Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
362 L'ISTHME DE SUEZ,
entreprise qui intéresse au plus haut point la France,
sous le double rapport commercial et financier, semble
menacée d'une crise fatale. Nous voulons parler du
canal de Suez. Quelque ménagement que nous désirions
garder vis-à-vis de cette affaire que nous avons toujours
considérée, que nous persistons à regarder comme une
des plus utiles entreprises du génie humain, et que
nous comptons bien voir exécuter malgré tous les obs-
tacles que lui suscite la jalousie égoïste de l'Angle-
terre, cependant nous ne pouvons nous empêcher de
dire la vérité sur la situation présente de ce grand
travail, aux personnes qui nous demandent des rensei-
gnements.
» Il paraît, d'après nos correspondances particulières
d'Alexandrie, que les intrigues britanniques s'acharnent
avec une opiniâtre ténacité contre l'exécution du canal
qui doit placer Marseille et la France à la première
place sur la route des Indes et de la Chine. La force
ouverte, les protestations publiques ayant échoué, les
agents anglais ont maintenant recours à la ruse, à la
corruption, aux entraves secrètes; et, malheureusement
dit-on, ces moyens occultes paraissent avoir plus de
succès que les autres. Par une raison ou par l'autre, les
travaux marchent lentement ; à chaque pas on se heurte
à un obstacle imprévu, qui cède mais qui retarde. On
a renvoyé la plupart des ouvriers français pour les
remplacer par des ouvriers étrangers ou pour ne pas
les remplacer du tout. Ensuite le contre-coup du soulè-
vement des Druses et des massacres de Damas, que
l'Angleterre contemple d'un œil si indulgent, s'est fait
aussitôt ressentir sur l'isthme de Suez, où plusieurs
chantiers écartés ont dû être abandonnés par la crainte
des Arabes.
) En conséquence de cette situation perplexe, em-
barrassée, et des bruits malveillants mis en circulation
par les ennemis bien connus de l'entreprise, les actions
du canal ont subi une dépréciation énorme sur la place
d'Alexandrie, où l'on perd confiance trop vite. M. de
Lesseps doit aller bientôt en Égypte pour juger par lui-
même de la position des choses et déjouer les intrigues
de ses adversaires qui sont aussi ceux de l'intérêt fran-
çais. Espérons qu'il saura encore une fois sauver sa
glorieuse entreprise.
» Nous reviendrons sur ce sujet.
» E. JOUVE. Il
Comme nous avons pour principe de ne rien dis-
simuler à nos lecteurs et de placer préalablement
sous leurs yeux le texte des assertions auxquelles nous
avons à répondre, nous avons cru devoir commencer
par citer les nouvelles tout à fait inattendues aux-
quelles le Courrier de Lyon a prêté sa publicité.
Nous n'avons pas le droit d'élever le plus léger
doute sur la sincérité et la bienveillance de notre
honorable confrère, qui s'est toujours signalé parmi
les défenseurs distingués et dévoués du percement de
l'isthme. Ce sentiment nous fait doublement regret-
ter qu'il ait accueilli et répandu dans le public, sans
un examen plus sérieux, un tissu d'erreurs et d'inexac-
titudes de nature à susciter les vives appréhensions
qu'il exprime.
Nous sommes en mesure de le rassurer complète-
ment, tout en l'invitant à se défier désormais de son
étrange correspondant, quel qu'il soit.
Naturellement nous ne pouvons pas dire si la di-
plomatie britannique a renoncé entièrement à son
opposition occulte contre le canal de Suez; mais nous
croyons savoir qu'en ce moment rien de ce qui se
passe en Egypte ne justifie les craintes du Courrier
de Lyon.
Les travaux suivent leur cours sans embarras et
sans entraves.
Il n'y a rien de vrai dans la diminution ni dans
le remplacement des ouvriers français ou autres.
Le contre-coup du soulèvement des Druses ne s'est
nullement fait sentir dans les chantiers de l'isthme.
