Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1860 01 décembre 1860
Description : 1860/12/01 (A5,N107). 1860/12/01 (A5,N107).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529973r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 379
qu'il n'a éprouvé aucune interruption depuis le com-
mencement des hostilités.
» Voici maintenant des chiffres qui ont une bien
grande signification. Il y a trente ans, l'importation
du thé en Angleterre ne dépassait pas 30 millions de
livres pesant. En 1858, elle s'est élevée à 75,432,535 li-
vres, représentant une valeur de 130 millions de francs,
et payant en droits au tré. or une somme à peu près
égale (100 pour 100 de la valeur). La quantité de soie
grége que l'Angleterre tirait de la Chine il y a trente
ans était tout à fait insignifiante ; dans les trois derniè-
res années, l'importation moyenne a été, pour chaque
année de 101 millions de francs environ. Le coton et
l'opium importés en Chine représentent une valeur
de 450 millions de francs fournie par l'Inde anglaise, et
l'opium à lui seul rapporte au trésor de Calcutta une
somme de plus de 120 millions qui sort tout entière de
la Chine.
» Outre l'opium et le coton, les navires du Royaume-
Uni ont importé en Chine, en 1858, divers produits des
manufactures anglaises pour une valeur de 103 millions
de francs. Au total, on estime que le capital anglais en-
gagé dans le commerce de la Chine n'est pas de moins
de 50 millions sterling, ou 1,250 millions de francs. »
D'après le rapport hollandais et le résumé publié
par M. Ferdinand de Lesseps, tout le commerce euro-
péen d'exportation et d'importation avec la Chine
s'élevait en 1855 à 633 millions de francs , plus
87,565,000 francs pour le commerce des Etats-Unis ;
total, 720,565,000 francs.
M. de Lesseps faisait remarquer que ces évaluations
étaient fort au-dessous des chiffres actuels, quoiqu'il
les adoptât comme base des estimations qu'il présen-
tait.
Ces réserves se trouvent complètement justifiées
par l'article qu'on vient de lire, puisque les docu-
mens officiels publiés en Angleterre portent à 1,250
millions de francs le total du capital engagé seule-
ment par le commerce britannique dans son trafic
avec la Chine.
Faisons remarquer que ces renseignemens concor-
dent avec ceux que nous a fournis le Journal des
Débats, et que nous avons recueillis dans notre der-
nier numéro. Ajoutons que les événements dont la
Chine est le théàtre sont encore de nature à augmen-
ter considérablement le chiffre du tonnage échangé
entre le Céleste Empire et l'Europe, puisque dans ces
documents purement commerciaux ne sont point
compris les navires de guerre et de transport néces-
sités par les opérations militaires, et qui certainement
eussent passé par le canal s'il eût été praticable.
Or nous pensons que pour longtemps encore les
puissances occidentales auront à entretenir des for-
ces respectables dans ces mers éloignées. Notre éta-
blissement en Cochinchine et les nécessités de l'avenir
faciles à prévoir feront de plus en plus fréquenter ces
parages par les escadres européennes. Le traité de
paix dont la conclusion paraît imminente ne peut
manquer d'ouvrir au commerce une vaste carrière
dans cet empire peuplé par 400 millions de consom-
mateurs.
Nous croyons donc pouvoir dire sans témérité que
le présent est à peine une indication du développe-
ment futur de nos relations avec ces contrées ; et no-
tons en terminant que dès aujourd'hui c'est le com-
merce anglais seul dont les échanges avec la Chine
s'élèvent à 1,250 millions, sans compter le commerce
des autres nations européennes et celui des Etats-
Unis.
J. MONGIN.
LES RUSSES SUR L'AMUR.
Les journaux sibériens signalent une augmen-
tation considérable dans le nombre des bateaux à
vapeur naviguant sur l'Amur. Tous les jours ils
amènent des émigrants de la Sibérie et même de
Russie, remorquent des transports avec provisions,
bétail de toute sorte et objets indispensables pour la
colonisation. La contrée s'anime peu à peu; des fo-
rêts vierges sont entamées, des maisons sont cons-
truites, des champs commencent à être ensemencés.
Les Manjoures voient de très-mauvais œil ces progrès
de colonisation sur le grand fleuve et tâchent même
d'y nuire quand ils sont en force. Il y a quelque
temps, une bande de ces indigènes a attaqué un poste
cosaque établi là pour protéger la colonie naissante ;
comme de raison, ils ne tardèrent pas à en être pu-
nis exemplairement par un bataillon de ligne envoyé
sur les lieux. (Constitutionnel.)
CONSIDÉRATIONS
Sur les avantages du canal de Suez pour le
commerce du nord de l'Europe (1).
En 1856, une Commission fut chargée par le roi
de Hollande d'examiner quelle serait l'influence du
percement de l'isthme de Suez sur la navigation des
Pays-Bas. Cette Commission, envisageant surtout la
question au point de vue des communications entre
le Texel et Batavia, déclara que cette entreprise se-
rait moins avantageuse au commerce de la Hollande
qu'à celui d'autres nations.
Nous avons l'intention de traiter la question plus
généralement.
(1) Nous avons pensé être agréable à nos lecteurs en soumettant
à leur jugement, en même temps qu'à la discussion publique,:le mé-
moire de M. Larousse, ingénieur hydrographe de notre marine im-
périale, extrait du volume de documents que vient de publier le
président de la Compagnie universelle, au nom du Conseil d'admi-
nistration. Ce travail consciencieux nous semble un complément
utile du résumé que nous avons cité de M. Ferdinand de Lesseps.
