comment M. E. Jacquesson dépeint Jaffa :
Le surlendemain de notre départ d'Alexandrie, où nous
nous étions embarqués à bord d'un vapeur français, les pre-
miers rayons du soleil levant montrèrent à nos regards les
rivages plats de la Syrie, la ville de Jaffa baignant ses pieds
dans la mer, et au loin les montagnes bleuâtres de la Judée.
La plage étant dangereuse, les bâtiments mouillent environ
à un kilomètre en mer, et des barques turques viennent pour
vous transporter à terre. Le port de Jaffa est formé par un
demi-cercle de rochers naturels, dans lequel on entre par
une ouverture de deux mètres seulement ; un seul coup de
rame donné mal à propos vous briserait contre ces roches.
En mettant le pied sur ce sol, combien de pensées et de
sentiments s'éveillent dans l'esprit ! Que de respect vous in-
spire cette terre d'Asie, terre de-miracles, de mystères, point
de déparf de toutes les grandes religions ! Que de souvenirs se
rattachent à cette Palestine surtout, où tant de sang chrétien-
et français a coulé au moyen âge, et qui, aujourd'hui encore,
a servi de cause ou de prétexte à une guerre dont nous avons
tous souffert; car la gloire n'efface pas la douleur. Etonnantes
contradictions ! Le berceau du christianisme, le pays qui a vu
naître sous la forme humaine le Dieu que nous adorons, a
pas moins de trois articles où les questions diverses traitées dans
le Rapport sont successivement exposées avec tous les déve-
loppements nécessaires pour les mettre dans tout leur jour.
C'est naturellement au point de vue de la marine que le Moni-
teur de la Flotte étudie ces questions ; et il se propose même
d'en reprendre quelques-unes en détail, notamment celle du
r régime des eaux dans le canal. Ce problème d'hydrographie
lui appartient, en effet, plus spécialement.
Dans des articles d'un genre différent, le Moniteur de
la Flotte a exposé la situation actuelle de l'entreprise
du canal de Suez; et il a particulièrement insisté sur les
moyens par lesquels on continue, de la combattre. C'est à ce
point de vue qu'il s'est placé pour juger des nouvelles péri-
péties que subit le chemin de fer de FEuphrate. Nous avons
déjà dit plusieurs fois, et nous tenons à répéter, que, dans
notre conviction, ce chemin , loin de nuire au canal de Suez,
ne peut au contraire que le seconder très-avantageusement,
en transportant dans l'Inde un plus grand nombre de voya-
geurs, et en rendant pour les personnes le trajet plus rapide
et plus facile, si ce n'est moins coûteux.
Du reste, les dernières nouvelles que le Moniteur de la
Flotte ne pouvait pas connaître annoncent que le projet dé
chemin de fer de l'Euphrate, avec sa garantie, a passé le
5 janvier 1857 au conseil des ministres. M. Andrew, le pré-
sident de la Société, qui communique à la Bourse de Londres
cette dépêche de M. le major général Chesney, en date du
8 janvier, ne donne aucun détail. Le. conseil des ministres n'a
pu que cônseiller le firman; mais c'est le Grand Seigneur
qui seul Je donne et le signe. La garantie dont parle la dépê-
che est-elle la garantie de 6 pour 100, à laquelle la Porte a
résisté si longtemps? Nous saurons bientôt d'une manière pré-
cise ce qu'il en est. En attendant, nos correspondances de
Constantinople ne nous donnent point encore les détails de
cette concession.
Le journal des Annales de la Bourse a répété, dans son
numéro du 10 janvier, l'Avertissement placé en tête du Rap-
port de la Commission internationale. Les Annales de la Bourse
accompagnent la reproduction de cet article des considéra-
tions les plus sympathiques pour notre entreprise.
