Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1860 15 octobre 1860
Description : 1860/10/15 (A5,N104). 1860/10/15 (A5,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529970h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 329
quand tout aura complétement réussi que le gouverne-
ment arrivera à lui prêter son concours. »
Cette dernière réflexion s'applique au canal de
Suez aussi fortement à coup sûr qu'à ce projet de
route vers l'intérieur de la Chine, et c'est le Times
qui nous apprend que le gouvernement anglais, tout
en répugnant aux entreprises nouvelles, accorde vo-
lontiers ses sympathies et son concours aux œuvres
utiles du moment qu'elles sont accomplies.
ERREST DESPLACES.
L'AMI DES SCIENCES ET L'ISTHME DE SUEZ.
Un de nos recueils scientifiques estimés, l'Ami des
sciences, qui, dans toutes les circonstances, a té-
moigné toutes ses sympathies pour l'entreprise que
poursuit la Compagnie universelle, publie dans son
numéro du 30 septembre sur cette même question une
nouvelle étude qui prouve combien dans toutes les sphè-
res de l'intelligence est appréciée la communication
attendue entre les deux mers, prêtes à [réunir par
la route la plus directe l'orient et l'occident du monde.
Ce travail de M. Elie Margollé n'est pas encore com-
plet; nous n'en avons que la première partie et la se-
conde nous est promise. En attendant nous sommes
heureux de reproduire cette étude excellente, et nous
espérons en pouvoir compléter la reproduction dans
notre prochain numéro.
J. MONGI.
L'ISTHME DE SUEZ.
le La science nous démontre aujourd'hui que, dans les
premiers temps de sa formation, notre planète était le
théâtre de luttes incessantes, de bouleversements suc-
cessifs, de révolutions profondes d'où surgissaient les
hautes cimes qui devaient limiter notre domaine ter-
restre et tracer la forme actuelle des continents.
» A ces premières époques succédèrent des époques
plus calmes, pendant lesquelles se formèrent lentement,
sous l'influence de forces plus régulières et plus puis-
santes, ces vastes plaines, ces immenses et fertiles val-
lées qui ont été le berceau des nations.
» Les sciences historiques nous montrent aussi le
progrès social se dégageant d'abord violemment du
sein des guerres et des révolutions. Mais tout nous an-
nonce une ère nouvelle où les peuples, rapprochés par
la science et par l'industrie, s'uniront bientôt par les
indestructibles liens d'une concorde basée sur la ga-
rantie réciproque du bien-être moral et matériel. Aux
ardentes convoitises d'une aveugle ambition, aux em-
portements de la passion, aux conseils de l'égoïsme,
succéderont alors les généreux sentiments de la soli-
darité, les inspirations du dévouement, les jugements
de l'équité, et l'harmonie des forces morales s'établira,
comme celle des forces physiques, par l'influence pro-
gressive des lois souveraines qui assurent à toute force
utile son essor normal, à tout juste désir sa satisfac-
tion.
J) S'il e&t un lieu sur le globe qui paraisse prédestiné
à voir briller les premières lueurs de ce règne heureux,
c'est sans doute la belle région que consacrent tant de
glorieux souvenirs, le fertile bassin qui fut le foyer de
la civilisation, et qui doit être aujourd'hui le berceau
de l'humanité. Au milieu des dernières luttes qui ont
attiré de nouveau les regards du monde vers le rivage
de la Méditerranée, l'observateur attentif a pu voir se
former les premiers éléments d'une puissante confédé-
ration européenne. La glorieuse entreprise du canal
de Suez ne nous montre pas moins les germes de cette
heureuse alliance, et de l'alliance plus lointaine, mais
plus féconde encore, de l'Orient et de l'Occident.
» L'Ami des sciences annonçait récemment que les tra-
vaux entrepris pour l'établissement de ce canal mari-
time marchaient avec la plus grande activité. Tout fait
aujourd'hui espérer que ces travaux, grâce à l'énergie
et à la persévérance des hommes éminents qui en diri-
gent l'exécution, seront terminés dans une courte pé-
riode, et que bientôt les deux mers seront mises en
communication par le canal de service et de petite na-
vigation qui sera d'abord ouvert.
