Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1860 01 novembre 1860
Description : 1860/11/01 (A5,N105). 1860/11/01 (A5,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529971x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 343
Nous dirons plus loin dans quelle mesure et par quel-
les raisons.
» Mais, dès à présent, avec les seuls éléments admis
par le rapport, nous n'hésitons point à déclarer que
la première évaluation de la Compagnie comme base
de son revenu maritime (3,000,000 de tonneaux) est
victorieusement prouvée et de beaucoup dépassée.
» Cependant, il nous reste encore à parler d'un
pays commercial de premier ordre, l'Amérique du
Nord. Se servira-t-elle du canal? Le rapport constate
toute l'attention que les Etats-Unis ont portée à l'en-
treprise, « pour en tirer soit immédiatement, soit ul-
» térieurement, les avantages directs ou indirects
» qui pourront en être recueillis à l'aide du capital
» etdu travail judicieusement employés.» (Page 165.)
« Les journaux américains démontrent que l'ou-
» verture du chemin attirera l'industrie et les capi-
» taux de l'Occident vers les pays d'Orient. 11 (Même
page.) « Ils désapprouvent la résistance obstinée de
» l'Angleterre, parce qu'ils désirent la liberté des
» échanges dans le monde entier, sans autre prépon
» dérance que celle résultant de l'importance du com-
» merce.) (Page 166.) Pourtant, « Bien que certaines
» partie des Indes anglaises puissent être rapprochées de
» L'Amàique par le nouveau canal, l'importance des
» avantages directs qu'elle en attend nous paraît
» exagérée. » (Page 165.)
« Dès lors, dans quelle proportion la commission
juge-t-elle que le canal sera important pour l'Amé-
rique? Le voici :
« Nous croyons que cette importance pourrait être
» mise en parallèle avec celle qu'aurait pour l'Eu-
» rope le percement de l'isthme de Panama, s'il était
» exécutable, de sorte que les Américains considèrent
» l'isthme de Suez au même point de vue que l'An-
» gleterre et la France considèrent l'isthme de l'A-
» mérique centrale. » (Page 166.)
« Nous pouvons sans difficulté accepter ce rappro-
chement, duquel il résulte que l'Amérique, après le
percement de l'isthme, prendra pour se rendre dans
les mers indiennes le chemin du cap de Bonne-Espé-
rance autant que, pour arriver à l'océan Pacifique, la
France et l'Angleterre feront le tour du cap Horn
après l'ouverture du passage de Panama.
» En présence de tous ces arguments accumulés
dans le rapport en faveur du percement de l'isthme,
il y a, certes, lieu de se demander comment on a
pu espérer d'égarer l'opinion publique en lui pré-
sentant ce document comme la condamnation du
proj et.
» On a employé pour cela un moyen fort connu :
l'interprétation fondée sur la mutilation.
» Au-dessus de sa pensée générale, l'enquête hol-
landaise avait un objet principal et spécial; « l'étude
» de la nouvelle voie dans ses rapports avec les
» intérêts commerciaux et maritimes des Pays-Bas. Il
(Page 67.)
« Cet objet principal et spécial était de rechercher
si cc la route par le canal de Suez abrégera les com-
» munications entre les Pays-Bas et leurs possessions
» des Indes orientales. » (Page 19.)
« Ces possessions sont, on le sait, les îles de la
Sonde.
» Le navigateur, selon qu'il veut se diriger sur le
continent indien ou sur Java, n'a pas à suivre la
même route maritime, soit qu'il adopte la voie de
Suez, soit qu'il prenne celle du Cap.
» Comme nous l'avons dit précédemment, pour se
rendre aux Indes par la route du Cap, il devra passer
deux fois la ligne, qu'il n'aura qu'une fois à passer
pour se rendre à Java.
» Pour la route de Suez, la condition est inverse :
il faut passer une fois la ligne pour se rendre à Java;
il ne faut pas la traverser pour arriver au continent
indien.
» On conçoit donc que la question soit modifiée
plus ou moins, selon qu'il s'agit d'aboutir aux Indes
anglaises ou aux Indes néerlandaises.
» Les calculs nautiques de la Compagnie univer-
selle ont et devaient avoir pour base le point central
de la navigation de la mer des Indes, relativement
au canal de Suez, c'est-à-dire l'ile de Ceylan.
» La Commission hollandaise, procédant au point
de vue de l'intérêt unique des Pays-Bas, n'a consi-
déré que la route conduisant aux possessions des
Pays-Bas.
» De ses recherches elle a conclu qu'en moyenne la
navigation de « l'Europe occidentale », entre le cap
Lézard et le détroit de la Sonde, ne trouverait pas ds
bénéfice à préférer la voie de Suez à celle du Cap.
» C'est cette opinion, limitée au commerce de la
Hollande avec ses colonies asiatiques, qu'on a pro-
pagée avec le plus de bruit possible comme la néga-
tion définitive de l'utilité générale et de l'avenir
financier du canal. On a supprimé en même temps
le reste du rapport, qui eût été le plus net des re-
dressements infligés à cette falsification.
» Les faits étant connus, nous pouvons admettre
pour un moment la justesse absolue des vues de la
Commission sur ce point ; nous pouvons admettre,
sans péril pour la rémunération des capitaux enga-
gés dans l'entreprise, que la totalité des échanges
effectués entre l'Europe occidentale et les Indes néer-
landaises passera par le cap de Bonne-Espérance.
» En effet, nous n'avons point compris les éven-
tualités de cette navigation réservée dans le compte
très-satisfaisant du tonnage des navires, qui, d'après
les investigations et les chiffres de l'enquête, doivent
adopter le passage par le Canal.
