Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1860 01 décembre 1860
Description : 1860/12/01 (A5,N107). 1860/12/01 (A5,N107).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529973r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
3*74 L'ISTHME DE SUEZ,
A M. le rédacteur en chef de l'IsTHME DE SUEZ.
« 20 novembre 1860.
» Monsieur le Rédacteur,
» Vous avez rendu compte, d'après le Journal d'In-
dre-et-Loire, de l'observation faite en Nubie, par
l'Egyptien Mahmoud-Bey, de l'éclipsé totale du so-
leil du 18 juillet dernier ; d'autres journaux de pro-
vince ont tiré de la même source, c'est-à-dire de la
publication hebdomadaire de l'Académie des scien-
ces, cette nouvelle scientifique, accueillie partout
avec intérêt, comme une preuve de l'aptitude des
Egyptiens modernes pour les sciences et des progrès
que l'on doit à l'Ecole égyptienne de Paris.
» Il est juste de faire connaître aussi à vos lec
teurs l'observation faite en Espagne par l'émule de
Mahmoud, par Ismaïl-Effendi, élève comme lui de la
mission égyptienne en France. J'avais prié S. A. le
vice-roi d'Egypte d'autoriser ce jeune astronome à
faire concurremment cette intéressante observation
sur les bords de l'Ebre, pendant que son compatriote
la ferait sur les bords du Nil, à trois cents lieues
d'Alexandrie, l'un, à peu près au milieu de; la ligne
de l'éclipsé, l'autre non loin de sa fin, et j'avais l'es-
poir que les deux observations pourraient n'être pas
indignes d'avoir une place égale à côté de celles des
savants de l'Amérique et de l'Europe, préparés dès
longtemps à observer toutes les phases de cet im-
portant phénomène.
» Cet espoir n'a pas été trompé; déjà l'Académie
des sciences a jugé le mémoire de Mahmoud-Bey, que
je lui avais soumis de la part du vice-roi, digne
d'être l'objet du rapport d'une commission spéciale.
Bientôt elle recevra le mémoire d'Ismaïl-Effendi que
j'aurai l'honneur de lui recommander pour être aussi
renvoyé à une commission. Ismaïl a été adjoint aux
observateurs français allant en Espagne par le di-
recteur de l'Observatoire impérial, M. Le Verrier, et
il s'est occupé de l'observation et des calculs sous
la direction de M. Villarceau, astronome de l'Obser-
vatoire.
» Son mémoire est accompagné : 1° de la déter-
mination des longitudes et des latitudes des points
dont la positionfdevait être calculée par rapport aux
méridiens de Madrid -et de Paris; 2° de la descrip-
tion détaillée et précise des phases de l'éclipsé ; 3° de
huit dessins très-soignés, représentant les circons-
tances du phénomène.
» Si les observations des deux jeunes astronomes
obtiennent l'approbation des savants, on pourra en
inférer que l'Egypte commence, pour ainsi dire, à
entrer dans le concert scientifique européen, grâce
aux germes d'instruction et de civilisation que l'ex-
I édition française y a déposés au commencement de
ce siècle ; grâce surtout àt l'i'Dtelligente protection du
prince à qui sont confiées les destinées d'un pays,
l'ancienne patrie des sciences. Il a suffi qu'au
mois de mai dernier, je le priasse d'autoriser Mah-
moud à aller, à Dongolah, observer l'éclipse, pour
qu'il ordonnât aussitôt une expédition , munie des
instruments nécessaires ; il en a été de même pour
l'envoi d'Ismaïl en Espagne, et ainsi les deux jeunes
astronomes égyptiens , stationnés à plus de mille
lieues l'un de l'autre, se sont associés, en quel-
que sorte, aux savants de l'Europe dans une impor-
tante occasion. Jadis brillèrent dans l'école d'Alexan-
drie, des astronomes tels qu'Eratosthène, Hipparque
et Ptolémée, profitant de la beauté d'un climat si
favorable aux observations célestes. Neuf siècles
après ce dernier, Ibn Iounis observait au Caire ;
mais depuis, et surtout depuis le commencement du
xvie siècle, c'est-à-dire depuis l'arrivée des Turcs, l'E-
gypte avait dû renoncer à la culture des sciences et des
lettres; aujourd'hui, le pays qui en fut le berceau,
revient enfin aux sciences, aux lettres et à la civili-
sation. Elle recevait déjà de la France, depuis une
trentaine d'années, des médecins égyptiens, des hom-
mes lettrés, des ingénieurs, des administrateurs, des
militaires, des marins, des chimistes, etc.; en ce mo-
ment, elle lui doit de jeunes astronomes , qui se
montrent dignes de la protection de la France et
des généreux sacrifices qu'a faits leur souverain
pour leur éducation.
