Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1860 01 novembre 1860
Description : 1860/11/01 (A5,N105). 1860/11/01 (A5,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529971x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 339
LE RAPPORT HOLLANDAIS.
(Suite. Voir le numéro du 15 octobre.)
Le canal de Suez sera-t-il rcmunératoire?
« Dès à présent nous croyons avoir le droit
de dire que par les déclarations précédentes cette
question a fait un grand pas. Étant admis que le
commerce recevra de l'ouverture du passage par
l'isthme une nouvelle et universelle impulsion, la
conséquence indispensable du fait est que la masse
de ce commerce se dirigera vers le canal, et contri-
buera dans la même mesure à la prospérité finan-
cière de la Compagnie basée sur la fréquentation de
cette route.
» Quelle est cependant l'appréciation de l'enquête
sur cette mesure ?
» La Compagnie, dans ses estimations, a invaria-
blement évalué le passage annuel des navires à tra-
vers l'isthme, aller et retour, à la somme de trois
millions de tonneaux.
» Examinons si les recherches et les chiffres de la
commission hollandaise confirment ou contredisent
ces calculs.
» Par les facilités déjà décrites de la nouvelle
route et son abréviation, l'enquête a démontré que
tout le trafic des Indes anglaises avec l'Europe et
réciproquement préférera la voie du canal de Suez.
» Le rapport conséquemment énumère la richesse
et l'abondance des produits exportés de la péninsule
hindoustanique :
Il En indigo, dont la valeur dans la présidence de
» Bengale seulement est estimée 2 à 3 millions ster-
» ling (50 à 75 millions de francs).
» En soie, dont la valeur s'élève à peu près à 2
» millions de livres anglaises (1).
» En coton, dont la culture se développe de plus
» en plus (2).
» En sucre, dont l'exportation est toujours crois-
» sante (3).
» En graines oléagineuses, dont on a importé en
» Europe et en Amérique dans ces derniers temps
» des quantités immenses.
» En riz, en céréales, en salpêtre, qu'on ne trouve
» nulle part en aussi grande quantité.
(1) La soie, dont l'exportation des Indes pour l'Angleterre était de
4'18,017 kilogrammes en 1833, se montait à 1,654,356 kilogrammes
en 1858. (Annales du commerce extérieur, n'i 198, novembre 1859.
(2) D'après V Economist du 15 septembre 1860, l'importation du
coton indien en Angleterre, qui était en 1849 de 180,000 balles, et
en 1854 de 330,000 balles, a été d'environ 500,000 balles en 1859.
Tous les jours des réunions se tiennent, de nouvelles associations
se forment à Manchester, Londres, eic., dans le but d'étendre et de
perfectionner la culture du coton dans la péninsule.
(3) Par dérogation à ses principes économiques, l'Angleterre est
allée jusqu'à la prohibition des sucres étrangers dans l'Inde, pour
y stimuler la production de cet article.
Il En café, qui n'est pas seulement cultivé sur le
» côtes du Malabar et du Bengale supérieur, mais
Il aussi dans l'Hindoustan et dans les Iles, parmi les-
» quelles Ceylan obtient chaque jour une nouvelle
» importance par ses produits. » (Page 141.)
« Le rapport annonce qu'il néglige beaucoup d'au-
tres matières; mais parmi ses omissions nous signa-
lerons spécialement deux articles, la laine et le chan"
vre indien (jute), parce qu'ils prouvent l'immense
progression que suit la production indienne :
» En 1833, l'Inde envoyait en Angleterre 1,812 kil.
de laine. - En 1858, elle lui en a expédié 7,851,849
kilogrammes.
» En 1833, l'Inde expédiait en Angleterre 34,000
quintaux de chanvre. En 1858, elle lui a fourni
839,000 quintaux (1).
» Or, selon le rapport, quel était aux Indes le
mouvement maritime entretenu par le double cou-
rant de l'exportation et de l'importation?
