Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 367
pereur, du grand conseil et des nombreux Tartares
sous ses ordres.
» On doit donc attribuer notre si prompt succès à la
perte de ce grand personnage qui, l'an dernier, est
sorti vainqueur d'une lutte avec la flotte alliée. Ils
avaient érigé sur les sommets de leurs quatre princi-
paux forts, qui se flanquaient à l'embouchure du Peïho,
assez de batteries pour nous foudroyer. De plus, ces
ouvrages, entourés d'eau de tous côtés, présentaient
des défenses accessoires bien établies et rendues for-
midables par la vase; malheureusement pour ces indi-
gènes, nous avons su déjouer leurs superbes projets en
dirigeant toutes nos attaques par terre au lieu d'arri-
ver avec confiance les aborder par mer.
» Le 30, les troupes évacuent complétement le camp
de Sing-Ko, qu'elles étaient revenues occuper le lende-
main de la reddition des forts. Elles sont dirigées par
terre sur la ville de Tien-Tsin. Elles marchent à petites
journées à cause du soleil qui brille de tout son éclat
et fatigue énormément; aussi met-on deux jours avant
de dresser les tentes d'une manière définitive. Le camp
que nous occupons est situé à environ 4 kilomètres de
Tien-Tsin. Chacun est heureux de trouver à proximité
de sa tente de grands jardins, des arbres fruitiers, des
légumes de toutes sortes, indices d'une belle végéta-
tion. Les troupes ne regrettent pas Sing-Ko, qui les
privait du plus petit feuillage, du moindre fruit, et
même souvent de la bonne eau, qu'il fallait aller cher-
cher à J) kilomètres du camp. Quant au malheureux
bataillon laissé jusqu'à ce jour à Pehtang, inutile de
vous dire combien il était privé de toutes les petites
ressources que les mercantiles pouvaient encore offrir
aux troupes de Sing-Ko; aussi ces dernières le plai-
gnaient-elles vivement.
» Depuis l'armistice, la confiance commence à s'éta-
blir entre nos troupes et les indigènes constamment
livrés aux caprices de tant de petits chefs barbares.
Aussi, il y a presque abondance de tout nu camp de
Tien-Tsin. En dehors des vivres frais, pain ou biscuit,
viande, qui nous sont fournis par les soins de l'inten-
dance, un marché parfaitement installé par ordre du vice-
roi de la province de Petchili, nous donne la facilité de
nous procurer du mouton, du poisson, de la volaille,
des fruits, des légumes, et même de la glace (en sep-
tembre et par une chaleur excessive), que les indigènes
emploient pour la conservation du poisson. Bref, le sol
varié qui se dessine devant nous est riche et d'une fer-
tilité telle, qu'on peut en conclure qu'il doit, chaque
année, produire de très-abondantes récoltes. Nous espé-
rons maintenant qu'un esprit plus loyal présidera à la
conduite du gouvernement chinois, et que la lenteur
étudiée de la diplomatie du Céleste Empire ne nous
forcera pas à hiverner dans ces parages où bientôt un
froid de peu de durée, il est vrai, mais presque égal à
celui de la Sibérie, va venir nous surprendre. De l'avis
des navigateurs qui, depuis bon nombre d'années, par-
courent les côtes de Chine, le Peïho peut être cou-
vert de glace vers la fin du mois d'octobre ou dans
la première quinzaine de novembre.
D Au moment de fermer ma lettre, toute la première
brigade reçoit l'ordre de se porter à 4 kilomètres en
avant de Tien-Tsin en emportant sept jours de vivres
Elle doit, le lendemain, ou peu de jours après, marcher
sur Pékin, si les mandarins accourus de la capitale du
Céleste Empire continuent à mettre autant de lenteur
pour arriver à signer le traité. Ces membres du grand
conseil acceptent les conditions que nos ambassadeurs
leur imposent ; seulement ils ne sont pas munis de
pleins pouvoirs et demandent aujourd'hui à se rendre
dans leur capitale pour obtenir la signature de l'empe-
reur. Déjà abusés par ces diplomates, qui ne cherchent
qu'à gagner du temps, nos ambassadeurs ne veulent pas
se laisser prendre à ce piège. Aussi, pour ce motif,
dans quelques instants, aurons-nous fait un nouveau
pas vers Pékin.
Il Les autres troupes comptent également lever le
camp de Tien-Tsin, si une réponse plus favorable n'est
pas reçue d'ici deux ou trois jours du chef de l'empire
du Milieu. Deux forts, qui défendent le passage du
Peïho, sont occupés par nos troupes. Ces forts, comme
les précédents, renferment des canons de toute espèce.
