Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 363
de détail sur ces rectifications, si nous n'avions reçu
de nos souscripteurs plusieurs lettres qui, en nous
signalant l'article du journal lyonnais, nous faisaient
savoir qu'il avait suscité des inquiétudes parmi un
certain nombre d'actionnaires et nous en deman-
daient l'explication en leur nom.
A coup sûr, notre confrère, dans sa sollicitude et son
patriotisme, sera le premier à déplorer ces effets mal-
heureux de son erreur involontaire, et nous n'avons
certainement pas besoin de le prier de reproduire notre
réponse dans un de ses prochains numéros, pour
éclairer et rassurer ceux qui se sont à tort effrayés
avec lui.
La vérité, la voici, et elle nous est confirmée par
les plus récentes nouvelles : jamais, sous tous les
rapports, l'entreprise du canal de Suez n'a été dans
une situation aussi favorable et aussi satisfaisante.
ERNEST DESPLACES.
ASPECTS FINANCIERS.
Nous trouvons dans le Journal des Débats, sur le
commerce et la navigation entre l'Asie orientale et
l'Europe, des considérations et des chiffres qu'il est
intéressant de recueillir.
Voici d'abord comment s'exprime sur ce sujet
l'habile économiste qui traite ces questions dans cette
feuille :
« Les rapports des nations d'Occident avec le monde
indo-chinois font de nos jours de rapides progrès qui,
pourtant, ne sont encore que le prélude en quelque
sorte de ceux qu'on peut attendre d'un prochain avenir.
En prévision de cet avenir, nous désirons préciser par
des chiffres, dont la source nous paraît parfaitement
sfire, ce qu'est aujourd'hui, ou du moins pour l'époque
la plus connue (en 1858), le mouvement maritime com-
mercial qui s'échange entre l'Europe et les pays de
l'Asie orientale, c'est-à-dire le mouvement général de
la navigation marchande d'Europe à l'est du cap de
Bonne-Espérance.
» En 1853 déjà nous établissions ce calcul et nous arri-
vions aux résultats suivants. Il s'agit ici du transport
maritime, aller et retour réunis, et d'après la jauge
officielle, qui reste toujours sensiblement au-dessous du
chargement effectif :
» Angleterre 1,401,000 tonnes.
» Bollande 336,000 —
» France. 144,000 —
» Hambourg et Brême. 20,000 —
» Espagne. 8,000 —
» Autres pays 91,000 —
Total 2,000,000 tonnes.
» Voici maintenant ce que nous révèlent les statisti-
ques officielles pour l'année 1858 :
» L'Angleterre a compté une in-
tercourse de 2,091,000 tonnes.
» La Hollande 356,000 —
Il La France. 245,000 —
» Les autres pays 251,000 —
Total. 2,943,000 tonnes.
Ainsi, en cinq ans, les rapports commerciaux de l'Eu-
rope à l'est du Cap se sont accrus de 943,000 tonneaux,
ou de près de 50 p. 0/0, et, quelque faible encore qu'y
soit la part de notre pays, il est satisfaisant pourtant
de voir qu'elle a compté, dans l'accroissement général,
pour plus de 100,000 tonnes. Le commerce français, en
un mot, a presque doublé, par rapport à 1853, son chiffre
d'affaires avec le monde oriental, en tonnage s'entend,
car en valeurs il l'a plutôt quadruplé ; il y faisait, il y
a huit ou dix ans, pour 50 à 60 millions d'échanges ; il
en fait aujourd'hui pour 235 millions. Etendrons-nous la
comparaison? Remonterons-nous, par exemple, à vingt
ans plus haut? Eh bien ! nous trouvons qu'en 1839 le
total général des relations européennes par le Cap repré-
sentait le tiers seulement des transports maritimes
actuels, soit 995,030 tonneaux, chiffre sur lequel la ma-
rine marchande de France comptait pour 96,658.
