Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1860 01 novembre 1860
Description : 1860/11/01 (A5,N105). 1860/11/01 (A5,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529971x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
346 L'ISTHME DE SUEZ,
celle des mers analogues, la comparaison, à coup
sûr, ne serait point défavorable à la mer Arabique.
Nous avons aujourd'hui une occasion de démontrer
combien ces observations étaient justes et fondées.
Un document a été distribué par le Board of trade
au parlement anglais; c'est le tableau des nau-
frages qui ont eu lieu sur les côtes de la Grande-
Bretagne pendant l'année 1859. Nous allons examiner
ce tableau, et si pour les trois sinistres dont nous
avons parlé, la mer Rouge doit être considérée
comme impraticable, que faudra-t-il dire des mers
d'Angleterre qui ont eu, en 1859, les catastrophes
dont voici le résumé !
Dans l'année que nous venons d'indiquer, les na-
vires qui se sont perdus en tout ou en partie sur la
côte d'Angleterre, se sont élevés au chiffre de 1,416.
Nous voilà bien loin des trois accidents dont on a
bien voulu s'épouvanter pour la mer Rouge.
Dans les naufrages de la mer Rouge, personne n'a
péri ; dans les naufrages sur les côtes de l'Angleterre,
3,97*7 personnes ont été mises en péril de mort, sur
lesquelles 1,645 ont perdu la vie dans les flots.
Le document anglais nous fournit en outre d'au-
tres renseignements dignes d'intérêt :
Les 1,4.16 naufrages dont nous avons parlé, ont
occasionné les pertes suivantes de capital :
Cargaisons. 893,000 liv. st.
Navires. 870,000
Total 1,763,000 liv. st.
ou plus de 44 millions de francs.
- La somme des sinistres se subdivise ainsi :
Pertes totales. 527 navires.
Pertes partielles 550
Collisions en mer. 349
Total. 1,416 navires.
Sur les 349 collisions, 116 ont eu lieu de jour, ou
de 6 heures du matin à 6 heures du soir, et 233 de
nuit, ou de 6 heures du soir à 6 heures du matin.
Les collisions sont naturellement plus rares en été
qu'en hiver ; le tableau du Board of trade en signale 89
entre avril et septembre, et 260 entre octobre et mars
inclusivement.
Les sinistres se partagent assez remarquablement
en diverses classes suivant le gréement et le tonnage.
Pour le gréement, les navires qui ont souffert le
plus, sont les schooners, 491; les bricks, 292; les
sloops, 127, et les barques, 123.
Relativement au tonnage.il y a eu 493 cas de per-
tes totales ou partielles pour les navires de 100 à 300
tonnes; 425 cas pour les navires entre bO et 100 ton-
nes ; 325 cas pour les barques au-dessous de 50 ton-
nes; pour les navires de 300 à 1,200 tonnes et au-
dessus il n'a existé que 160 cas.
Indépendamment des tempêtes et de la rigueur
des saisons, l'ignorance et l'incapacité ont eu aussi
leur part dans ces catastrophes : ainsi les navires
ayant fait naufrage sous le commandement de ma-
rins ayant des certificats de compétence, sont au
nombre de 217; le chiffre monte à 344 pour les na-
vires commandés par des maîtres n'ayant que des
simples certificats de service, et il va à 597 pour les
navires commandés par des hommes n'ayant aucune
espèce de certificats.
Recueillons encore dans ce document un fait d'un
haut intérêt ; il évalue à 300,580 les navires sortis des
ports ou entrés dans les ports de la Grande-Bretagne,
en y comprenant ceux de leurs voyages répétés
d'un port à l'autre; et ces 300,580 navires représen-
teraient un tonnage de 31,712,500 tonneaux, portant
probablement à bord une population d'un million
d'hommes.
Ici, une réflexion s'empare impérieusement de notre
esprit : nous reconnaissons sans aucun doute l'im-
mensité de l'activité commerciale et maritime de
l'Angleterre; mais lorsque ce pays par son seul com-
merce produit ainsi un mouvement de près de 32 mil-
lions de tonneaux, comment est-il possible de pré-
tendre que le canal de Suez, qui sera la route de
toutes les nations et de tout le commerce maritime
entre l'Orient et l'Occident, n'aura point sur ses eaux
un passage de 3 millions de tonneaux?
Les argumentateurs systématiques contre la navi-
gation de la mer Rouge ont fait grand bruit de sa
perfidie, de ses diiffcultés, de ses récifs, de ses rochers
de corail; or, nous demandons si jamais ils ont tracé
une peinture aussi redoutable des difficultés de la mer
Rouge que celle que nous allons retrouver dans le
Times, parlant, à propos de cette longue série de nau-
frages, des dangers des mers anglaises :
« En nous conformant, dit ce journal, à notre cou-
tume annuelle, nous avons à tracer la chronique des
effets effrayants et sans exemple, produits par les
terribles tempêtes des douze mois derniers dans les
mers et sur les côtes du Royaume Uni. » Après avoir
retracé l'immense mouvement qui s'opère sur les
côtes de la Grande-Bretagne, l'écrivain ajoute en-
core :
« En considérant cette énorme navigation et le
nombre d'hommes qui encombre tous les jours nos
canaux étroits hérissés de rocs dangereux, de poin-
tes de terre, de bancs de sable, il n'esl pas étonnant
que nous soyons témoins, année par année, de tant
de lamentables catastrophes. Il
Pourtant les mers d'Angleterre sont certainement
les plus fréquentées du monde; nous avons donc tout
lieu de compter que les trois naufrages accidentels
dont il a été fait tant de fracas quand il s'est agi de
la mer Rouge, auront fort peu d'influence sur l'opi-
nion des marins que n'arrêtent certes point ces for-
midables récits des dangers delà Manche.