Il Nous résumerons brièvement les travaux antérieurs
qui ont préparé la formation de la Compagnie univer-
selle dont l'intelligente initiative, sous l'habile et ferme
direction de M. Ferdinand de Lesseps, a décidé l'ou-
verture d'une des grandes voies commerciales qui ai-
deront si puissamment au progrès général de la civili-
sation.
» On sait qu'un canal unissait jadis le Nil à la mer
Rouge. Ce canal, entrepris par Nécos, fils de Psammé-
tique, fut achevé par Darius, fils d'Hystape, cinq siè-
cles avant l'ère chrétienne. Il suffisait aux navires des
anciens. « Il a, dit Hérodote, quatre journées de navi-
» gation et de longueur, et assez de largeur pour que
» deux trirèmes y passent de front. » Ce canal, qui
tour à tour, suivant les événements, fut abandonné et
restauré par Ptolémée Philadelphe, l'empereur Adrien
et le calife Omar, ouvrait une communication entre les
deux mers. La navigation y fut interdite, en 161, par le
calife Abou-Giafar-Almansour, et il disparut sous l'ac-
tion du temps, ne laissant que quelques vestiges qui
attestent encore son existence.
» Depuis cette époque jusqu'à l'expédition d'Egypte,
l'histoire ne fait plus mention du canal de Suez. C'est à
Bonaparte que revient la gloire d'avoir repris l'œuvre
des grands souverains, qui, depuis Sésostris, avaient
voulu joindre les deux mers. Un projet de communi-
cation fut rédigé par M. Lepère, ingénieur en chef, at-
taché à l'expédition, qui signalait la possibilité du per-
cement de l'isthme, et indiquait déjà le tracé de Suez
à Péluse. Ce projet, modifié heureusement par M. Li-
nant de Bellefonds, ingénieur en chef au service du
pacha d'Egypte, donnait june bonne disposition géné-
rale du tracé; mais il reposail omme tous les projets
faits alors, sur le niveHe^éSl^^fâ9, d'après lequel
les hautes eaux de la/mer È,o^ê^~d6p^sseraient de près
de 10 mètres le niveau de la Méditerranée.
» En 1846, sur l'initiative de M. P. Enfantin, une so-
quand tout aura complétement réussi que le gouverne-
ment arrivera à lui prêter son concours. »
Cette dernière réflexion s'applique au canal de
Suez aussi fortement à coup sûr qu'à ce projet de
route vers l'intérieur de la Chine, et c'est le Times
qui nous apprend que le gouvernement anglais, tout
en répugnant aux entreprises nouvelles, accorde vo-
lontiers ses sympathies et son concours aux œuvres
utiles du moment qu'elles sont accomplies.
ERREST DESPLACES.
L'AMI DES SCIENCES ET L'ISTHME DE SUEZ.
Un de nos recueils scientifiques estimés, l'Ami des
sciences, qui, dans toutes les circonstances, a té-
moigné toutes ses sympathies pour l'entreprise que
poursuit la Compagnie universelle, publie dans son
numéro du 30 septembre sur cette même question une
nouvelle étude qui prouve combien dans toutes les sphè-
res de l'intelligence est appréciée la communication
attendue entre les deux mers, prêtes à [réunir par
la route la plus directe l'orient et l'occident du monde.
Ce travail de M. Elie Margollé n'est pas encore com-
plet; nous n'en avons que la première partie et la se-
conde nous est promise. En attendant nous sommes
heureux de reproduire cette étude excellente, et nous
espérons en pouvoir compléter la reproduction dans
notre prochain numéro.
J. MONGI.
L'ISTHME DE SUEZ.
le La science nous démontre aujourd'hui que, dans les
premiers temps de sa formation, notre planète était le
théâtre de luttes incessantes, de bouleversements suc-
cessifs, de révolutions profondes d'où surgissaient les
hautes cimes qui devaient limiter notre domaine ter-
restre et tracer la forme actuelle des continents.
» A ces premières époques succédèrent des époques
plus calmes, pendant lesquelles se formèrent lentement,
sous l'influence de forces plus régulières et plus puis-
santes, ces vastes plaines, ces immenses et fertiles val-
lées qui ont été le berceau des nations.
