Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 365
tien, il rendra plus faciles et plus promptes les relations
de l'Europe et de l'Amérique avec l'Asie. »
Ainsi rien n'aura manqué à l'œuvre magnifique
qui se poursuit sous les auspices de Mohammed-Said :
ni l'appui de la presse, ni les sympathies de l'opinion,
ni le concours des capitaux, ni la protection des
gouvernements éclairés, ni les sanctions de la science,
ni les votes de nos corps électifs, ni les suffrages
de la magistrature; et ce n'est point la première fois
que ces suffrages lui sont décernés.
J. Mgngin.
PERSÉVÉRANCE DE L'OPINION.
Dans son bulletin scientifique, Y Impartial de
Nancy publie les lignes suivantes sur le percement de
l'isthme de Suez :
« L'isthme de Suez est ce trait d'union que vous sa-
vez, large de trente lieues, tiré entre l'Asie et l'Afrique.
Une dépression, mouchetée par les quatre lacs Manzaleh,
Ballah, Timsah et Amers, en sillonne transversalement,
de Péluse à Suez d'une mer à l'autre, la partie
moyenne : comme si le Créateur avait voulu, dès les
temps diluviens, indiquer à l'Europe la route qu'elle
avait à se frayer pour gagner l'océan Pacifique, exploi-
ter les Indes orientales, découvrir la Polynésie, etc.
» Les hommes, de temps immémorial, ont suivi cette
trace du doigt de Dieu. En cherchant bien, vous trou-
veriez, sous l'oreiller de quelque Pharaon, momifié de-
puis une infinité de milliers d'années au fond d'une py-
ramide de pierre, le plan du canal qui unissait jadis le
Nil à la mer Rouge : canal commencé par Nécos, ter-
miné par Darius, fils d'Hystape. Des redresseurs d'évé-
nements , tels que Ptolémée-Philadelphe, l'empereur
Adrien, le calife Omar, y ont mis la main plus d'une
fois, afin de rouvrir la communication interrompue en-
tre les deux mers. Puis vint le calife Abou-Giafar-
Almanzor, qui interdit brutalement la navigation du
canal, en 167 : si bien que l'on n'en retrouve plus au-
jourd'hui que des vestiges.
a Plus près de nous, le général Bonaparte, qui avait
la tête assez vaste pour penser à tout, et à bien d'au-
tres choses encore, s'en occupa un jour. Mais l'homme
propose et. Vous savez le reste !
» Enfin, à M. Ferdinand de Lesseps revient l'honneur
d'avoir présenté le tracé qui coupe l'isthme par le che-
min le plus court, du nord au sud, allant directement
de Péluse, ou mieux de Saïd à Suez, par les lacs, à
travers le désert ; à lui encore les honneurs de la lutte
avec le gouvernement britannique et de toute sorte de
difficultés vaincues. On a bien fait à ce projet gigan-
tesque quelques objections de détail, telle, par exem
pie, que celle tirée de la grande mobilité des sables
sur certains points du trajet à parcourir; mais M. Fer-
dinand de Lesseps a répondu à tout par des sondages
qui font connaître la composition du terrain, partout
favorable au travail des dragues.
» Pour ce percement, qui peut suffire seul à l'illus-
tration du siècle, M. de Lesseps ne demande que 200
millions de francs et six ans de travail; moyennant
quoi la route des Indes sera réduite de 6,900 à 3,000
lieues. Sur cent jours de traversée, les vaisseaux de la
Baltique en gagneront quarante six ; ceux de l'Océan,
cinquante; ceux de la Méditerranée, soixante-cinq.
» Un seul homme a jusqu'ici opposé sa volonté de fer
à la réalisation de ce projet humanitaire. Lord Palmers-
ton en nie absolument l'utilité, bien que, sur 3 millions
de tonnes destinées à suivre la nouvelle route, l'An-
gleterre, au rapport de l'East-India-and-China-association,
doive en compter, pour elle seule, 2 millions; il y a
plus : l'ingénieur anglais Stephenson, qui, avec MM. Né-
grelli et Talabot, en 1855, avait reconnu l'opportu-
nité, l'utilité, et constaté, sur les lieux, par une étude
approfondie, la facile exécution du percement de l'is-
thme, est parvenu sans peine à persuader au patrio-
tisme du noble lord que le projet de M. de Lesseps est
une folie et un danger pour l'Angleterre.