ERNEST DESPLACES.
celle des mers analogues, la comparaison, à coup
sûr, ne serait point défavorable à la mer Arabique.
Nous avons aujourd'hui une occasion de démontrer
combien ces observations étaient justes et fondées.
Un document a été distribué par le Board of trade
au parlement anglais; c'est le tableau des nau-
frages qui ont eu lieu sur les côtes de la Grande-
Bretagne pendant l'année 1859. Nous allons examiner
ce tableau, et si pour les trois sinistres dont nous
avons parlé, la mer Rouge doit être considérée
comme impraticable, que faudra-t-il dire des mers
d'Angleterre qui ont eu, en 1859, les catastrophes
dont voici le résumé !
Dans l'année que nous venons d'indiquer, les na-
vires qui se sont perdus en tout ou en partie sur la
côte d'Angleterre, se sont élevés au chiffre de 1,416.
Nous voilà bien loin des trois accidents dont on a
bien voulu s'épouvanter pour la mer Rouge.
Dans les naufrages de la mer Rouge, personne n'a
péri ; dans les naufrages sur les côtes de l'Angleterre,
3,97*7 personnes ont été mises en péril de mort, sur
lesquelles 1,645 ont perdu la vie dans les flots.
Le document anglais nous fournit en outre d'au-
tres renseignements dignes d'intérêt :
Les 1,4.16 naufrages dont nous avons parlé, ont
occasionné les pertes suivantes de capital :
Cargaisons. 893,000 liv. st.
Navires. 870,000
Total 1,763,000 liv. st.
ou plus de 44 millions de francs.
- La somme des sinistres se subdivise ainsi :
Pertes totales. 527 navires.
Pertes partielles 550
Collisions en mer. 349
Total. 1,416 navires.
Sur les 349 collisions, 116 ont eu lieu de jour, ou
de 6 heures du matin à 6 heures du soir, et 233 de
nuit, ou de 6 heures du soir à 6 heures du matin.
Les collisions sont naturellement plus rares en été
qu'en hiver ; le tableau du Board of trade en signale 89
entre avril et septembre, et 260 entre octobre et mars
inclusivement.
Les sinistres se partagent assez remarquablement
en diverses classes suivant le gréement et le tonnage.
Pour le gréement, les navires qui ont souffert le
plus, sont les schooners, 491; les bricks, 292; les
sloops, 127, et les barques, 123.
Relativement au tonnage.il y a eu 493 cas de per-
tes totales ou partielles pour les navires de 100 à 300
tonnes; 425 cas pour les navires entre bO et 100 ton-
nes ; 325 cas pour les barques au-dessous de 50 ton-
nes; pour les navires de 300 à 1,200 tonnes et au-
dessus il n'a existé que 160 cas.
Indépendamment des tempêtes et de la rigueur
des saisons, l'ignorance et l'incapacité ont eu aussi
leur part dans ces catastrophes : ainsi les navires
ayant fait naufrage sous le commandement de ma-
rins ayant des certificats de compétence, sont au
nombre de 217; le chiffre monte à 344 pour les na-
vires commandés par des maîtres n'ayant que des
simples certificats de service, et il va à 597 pour les
navires commandés par des hommes n'ayant aucune
espèce de certificats.
Recueillons encore dans ce document un fait d'un
haut intérêt ; il évalue à 300,580 les navires sortis des
ports ou entrés dans les ports de la Grande-Bretagne,
en y comprenant ceux de leurs voyages répétés
d'un port à l'autre; et ces 300,580 navires représen-
teraient un tonnage de 31,712,500 tonneaux, portant
probablement à bord une population d'un million
d'hommes.
Ici, une réflexion s'empare impérieusement de notre
esprit : nous reconnaissons sans aucun doute l'im-
mensité de l'activité commerciale et maritime de
l'Angleterre; mais lorsque ce pays par son seul com-
merce produit ainsi un mouvement de près de 32 mil-
lions de tonneaux, comment est-il possible de pré-
tendre que le canal de Suez, qui sera la route de
toutes les nations et de tout le commerce maritime
entre l'Orient et l'Occident, n'aura point sur ses eaux
un passage de 3 millions de tonneaux?
Les argumentateurs systématiques contre la navi-
gation de la mer Rouge ont fait grand bruit de sa
perfidie, de ses diiffcultés, de ses récifs, de ses rochers
de corail; or, nous demandons si jamais ils ont tracé
une peinture aussi redoutable des difficultés de la mer
Rouge que celle que nous allons retrouver dans le
Times, parlant, à propos de cette longue série de nau-
frages, des dangers des mers anglaises :
« En nous conformant, dit ce journal, à notre cou-
tume annuelle, nous avons à tracer la chronique des
effets effrayants et sans exemple, produits par les
terribles tempêtes des douze mois derniers dans les
mers et sur les côtes du Royaume Uni. » Après avoir
retracé l'immense mouvement qui s'opère sur les
côtes de la Grande-Bretagne, l'écrivain ajoute en-
core :
« En considérant cette énorme navigation et le
nombre d'hommes qui encombre tous les jours nos
canaux étroits hérissés de rocs dangereux, de poin-
tes de terre, de bancs de sable, il n'esl pas étonnant
que nous soyons témoins, année par année, de tant
de lamentables catastrophes. Il
Pourtant les mers d'Angleterre sont certainement
les plus fréquentées du monde; nous avons donc tout
lieu de compter que les trois naufrages accidentels
dont il a été fait tant de fracas quand il s'est agi de
la mer Rouge, auront fort peu d'influence sur l'opi-
nion des marins que n'arrêtent certes point ces for-
midables récits des dangers delà Manche.
ERNEST DESPLACES.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529971x/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529971x/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529971x/f10.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529971x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529971x
Facebook
Twitter