Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
364 L'ISTHME DE SUEZ,
lions de tonneaux (chiffre exact 2,943,000 tonneaux)-
Nous avons de fortes raisons de penser que cette ap-
préciation est encore au-dessous de la réalité.
Toutefois, comme le fait observer le Journal des
Dibats, c'estlà le total du jaugeage officiel, et ce jau-
geage est d'un tiers au-dessous du tonnageeffeclif-, c'est
donc à quatre millions de tonneaux qu'il faut porter le
tonnage effectif existant en 1858 entre l'Europeetl'Asie.
Mais n'oublions pas que les estimations de M. Che-
min-Dupontès s'arrêtent en 1858, et que celles de
M. de Lesseps vont jusqu'en 18GO. Or, pendant ces
deux années, l'intercourse de l'orient et de l'occident
du monde a augmenté dans des proportions beaucoup
plus considérables que pendant les années précéden-
tes. Ce n'est pas certes trop que de prendre pour ces
deux années le minimum de la dernière moyenne dé-
cennale de l'accroissement dans les relations entre ces
deux parties du monde, et ce minimum, d'après le
tableaux récemment publiés par le Times, s'élève à
150/0, tandis que l'accroissementmonte dans ses divers
échelons à plus de 17 0/0 pour la Péninsule indienne,
à plus de 20 0/0 pour Ceylan, à plus de 22 0/0 pour
Hong-Kong et à 33 0/0 pour l'Australie. Or, ce mini-
mum de 15 0/0, formant 30 0/0 pour les deux an-
nées 1859-60, ajoute aux chiffres de M. Chemin-
Dupontès continués à l'année 18GO une somme de
plus de 1,300,000 tonneaux qui, avec les 4 millions de
tonneaux de 1858, composent un total de 5 millions
300 mille tonneaux.
D'après ces calculs qui ne nous paraissent pas
contestables, l'évaluation de M. de Lesseps pour 1860
serait de 1,800,000 tonneaux au-dessous de celle de
M. Chemin-Dupontès.
Faisons observer que M. de Lesseps n'a évalué qu'à
5,000,000 de tonneaux le mouvement de la navigation
entre l'occident et l'orient du monde en 186 i, c'est-
à-dire à l'époque où l'on prévoit que le passage de
Suez pourra être livré à la grande navigation, et
pour ne point s'écarter des appréciations de la Com-
mission hollandaise, il estimait à 10 0/0 seulement
l'augmentation annuelle du tonnage pendant cette
période.
Or, ces chiffres vont se trouver singulièrement dé-
passé*, si d'un côté, nous nous basons sur les totaux
résultant pour 1860 des évaluations de M. Chemin-
Dupontès, et si, de l'autre, nous portons au minimum
déjà acquis de 15 0/0 par an, le développement de
la navigation entre les mers d'Asie et les mers euro-
péennes.
Le calcul, au surplus, est facile. D'après les esti-
mations de M. Chemin-Dupontès, nous trouvons pour
1860, une somme de 5,300,000 tonneaux; cette
somme pour les trois années séparant 1860 de 1864,
formerait, à 1510/0 par an, un totalde450/0, produisant
2,385,000 tonneaux, et le tonnage total en 1864 s'élè-
verait, par conséquent, à environ 7,800,000 tonneaux.
Ainsi, les chiffres de M. de Lesseps se trou-
vent complètement justifiés, et nous avons certes le
droit d'affirmer avec lui, qu'indubitablement le canal
de Suez verra ses eaux traversées par un passage
très-supérieur aux 3,000,000 de tonneaux indiqués
au devis primitif. Il n'est pas inutile de répéter ici
que dans ces évaluations n'est point compris le mou-
vement de cabotage que, de l'aveu unanime, l'ou-
verture de l'isthme ne manquera pas de créer entre
la Méditerranée et la mer Rouge.
Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que
dans les progrès constatés, M. Chemin-Dupontès at-
tend plutôt un élan continu qu'un point d'arrêt ou
un pas en arrière. En effet, les chemins de fer de
l'Inde vont jeter sur ses côtes les immenses produits
de ces opulents territoires, couverts de 150 imillions
d'habitants, et la Chine s'ouvre de plus en plus au
ommerce et aux entreprises de l'Europe.
Toutefois, le savant écrivain aperçoit un avenir
bien plus vaste le jour où, par la communication des
deux mers, la route entre les deux hémisphères sera
diminuée de plus de moitié. Pour lui, le merveilleux
essor qu'a reçu dans ces derniers temps le commerce
entre l'ouest et l'est du globe, n'est que l'indice et en
quelque sorte la faible mesure de l'activité qui écla-
tera lorsque la voie nouvelle sera praticable et prati-
quée. C'est aussi notre pensée. Nous nous réjouissons
de la voir populariser par un esprit aussi pratique et
aussi distingué; car dans notre sentiment, aujourd'hui
pour le canal de Suez comme pour les chemins de fer
à leur début, l'événement seul peut nous apprendre
ce que cette économie dans les frais, cette abréviation
dans la distance, cette rapidité comparative dans les
trajets peuvent apporter d'activité et d'améliorations
dans le progrès commercial et maritime du monde.
ERNEST DESPLACES.
LA MAGISTRATURE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Mémorial des Pyrénées du 6 novembre nous
apporte un discours très-remarquable prononcé par
M. Prat, substitut du procureur général, à l'occasion
de la rentrée de la Cour impériale de Pau.
L'honorable magistrat, après avoir retracé à grands
traits les faits qui rendront l'année 1860 illustre
dans les fastes du régime impérial, termine son bril-
lant tableau par cette conclusion :
« Une des gloires de ce règne est d'avoir encouragé
l'homme éminent qui attache le nom de la France à une
entreprise grandiose dont Napoléon Ier avait eu l'idée
Le percement de l'isthme de Suez sera comme le ma-
gnifique complément de toutes ces voies de communi-
cation rapides destinées à rapprocher les pays et leurs
intérêts. En joignant les deux mers par im canal égyp-
lions de tonneaux (chiffre exact 2,943,000 tonneaux)-
Nous avons de fortes raisons de penser que cette ap-
préciation est encore au-dessous de la réalité.
Toutefois, comme le fait observer le Journal des
Dibats, c'estlà le total du jaugeage officiel, et ce jau-
geage est d'un tiers au-dessous du tonnageeffeclif-, c'est
donc à quatre millions de tonneaux qu'il faut porter le
tonnage effectif existant en 1858 entre l'Europeetl'Asie.
Mais n'oublions pas que les estimations de M. Che-
min-Dupontès s'arrêtent en 1858, et que celles de
M. de Lesseps vont jusqu'en 18GO. Or, pendant ces
deux années, l'intercourse de l'orient et de l'occident
du monde a augmenté dans des proportions beaucoup
plus considérables que pendant les années précéden-
tes. Ce n'est pas certes trop que de prendre pour ces
deux années le minimum de la dernière moyenne dé-
cennale de l'accroissement dans les relations entre ces
deux parties du monde, et ce minimum, d'après le
tableaux récemment publiés par le Times, s'élève à
150/0, tandis que l'accroissementmonte dans ses divers
échelons à plus de 17 0/0 pour la Péninsule indienne,
à plus de 20 0/0 pour Ceylan, à plus de 22 0/0 pour
Hong-Kong et à 33 0/0 pour l'Australie. Or, ce mini-
mum de 15 0/0, formant 30 0/0 pour les deux an-
nées 1859-60, ajoute aux chiffres de M. Chemin-
Dupontès continués à l'année 18GO une somme de
plus de 1,300,000 tonneaux qui, avec les 4 millions de
tonneaux de 1858, composent un total de 5 millions
300 mille tonneaux.
