Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1860 15 octobre 1860
Description : 1860/10/15 (A5,N104). 1860/10/15 (A5,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529970h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 327
Mais il ne paraît pas que les violences du langage
ministériel au moyen desquelles on essaye périodi-
quement de l'autre côté de la Manche de discréditer
l'entreprise, aient laissé une grande impression sur
la solidité et la loyauté de l'esprit hollandais. On a
pu voir par les extraits déjà cités, que si la com-
mission croit au mauvais vouloir, elle ne croit pas à
certaines incrédulités qu'on a si bruyamment mani-
festées. Tandis qu'au Parlement on proteste par les
mots contre la possibilité du canal, ailleurs et en
même temps on la confesse par les actes. C'est une
observation qui n'a pas échappé à la sagacité pleine
de droiture de la commission hollandaise, et à la-
quelle, en terminant ses considérations relatives à
l'Angleterre, elle revient avec des arguments d'une
force incontestable.
a Quelque indécise que l'opinion publique puisse
être encore en Angleterre sur l'utilité de cette grande
entreprise, il paraît néanmoins évident qu'on prévoit
l u possibilité de son exécution al qu'on s'y prépare à
l'avance. C'est pour parer aux éventualités possibles
que nous avons vu, par précaution, le gouvernement
anglais adjuger la concession de l'amélioration des
travaux du port de Malte. En outre, la Compagnie
des Indes orientales a occupé dernièrement et fortifié
l'île de Périm qui commande le détroit de Bab-el-
Mandeb, comme si Aden n'était pas déjà assez for-
midable comme clef de la mer Rouge. En même
temps l'île de Karah, dans le golfe Persique, a été de
nouveau considérée comme digne d'être occupée. »
(Pages 176-7.)
Voilà comme on juge en Hollande la sincérité des
dénigrements britanniques et l'intelligence de cette
opposition. Mal instruite, elle a invoqué contre nous
le témoignage de l'enquête hollandaise, nous lui ré-
pondons par le même témoignage: et ce témoignage
constate que le canal est possible, et même d'une
exécution inévitable, que le gouvernement anglais
croit à sa possibilité, et que le percement de l'isthme
servira largement les intérêts de l'Angleterre, dans
la mesure non du monopole, mais de la communauté.
Ajoutons que ce témoignage est d'autant plus
prépondérant, que d'après les circonstances et le
point de vue où il s'est placé, il ne peut être soup-
çonné ni de partialité pour le canal, ni de prévention
contre l'Angleterre.
Jusqu'ici, dans l'opinion motivée et constatée de
l'enquête hollandaise , l'achèvement du canal n'est
pas douteux ; ses avantages moraux et commerciaux
pour le monde sont démontrés ; mais une dernière
objection subsiste encore. Malgré le succès de son
exécution, malgré son utilité pour la civilisation et
le commerce, les 25,000 actionnaires associés à l'en-
treprise auront-ils rendu au monde un service sans
compensation pour l"s capitaux engagés; en un mot,
l'entreprise produira-t-elle des revenus proportionnés
à sa grandeur et à ses prévisions? Or, quel est sur
ce dernier point l'avis de la commission?
FERDINAND DE LESSEPS.
(La Siite a un prochain numéro).
L'OPINION ÉGYPTIENNE
Et le dernier discours de lord Palmerston.
Le Constitutionnel, dans sa correspondance parti-
culière d'Alexandrie du 25 septembre, nous fournit
les renseignements suivants :
cc La dernière et si malheureuse attaque de lord Pal-
merston contre le canal de Suez et son honorable pré-
sident, a fait ici bien peu de bruit. Les Anglais eux-
mêmes la blâment ouvertement. C'est, à mon avis, la
plus sévère et la plus significative condamnation de la
conduite du vieux lord. Il faut d'ailleurs le reconnaître,
la nouvelle sortie du ministre anglais n'a pas brillé par
la nouveauté des arguments.
» C'est toujours l'éternel thème de l'impossibilité, avec
variantes, auquel on répond par l'éternel dilemme : Si
c'est impossible, que craignez-vous ? Si c'est possible,
que dites-vous?
» On a compris qu'il n'y avait pas lieu de s'en préoc-
cuper davantage.
» Est-il besoin de vous dire que la réponse faite par
M. de Lesseps aux calomnies dont il était l'objet a été
bien accueillie à Alexandrie ? Vos lecteurs l'ont eue sous
les yeux,ils ont pu juger combien la leçon deconvenance
et de modération donnée à lord Palmerston était com-
plète. C'est ainsi que nous l'envisageons ici.
» Signé : E.-T. BAIGNIÈRES. »
UNE NOUVELLE ROUTE VERS LA CHINE.
La tendance qui pousse vers les mers orientales le
mouvement et le commerce de l'Occident se manifeste
à la fois sur tous les points et par tous les faits, et
l'activité anglaise, qui est la plus ardente à étendre le
cercle des opérations commerciales, ne néglige rien
pour étudier tous les moyens de pénétrer jusqu'au
centre de celles de ces populations asiatiques isolées
jusqu'ici du contact européen. Ainsi nous trouvons
dans le Times l'indication d'une nouvelle route qui
mettrait en rapport les possessions britanniques de
l'Inde avec les frontières territoriales de la Chine, du
côté de l'empire des Birmans. D'après les opinions
exprimées par ce journal, ces communications nou-
velles seraient des plus avantageuses ; mais ici
comme dans la question du percement de 1 isthme
de Suez, les vœux du commerce se trouveraient en-
través par l'opposition et l'appréhension méticuleuse
du foreign office. Le Times exprime très-vivement le
mécontentement du commerce contre ces procédés, et
Mais il ne paraît pas que les violences du langage
ministériel au moyen desquelles on essaye périodi-
quement de l'autre côté de la Manche de discréditer
l'entreprise, aient laissé une grande impression sur
la solidité et la loyauté de l'esprit hollandais. On a
pu voir par les extraits déjà cités, que si la com-
mission croit au mauvais vouloir, elle ne croit pas à
certaines incrédulités qu'on a si bruyamment mani-
festées. Tandis qu'au Parlement on proteste par les
mots contre la possibilité du canal, ailleurs et en
même temps on la confesse par les actes. C'est une
observation qui n'a pas échappé à la sagacité pleine
de droiture de la commission hollandaise, et à la-
quelle, en terminant ses considérations relatives à
l'Angleterre, elle revient avec des arguments d'une
force incontestable.
