Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1860 15 octobre 1860
Description : 1860/10/15 (A5,N104). 1860/10/15 (A5,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529970h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
328 L'ISTHME DE SUEZ,
en reproduisant son article très-curieux nous ne pou-
vons nous empêcher de lui rappeler que tout se tient en
politique, et qu'il doit attendre ces entraves d'un cabinet
qui ne peut pas encore comprendre combien le mouve-
ment oriental et l'industrie anglaise elle-même gagne -
raient à l'établissement de la route, maritime par
Suez et Port-Saïd. Dans cette question aussi, le com-
merce anglais a été unanime et son gouvernement
n'en a pas moins tout fait pour empêcher l'exécution
d'une œuvre aspiration et besoin du monde entier.
L'hésitation du ministère anglais cessera bien vite
le jour où, par cette voie, la distance entre les côtes
de l'Indo-Chine et les ports de l'Europe, sera abrégée
de moitié ; alors la force des choses s'imposera à ses
tergiversations, et la multiplicité des relations avec
ces parages amènera à coup sûr le développement
de ces progrès que le Times déplore de voir aujour-
d'hui combattus. Son article est au surplus très-curieux
par les renseignements qu'il contient et par les ré-
flexions qui l'accompagnent, dont nos lecteurs sau-
ront bien faire toute l'application. En voici la teneur :
« Un document a été publié il y a peu de mois, rela-
tif à la possibilité d'ouvrir un large trafic par un court
chemin de terre entre nos possessions indiennes et la
frontière occidentale de la Chine. Ce projet a excité une
attention très-favorable parmi les classes commerciales
à Londres et dans les provinces; tout homme jetant un
coup d'œil sur la carte d'Asie sera frappé de la proxi-
mité à laquelle nous sommes parvenus vers la Chine
par nos acquisitions dans le Pegu. Du port de Rangoun;
notre territoire s'étend vers cet empire à une distance
de 250 milles (environ 400 kilomètres) ; nous nous trou-
vons alors sur le territoire du roi deBurmah, et en le
traversant dans une largeur de 250 milles, nous arrivons
à la ville frontière d'Esmok, en Chine.
» Nous serions ainsi en communication directe avec
ce peuple placé presque à notre porte ; toute la navigation
par Singapore et les mers chinoises serait épargnée, et
nous exploiterions de plus une classe de la population
avec laquelle nous ne pourrions jamais entrer en con-
tact commercial, même si nos relations politiques avec
le gouvernement du Céleste Empire étaient du caractère
le plus cordial et le plus illimité. Quelle est donc la
difficulté ? La première idée qui se présente, c'est que
le roi de Burmah sèmerait des obstacles sur notre route :
pourtant cela n'est pas. Ce prince semble comprendre
les intérêts commerciaux mieux que certains hommes
d'Etat anglais, car on le représente comme favorable à
tout ce qui peut développer le trafic à travers ses
domaines.
» Dans les apparences il n'y a donc point de difficul-
tés, excepté une vieille. Notre département des affaires
étrangères ne se soucie pas de questions nouvelles, au
moins en fait de questions commerciales. La chambre
de commerce de Leeds a transmis récemment un mémoire
au gouvernement sur ce sujet. Elle expose toute son
importance pour les intérêts, non-seulement des manu-
facturiers, des négociants et des armateurs de la mé-
tropole, mais aussi pour ceux de nos trafiquants dans
toutes les parties de l'Inde.
» Les chambres de commerce de Bradfort, d'Halifax,
d'Huddersfield et de Liverpool avaient:fait précédemment
des représentations semblables. La réponse a été déna-
ture à paralyser autant que 'possible tous les efforts
dans cette direction; on ne demandait rien sinon une
négociation civile avec le roi de Burmah, négociation
que le gouvernement seul peut conclure, et que dans
les arrangements futurs avec les autorités chinoises, la
ville d'Esmok fût reconnue comme une place légale de
commerce.
» Notre ministre cependant pense que « beaucoup
d'inconvénients » pourraient résulter d'une proposition
aussi « nouvelle » ; de plus, il serait « impossible de
protéger le commerce britannique, dans une ville si
éloignée dans les terres, » ou. d'exercer la surveillance
voulue sur les sujets anglais. Quant à la possibilité de
tout ce qui pourrait occasionner des inconvénients au
foreign office, l'idée de permettre aux « sujets anglais »
de marcher sans lisières a toujours été des plus désa-
gréable à ce département ; les chambres de commerce
ont également reçu un avis qu'elles ne connaissent rien
sur les vrais intérêts du trafic, puisque les mesures elles-
mêmes qu'elles sollicitent dans l'idée de l'étendre ne
feraient que l'embarrasser.
D Le redressement de .Itout dommage fait dans un
» lieu aussi éloigné qu'Esmok, fait observer Sa Seigneu-
D rie, ne pourrait être, selon toute probabilité, obtenu
» qu'en appliquant une pression sur des places plus ac-
» cessibles, et gênerait ainsi les intérêts les plus im-
» portants du commerce anglais sur les côtes de Chine. »
» La doctrine du foreign office est donc que nous de-
vons nous fermer nous-mêmes le commerce des plus
vastes continents et des plus riches provinces, parce que
toute correspondance diplomatique qu'il pourrait pro-
voquer devrait être adressée à des autorités résidant
dans quelques autres localités. Ces paroles, en fait, pour-
raient être paraphasées ainsi : Il est mauvais de trafiquer
dans la mer d'Azof ou à Odessa parce que nos querelles
devraient être arrangées à St-Pétersbourg et compromet-
traient notre commerce dans la Baltique. Évitez égale-
ment toute intercourse avec la Californie parce que la
nécessité d'un appel à Washington ne créerait pas seu-
lement beaucoup d'inconvénients pour le foreign office,
mais pourrait interrompre aussi nos transactions avec
New-York ou la Nouvelle-Orléans.