Nous ajouterons à notre revue de la presse l'annonce
d'une petite brochure, très-bien faite, sur le Percement
de Visthme de Suez. Elle est l'œuvre de M. Maurice
Bordot, compositeur à l'imprimerie impériale. Le jeune
auteur s'est inspiré des documents. publiés par nous; et
il en a fait un résumé net et clair, qui mettra parfaite-
ment au courant de la question tous ceux auxquels il
s'adresse. Enthousiate de notre grande entreprise, M. Bor-
dot parle surtout à ses camarades d'atelier, qui le sont
à peu près autant que lui. Il leur épargnera la peine de
lire nos trois volumes, qu'il a lui-même analysés avec
le plus grand soin. A ce point de vue, la brochure de
M. Bordot nous a fait un véritable plaisir. Le style en
est naturel, facile, et d'une correcte élégance. Les dé-
veloppements qu'il a donnés à sa pensée sont suffisants;
et la concision (30 pages) n'a nui en rien à l'exposi-
tion. Cette œuvre, d'une lecture rapide et très-aisée,
quoique substantielle, se trouve chez MM. Hachette et
Comp., qui ont essayé pour la librairie, dans les gares
des chemins de fer, une propagande qui a très-bien réussi
en Angleterre. Nous souhaitons à M. Bordot tout le.
succès qu'il mérite.
ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
LA PALESTINE
JAFFA, BETHLÉHEM.
( Voyage en-Egyple et en Palestine, notes et souvenirs,
par ERNEST JACQUESSON , iofjénieur civil.)
M. Ernest Jacquesson, qui accompagnait la Commis-
sion internationale pendant une partie de l'explora-
tion scientifique en Egypte, vient de publier le récit
de son voyage. C'est un recueil de lettres qui ont paru
d'abord dans le Journal de Seine-el-Marne, de juin à
septembre 1856. M. E. Jacquesson a quitté la Commis-
sion à Assouan ; et avec M. Alphonse Jobez il a remonté
jusqu'à la seconde cataracte. Revenu à Alexandrie, vers
le milieu de janvier 1856, il repartit pour la Palestine,
où il visita les lieux saints et la mer Morte. Le voyage de
M. E. Jacquesson se compose de deux parties : l'Egypte
et la Palestine. Nous laisserons de côté ce qui concerne
l'Egypte ; et les détails que nous avons donnés sur le
voyage de la Commission internationale sont trop étendus
déjà pour que nous ayons à y revenir. Mais nous ferons
à M. E. Jacquesson plus d'un emprunt en ce qui regarde
la Syrie. On peut trouver, dans ces souvenirs rapides
d'un voyageur, des traits de mœurs qu'il importe de
noter pour connaître l'état actuel des choses. L'ouver-
ture du canal de Suez changera complètement la face de
ces contrées ; et les modifications seront bien promptes
quand une fois le courant de la civilisation passera si
près de la Palestine, avec les milliers de navires qui tra-
verseront le canal.
Voici comment M. E. Jacquesson dépeint Jaffa :
Le surlendemain de notre départ d'Alexandrie, où nous
nous étions embarqués à bord d'un vapeur français, les pre-
miers rayons du soleil levant montrèrent à nos regards les
rivages plats de la Syrie, la ville de Jaffa baignant ses pieds
dans la mer, et au loin les montagnes bleuâtres de la Judée.
La plage étant dangereuse, les bâtiments mouillent environ
à un kilomètre en mer, et des barques turques viennent pour
vous transporter à terre. Le port de Jaffa est formé par un
demi-cercle de rochers naturels, dans lequel on entre par
une ouverture de deux mètres seulement ; un seul coup de
rame donné mal à propos vous briserait contre ces roches.
En mettant le pied sur ce sol, combien de pensées et de
sentiments s'éveillent dans l'esprit ! Que de respect vous in-
spire cette terre d'Asie, terre de-miracles, de mystères, point
de déparf de toutes les grandes religions ! Que de souvenirs se
rattachent à cette Palestine surtout, où tant de sang chrétien-
et français a coulé au moyen âge, et qui, aujourd'hui encore,
a servi de cause ou de prétexte à une guerre dont nous avons
tous souffert; car la gloire n'efface pas la douleur. Etonnantes
contradictions ! Le berceau du christianisme, le pays qui a vu
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