a Quelque indécise que l'opinion publique puisse
être encore en Angleterre sur l'utilité de cette grande
entreprise, il paraît néanmoins évident qu'on prévoit
l u possibilité de son exécution al qu'on s'y prépare à
l'avance. C'est pour parer aux éventualités possibles
que nous avons vu, par précaution, le gouvernement
anglais adjuger la concession de l'amélioration des
travaux du port de Malte. En outre, la Compagnie
des Indes orientales a occupé dernièrement et fortifié
l'île de Périm qui commande le détroit de Bab-el-
Mandeb, comme si Aden n'était pas déjà assez for-
midable comme clef de la mer Rouge. En même
temps l'île de Karah, dans le golfe Persique, a été de
nouveau considérée comme digne d'être occupée. »
(Pages 176-7.)
Voilà comme on juge en Hollande la sincérité des
dénigrements britanniques et l'intelligence de cette
opposition. Mal instruite, elle a invoqué contre nous
le témoignage de l'enquête hollandaise, nous lui ré-
pondons par le même témoignage: et ce témoignage
constate que le canal est possible, et même d'une
exécution inévitable, que le gouvernement anglais
croit à sa possibilité, et que le percement de l'isthme
servira largement les intérêts de l'Angleterre, dans
la mesure non du monopole, mais de la communauté.
Ajoutons que ce témoignage est d'autant plus
prépondérant, que d'après les circonstances et le
point de vue où il s'est placé, il ne peut être soup-
çonné ni de partialité pour le canal, ni de prévention
contre l'Angleterre.
Jusqu'ici, dans l'opinion motivée et constatée de
l'enquête hollandaise , l'achèvement du canal n'est
pas douteux ; ses avantages moraux et commerciaux
pour le monde sont démontrés ; mais une dernière
objection subsiste encore. Malgré le succès de son
exécution, malgré son utilité pour la civilisation et
le commerce, les 25,000 actionnaires associés à l'en-
treprise auront-ils rendu au monde un service sans
compensation pour l"s capitaux engagés; en un mot,
l'entreprise produira-t-elle des revenus proportionnés
à sa grandeur et à ses prévisions? Or, quel est sur
ce dernier point l'avis de la commission?
FERDINAND DE LESSEPS.
(La Siite a un prochain numéro).
L'OPINION ÉGYPTIENNE
Et le dernier discours de lord Palmerston.
Le Constitutionnel, dans sa correspondance parti-
culière d'Alexandrie du 25 septembre, nous fournit
les renseignements suivants :
cc La dernière et si malheureuse attaque de lord Pal-
merston contre le canal de Suez et son honorable pré-
sident, a fait ici bien peu de bruit. Les Anglais eux-
mêmes la blâment ouvertement. C'est, à mon avis, la
plus sévère et la plus significative condamnation de la
conduite du vieux lord. Il faut d'ailleurs le reconnaître,
la nouvelle sortie du ministre anglais n'a pas brillé par
la nouveauté des arguments.
» C'est toujours l'éternel thème de l'impossibilité, avec
variantes, auquel on répond par l'éternel dilemme : Si
c'est impossible, que craignez-vous ? Si c'est possible,
que dites-vous?
» On a compris qu'il n'y avait pas lieu de s'en préoc-
cuper davantage.
» Est-il besoin de vous dire que la réponse faite par
M. de Lesseps aux calomnies dont il était l'objet a été
bien accueillie à Alexandrie ? Vos lecteurs l'ont eue sous
les yeux,ils ont pu juger combien la leçon deconvenance
et de modération donnée à lord Palmerston était com-
plète. C'est ainsi que nous l'envisageons ici.
» Signé : E.-T. BAIGNIÈRES. »
UNE NOUVELLE ROUTE VERS LA CHINE.
La tendance qui pousse vers les mers orientales le
mouvement et le commerce de l'Occident se manifeste
à la fois sur tous les points et par tous les faits, et
l'activité anglaise, qui est la plus ardente à étendre le
cercle des opérations commerciales, ne néglige rien
pour étudier tous les moyens de pénétrer jusqu'au
centre de celles de ces populations asiatiques isolées
jusqu'ici du contact européen. Ainsi nous trouvons
dans le Times l'indication d'une nouvelle route qui
mettrait en rapport les possessions britanniques de
l'Inde avec les frontières territoriales de la Chine, du
côté de l'empire des Birmans. D'après les opinions
exprimées par ce journal, ces communications nou-
velles seraient des plus avantageuses ; mais ici
comme dans la question du percement de 1 isthme
de Suez, les vœux du commerce se trouveraient en-
través par l'opposition et l'appréhension méticuleuse
du foreign office. Le Times exprime très-vivement le
mécontentement du commerce contre ces procédés, et
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