Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
360 L'ISTHME DE SUEZ,
raison, sur le mouvement suscité entre l'Orient et la
Méditerranée, pour un accroissement considérable
dans les relations commerciales entre le nord et le
midi de l'Europe, dont la marine hollandaise serait
l'intermédiaire :
« Nous devons rappeler que nous étions autrefois
» les intermédiaires du commerce du Nord avec les
» États du Sud, et ce trafic répandait la richesse dans
» notre pays. Nous ne devons rien négliger pour ra-
» mener cette branche de commerce. Or, pour déve-
» lopper notre commerce avec le Nord, le développe-
» ment de nos relations commerciales avec le Sud
» sera d'une incalculable utilité.
» Pour arriver à ressaisir ce débouché, notre com-
» merce devra avant tout commencer par diriger ses
» efforts sur l'Europe septentrionale, où nous n'au-
» rons pas à craindre la concurrence des ports de
» la Méditerranée, même après le percement de
» l'isthme. » (Pages 229-30.)
« L'enquête juge aussi que l'ouverture de l'isthme
exercera sur d'autres parties importantes du monde
une influence non moins remarquable, quoique in-
directe; elle activera les rapports entre le nord de
l'Europe et les Indes occidentales :
« Nous avons fait observer plus haut que les Pays-
» Bas trouveraient probablement une compensation
v de la perte qu'ils pourraient subir dans le mouve-
» ment de la navigation avec les Indes orientales,
» par un plus grand développement de leur commerce
» et de leur navigation avec les Indes occidentales
» et les divers États de l'Europe. » (Page 226.)
« Ainsi, suivant les expressions de l'enquête, la
Hollande, comme les autres nations, prendra sa part
dans la vaste carrière ouverte « à l'humanité entière.»
» L'établissement de la route la plus courte et la
plus naturelle entre l'Orient et l'Occident pourra bien
déplacer quelques intérêts particuliers ; mais ce ne
sera, comme l'a démontré l'exemple des chemins de
fer, que pour leur rendre sous une autre forme plus
d'élasticité et de vigueur, et pour donner en défini-
tive une nouvelle et puissante impulsion au dévelop-
pement de l'intérêt universel.
» Il est une dernière circonstance que nous devons
signaler comme une des constatations les plus essen-
tielles de l'enquête hollandaise. Cette enquête atteste
presque à chaque pas la transformation qu'opérera
dans les marines commerciales la jonction des deux
mers, l'immense impulsion qu'elle est destinée à don-
ner à la navigation à vapeur, et les nombreuses fa-
cilités qui favoriseront cette navigation sur la route
abrégée.
« La nouvelle navigation par Suez déterminera l'é-
» tablissement de dépôts de charbon à Aden, Djeddah,
» Suez, Malte, etc., et alors peut-être les bateaux à
» vapeur qui n'effectuent présentement que le trans-
» port des malles, des voyageurs et des marchandises
» de grande valeur, pourront être utilisés pour le
» transport des autres marchandises, destinées aux
» contrées situées favorablement sur leur parcours. »
(Page 191.)
« C'est la Méditerranée qui la première recevra cet
élan :
« Il est certain qu'après le percement de l'isthme de
» Suez Ip, commerce des ports de la Méditerranée
» avec les Indes orientales se fera exclusivement par
» navires à vapeur. » (Page 207.)
« Or, cette prévision se réalisant, les ports de l'O-
céan suivront inévitablement ce mouvement des ports
de la Méditerranée.
» Lorsque les cargaisons orientales arriveront à
Marseille par Suez, non pas même au moyen de la
vapeur seule, mais par navires mixtes, de Ceylan en
37 jours, de Singapore en 49 jours, de Java en 50 jours,
et celles de Marseille à Ceylan en 34 jours, à Singa-
pore en 43 jours, à Java en 45 jours, il ne sera plus
possible aux armateurs de l'Océan de permettre que
leurs bâtiments se traînent péniblement à la voile le
long de la route du Cap pour venir au cap Lézard,
de Ceylan ou de Singapore en 116 jours, de Java en
110 jours.
» Ces nécessités pratiques ne pouvaient manquer de
frapper l'esprit des hommes éminents chargés d'ap-
profondir la question sous ses divers aspects. Aussi
ont ils posé la difficulté en ce< termes :
« Il peut arriver que les États du Nord qui vou-
» draient continuer de suivre la route du cap de
» Bonne-Espérance aient ce problème à résoudre :
» Faut-il ou ne faut-il pas abandollner la navigation à
» voiles? » (Page 191.)
« Or, ce problème, la commission ne tarde point à
le résoudre très-affirmativement, et ses motifs sont
dignes qu'on s'y arrête.
» D'abord, la navigation à voiles est sujette, pour
se mettre en route, à des retards ruineux :
« En 1856, pendant le mois de novembre et une
Il partie du mois de décembre, dans un seul de nos
» ports de mer, Brouwershaven, environ soixante de
» nos navires à voiles, parmi lesquels se trouvait un
» de nos meilleurs voiliers, le Cosmopolite, ont dû,
» pour sortir du port, attendre pendant six semaines un
» vent favorable. Un pareil retard bouleversa tous les
» calculs ayant pour objet de déterminer la durée de
» temps nécessaire pour atteindre tel ou tel point de VO-
» céan; les navires étaient en outre exposés à des
» dangers ; le commerce éprouva de nombreux mé-
» comptes ; quelques-uns de ces navires avaient à
» transporter des cargaisons, d'autres allaient cher-
» cher dans les Indes ou ailleurs un chargement qui
» devait être embarqué à jour fixe. Si l'on récapitu-
» lait le nombre de navires qui ont éprouvé les mê-
%) mes difficultés dans nos ports, on reconnaîtrait
raison, sur le mouvement suscité entre l'Orient et la
Méditerranée, pour un accroissement considérable
dans les relations commerciales entre le nord et le
midi de l'Europe, dont la marine hollandaise serait
l'intermédiaire :
« Nous devons rappeler que nous étions autrefois
» les intermédiaires du commerce du Nord avec les
» États du Sud, et ce trafic répandait la richesse dans
» notre pays. Nous ne devons rien négliger pour ra-
» mener cette branche de commerce. Or, pour déve-
» lopper notre commerce avec le Nord, le développe-
» ment de nos relations commerciales avec le Sud
» sera d'une incalculable utilité.