» Permettez-moi, monsieur le rédacteur, de joindre
ici, comme pièces à l'appui de cette lettre, un extrait
de la correspondance relative à l'observation de la
dernière éclipse par les Egyptiens.
» Veuillez agréer en même temps l'assurance de
ma considération la plus distinguée,
» JOMARD. »
Voici les pièces dont M. Jomard accompagne sa
lettre :
A monsieur Jomard.
Alexandrie, le 9 décembre 1859.
Monsieur,
Je me suis empressé de mettre sous les yeux du vice-roi
la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser
le 19 du mois dernier, ainsi que celle de même date qui
s'y trouvait renfermée, de M. le sénateur directeur de
l'Observatoire impérial de Paris, par laquelle il signale
à l'attention du conseil d'études de la mission égyp-
tienne les progrès de l'élève Ismaïl-Effendi. Son Al-
tesse, qui a lu avec le plus vif intérêt les détails qu'elle
contient sur l'aptitude dudit élève et sur les travaux
qu'il a accomplis, me charge de vous prier de faire
agréer à M. Le Verrier l'expression de ses sentiments
de gratitude.
Son Altesse m'ordonne de vous faire savoir, ainsi
qu'à M. Le Verrier, qu'aussitôt que Mahmoud-Bey aura
terminé les opérations dont il s'occupe en ce moment,
elle songera immédiatement à l'établissement d'un
A M. le rédacteur en chef de l'IsTHME DE SUEZ.
« 20 novembre 1860.
» Monsieur le Rédacteur,
» Vous avez rendu compte, d'après le Journal d'In-
dre-et-Loire, de l'observation faite en Nubie, par
l'Egyptien Mahmoud-Bey, de l'éclipsé totale du so-
leil du 18 juillet dernier ; d'autres journaux de pro-
vince ont tiré de la même source, c'est-à-dire de la
publication hebdomadaire de l'Académie des scien-
ces, cette nouvelle scientifique, accueillie partout
avec intérêt, comme une preuve de l'aptitude des
Egyptiens modernes pour les sciences et des progrès
que l'on doit à l'Ecole égyptienne de Paris.
» Il est juste de faire connaître aussi à vos lec
teurs l'observation faite en Espagne par l'émule de
Mahmoud, par Ismaïl-Effendi, élève comme lui de la
mission égyptienne en France. J'avais prié S. A. le
vice-roi d'Egypte d'autoriser ce jeune astronome à
faire concurremment cette intéressante observation
sur les bords de l'Ebre, pendant que son compatriote
la ferait sur les bords du Nil, à trois cents lieues
d'Alexandrie, l'un, à peu près au milieu de; la ligne
de l'éclipsé, l'autre non loin de sa fin, et j'avais l'es-
poir que les deux observations pourraient n'être pas
indignes d'avoir une place égale à côté de celles des
savants de l'Amérique et de l'Europe, préparés dès
longtemps à observer toutes les phases de cet im-
portant phénomène.
» Cet espoir n'a pas été trompé; déjà l'Académie
des sciences a jugé le mémoire de Mahmoud-Bey, que
je lui avais soumis de la part du vice-roi, digne
d'être l'objet du rapport d'une commission spéciale.
