Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
358 L'ISTHME DE SUEZ,
» part des Etats du littoral de la Méditerranée, nous
» ne serions point forcés de recourir à tous les moyens
» de neutraliser cette concurrence. Les Etats de l'Eu-
» rope méridionale n'étant plus exposés aux incerti-
» tudes de la traversée d'une grande partie de la
» Méditerranée, et se trouvant dispensés d'affronter
» les difficultés du passage du détroit de Gibraltar,
» utiliseront certainement la vapeur mixte, et lors
» même qu'ils n'abandonneraient pas leur navigation
» à voiles, ils auraient encore des avantages sur les
» pays du Nord. » (Pages 191-2.)
« Nous avons déjà indiqué les divers moyens pro-
posés par l'enquête pour placer les Pays-Bas au ni-
veau des nécessités de cette concurrence ; parmi ces
moyens, rappelons seulement la création d'une marine
mixte, les faveurs spéciales à réservera cette marine,
et surtout la continuation du régime colonial actuel,
'par lequel la plus grande masse des transports pro-
venant des possessions néerlandaises est exclusive-
ment affectée au pavillon national. Pourtant, toute
ces garanties ne peuvent encore rassurer la commis-
sion ; elle craint toujours que la force des choses ne
l'emporte :
« Nous exprimons d'abord le désir que le gouver-
» nement s'abstienne de tout acte qui pourrait favo-
ri riser la tendance que pourrait avoir le commerce des
» Pays-Bas à se porter vers la Méditerranée, ce qui arri-
» verait infailliblement s'il prenait certaines mesures
» que nous considérons comme pernicieuses, et que
» certaines personnes voudraient voir adoptées. »
(Page 201.)
a Expliquons à quelles mesures le rapport ici fait
allusion. L'Etat, propriétaire de l'immense majorité
des terrains cultivés dans ces îles, y dispose par con
séquent de la très-majeure quantité des produits. Il
les fait transporter pour son compte dans la métro-
pole, sur les marchés de laquelle il les livre au com-
merce, à des époques déterminées, par adjudication
publique. Le vœu a été exprimé, dans la presse et ail-
leurs, que ces denrées fussent désormais vendues par
l'Etat sur les lieux de production, dans le but d'éviter
l'accroissement artificiel du prix de revient par les
frais d'un double transport, et de faciliter la distribu-
tion directe de la marchandise sur les foyers divers
de la consommation. « On a déjà entendu de divers
» côtés soutenir que la vente de ces produits dans
» les Indes devait être une des suites naturelles du
Il percement de l'isthme. » (Page 202.) C'est ce vœu que
a commission désapprouve, en s'appuyant sur de
hautes considérations d'intérêt national.
» Toutefois, la commission ne se dissimule point
a somme d'avantages attachés à ce changement. Il
erait d'abord favorable au développement des colo-
nies.
» Nous concéderons volontiers que. si les produits
appartenant au gouvernement étaient vendus dans
» les Indes, les profits des maisons de commerce de
» Java seraient accrus, et par suite leur nombre aug-
» menterait. » (Page 205.)
« Pour l'État, la commission penche également à
croire « que la vente des produits à Java serait plus
» avantageuse au point de vue financier. » (Page 203.)
« Enfin, elle hésite elle-même sur la possibilité de
maintenir le régime actuel.
« Il faudrait au moins que l'expérience eût dé-
» montré que, contre notre attente, les produits ne
» peuvent plus être vendus avec profit dans les Pays-
» Bas. » (Page 203.)
« Or, dans ce cas, la Hollande à Java se verrait
enlever par la Méditerranée une bonne part de ses
bénéfices.
« Nous ne prétendons pas dire que la vente des
» produits coloniaux dans les Indes détournerait tous
» ces produits de prendre le chemin de la Hollande ;
» mais il est certain qu'une très-grande partie se
» répandrait directement dans tout le reste du monde,
» et que la perte serait considérable pour les mar-
» chés néerlandais. n (Page 204.)
» Dès lors, « s'il est vrai, comme on le prétend,
» qu'après le percement tout se dirigera vers la
» Méditerranée, le gouvernement devra prendre au
» plus tôt les mesures nécessaires pour le maintien
» du marché néerlandais. » (Même page.)
» En ce dernier avis la commission a raison de
suivre les inspirations de son patriotisme ; mais nous
croyons fermement qu'elle s'éloigne de son but en
montrant au commerce de son pays la route par le
Cap comme la voie de son salut.
» Les produits des Indes, de l'aveu du rapport,
devant arriver plus vite et à meilleur marché dans
les ports de la Méditerranée que dans la mer du
Nord, le monopole national conservé à Java ne ser-
vira de rien. Ce que Java leur refusera, ils le trouve-
ront dans les autres contrées de l'Inde, encore plus
rapprochées d'eux, et avec ces produits similaires ils
feront à la Hollande une concurrence tout aussi com-
plète au moins et tout aussi efficace qu'avec les pro-
duits de Java.
» Pour étouffer cette - concurrence, il faudrait à la
Hollande non le monopole de Java, mais le mono-
pole de l'Asie.