L'administration ferme du vice-roi en est seule une
garantie suffisante. Les Arabes, au contraire, conti-
nuent à rechercher de l'emploi dans les travaux du
canal, et aucun des chantiers n'est et n'a été ni
menacé ni désorganisé.
Aucune de nos correspondances ni des correspon-
dances de la Compagnie avec Alexandrie, se succé
dant à chaque courrier, ne fait la plus légère allu-
sion directe ou indirecte aux troubles prétendus qui
se seraient manifestés parmi les porteurs d'actions
dans cette ville; tout, au contraire, y respire la con-
fiance et la sérénité, et les actions égyptiennes comme
l'universalité des actions de la Compagnie sont pla-
cées dans des mains solides et fermes, qui ne se prê-
tent ni au découragement ni à l'agiotage.
M. F rdinand de Lesseps « n'est pas sur le point
de se rendre en Egypte ; » nos lecteurs savent qu'il
s'est embarqué à Marseille pour Alexandrie, le 20 du
mois dernier, qu'il est arrivé et qu'il a reçu l'accueil
le plus encourageant.
L'illustre président-fondateur de la Compagnie
universelle n'a pas résolu ce voyage inopinément
pour déjouer les intrigues indiquées ou pour « sau-
ver » son entreprise qui ne court pas de dangers ; il
avait à l'avance annoncé son départ pour le milieu
d'octobre, et, dans ce départ, il avait pour unique objet
d'ouvrir lui-même la campagne actuelle, de surveil-
ler et d'inspecter les travaux, et de leur donner, par
sa présence, toute l'impulsion désirable.
Nous avons annoncé que l'entrepreneur général était
déjà auprès de lui, et nous ajoutons que le directeur
général des travaux s'est embarqué, le 11 de ce mois,
pour l'Egypte, afin d'aller le rejoindre sur le terrain.
Sur tous les points qu'il avance, nous n'hésitons
donc point à déclarer que la bonne foi du Courrier
de Lyon a été surprise et égarée par des informations
dont sa loyauté peut apprécier maintenant et l'esprit
et le but.
Pourtant nous n'aurions point insisté avec autant
entreprise qui intéresse au plus haut point la France,
sous le double rapport commercial et financier, semble
menacée d'une crise fatale. Nous voulons parler du
canal de Suez. Quelque ménagement que nous désirions
garder vis-à-vis de cette affaire que nous avons toujours
considérée, que nous persistons à regarder comme une
des plus utiles entreprises du génie humain, et que
nous comptons bien voir exécuter malgré tous les obs-
tacles que lui suscite la jalousie égoïste de l'Angle-
terre, cependant nous ne pouvons nous empêcher de
dire la vérité sur la situation présente de ce grand
travail, aux personnes qui nous demandent des rensei-
gnements.
» Il paraît, d'après nos correspondances particulières
d'Alexandrie, que les intrigues britanniques s'acharnent
avec une opiniâtre ténacité contre l'exécution du canal
qui doit placer Marseille et la France à la première
place sur la route des Indes et de la Chine. La force
ouverte, les protestations publiques ayant échoué, les
agents anglais ont maintenant recours à la ruse, à la
corruption, aux entraves secrètes; et, malheureusement
dit-on, ces moyens occultes paraissent avoir plus de
succès que les autres. Par une raison ou par l'autre, les
travaux marchent lentement ; à chaque pas on se heurte
à un obstacle imprévu, qui cède mais qui retarde. On
a renvoyé la plupart des ouvriers français pour les
remplacer par des ouvriers étrangers ou pour ne pas
les remplacer du tout. Ensuite le contre-coup du soulè-
vement des Druses et des massacres de Damas, que
l'Angleterre contemple d'un œil si indulgent, s'est fait
aussitôt ressentir sur l'isthme de Suez, où plusieurs
chantiers écartés ont dû être abandonnés par la crainte
des Arabes.