ERNEST DESPLACES.
qu'il n'a éprouvé aucune interruption depuis le com-
mencement des hostilités.
» Voici maintenant des chiffres qui ont une bien
grande signification. Il y a trente ans, l'importation
du thé en Angleterre ne dépassait pas 30 millions de
livres pesant. En 1858, elle s'est élevée à 75,432,535 li-
vres, représentant une valeur de 130 millions de francs,
et payant en droits au tré. or une somme à peu près
égale (100 pour 100 de la valeur). La quantité de soie
grége que l'Angleterre tirait de la Chine il y a trente
ans était tout à fait insignifiante ; dans les trois derniè-
res années, l'importation moyenne a été, pour chaque
année de 101 millions de francs environ. Le coton et
l'opium importés en Chine représentent une valeur
de 450 millions de francs fournie par l'Inde anglaise, et
l'opium à lui seul rapporte au trésor de Calcutta une
somme de plus de 120 millions qui sort tout entière de
la Chine.
» Outre l'opium et le coton, les navires du Royaume-
Uni ont importé en Chine, en 1858, divers produits des
manufactures anglaises pour une valeur de 103 millions
de francs. Au total, on estime que le capital anglais en-
gagé dans le commerce de la Chine n'est pas de moins
de 50 millions sterling, ou 1,250 millions de francs. »
D'après le rapport hollandais et le résumé publié
par M. Ferdinand de Lesseps, tout le commerce euro-
péen d'exportation et d'importation avec la Chine
s'élevait en 1855 à 633 millions de francs , plus
87,565,000 francs pour le commerce des Etats-Unis ;
total, 720,565,000 francs.
M. de Lesseps faisait remarquer que ces évaluations
étaient fort au-dessous des chiffres actuels, quoiqu'il
les adoptât comme base des estimations qu'il présen-
tait.
Ces réserves se trouvent complètement justifiées
par l'article qu'on vient de lire, puisque les docu-
mens officiels publiés en Angleterre portent à 1,250
millions de francs le total du capital engagé seule-
ment par le commerce britannique dans son trafic
avec la Chine.
Faisons remarquer que ces renseignemens concor-
dent avec ceux que nous a fournis le Journal des
Débats, et que nous avons recueillis dans notre der-
nier numéro. Ajoutons que les événements dont la
Chine est le théàtre sont encore de nature à augmen-
ter considérablement le chiffre du tonnage échangé
entre le Céleste Empire et l'Europe, puisque dans ces
documents purement commerciaux ne sont point
compris les navires de guerre et de transport néces-
sités par les opérations militaires, et qui certainement
eussent passé par le canal s'il eût été praticable.
Or nous pensons que pour longtemps encore les
puissances occidentales auront à entretenir des for-
ces respectables dans ces mers éloignées. Notre éta-
blissement en Cochinchine et les nécessités de l'avenir
faciles à prévoir feront de plus en plus fréquenter ces
parages par les escadres européennes. Le traité de
paix dont la conclusion paraît imminente ne peut
manquer d'ouvrir au commerce une vaste carrière
dans cet empire peuplé par 400 millions de consom-
mateurs.
Nous croyons donc pouvoir dire sans témérité que
le présent est à peine une indication du développe-
ment futur de nos relations avec ces contrées ; et no-
tons en terminant que dès aujourd'hui c'est le com-
merce anglais seul dont les échanges avec la Chine
s'élèvent à 1,250 millions, sans compter le commerce
des autres nations européennes et celui des Etats-
Unis.
J. MONGIN.
LES RUSSES SUR L'AMUR.
Les journaux sibériens signalent une augmen-
tation considérable dans le nombre des bateaux à
vapeur naviguant sur l'Amur. Tous les jours ils
amènent des émigrants de la Sibérie et même de
Russie, remorquent des transports avec provisions,
bétail de toute sorte et objets indispensables pour la
colonisation. La contrée s'anime peu à peu; des fo-
rêts vierges sont entamées, des maisons sont cons-
truites, des champs commencent à être ensemencés.
Les Manjoures voient de très-mauvais œil ces progrès
de colonisation sur le grand fleuve et tâchent même
d'y nuire quand ils sont en force. Il y a quelque
temps, une bande de ces indigènes a attaqué un poste
cosaque établi là pour protéger la colonie naissante ;
comme de raison, ils ne tardèrent pas à en être pu-
nis exemplairement par un bataillon de ligne envoyé
sur les lieux. (Constitutionnel.)
CONSIDÉRATIONS
Sur les avantages du canal de Suez pour le
commerce du nord de l'Europe (1).
En 1856, une Commission fut chargée par le roi
de Hollande d'examiner quelle serait l'influence du
percement de l'isthme de Suez sur la navigation des
Pays-Bas. Cette Commission, envisageant surtout la
question au point de vue des communications entre
le Texel et Batavia, déclara que cette entreprise se-
rait moins avantageuse au commerce de la Hollande
qu'à celui d'autres nations.
Nous avons l'intention de traiter la question plus
généralement.
(1) Nous avons pensé être agréable à nos lecteurs en soumettant
à leur jugement, en même temps qu'à la discussion publique,:le mé-
moire de M. Larousse, ingénieur hydrographe de notre marine im-
périale, extrait du volume de documents que vient de publier le
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