» Le développement [dont nous venons de parler, —
où, bien entendu, n'est pas compris l'immense cabotage
oriental que font entre elles les diverses colonies et
contrées du bassin indo-chinois, cabotage dans lequel
la marine d'Europe, celle de l'Angleterre en particulier,
prend une part très-considérable; — ce développement,
tout grand qu'il est, n'a en soi rien de surprenant,
rien d'exceptionnel : il est dans la nature des choses,
l'Europe ayant fait depuis vingt ans, à travers et mal-
gré tant de causes et d'empêchements et tant de con-
flits politiques, d'immenses progrès dans la carrière du
commerce et de l'industrie. Mais il ne nous paraît pas
moins utile d'indiquer les étapes de ce progrès, d'en
donner la mesure et de fournir ainsi le moyen d'appré-
cier ce que pourra devenir un mouvement maritime
dont l'ouverture du canal de Suez réduira le parcours
de moitié. Il y aurait, de plus, à faire le pareil calcul
pour le cap Horn, car, de ce côté de l'Atlantique, que
contourne si péniblement la navigation d'Europe, il y
a un isthme à couper aussi, une voie maritime non
moins importante que celle de Suez à ouvrir au com-
merce, soit à Nicaragua, soit, ce qui nous semble plus
vraisemblable, dans l'isthme de Darien. »
CHEMIN-DUPONTÈS.
Ce document a pour nous un intérêt tout particu.
lier, car il confirme la vérité et la modération des
chiffres que dans sa récente publication M. de Les-
seps a tirés des faits constatés par le rapport de l'en-
quête hollandaise. D'après ces évaluations, M. de
Lesseps portait à 3,750,000 tonneaux le tonnage
effectif échangé entre l'Europe et les régions asiati-
ques situées au nord de l'équateur et qui se dirige-
ront certainement par le passage de Suez. M. Chemin-
Dupontès estime, d'après les données officielles de
notre ministère du commerce, que le tonnage entre
l'Europe et l'Asie s'élevait en 1858 à environ 3 mil-
de détail sur ces rectifications, si nous n'avions reçu
de nos souscripteurs plusieurs lettres qui, en nous
signalant l'article du journal lyonnais, nous faisaient
savoir qu'il avait suscité des inquiétudes parmi un
certain nombre d'actionnaires et nous en deman-
daient l'explication en leur nom.
A coup sûr, notre confrère, dans sa sollicitude et son
patriotisme, sera le premier à déplorer ces effets mal-
heureux de son erreur involontaire, et nous n'avons
certainement pas besoin de le prier de reproduire notre
réponse dans un de ses prochains numéros, pour
éclairer et rassurer ceux qui se sont à tort effrayés
avec lui.
La vérité, la voici, et elle nous est confirmée par
les plus récentes nouvelles : jamais, sous tous les
rapports, l'entreprise du canal de Suez n'a été dans
une situation aussi favorable et aussi satisfaisante.
ERNEST DESPLACES.
ASPECTS FINANCIERS.
Nous trouvons dans le Journal des Débats, sur le
commerce et la navigation entre l'Asie orientale et
l'Europe, des considérations et des chiffres qu'il est
intéressant de recueillir.
Voici d'abord comment s'exprime sur ce sujet
l'habile économiste qui traite ces questions dans cette
feuille :
« Les rapports des nations d'Occident avec le monde
indo-chinois font de nos jours de rapides progrès qui,
pourtant, ne sont encore que le prélude en quelque
sorte de ceux qu'on peut attendre d'un prochain avenir.
En prévision de cet avenir, nous désirons préciser par
des chiffres, dont la source nous paraît parfaitement
sfire, ce qu'est aujourd'hui, ou du moins pour l'époque
la plus connue (en 1858), le mouvement maritime com-
mercial qui s'échange entre l'Europe et les pays de
l'Asie orientale, c'est-à-dire le mouvement général de
la navigation marchande d'Europe à l'est du cap de
Bonne-Espérance.