) En conséquence de cette situation perplexe, em-
barrassée, et des bruits malveillants mis en circulation
par les ennemis bien connus de l'entreprise, les actions
du canal ont subi une dépréciation énorme sur la place
d'Alexandrie, où l'on perd confiance trop vite. M. de
Lesseps doit aller bientôt en Égypte pour juger par lui-
même de la position des choses et déjouer les intrigues
de ses adversaires qui sont aussi ceux de l'intérêt fran-
çais. Espérons qu'il saura encore une fois sauver sa
glorieuse entreprise.
» Nous reviendrons sur ce sujet.
» E. JOUVE. Il
Comme nous avons pour principe de ne rien dis-
simuler à nos lecteurs et de placer préalablement
sous leurs yeux le texte des assertions auxquelles nous
avons à répondre, nous avons cru devoir commencer
par citer les nouvelles tout à fait inattendues aux-
quelles le Courrier de Lyon a prêté sa publicité.
Nous n'avons pas le droit d'élever le plus léger
doute sur la sincérité et la bienveillance de notre
honorable confrère, qui s'est toujours signalé parmi
les défenseurs distingués et dévoués du percement de
l'isthme. Ce sentiment nous fait doublement regret-
ter qu'il ait accueilli et répandu dans le public, sans
un examen plus sérieux, un tissu d'erreurs et d'inexac-
titudes de nature à susciter les vives appréhensions
qu'il exprime.
Nous sommes en mesure de le rassurer complète-
ment, tout en l'invitant à se défier désormais de son
étrange correspondant, quel qu'il soit.
Naturellement nous ne pouvons pas dire si la di-
plomatie britannique a renoncé entièrement à son
opposition occulte contre le canal de Suez; mais nous
croyons savoir qu'en ce moment rien de ce qui se
passe en Egypte ne justifie les craintes du Courrier
de Lyon.
Les travaux suivent leur cours sans embarras et
sans entraves.
Il n'y a rien de vrai dans la diminution ni dans
le remplacement des ouvriers français ou autres.
Le contre-coup du soulèvement des Druses ne s'est
nullement fait sentir dans les chantiers de l'isthme.
L'administration ferme du vice-roi en est seule une
garantie suffisante. Les Arabes, au contraire, conti-
nuent à rechercher de l'emploi dans les travaux du
canal, et aucun des chantiers n'est et n'a été ni
menacé ni désorganisé.
Aucune de nos correspondances ni des correspon-
dances de la Compagnie avec Alexandrie, se succé
dant à chaque courrier, ne fait la plus légère allu-
sion directe ou indirecte aux troubles prétendus qui
se seraient manifestés parmi les porteurs d'actions
dans cette ville; tout, au contraire, y respire la con-
fiance et la sérénité, et les actions égyptiennes comme
l'universalité des actions de la Compagnie sont pla-
cées dans des mains solides et fermes, qui ne se prê-
tent ni au découragement ni à l'agiotage.
M. F rdinand de Lesseps « n'est pas sur le point
de se rendre en Egypte ; » nos lecteurs savent qu'il
s'est embarqué à Marseille pour Alexandrie, le 20 du
mois dernier, qu'il est arrivé et qu'il a reçu l'accueil
le plus encourageant.
L'illustre président-fondateur de la Compagnie
universelle n'a pas résolu ce voyage inopinément
pour déjouer les intrigues indiquées ou pour « sau-
ver » son entreprise qui ne court pas de dangers ; il
avait à l'avance annoncé son départ pour le milieu
d'octobre, et, dans ce départ, il avait pour unique objet
d'ouvrir lui-même la campagne actuelle, de surveil-
ler et d'inspecter les travaux, et de leur donner, par
sa présence, toute l'impulsion désirable.
Nous avons annoncé que l'entrepreneur général était
déjà auprès de lui, et nous ajoutons que le directeur
général des travaux s'est embarqué, le 11 de ce mois,
pour l'Egypte, afin d'aller le rejoindre sur le terrain.
Sur tous les points qu'il avance, nous n'hésitons
donc point à déclarer que la bonne foi du Courrier
de Lyon a été surprise et égarée par des informations
dont sa loyauté peut apprécier maintenant et l'esprit
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