» La dyssenterie, maladie régnante depuis que nous
avons touché Pehtang, semble perdre de son intensité,
et on peut même affirmer que si les troupes trouvent
plus haut, ainsi que tout donne lieu de le croire, une
nourriture saine, légère et abondante, comme celle
qu'elle peut se procurer ici, c'est à peine si, dans
quelque temps, on aura quelques hommes retenus sous
la tente par des affections passagères, »
« Tien-Tsin, 9 septembre.
» Comme je vous le disais dans ma dernière lettre,
les forts de la rive droite se sont rendus aussitôt après
le passage du Peïho par le 2° bataillon de chasseurs, et
la prise des forts de gauche par la brigade du général
Colineau et les Anglais. La lrï brigade fut placée sur
la rive droite du Peïho, et campa dans les jardins de
Seïaou-Lean-Tse. Elle y resta jusqu'au 31 août. Ce jour-
là, tout le monde partit pour Tien-Tsin, où l'on est ar-
rivé le 2 septembre, et d'où je vous écris.
» L'armée est campée sous le mur d'enceinte des fau-
bourgs, à 5 kilomètres de la ville. Une compagnie de
chasseurs, une du IOle de ligne, les spahis et les chas-
seurs d'Afrique sont à Tien-Tsin même, pour la garde
du général en chef et de l'ambassadeur. La brigade
Jamin est partie aujourd'hui à 6 heures, pour aller
camper à 4 kilomètres au-dessus de Tien-Tsin, sur la
route de Pékin. Cette manœuvre aura sans doute pour
effet d'accélérer les pourparlers entre les ambassadeurs
et les envoyés chinois.
» Tien-Tsin ne mérite pas sa réputation. C'est une
grande ville d'environ 400,000 habitants. Les rues,
comme toutes celles des villes chinoises, sont étroites
et sales. Une seule, que nous appelons la Grande-Rue,
est bordée de magasins où l'on trouve de fort belles
chinoiseries, mais à des prix fous. La nuit, grâce aux
lanternes, cette rue présente un très-joli aspect. Il
Pour extrait : BONIFACE.
(Constitutionnel. )
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
pereur, du grand conseil et des nombreux Tartares
sous ses ordres.
» On doit donc attribuer notre si prompt succès à la
perte de ce grand personnage qui, l'an dernier, est
sorti vainqueur d'une lutte avec la flotte alliée. Ils
avaient érigé sur les sommets de leurs quatre princi-
paux forts, qui se flanquaient à l'embouchure du Peïho,
assez de batteries pour nous foudroyer. De plus, ces
ouvrages, entourés d'eau de tous côtés, présentaient
des défenses accessoires bien établies et rendues for-
midables par la vase; malheureusement pour ces indi-
gènes, nous avons su déjouer leurs superbes projets en
dirigeant toutes nos attaques par terre au lieu d'arri-
ver avec confiance les aborder par mer.
» Le 30, les troupes évacuent complétement le camp
de Sing-Ko, qu'elles étaient revenues occuper le lende-
main de la reddition des forts. Elles sont dirigées par
terre sur la ville de Tien-Tsin. Elles marchent à petites
journées à cause du soleil qui brille de tout son éclat
et fatigue énormément; aussi met-on deux jours avant
de dresser les tentes d'une manière définitive. Le camp
que nous occupons est situé à environ 4 kilomètres de
Tien-Tsin. Chacun est heureux de trouver à proximité
de sa tente de grands jardins, des arbres fruitiers, des
légumes de toutes sortes, indices d'une belle végéta-
tion. Les troupes ne regrettent pas Sing-Ko, qui les
privait du plus petit feuillage, du moindre fruit, et
même souvent de la bonne eau, qu'il fallait aller cher-
cher à J) kilomètres du camp. Quant au malheureux
bataillon laissé jusqu'à ce jour à Pehtang, inutile de
vous dire combien il était privé de toutes les petites
ressources que les mercantiles pouvaient encore offrir
aux troupes de Sing-Ko; aussi ces dernières le plai-
gnaient-elles vivement.
» Depuis l'armistice, la confiance commence à s'éta-
blir entre nos troupes et les indigènes constamment
livrés aux caprices de tant de petits chefs barbares.