» Nous avons une profonde et vieille estime pour
la nation néerlandaise, quij d'un marais a su faire
un noble empire, et ne doit son abondante richesse
qu'à son habileté patiente, à la solidité de son tra-
vail. Nous avons toujours porté à ses destinées un
affectueux intérêt, et nous la verrions avec tristesse
s'engager dans des voies où, selon nous, elle ne
pourrait recueillir que la décadence. Elle a dans Ses
mains le moyen de conjurer ce malheur. Pour cela,
il ne faut pas qu'elle évite la route de Suez, il faut
au contraire qu'elle sache s'en rapprocher et l'utili-
» part des Etats du littoral de la Méditerranée, nous
» ne serions point forcés de recourir à tous les moyens
» de neutraliser cette concurrence. Les Etats de l'Eu-
» rope méridionale n'étant plus exposés aux incerti-
» tudes de la traversée d'une grande partie de la
» Méditerranée, et se trouvant dispensés d'affronter
» les difficultés du passage du détroit de Gibraltar,
» utiliseront certainement la vapeur mixte, et lors
» même qu'ils n'abandonneraient pas leur navigation
» à voiles, ils auraient encore des avantages sur les
» pays du Nord. » (Pages 191-2.)
« Nous avons déjà indiqué les divers moyens pro-
posés par l'enquête pour placer les Pays-Bas au ni-
veau des nécessités de cette concurrence ; parmi ces
moyens, rappelons seulement la création d'une marine
mixte, les faveurs spéciales à réservera cette marine,
et surtout la continuation du régime colonial actuel,
'par lequel la plus grande masse des transports pro-
venant des possessions néerlandaises est exclusive-
ment affectée au pavillon national. Pourtant, toute
ces garanties ne peuvent encore rassurer la commis-
sion ; elle craint toujours que la force des choses ne
l'emporte :
« Nous exprimons d'abord le désir que le gouver-
» nement s'abstienne de tout acte qui pourrait favo-
ri riser la tendance que pourrait avoir le commerce des
» Pays-Bas à se porter vers la Méditerranée, ce qui arri-
» verait infailliblement s'il prenait certaines mesures
» que nous considérons comme pernicieuses, et que
» certaines personnes voudraient voir adoptées. »
(Page 201.)
a Expliquons à quelles mesures le rapport ici fait
allusion. L'Etat, propriétaire de l'immense majorité
des terrains cultivés dans ces îles, y dispose par con
séquent de la très-majeure quantité des produits. Il
les fait transporter pour son compte dans la métro-
pole, sur les marchés de laquelle il les livre au com-
merce, à des époques déterminées, par adjudication
publique. Le vœu a été exprimé, dans la presse et ail-
leurs, que ces denrées fussent désormais vendues par
l'Etat sur les lieux de production, dans le but d'éviter
l'accroissement artificiel du prix de revient par les
frais d'un double transport, et de faciliter la distribu-
tion directe de la marchandise sur les foyers divers
de la consommation. « On a déjà entendu de divers
» côtés soutenir que la vente de ces produits dans
» les Indes devait être une des suites naturelles du
Il percement de l'isthme. » (Page 202.) C'est ce vœu que
a commission désapprouve, en s'appuyant sur de
hautes considérations d'intérêt national.
» Toutefois, la commission ne se dissimule point
a somme d'avantages attachés à ce changement. Il
erait d'abord favorable au développement des colo-
nies.
» Nous concéderons volontiers que. si les produits
appartenant au gouvernement étaient vendus dans
» les Indes, les profits des maisons de commerce de
» Java seraient accrus, et par suite leur nombre aug-
» menterait. » (Page 205.)
« Pour l'État, la commission penche également à
croire « que la vente des produits à Java serait plus
» avantageuse au point de vue financier. » (Page 203.)
« Enfin, elle hésite elle-même sur la possibilité de
maintenir le régime actuel.
« Il faudrait au moins que l'expérience eût dé-
» montré que, contre notre attente, les produits ne
» peuvent plus être vendus avec profit dans les Pays-
» Bas. » (Page 203.)
« Or, dans ce cas, la Hollande à Java se verrait
enlever par la Méditerranée une bonne part de ses
bénéfices.
« Nous ne prétendons pas dire que la vente des
» produits coloniaux dans les Indes détournerait tous
» ces produits de prendre le chemin de la Hollande ;
» mais il est certain qu'une très-grande partie se
» répandrait directement dans tout le reste du monde,
» et que la perte serait considérable pour les mar-
» chés néerlandais. n (Page 204.)
» Dès lors, « s'il est vrai, comme on le prétend,
» qu'après le percement tout se dirigera vers la
» Méditerranée, le gouvernement devra prendre au
» plus tôt les mesures nécessaires pour le maintien
» du marché néerlandais. » (Même page.)
» En ce dernier avis la commission a raison de
suivre les inspirations de son patriotisme ; mais nous
croyons fermement qu'elle s'éloigne de son but en
montrant au commerce de son pays la route par le
Cap comme la voie de son salut.
» Les produits des Indes, de l'aveu du rapport,
devant arriver plus vite et à meilleur marché dans
les ports de la Méditerranée que dans la mer du
Nord, le monopole national conservé à Java ne ser-
vira de rien. Ce que Java leur refusera, ils le trouve-
ront dans les autres contrées de l'Inde, encore plus
rapprochées d'eux, et avec ces produits similaires ils
feront à la Hollande une concurrence tout aussi com-
plète au moins et tout aussi efficace qu'avec les pro-
duits de Java.
» Pour étouffer cette - concurrence, il faudrait à la
Hollande non le monopole de Java, mais le mono-
pole de l'Asie.
» Nous avons une profonde et vieille estime pour
la nation néerlandaise, quij d'un marais a su faire
un noble empire, et ne doit son abondante richesse
qu'à son habileté patiente, à la solidité de son tra-
vail. Nous avons toujours porté à ses destinées un
affectueux intérêt, et nous la verrions avec tristesse
s'engager dans des voies où, selon nous, elle ne
pourrait recueillir que la décadence. Elle a dans Ses
mains le moyen de conjurer ce malheur. Pour cela,
il ne faut pas qu'elle évite la route de Suez, il faut
au contraire qu'elle sache s'en rapprocher et l'utili-
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