» Nonobstant l'opposition du pouvoir anglais, comme
Sa Hautesse le Grand Turc consent, comme le pacha
d'Egypte ne demande pas mieux, comme le reste de
l'Europe applaudit des deux mains, et, qui mieux est,
fournit le concours de sa bourse, dès le 25 avril der-
nier le premier coup de pioche a été donné « sur le
» terrain qui ouvrira l'accès de l'Orient à la civilisa-
» tion de l'Occident. » Celui des deux qui y gagnera
le plus n'est peut-être pas celui qu'on pense.
» ETIENNE. »
La presse et la science françaises, on le voit, ne
cessent, sous toutes les formes, de réclamer et de sou-
tenir l'accomplissement de cette grande conception.
J. MONGIN;
LA SCIENCE ASTRONOMIQUE EN tGYPTE.
Nous recueillons dans le Journal d'Indre-et-Loire
des détails qui intéresseront nos lecteurs, et qui sont
extraits de son compte rendu des séances de l'Aca-
démie des sciences.
J. MONGIN.
Séance du lundi 5 novembre 1860.
« Nous sommes déjà un peu loin de l'éclipsé de so-
leil du mois de juillet dernier; de cette éclipse qui a
excité à un si haut degré l'attention du monde savant,
et qui a été la cause de tant de fâcheux débats dans le
sein de l'Académie ; mais c'est toujours avec un vérita-
ble intérêt que l'on entend les communications qui, de
temps en temps, arrivent de différentes parties du
monde.
» Celles que l'Académie a reçues aujourd'hui étaient
d'un intérêt tout à fait particulier. Elles éma-
naient directement de l'un des hommes les plus re-
marquables de notre époque, du prince qui a si bien
compris l'importance du canal de Suez. qui a si puis-
samment secondé les projets des ingénieurs, de S. A.
legvice-roi d'Egypte. Elles avaient été adressées à l'ho-
tien, il rendra plus faciles et plus promptes les relations
de l'Europe et de l'Amérique avec l'Asie. »
Ainsi rien n'aura manqué à l'œuvre magnifique
qui se poursuit sous les auspices de Mohammed-Said :
ni l'appui de la presse, ni les sympathies de l'opinion,
ni le concours des capitaux, ni la protection des
gouvernements éclairés, ni les sanctions de la science,
ni les votes de nos corps électifs, ni les suffrages
de la magistrature; et ce n'est point la première fois
que ces suffrages lui sont décernés.
J. Mgngin.
PERSÉVÉRANCE DE L'OPINION.
Dans son bulletin scientifique, Y Impartial de
Nancy publie les lignes suivantes sur le percement de
l'isthme de Suez :
« L'isthme de Suez est ce trait d'union que vous sa-
vez, large de trente lieues, tiré entre l'Asie et l'Afrique.
Une dépression, mouchetée par les quatre lacs Manzaleh,
Ballah, Timsah et Amers, en sillonne transversalement,
de Péluse à Suez d'une mer à l'autre, la partie
moyenne : comme si le Créateur avait voulu, dès les
temps diluviens, indiquer à l'Europe la route qu'elle
avait à se frayer pour gagner l'océan Pacifique, exploi-
ter les Indes orientales, découvrir la Polynésie, etc.
» Les hommes, de temps immémorial, ont suivi cette
trace du doigt de Dieu. En cherchant bien, vous trou-
veriez, sous l'oreiller de quelque Pharaon, momifié de-
puis une infinité de milliers d'années au fond d'une py-
ramide de pierre, le plan du canal qui unissait jadis le
Nil à la mer Rouge : canal commencé par Nécos, ter-
miné par Darius, fils d'Hystape. Des redresseurs d'évé-
nements , tels que Ptolémée-Philadelphe, l'empereur
Adrien, le calife Omar, y ont mis la main plus d'une
fois, afin de rouvrir la communication interrompue en-
tre les deux mers. Puis vint le calife Abou-Giafar-
Almanzor, qui interdit brutalement la navigation du
canal, en 167 : si bien que l'on n'en retrouve plus au-
jourd'hui que des vestiges.
a Plus près de nous, le général Bonaparte, qui avait
la tête assez vaste pour penser à tout, et à bien d'au-
tres choses encore, s'en occupa un jour. Mais l'homme
propose et. Vous savez le reste !