Aussi, il y a presque abondance de tout nu camp de
Tien-Tsin. En dehors des vivres frais, pain ou biscuit,
viande, qui nous sont fournis par les soins de l'inten-
dance, un marché parfaitement installé par ordre du vice-
roi de la province de Petchili, nous donne la facilité de
nous procurer du mouton, du poisson, de la volaille,
des fruits, des légumes, et même de la glace (en sep-
tembre et par une chaleur excessive), que les indigènes
emploient pour la conservation du poisson. Bref, le sol
varié qui se dessine devant nous est riche et d'une fer-
tilité telle, qu'on peut en conclure qu'il doit, chaque
année, produire de très-abondantes récoltes. Nous espé-
rons maintenant qu'un esprit plus loyal présidera à la
conduite du gouvernement chinois, et que la lenteur
étudiée de la diplomatie du Céleste Empire ne nous
forcera pas à hiverner dans ces parages où bientôt un
froid de peu de durée, il est vrai, mais presque égal à
celui de la Sibérie, va venir nous surprendre. De l'avis
des navigateurs qui, depuis bon nombre d'années, par-
courent les côtes de Chine, le Peïho peut être cou-
vert de glace vers la fin du mois d'octobre ou dans
la première quinzaine de novembre.
D Au moment de fermer ma lettre, toute la première
brigade reçoit l'ordre de se porter à 4 kilomètres en
avant de Tien-Tsin en emportant sept jours de vivres
Elle doit, le lendemain, ou peu de jours après, marcher
sur Pékin, si les mandarins accourus de la capitale du
Céleste Empire continuent à mettre autant de lenteur
pour arriver à signer le traité. Ces membres du grand
conseil acceptent les conditions que nos ambassadeurs
leur imposent ; seulement ils ne sont pas munis de
pleins pouvoirs et demandent aujourd'hui à se rendre
dans leur capitale pour obtenir la signature de l'empe-
reur. Déjà abusés par ces diplomates, qui ne cherchent
qu'à gagner du temps, nos ambassadeurs ne veulent pas
se laisser prendre à ce piège. Aussi, pour ce motif,
dans quelques instants, aurons-nous fait un nouveau
pas vers Pékin.
Il Les autres troupes comptent également lever le
camp de Tien-Tsin, si une réponse plus favorable n'est
pas reçue d'ici deux ou trois jours du chef de l'empire
du Milieu. Deux forts, qui défendent le passage du
Peïho, sont occupés par nos troupes. Ces forts, comme
les précédents, renferment des canons de toute espèce.
» La dyssenterie, maladie régnante depuis que nous
avons touché Pehtang, semble perdre de son intensité,
et on peut même affirmer que si les troupes trouvent
plus haut, ainsi que tout donne lieu de le croire, une
nourriture saine, légère et abondante, comme celle
qu'elle peut se procurer ici, c'est à peine si, dans
quelque temps, on aura quelques hommes retenus sous
la tente par des affections passagères, »
« Tien-Tsin, 9 septembre.
» Comme je vous le disais dans ma dernière lettre,
les forts de la rive droite se sont rendus aussitôt après
le passage du Peïho par le 2° bataillon de chasseurs, et
la prise des forts de gauche par la brigade du général
Colineau et les Anglais. La lrï brigade fut placée sur
la rive droite du Peïho, et campa dans les jardins de
Seïaou-Lean-Tse. Elle y resta jusqu'au 31 août. Ce jour-
là, tout le monde partit pour Tien-Tsin, où l'on est ar-
rivé le 2 septembre, et d'où je vous écris.
» L'armée est campée sous le mur d'enceinte des fau-
bourgs, à 5 kilomètres de la ville. Une compagnie de
chasseurs, une du IOle de ligne, les spahis et les chas-
seurs d'Afrique sont à Tien-Tsin même, pour la garde
du général en chef et de l'ambassadeur. La brigade
Jamin est partie aujourd'hui à 6 heures, pour aller
camper à 4 kilomètres au-dessus de Tien-Tsin, sur la
route de Pékin. Cette manœuvre aura sans doute pour
effet d'accélérer les pourparlers entre les ambassadeurs
et les envoyés chinois.
» Tien-Tsin ne mérite pas sa réputation. C'est une
grande ville d'environ 400,000 habitants. Les rues,
comme toutes celles des villes chinoises, sont étroites
et sales. Une seule, que nous appelons la Grande-Rue,
est bordée de magasins où l'on trouve de fort belles
chinoiseries, mais à des prix fous. La nuit, grâce aux
lanternes, cette rue présente un très-joli aspect. Il
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(Constitutionnel. )
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
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