Nous dirons plus loin dans quelle mesure et par quel-
les raisons.
» Mais, dès à présent, avec les seuls éléments admis
par le rapport, nous n'hésitons point à déclarer que
la première évaluation de la Compagnie comme base
de son revenu maritime (3,000,000 de tonneaux) est
victorieusement prouvée et de beaucoup dépassée.
» Cependant, il nous reste encore à parler d'un
pays commercial de premier ordre, l'Amérique du
Nord. Se servira-t-elle du canal? Le rapport constate
toute l'attention que les Etats-Unis ont portée à l'en-
treprise, « pour en tirer soit immédiatement, soit ul-
» térieurement, les avantages directs ou indirects
» qui pourront en être recueillis à l'aide du capital
» etdu travail judicieusement employés.» (Page 165.)
« Les journaux américains démontrent que l'ou-
» verture du chemin attirera l'industrie et les capi-
» taux de l'Occident vers les pays d'Orient. 11 (Même
page.) « Ils désapprouvent la résistance obstinée de
» l'Angleterre, parce qu'ils désirent la liberté des
» échanges dans le monde entier, sans autre prépon
» dérance que celle résultant de l'importance du com-
» merce.) (Page 166.) Pourtant, « Bien que certaines
» partie des Indes anglaises puissent être rapprochées de
» L'Amàique par le nouveau canal, l'importance des
» avantages directs qu'elle en attend nous paraît
» exagérée. » (Page 165.)
« Dès lors, dans quelle proportion la commission
juge-t-elle que le canal sera important pour l'Amé-
rique? Le voici :
« Nous croyons que cette importance pourrait être
» mise en parallèle avec celle qu'aurait pour l'Eu-
» rope le percement de l'isthme de Panama, s'il était
» exécutable, de sorte que les Américains considèrent
» l'isthme de Suez au même point de vue que l'An-
» gleterre et la France considèrent l'isthme de l'A-
» mérique centrale. » (Page 166.)
« Nous pouvons sans difficulté accepter ce rappro-
chement, duquel il résulte que l'Amérique, après le
percement de l'isthme, prendra pour se rendre dans
les mers indiennes le chemin du cap de Bonne-Espé-
rance autant que, pour arriver à l'océan Pacifique, la
France et l'Angleterre feront le tour du cap Horn
après l'ouverture du passage de Panama.
» En présence de tous ces arguments accumulés
dans le rapport en faveur du percement de l'isthme,
il y a, certes, lieu de se demander comment on a
pu espérer d'égarer l'opinion publique en lui pré-
sentant ce document comme la condamnation du
proj et.
» On a employé pour cela un moyen fort connu :
l'interprétation fondée sur la mutilation.
» Au-dessus de sa pensée générale, l'enquête hol-
landaise avait un objet principal et spécial; « l'étude
» de la nouvelle voie dans ses rapports avec les
» intérêts commerciaux et maritimes des Pays-Bas. Il
(Page 67.)
« Cet objet principal et spécial était de rechercher
si cc la route par le canal de Suez abrégera les com-
» munications entre les Pays-Bas et leurs possessions
» des Indes orientales. » (Page 19.)
« Ces possessions sont, on le sait, les îles de la
Sonde.
» Le navigateur, selon qu'il veut se diriger sur le
continent indien ou sur Java, n'a pas à suivre la
même route maritime, soit qu'il adopte la voie de
Suez, soit qu'il prenne celle du Cap.
» Comme nous l'avons dit précédemment, pour se
rendre aux Indes par la route du Cap, il devra passer
deux fois la ligne, qu'il n'aura qu'une fois à passer
pour se rendre à Java.
» Pour la route de Suez, la condition est inverse :
il faut passer une fois la ligne pour se rendre à Java;
il ne faut pas la traverser pour arriver au continent
indien.
» On conçoit donc que la question soit modifiée
plus ou moins, selon qu'il s'agit d'aboutir aux Indes
anglaises ou aux Indes néerlandaises.
» Les calculs nautiques de la Compagnie univer-
selle ont et devaient avoir pour base le point central
de la navigation de la mer des Indes, relativement
au canal de Suez, c'est-à-dire l'ile de Ceylan.
» La Commission hollandaise, procédant au point
de vue de l'intérêt unique des Pays-Bas, n'a consi-
déré que la route conduisant aux possessions des
Pays-Bas.
» De ses recherches elle a conclu qu'en moyenne la
navigation de « l'Europe occidentale », entre le cap
Lézard et le détroit de la Sonde, ne trouverait pas ds
bénéfice à préférer la voie de Suez à celle du Cap.
» C'est cette opinion, limitée au commerce de la
Hollande avec ses colonies asiatiques, qu'on a pro-
pagée avec le plus de bruit possible comme la néga-
tion définitive de l'utilité générale et de l'avenir
financier du canal. On a supprimé en même temps
le reste du rapport, qui eût été le plus net des re-
dressements infligés à cette falsification.
» Les faits étant connus, nous pouvons admettre
pour un moment la justesse absolue des vues de la
Commission sur ce point ; nous pouvons admettre,
sans péril pour la rémunération des capitaux enga-
gés dans l'entreprise, que la totalité des échanges
effectués entre l'Europe occidentale et les Indes néer-
landaises passera par le cap de Bonne-Espérance.
» En effet, nous n'avons point compris les éven-
tualités de cette navigation réservée dans le compte
très-satisfaisant du tonnage des navires, qui, d'après
les investigations et les chiffres de l'enquête, doivent
adopter le passage par le Canal.
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