» Pour arriver à ressaisir ce débouché, notre com-
» merce devra avant tout commencer par diriger ses
» efforts sur l'Europe septentrionale, où nous n'au-
» rons pas à craindre la concurrence des ports de
» la Méditerranée, même après le percement de
» l'isthme. » (Pages 229-30.)
« L'enquête juge aussi que l'ouverture de l'isthme
exercera sur d'autres parties importantes du monde
une influence non moins remarquable, quoique in-
directe; elle activera les rapports entre le nord de
l'Europe et les Indes occidentales :
« Nous avons fait observer plus haut que les Pays-
» Bas trouveraient probablement une compensation
v de la perte qu'ils pourraient subir dans le mouve-
» ment de la navigation avec les Indes orientales,
» par un plus grand développement de leur commerce
» et de leur navigation avec les Indes occidentales
» et les divers États de l'Europe. » (Page 226.)
« Ainsi, suivant les expressions de l'enquête, la
Hollande, comme les autres nations, prendra sa part
dans la vaste carrière ouverte « à l'humanité entière.»
» L'établissement de la route la plus courte et la
plus naturelle entre l'Orient et l'Occident pourra bien
déplacer quelques intérêts particuliers ; mais ce ne
sera, comme l'a démontré l'exemple des chemins de
fer, que pour leur rendre sous une autre forme plus
d'élasticité et de vigueur, et pour donner en défini-
tive une nouvelle et puissante impulsion au dévelop-
pement de l'intérêt universel.
» Il est une dernière circonstance que nous devons
signaler comme une des constatations les plus essen-
tielles de l'enquête hollandaise. Cette enquête atteste
presque à chaque pas la transformation qu'opérera
dans les marines commerciales la jonction des deux
mers, l'immense impulsion qu'elle est destinée à don-
ner à la navigation à vapeur, et les nombreuses fa-
cilités qui favoriseront cette navigation sur la route
abrégée.
« La nouvelle navigation par Suez déterminera l'é-
» tablissement de dépôts de charbon à Aden, Djeddah,
» Suez, Malte, etc., et alors peut-être les bateaux à
» vapeur qui n'effectuent présentement que le trans-
» port des malles, des voyageurs et des marchandises
» de grande valeur, pourront être utilisés pour le
» transport des autres marchandises, destinées aux
» contrées situées favorablement sur leur parcours. »
(Page 191.)
« C'est la Méditerranée qui la première recevra cet
élan :
« Il est certain qu'après le percement de l'isthme de
» Suez Ip, commerce des ports de la Méditerranée
» avec les Indes orientales se fera exclusivement par
» navires à vapeur. » (Page 207.)
« Or, cette prévision se réalisant, les ports de l'O-
céan suivront inévitablement ce mouvement des ports
de la Méditerranée.
» Lorsque les cargaisons orientales arriveront à
Marseille par Suez, non pas même au moyen de la
vapeur seule, mais par navires mixtes, de Ceylan en
37 jours, de Singapore en 49 jours, de Java en 50 jours,
et celles de Marseille à Ceylan en 34 jours, à Singa-
pore en 43 jours, à Java en 45 jours, il ne sera plus
possible aux armateurs de l'Océan de permettre que
leurs bâtiments se traînent péniblement à la voile le
long de la route du Cap pour venir au cap Lézard,
de Ceylan ou de Singapore en 116 jours, de Java en
110 jours.
» Ces nécessités pratiques ne pouvaient manquer de
frapper l'esprit des hommes éminents chargés d'ap-
profondir la question sous ses divers aspects. Aussi
ont ils posé la difficulté en ce< termes :
« Il peut arriver que les États du Nord qui vou-
» draient continuer de suivre la route du cap de
» Bonne-Espérance aient ce problème à résoudre :
» Faut-il ou ne faut-il pas abandollner la navigation à
» voiles? » (Page 191.)
« Or, ce problème, la commission ne tarde point à
le résoudre très-affirmativement, et ses motifs sont
dignes qu'on s'y arrête.
» D'abord, la navigation à voiles est sujette, pour
se mettre en route, à des retards ruineux :
« En 1856, pendant le mois de novembre et une
Il partie du mois de décembre, dans un seul de nos
» ports de mer, Brouwershaven, environ soixante de
» nos navires à voiles, parmi lesquels se trouvait un
» de nos meilleurs voiliers, le Cosmopolite, ont dû,
» pour sortir du port, attendre pendant six semaines un
» vent favorable. Un pareil retard bouleversa tous les
» calculs ayant pour objet de déterminer la durée de
» temps nécessaire pour atteindre tel ou tel point de VO-
» céan; les navires étaient en outre exposés à des
» dangers ; le commerce éprouva de nombreux mé-
» comptes ; quelques-uns de ces navires avaient à
» transporter des cargaisons, d'autres allaient cher-
» cher dans les Indes ou ailleurs un chargement qui
» devait être embarqué à jour fixe. Si l'on récapitu-
» lait le nombre de navires qui ont éprouvé les mê-
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