Bientôt elle recevra le mémoire d'Ismaïl-Effendi que
j'aurai l'honneur de lui recommander pour être aussi
renvoyé à une commission. Ismaïl a été adjoint aux
observateurs français allant en Espagne par le di-
recteur de l'Observatoire impérial, M. Le Verrier, et
il s'est occupé de l'observation et des calculs sous
la direction de M. Villarceau, astronome de l'Obser-
vatoire.
» Son mémoire est accompagné : 1° de la déter-
mination des longitudes et des latitudes des points
dont la positionfdevait être calculée par rapport aux
méridiens de Madrid -et de Paris; 2° de la descrip-
tion détaillée et précise des phases de l'éclipsé ; 3° de
huit dessins très-soignés, représentant les circons-
tances du phénomène.
» Si les observations des deux jeunes astronomes
obtiennent l'approbation des savants, on pourra en
inférer que l'Egypte commence, pour ainsi dire, à
entrer dans le concert scientifique européen, grâce
aux germes d'instruction et de civilisation que l'ex-
I édition française y a déposés au commencement de
ce siècle ; grâce surtout àt l'i'Dtelligente protection du
prince à qui sont confiées les destinées d'un pays,
l'ancienne patrie des sciences. Il a suffi qu'au
mois de mai dernier, je le priasse d'autoriser Mah-
moud à aller, à Dongolah, observer l'éclipse, pour
qu'il ordonnât aussitôt une expédition , munie des
instruments nécessaires ; il en a été de même pour
l'envoi d'Ismaïl en Espagne, et ainsi les deux jeunes
astronomes égyptiens , stationnés à plus de mille
lieues l'un de l'autre, se sont associés, en quel-
que sorte, aux savants de l'Europe dans une impor-
tante occasion. Jadis brillèrent dans l'école d'Alexan-
drie, des astronomes tels qu'Eratosthène, Hipparque
et Ptolémée, profitant de la beauté d'un climat si
favorable aux observations célestes. Neuf siècles
après ce dernier, Ibn Iounis observait au Caire ;
mais depuis, et surtout depuis le commencement du
xvie siècle, c'est-à-dire depuis l'arrivée des Turcs, l'E-
gypte avait dû renoncer à la culture des sciences et des
lettres; aujourd'hui, le pays qui en fut le berceau,
revient enfin aux sciences, aux lettres et à la civili-
sation. Elle recevait déjà de la France, depuis une
trentaine d'années, des médecins égyptiens, des hom-
mes lettrés, des ingénieurs, des administrateurs, des
militaires, des marins, des chimistes, etc.; en ce mo-
ment, elle lui doit de jeunes astronomes , qui se
montrent dignes de la protection de la France et
des généreux sacrifices qu'a faits leur souverain
pour leur éducation.
» Permettez-moi, monsieur le rédacteur, de joindre
ici, comme pièces à l'appui de cette lettre, un extrait
de la correspondance relative à l'observation de la
dernière éclipse par les Egyptiens.
» Veuillez agréer en même temps l'assurance de
ma considération la plus distinguée,
» JOMARD. »
Voici les pièces dont M. Jomard accompagne sa
lettre :
A monsieur Jomard.
Alexandrie, le 9 décembre 1859.
Monsieur,
Je me suis empressé de mettre sous les yeux du vice-roi
la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser
le 19 du mois dernier, ainsi que celle de même date qui
s'y trouvait renfermée, de M. le sénateur directeur de
l'Observatoire impérial de Paris, par laquelle il signale
à l'attention du conseil d'études de la mission égyp-
tienne les progrès de l'élève Ismaïl-Effendi. Son Al-
tesse, qui a lu avec le plus vif intérêt les détails qu'elle
contient sur l'aptitude dudit élève et sur les travaux
qu'il a accomplis, me charge de vous prier de faire
agréer à M. Le Verrier l'expression de ses sentiments
de gratitude.
Son Altesse m'ordonne de vous faire savoir, ainsi
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