Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1860 01 novembre 1860
Description : 1860/11/01 (A5,N105). 1860/11/01 (A5,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529971x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 349
ROUTE DE CHINE ABOUTISSANT AU GOLFE DU BENGALE.
Nous avons déjà signalé à l'attention publique
un projet mis en avant en Angleterre, et qui aurait
pour but de créer une route nouvelle faisant commu-
niquer la Chine occidentale avec le golfe du Ben-
gale. Ce projet agite l'opinion chez nos voisins,
et on comprend de quel intérêt il serait pour le
canal de Suez qu'il rapprocherait considérablement
du Céleste Empire. Nous croyons donc devoir sou-
mettre à nos lecteurs deux lettres sur ce sujet, adres-
sées au Times, et qui montrent que la question est
prise en considération sérieuse de l'autre côté de la
Manche.
J. MONGIN.
A L'ÉDITEUR DU TIMES.
Première lettre.
« Monsieur,
» La lettre vive et convaincante du capitaine Sherard
Osborn, appuyée'par deux de vos articles, ne peut man-
quer d'ouvrir les yeux des manufacturiers anglais, des
négociants et des armateurs, sur les grands avantages
qui résulteraient de l'établissement d'une grande route
eutre Rangoun et Esmok dans la province chinoise de
Yun-Nan. Que ce projet soit exécuté avant longtemps,
soit par nous -mêmes, soit par une compagnie américaine,
soit peut-être par M. de Lesseps, c'est ce qui n'est pas
douteux. Il est donc juste et loyal d'en faire honneur
à celui qui le premier a conçu cette noble et simple
pensée.
» Il y a déjà trente ans, le capitaine Sprye auquel
je fais allusion étant activement employé dans le
Burmali, comme militaire au service de la Compagnie
des Indes, fut frappé de la vérité qui trouve aujourd'hui
de si bons et fermes avocats en vous-même et dans
le capitaine Osborn, et dès ce moment il n'a cessé de
dévouer son temps et son argent à instruire et éclairer
les ministres successifs de nos affaires étrangères, et
deux générations de négociants. Il n'a cessé d'insister
sur la vaste et vitale importance de son plan au point
de vue mercantile comme au point de vue militaire et
politique.
D Je n'ai jamais vu le capitaine Sprye; je n'ai jamais
eu de communication avec lui; mais il y a dix mois, à
mon retour d'une courte résidence dans le Burmah bri-
tannique, un négociant de Londres faisant de grandes
affaires dans le Pégu et à Tenasserim, qui avait eu assez
d'intelligence pour comprendre la valeur du projet du
capitaine Sprye, et assez de libéralité pour l'aider dans
la publication d'un livre et de cartes à ce sujet, m'ap-
prit les efforts et les travaux de cet officier, dans les-
quels il a si longtemps persévéré sans encouragement.
N'étant pas ministre des affaires étrangères, je vis tout
de suite le grand mérite des idées et des suggestions
du capitaine Sprye et je donnai un de ses livres illus-
trés au président de la Société royale de géographie.
» Je crois que ce projet sera encouragé par sir Charles
Wood (ministre des Indes), si on le lui expose conve-
nablement, et je suis certain qu'il sera cordialement
soutenu par le colonel Phayre, l'habile et libéral com-
missaire et gouverneur du Pégu.
D J'ajouterai que la construction de cette grande route
donnerait un travail utile à des milliers de condamnés,
de cipayes rebelles, coûtant beaucoup et ne faisant rien
de bon dans les grandes prisons du Bengale et des autres
parties de l'Inde. On pourrait fermer le misérable et
coûteux établissement de déportation aux îles Anda-
man, son surintendant, son état-major et ses prison-
niers étant transférés sur le grand chemin de commu-
nication de Rangoun à Esmok.
» N. P. Il
» Club Oriental, 11 octobre.
Deuxième lettre.
« Monsieur.
» Le capitaine Sherard Osborn a provoqué l'attention
sur un sujet de grande importance à propos duquel
je vous envoie quelques détails puisés aux sources les
plus authentiques concernant le commerce par terre
entre la Chine et le Burmah.
D Bhamoo, dont parle le capitaine Osborn, est la ville
frontière du Burmah,sur la route de terre avec la Chine.