» Enfin, à M. Ferdinand de Lesseps revient l'honneur
d'avoir présenté le tracé qui coupe l'isthme par le che-
min le plus court, du nord au sud, allant directement
de Péluse, ou mieux de Saïd à Suez, par les lacs, à
travers le désert ; à lui encore les honneurs de la lutte
avec le gouvernement britannique et de toute sorte de
difficultés vaincues. On a bien fait à ce projet gigan-
tesque quelques objections de détail, telle, par exem
pie, que celle tirée de la grande mobilité des sables
sur certains points du trajet à parcourir; mais M. Fer-
dinand de Lesseps a répondu à tout par des sondages
qui font connaître la composition du terrain, partout
favorable au travail des dragues.
» Pour ce percement, qui peut suffire seul à l'illus-
tration du siècle, M. de Lesseps ne demande que 200
millions de francs et six ans de travail; moyennant
quoi la route des Indes sera réduite de 6,900 à 3,000
lieues. Sur cent jours de traversée, les vaisseaux de la
Baltique en gagneront quarante six ; ceux de l'Océan,
cinquante; ceux de la Méditerranée, soixante-cinq.
» Un seul homme a jusqu'ici opposé sa volonté de fer
à la réalisation de ce projet humanitaire. Lord Palmers-
ton en nie absolument l'utilité, bien que, sur 3 millions
de tonnes destinées à suivre la nouvelle route, l'An-
gleterre, au rapport de l'East-India-and-China-association,
doive en compter, pour elle seule, 2 millions; il y a
plus : l'ingénieur anglais Stephenson, qui, avec MM. Né-
grelli et Talabot, en 1855, avait reconnu l'opportu-
nité, l'utilité, et constaté, sur les lieux, par une étude
approfondie, la facile exécution du percement de l'is-
thme, est parvenu sans peine à persuader au patrio-
tisme du noble lord que le projet de M. de Lesseps est
une folie et un danger pour l'Angleterre.
» Nonobstant l'opposition du pouvoir anglais, comme
Sa Hautesse le Grand Turc consent, comme le pacha
d'Egypte ne demande pas mieux, comme le reste de
l'Europe applaudit des deux mains, et, qui mieux est,
fournit le concours de sa bourse, dès le 25 avril der-
nier le premier coup de pioche a été donné « sur le
» terrain qui ouvrira l'accès de l'Orient à la civilisa-
» tion de l'Occident. » Celui des deux qui y gagnera
le plus n'est peut-être pas celui qu'on pense.
» ETIENNE. »
La presse et la science françaises, on le voit, ne
cessent, sous toutes les formes, de réclamer et de sou-
tenir l'accomplissement de cette grande conception.
J. MONGIN;
LA SCIENCE ASTRONOMIQUE EN tGYPTE.
Nous recueillons dans le Journal d'Indre-et-Loire
des détails qui intéresseront nos lecteurs, et qui sont
extraits de son compte rendu des séances de l'Aca-
démie des sciences.
J. MONGIN.
Séance du lundi 5 novembre 1860.
« Nous sommes déjà un peu loin de l'éclipsé de so-
leil du mois de juillet dernier; de cette éclipse qui a
excité à un si haut degré l'attention du monde savant,
et qui a été la cause de tant de fâcheux débats dans le
sein de l'Académie ; mais c'est toujours avec un vérita-
ble intérêt que l'on entend les communications qui, de
temps en temps, arrivent de différentes parties du
monde.
» Celles que l'Académie a reçues aujourd'hui étaient
d'un intérêt tout à fait particulier. Elles éma-
naient directement de l'un des hommes les plus re-
marquables de notre époque, du prince qui a si bien
compris l'importance du canal de Suez. qui a si puis-
samment secondé les projets des ingénieurs, de S. A.
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