» Pour l'exportation seule des produits du pays de
» h ci-devant Compagnie, il a fallu en dernier lieu
» 1,300 navires, représentant une capacité de char-
» gement d'à peu près 1 million de tonneaux. Ce
» chiffre augmente chaque année de près d'un dixième
» et ce même nombre de navires suffit à peine à l'im-
» portation si l'on considère que l'introduction des
» objets de fabrique anglaise, de 1852 à 1855, est
» estimée à-la valeur de plus de 1,000 millions de
» florins (2,110,000,000 de francs), presque deux fois
» plus que la moyenne des années qui ont précédé
» 1850 (2). » (Page 142.)
« Avec l'Inde, la Chine est l'un des plus grands
foyers du commerce oriental. Voyons d'abord com-
ment la commission apprécie l'influence de l'ouver-
ture de l'isthme sur le commerce avec la Chine :
« Quand nous jetons un premier regard sur les
» contrées lointaines situées au delà de la voie mari-
» time projetée, notre attention s'arrête de suite sur
» cet immense empire qui, fermé depuis tant de siè-
» cles, se trouve au moment actuel plus ou moiLS
» ouvert au commerce universel, et y sera peut-être
» bientôt tout à fait accessible. Cet empire, quelque
•i éloigné qu'il soit, ne pourra se soustraire à Vin-
)) fluence du percement de l'isthme : nous parlons d:3
» la Chine. » (Page 129.
« Sur le mouvement commercial du Céleste Em-
pire avec l'Occident, le rapport dit :
On a calculé qu'en Chine, pendant l'année 1855
(1) Annales du commerce extérieur, au numéro ci-dessus cité.
(2) Les chiffres suivants donneront une idée de l'énorme progres-
on des importations de l'Angleterre aux Indes.
En 1840, l'Angleterre importait dans les deux seuls ports de nom
bay et de Calcutta 77 millions d'yards en tissus de coton.
En 1849, cette exportation s'était élevée à 229 millions d'yards.
Elle était, en 1857, de 304 millions d'yards.
Elle a atteint, en 1859, le chiffre de 735 millions d'yards.
LE RAPPORT HOLLANDAIS.
(Suite. Voir le numéro du 15 octobre.)
Le canal de Suez sera-t-il rcmunératoire?
« Dès à présent nous croyons avoir le droit
de dire que par les déclarations précédentes cette
question a fait un grand pas. Étant admis que le
commerce recevra de l'ouverture du passage par
l'isthme une nouvelle et universelle impulsion, la
conséquence indispensable du fait est que la masse
de ce commerce se dirigera vers le canal, et contri-
buera dans la même mesure à la prospérité finan-
cière de la Compagnie basée sur la fréquentation de
cette route.
» Quelle est cependant l'appréciation de l'enquête
sur cette mesure ?
» La Compagnie, dans ses estimations, a invaria-
blement évalué le passage annuel des navires à tra-
vers l'isthme, aller et retour, à la somme de trois
millions de tonneaux.
» Examinons si les recherches et les chiffres de la
commission hollandaise confirment ou contredisent
ces calculs.
» Par les facilités déjà décrites de la nouvelle
route et son abréviation, l'enquête a démontré que
tout le trafic des Indes anglaises avec l'Europe et
réciproquement préférera la voie du canal de Suez.
» Le rapport conséquemment énumère la richesse
et l'abondance des produits exportés de la péninsule
hindoustanique :
Il En indigo, dont la valeur dans la présidence de
» Bengale seulement est estimée 2 à 3 millions ster-
» ling (50 à 75 millions de francs).
» En soie, dont la valeur s'élève à peu près à 2
» millions de livres anglaises (1).
» En coton, dont la culture se développe de plus
» en plus (2).
» En sucre, dont l'exportation est toujours crois-
» sante (3).
» En graines oléagineuses, dont on a importé en
» Europe et en Amérique dans ces derniers temps
» des quantités immenses.
» En riz, en céréales, en salpêtre, qu'on ne trouve
» nulle part en aussi grande quantité.