Elle est située sur le fleuve Irrawaddy , à environ
200 milles au-dessus de Amarapoora, capitale du
Burmah. Le fleuve est navigable et fréquenté jusqu'à
Bhamoo par des bateaux plats. De Bhamoo, la route
remonte la rivière Taping, tributaire oriental de l'Irra-
wady, également navigable pour des radeaux jusqu'au
vieux Bhamoo, et de là le commerce se fait par des
chevaux et à dos de bétail, jusqu'au territoire chinois.
» Le dépôt de la frontière est à environ 50 milles de
Bhamoo, et la première ville chinoise, Momien, est en-
riron à 40 milles plus loin.
1 De là au Yun-Nan, le pays où s'obtiennent les thés
si appréciés par le capitaine Osborn, il n'y a pas proba-
blement plus de 250 milles.
» L'exportation par Bhamoo est principalement en
coton, commerce monopolisé dans les dernières années
par le roi de Burmah, et dont la somme, en 1854, était
d'environ 225,000 livres sterl.
» La denrée principale d'importation était la soie,
qui forme le vêtement du plus pauvre des Birmans et
était estimée pour la même année à 120,000 livres sterl.
» Le commerce total pour l'année susdite était évalué
à 422,500 livres, ou, comme le capitaine Osborn l'a
supposé, à peu près à un demi-million sterling.
» Le colonel Yule, qui me fournit principalement ces
détails, dans son intéressant récit de la mission d'Ava
en 1855, rapporte aussi qu'une petite quantité de tissus
de laine russes pénètre par cette voie dans le territoire
Birman, et le major Burney déclare que, parmi les
marchandises des traficants chinois dans le Burmah,il a
trouvé des tissus de laine portant l'estampille de la
Compagnie des Indes, évidemment importés àCanton. il
faut espérer qu'avant longtemps nous pourrons envoyer
nos lainages plus directement par les eaux de l'Irrawady.
» Le capitaine Hannay, dans un journal manuscrit
dont une analyse a été publiée dans le sixième volume du
journal de la Société asiatique du Bengale, donne une
description de Bhamoo tel qu'il le vit en 1836, et en parle
ROUTE DE CHINE ABOUTISSANT AU GOLFE DU BENGALE.
Nous avons déjà signalé à l'attention publique
un projet mis en avant en Angleterre, et qui aurait
pour but de créer une route nouvelle faisant commu-
niquer la Chine occidentale avec le golfe du Ben-
gale. Ce projet agite l'opinion chez nos voisins,
et on comprend de quel intérêt il serait pour le
canal de Suez qu'il rapprocherait considérablement
du Céleste Empire. Nous croyons donc devoir sou-
mettre à nos lecteurs deux lettres sur ce sujet, adres-
sées au Times, et qui montrent que la question est
prise en considération sérieuse de l'autre côté de la
Manche.
J. MONGIN.
A L'ÉDITEUR DU TIMES.
Première lettre.
« Monsieur,
» La lettre vive et convaincante du capitaine Sherard
Osborn, appuyée'par deux de vos articles, ne peut man-
quer d'ouvrir les yeux des manufacturiers anglais, des
négociants et des armateurs, sur les grands avantages
qui résulteraient de l'établissement d'une grande route
eutre Rangoun et Esmok dans la province chinoise de
Yun-Nan. Que ce projet soit exécuté avant longtemps,
soit par nous -mêmes, soit par une compagnie américaine,
soit peut-être par M. de Lesseps, c'est ce qui n'est pas
douteux. Il est donc juste et loyal d'en faire honneur
à celui qui le premier a conçu cette noble et simple
pensée.
» Il y a déjà trente ans, le capitaine Sprye auquel
je fais allusion étant activement employé dans le
Burmali, comme militaire au service de la Compagnie
des Indes, fut frappé de la vérité qui trouve aujourd'hui
de si bons et fermes avocats en vous-même et dans
le capitaine Osborn, et dès ce moment il n'a cessé de
dévouer son temps et son argent à instruire et éclairer
les ministres successifs de nos affaires étrangères, et
deux générations de négociants. Il n'a cessé d'insister
sur la vaste et vitale importance de son plan au point
de vue mercantile comme au point de vue militaire et
politique.