D'après ces calculs qui ne nous paraissent pas
contestables, l'évaluation de M. de Lesseps pour 1860
serait de 1,800,000 tonneaux au-dessous de celle de
M. Chemin-Dupontès.
Faisons observer que M. de Lesseps n'a évalué qu'à
5,000,000 de tonneaux le mouvement de la navigation
entre l'occident et l'orient du monde en 186 i, c'est-
à-dire à l'époque où l'on prévoit que le passage de
Suez pourra être livré à la grande navigation, et
pour ne point s'écarter des appréciations de la Com-
mission hollandaise, il estimait à 10 0/0 seulement
l'augmentation annuelle du tonnage pendant cette
période.
Or, ces chiffres vont se trouver singulièrement dé-
passé*, si d'un côté, nous nous basons sur les totaux
résultant pour 1860 des évaluations de M. Chemin-
Dupontès, et si, de l'autre, nous portons au minimum
déjà acquis de 15 0/0 par an, le développement de
la navigation entre les mers d'Asie et les mers euro-
péennes.
Le calcul, au surplus, est facile. D'après les esti-
mations de M. Chemin-Dupontès, nous trouvons pour
1860, une somme de 5,300,000 tonneaux; cette
somme pour les trois années séparant 1860 de 1864,
formerait, à 1510/0 par an, un totalde450/0, produisant
2,385,000 tonneaux, et le tonnage total en 1864 s'élè-
verait, par conséquent, à environ 7,800,000 tonneaux.
Ainsi, les chiffres de M. de Lesseps se trou-
vent complètement justifiés, et nous avons certes le
droit d'affirmer avec lui, qu'indubitablement le canal
de Suez verra ses eaux traversées par un passage
très-supérieur aux 3,000,000 de tonneaux indiqués
au devis primitif. Il n'est pas inutile de répéter ici
que dans ces évaluations n'est point compris le mou-
vement de cabotage que, de l'aveu unanime, l'ou-
verture de l'isthme ne manquera pas de créer entre
la Méditerranée et la mer Rouge.
Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que
dans les progrès constatés, M. Chemin-Dupontès at-
tend plutôt un élan continu qu'un point d'arrêt ou
un pas en arrière. En effet, les chemins de fer de
l'Inde vont jeter sur ses côtes les immenses produits
de ces opulents territoires, couverts de 150 imillions
d'habitants, et la Chine s'ouvre de plus en plus au
ommerce et aux entreprises de l'Europe.
Toutefois, le savant écrivain aperçoit un avenir
bien plus vaste le jour où, par la communication des
deux mers, la route entre les deux hémisphères sera
diminuée de plus de moitié. Pour lui, le merveilleux
essor qu'a reçu dans ces derniers temps le commerce
entre l'ouest et l'est du globe, n'est que l'indice et en
quelque sorte la faible mesure de l'activité qui écla-
tera lorsque la voie nouvelle sera praticable et prati-
quée. C'est aussi notre pensée. Nous nous réjouissons
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aussi distingué; car dans notre sentiment, aujourd'hui
pour le canal de Suez comme pour les chemins de fer
à leur début, l'événement seul peut nous apprendre
ce que cette économie dans les frais, cette abréviation
dans la distance, cette rapidité comparative dans les
trajets peuvent apporter d'activité et d'améliorations
dans le progrès commercial et maritime du monde.
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LA MAGISTRATURE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Mémorial des Pyrénées du 6 novembre nous
apporte un discours très-remarquable prononcé par
M. Prat, substitut du procureur général, à l'occasion
de la rentrée de la Cour impériale de Pau.
L'honorable magistrat, après avoir retracé à grands
traits les faits qui rendront l'année 1860 illustre
dans les fastes du régime impérial, termine son bril-
lant tableau par cette conclusion :
« Une des gloires de ce règne est d'avoir encouragé
l'homme éminent qui attache le nom de la France à une
entreprise grandiose dont Napoléon Ier avait eu l'idée
Le percement de l'isthme de Suez sera comme le ma-
gnifique complément de toutes ces voies de communi-
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