» Les sciences historiques nous montrent aussi le
progrès social se dégageant d'abord violemment du
sein des guerres et des révolutions. Mais tout nous an-
nonce une ère nouvelle où les peuples, rapprochés par
la science et par l'industrie, s'uniront bientôt par les
indestructibles liens d'une concorde basée sur la ga-
rantie réciproque du bien-être moral et matériel. Aux
ardentes convoitises d'une aveugle ambition, aux em-
portements de la passion, aux conseils de l'égoïsme,
succéderont alors les généreux sentiments de la soli-
darité, les inspirations du dévouement, les jugements
de l'équité, et l'harmonie des forces morales s'établira,
comme celle des forces physiques, par l'influence pro-
gressive des lois souveraines qui assurent à toute force
utile son essor normal, à tout juste désir sa satisfac-
tion.
J) S'il e&t un lieu sur le globe qui paraisse prédestiné
à voir briller les premières lueurs de ce règne heureux,
c'est sans doute la belle région que consacrent tant de
glorieux souvenirs, le fertile bassin qui fut le foyer de
la civilisation, et qui doit être aujourd'hui le berceau
de l'humanité. Au milieu des dernières luttes qui ont
attiré de nouveau les regards du monde vers le rivage
de la Méditerranée, l'observateur attentif a pu voir se
former les premiers éléments d'une puissante confédé-
ration européenne. La glorieuse entreprise du canal
de Suez ne nous montre pas moins les germes de cette
heureuse alliance, et de l'alliance plus lointaine, mais
plus féconde encore, de l'Orient et de l'Occident.
» L'Ami des sciences annonçait récemment que les tra-
vaux entrepris pour l'établissement de ce canal mari-
time marchaient avec la plus grande activité. Tout fait
aujourd'hui espérer que ces travaux, grâce à l'énergie
et à la persévérance des hommes éminents qui en diri-
gent l'exécution, seront terminés dans une courte pé-
riode, et que bientôt les deux mers seront mises en
communication par le canal de service et de petite na-
vigation qui sera d'abord ouvert.
Il Nous résumerons brièvement les travaux antérieurs
qui ont préparé la formation de la Compagnie univer-
selle dont l'intelligente initiative, sous l'habile et ferme
direction de M. Ferdinand de Lesseps, a décidé l'ou-
verture d'une des grandes voies commerciales qui ai-
deront si puissamment au progrès général de la civili-
sation.
» On sait qu'un canal unissait jadis le Nil à la mer
Rouge. Ce canal, entrepris par Nécos, fils de Psammé-
tique, fut achevé par Darius, fils d'Hystape, cinq siè-
cles avant l'ère chrétienne. Il suffisait aux navires des
anciens. « Il a, dit Hérodote, quatre journées de navi-
» gation et de longueur, et assez de largeur pour que
» deux trirèmes y passent de front. » Ce canal, qui
tour à tour, suivant les événements, fut abandonné et
restauré par Ptolémée Philadelphe, l'empereur Adrien
et le calife Omar, ouvrait une communication entre les
deux mers. La navigation y fut interdite, en 161, par le
calife Abou-Giafar-Almansour, et il disparut sous l'ac-
tion du temps, ne laissant que quelques vestiges qui
attestent encore son existence.
» Depuis cette époque jusqu'à l'expédition d'Egypte,
l'histoire ne fait plus mention du canal de Suez. C'est à
Bonaparte que revient la gloire d'avoir repris l'œuvre
des grands souverains, qui, depuis Sésostris, avaient
voulu joindre les deux mers. Un projet de communi-
cation fut rédigé par M. Lepère, ingénieur en chef, at-
taché à l'expédition, qui signalait la possibilité du per-
cement de l'isthme, et indiquait déjà le tracé de Suez
à Péluse. Ce projet, modifié heureusement par M. Li-
nant de Bellefonds, ingénieur en chef au service du
pacha d'Egypte, donnait june bonne disposition géné-
rale du tracé; mais il reposail omme tous les projets
faits alors, sur le niveHe^éSl^^fâ9, d'après lequel
les hautes eaux de la/mer È,o^ê^~d6p^sseraient de près
de 10 mètres le niveau de la Méditerranée.
» En 1846, sur l'initiative de M. P. Enfantin, une so-
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