D Je n'ai jamais vu le capitaine Sprye; je n'ai jamais
eu de communication avec lui; mais il y a dix mois, à
mon retour d'une courte résidence dans le Burmah bri-
tannique, un négociant de Londres faisant de grandes
affaires dans le Pégu et à Tenasserim, qui avait eu assez
d'intelligence pour comprendre la valeur du projet du
capitaine Sprye, et assez de libéralité pour l'aider dans
la publication d'un livre et de cartes à ce sujet, m'ap-
prit les efforts et les travaux de cet officier, dans les-
quels il a si longtemps persévéré sans encouragement.
N'étant pas ministre des affaires étrangères, je vis tout
de suite le grand mérite des idées et des suggestions
du capitaine Sprye et je donnai un de ses livres illus-
trés au président de la Société royale de géographie.
» Je crois que ce projet sera encouragé par sir Charles
Wood (ministre des Indes), si on le lui expose conve-
nablement, et je suis certain qu'il sera cordialement
soutenu par le colonel Phayre, l'habile et libéral com-
missaire et gouverneur du Pégu.
D J'ajouterai que la construction de cette grande route
donnerait un travail utile à des milliers de condamnés,
de cipayes rebelles, coûtant beaucoup et ne faisant rien
de bon dans les grandes prisons du Bengale et des autres
parties de l'Inde. On pourrait fermer le misérable et
coûteux établissement de déportation aux îles Anda-
man, son surintendant, son état-major et ses prison-
niers étant transférés sur le grand chemin de commu-
nication de Rangoun à Esmok.
» N. P. Il
» Club Oriental, 11 octobre.
Deuxième lettre.
« Monsieur.
» Le capitaine Sherard Osborn a provoqué l'attention
sur un sujet de grande importance à propos duquel
je vous envoie quelques détails puisés aux sources les
plus authentiques concernant le commerce par terre
entre la Chine et le Burmah.
D Bhamoo, dont parle le capitaine Osborn, est la ville
frontière du Burmah,sur la route de terre avec la Chine.
Elle est située sur le fleuve Irrawaddy , à environ
200 milles au-dessus de Amarapoora, capitale du
Burmah. Le fleuve est navigable et fréquenté jusqu'à
Bhamoo par des bateaux plats. De Bhamoo, la route
remonte la rivière Taping, tributaire oriental de l'Irra-
wady, également navigable pour des radeaux jusqu'au
vieux Bhamoo, et de là le commerce se fait par des
chevaux et à dos de bétail, jusqu'au territoire chinois.
» Le dépôt de la frontière est à environ 50 milles de
Bhamoo, et la première ville chinoise, Momien, est en-
riron à 40 milles plus loin.
1 De là au Yun-Nan, le pays où s'obtiennent les thés
si appréciés par le capitaine Osborn, il n'y a pas proba-
blement plus de 250 milles.
» L'exportation par Bhamoo est principalement en
coton, commerce monopolisé dans les dernières années
par le roi de Burmah, et dont la somme, en 1854, était
d'environ 225,000 livres sterl.
» La denrée principale d'importation était la soie,
qui forme le vêtement du plus pauvre des Birmans et
était estimée pour la même année à 120,000 livres sterl.
» Le commerce total pour l'année susdite était évalué
à 422,500 livres, ou, comme le capitaine Osborn l'a
supposé, à peu près à un demi-million sterling.
» Le colonel Yule, qui me fournit principalement ces
détails, dans son intéressant récit de la mission d'Ava
en 1855, rapporte aussi qu'une petite quantité de tissus
de laine russes pénètre par cette voie dans le territoire
Birman, et le major Burney déclare que, parmi les
marchandises des traficants chinois dans le Burmah,il a
trouvé des tissus de laine portant l'estampille de la
Compagnie des Indes, évidemment importés àCanton. il
faut espérer qu'avant longtemps nous pourrons envoyer
nos lainages plus directement par les eaux de l'Irrawady.
» Le capitaine Hannay, dans un journal manuscrit
dont une analyse a été publiée dans le sixième volume du
journal de la Société asiatique du Bengale, donne une
description de Bhamoo tel qu'il le vit en 1836, et en parle
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