(1) La soie, dont l'exportation des Indes pour l'Angleterre était de
4'18,017 kilogrammes en 1833, se montait à 1,654,356 kilogrammes
en 1858. (Annales du commerce extérieur, n'i 198, novembre 1859.
(2) D'après V Economist du 15 septembre 1860, l'importation du
coton indien en Angleterre, qui était en 1849 de 180,000 balles, et
en 1854 de 330,000 balles, a été d'environ 500,000 balles en 1859.
Tous les jours des réunions se tiennent, de nouvelles associations
se forment à Manchester, Londres, eic., dans le but d'étendre et de
perfectionner la culture du coton dans la péninsule.
(3) Par dérogation à ses principes économiques, l'Angleterre est
allée jusqu'à la prohibition des sucres étrangers dans l'Inde, pour
y stimuler la production de cet article.
Il En café, qui n'est pas seulement cultivé sur le
» côtes du Malabar et du Bengale supérieur, mais
Il aussi dans l'Hindoustan et dans les Iles, parmi les-
» quelles Ceylan obtient chaque jour une nouvelle
» importance par ses produits. » (Page 141.)
« Le rapport annonce qu'il néglige beaucoup d'au-
tres matières; mais parmi ses omissions nous signa-
lerons spécialement deux articles, la laine et le chan"
vre indien (jute), parce qu'ils prouvent l'immense
progression que suit la production indienne :
» En 1833, l'Inde envoyait en Angleterre 1,812 kil.
de laine. - En 1858, elle lui en a expédié 7,851,849
kilogrammes.
» En 1833, l'Inde expédiait en Angleterre 34,000
quintaux de chanvre. En 1858, elle lui a fourni
839,000 quintaux (1).
» Or, selon le rapport, quel était aux Indes le
mouvement maritime entretenu par le double cou-
rant de l'exportation et de l'importation?
» Pour l'exportation seule des produits du pays de
» h ci-devant Compagnie, il a fallu en dernier lieu
» 1,300 navires, représentant une capacité de char-
» gement d'à peu près 1 million de tonneaux. Ce
» chiffre augmente chaque année de près d'un dixième
» et ce même nombre de navires suffit à peine à l'im-
» portation si l'on considère que l'introduction des
» objets de fabrique anglaise, de 1852 à 1855, est
» estimée à-la valeur de plus de 1,000 millions de
» florins (2,110,000,000 de francs), presque deux fois
» plus que la moyenne des années qui ont précédé
» 1850 (2). » (Page 142.)
« Avec l'Inde, la Chine est l'un des plus grands
foyers du commerce oriental. Voyons d'abord com-
ment la commission apprécie l'influence de l'ouver-
ture de l'isthme sur le commerce avec la Chine :
« Quand nous jetons un premier regard sur les
» contrées lointaines situées au delà de la voie mari-
» time projetée, notre attention s'arrête de suite sur
» cet immense empire qui, fermé depuis tant de siè-
» cles, se trouve au moment actuel plus ou moiLS
» ouvert au commerce universel, et y sera peut-être
» bientôt tout à fait accessible. Cet empire, quelque
•i éloigné qu'il soit, ne pourra se soustraire à Vin-
)) fluence du percement de l'isthme : nous parlons d:3
» la Chine. » (Page 129.
« Sur le mouvement commercial du Céleste Em-
pire avec l'Occident, le rapport dit :
On a calculé qu'en Chine, pendant l'année 1855
(1) Annales du commerce extérieur, au numéro ci-dessus cité.
(2) Les chiffres suivants donneront une idée de l'énorme progres-
on des importations de l'Angleterre aux Indes.
En 1840, l'Angleterre importait dans les deux seuls ports de nom
bay et de Calcutta 77 millions d'yards en tissus de coton.
En 1849, cette exportation s'était élevée à 229 millions d'yards.
Elle était, en 1857, de 304 millions d'yards.
Elle a atteint, en 1859, le chiffre de 735 millions d'yards.
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