» En 1853 déjà nous établissions ce calcul et nous arri-
vions aux résultats suivants. Il s'agit ici du transport
maritime, aller et retour réunis, et d'après la jauge
officielle, qui reste toujours sensiblement au-dessous du
chargement effectif :
» Angleterre 1,401,000 tonnes.
» Bollande 336,000 —
» France. 144,000 —
» Hambourg et Brême. 20,000 —
» Espagne. 8,000 —
» Autres pays 91,000 —
Total 2,000,000 tonnes.
» Voici maintenant ce que nous révèlent les statisti-
ques officielles pour l'année 1858 :
» L'Angleterre a compté une in-
tercourse de 2,091,000 tonnes.
» La Hollande 356,000 —
Il La France. 245,000 —
» Les autres pays 251,000 —
Total. 2,943,000 tonnes.
Ainsi, en cinq ans, les rapports commerciaux de l'Eu-
rope à l'est du Cap se sont accrus de 943,000 tonneaux,
ou de près de 50 p. 0/0, et, quelque faible encore qu'y
soit la part de notre pays, il est satisfaisant pourtant
de voir qu'elle a compté, dans l'accroissement général,
pour plus de 100,000 tonnes. Le commerce français, en
un mot, a presque doublé, par rapport à 1853, son chiffre
d'affaires avec le monde oriental, en tonnage s'entend,
car en valeurs il l'a plutôt quadruplé ; il y faisait, il y
a huit ou dix ans, pour 50 à 60 millions d'échanges ; il
en fait aujourd'hui pour 235 millions. Etendrons-nous la
comparaison? Remonterons-nous, par exemple, à vingt
ans plus haut? Eh bien ! nous trouvons qu'en 1839 le
total général des relations européennes par le Cap repré-
sentait le tiers seulement des transports maritimes
actuels, soit 995,030 tonneaux, chiffre sur lequel la ma-
rine marchande de France comptait pour 96,658.
» Le développement [dont nous venons de parler, —
où, bien entendu, n'est pas compris l'immense cabotage
oriental que font entre elles les diverses colonies et
contrées du bassin indo-chinois, cabotage dans lequel
la marine d'Europe, celle de l'Angleterre en particulier,
prend une part très-considérable; — ce développement,
tout grand qu'il est, n'a en soi rien de surprenant,
rien d'exceptionnel : il est dans la nature des choses,
l'Europe ayant fait depuis vingt ans, à travers et mal-
gré tant de causes et d'empêchements et tant de con-
flits politiques, d'immenses progrès dans la carrière du
commerce et de l'industrie. Mais il ne nous paraît pas
moins utile d'indiquer les étapes de ce progrès, d'en
donner la mesure et de fournir ainsi le moyen d'appré-
cier ce que pourra devenir un mouvement maritime
dont l'ouverture du canal de Suez réduira le parcours
de moitié. Il y aurait, de plus, à faire le pareil calcul
pour le cap Horn, car, de ce côté de l'Atlantique, que
contourne si péniblement la navigation d'Europe, il y
a un isthme à couper aussi, une voie maritime non
moins importante que celle de Suez à ouvrir au com-
merce, soit à Nicaragua, soit, ce qui nous semble plus
vraisemblable, dans l'isthme de Darien. »
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Ce document a pour nous un intérêt tout particu.
lier, car il confirme la vérité et la modération des
chiffres que dans sa récente publication M. de Les-
seps a tirés des faits constatés par le rapport de l'en-
quête hollandaise. D'après ces évaluations, M. de
Lesseps portait à 3,750,000 tonneaux le tonnage
effectif échangé entre l'Europe et les régions asiati-
ques situées au nord de l'équateur et qui se dirige-
ront certainement par le passage de Suez. M. Chemin-
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l'Europe et l'Asie s'élevait en 1858 à environ 3 mil-
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