» Par la même raison il ne faut pas permettre aux
Canadiens de commercer avec Chicago, la difficulté de
surveiller les sujets anglais dans « une ville si enfon-
cée dans les terres » étant spécialement formidable. Il
faut espérer que personne ne sera désappointé par cette
manière de voir. Il peut se faire que la nouvelle route
ne soit pas trouvée aussi praticable et aussi avantageuse
qu'elle semble l'être par suite des témoignages actuel-
lement recueillis ; mais en supposant que l'expérience
passée n'ait aucune valeur, ce ne peut pas être une
question que si la route est ouverte, cette tâche sera
accomplie par l'entreprise privée, non-seulement aban-
donnée à elle-même, mais encore entravée en tant qu'il
dépend du pouvoir officiel, et que ce sera seulement
en reproduisant son article très-curieux nous ne pou-
vons nous empêcher de lui rappeler que tout se tient en
politique, et qu'il doit attendre ces entraves d'un cabinet
qui ne peut pas encore comprendre combien le mouve-
ment oriental et l'industrie anglaise elle-même gagne -
raient à l'établissement de la route, maritime par
Suez et Port-Saïd. Dans cette question aussi, le com-
merce anglais a été unanime et son gouvernement
n'en a pas moins tout fait pour empêcher l'exécution
d'une œuvre aspiration et besoin du monde entier.
L'hésitation du ministère anglais cessera bien vite
le jour où, par cette voie, la distance entre les côtes
de l'Indo-Chine et les ports de l'Europe, sera abrégée
de moitié ; alors la force des choses s'imposera à ses
tergiversations, et la multiplicité des relations avec
ces parages amènera à coup sûr le développement
de ces progrès que le Times déplore de voir aujour-
d'hui combattus. Son article est au surplus très-curieux
par les renseignements qu'il contient et par les ré-
flexions qui l'accompagnent, dont nos lecteurs sau-
ront bien faire toute l'application. En voici la teneur :
« Un document a été publié il y a peu de mois, rela-
tif à la possibilité d'ouvrir un large trafic par un court
chemin de terre entre nos possessions indiennes et la
frontière occidentale de la Chine. Ce projet a excité une
attention très-favorable parmi les classes commerciales
à Londres et dans les provinces; tout homme jetant un
coup d'œil sur la carte d'Asie sera frappé de la proxi-
mité à laquelle nous sommes parvenus vers la Chine
par nos acquisitions dans le Pegu. Du port de Rangoun;
notre territoire s'étend vers cet empire à une distance
de 250 milles (environ 400 kilomètres) ; nous nous trou-
vons alors sur le territoire du roi deBurmah, et en le
traversant dans une largeur de 250 milles, nous arrivons
à la ville frontière d'Esmok, en Chine.
» Nous serions ainsi en communication directe avec
ce peuple placé presque à notre porte ; toute la navigation
par Singapore et les mers chinoises serait épargnée, et
nous exploiterions de plus une classe de la population
avec laquelle nous ne pourrions jamais entrer en con-
tact commercial, même si nos relations politiques avec
le gouvernement du Céleste Empire étaient du caractère
le plus cordial et le plus illimité. Quelle est donc la
difficulté ? La première idée qui se présente, c'est que
le roi de Burmah sèmerait des obstacles sur notre route :
pourtant cela n'est pas. Ce prince semble comprendre
les intérêts commerciaux mieux que certains hommes
d'Etat anglais, car on le représente comme favorable à
tout ce qui peut développer le trafic à travers ses
domaines.
» Dans les apparences il n'y a donc point de difficul-
tés, excepté une vieille. Notre département des affaires
étrangères ne se soucie pas de questions nouvelles, au
moins en fait de questions commerciales. La chambre
de commerce de Leeds a transmis récemment un mémoire
au gouvernement sur ce sujet. Elle expose toute son
importance pour les intérêts, non-seulement des manu-
facturiers, des négociants et des armateurs de la mé-
tropole, mais aussi pour ceux de nos trafiquants dans
toutes les parties de l'Inde.
» Les chambres de commerce de Bradfort, d'Halifax,
d'Huddersfield et de Liverpool avaient:fait précédemment
des représentations semblables. La réponse a été déna-
ture à paralyser autant que 'possible tous les efforts
dans cette direction; on ne demandait rien sinon une
négociation civile avec le roi de Burmah, négociation
que le gouvernement seul peut conclure, et que dans
les arrangements futurs avec les autorités chinoises, la
ville d'Esmok fût reconnue comme une place légale de
commerce.
» Notre ministre cependant pense que « beaucoup
d'inconvénients » pourraient résulter d'une proposition
aussi « nouvelle » ; de plus, il serait « impossible de
protéger le commerce britannique, dans une ville si
éloignée dans les terres, » ou. d'exercer la surveillance
voulue sur les sujets anglais. Quant à la possibilité de
tout ce qui pourrait occasionner des inconvénients au
foreign office, l'idée de permettre aux « sujets anglais »
de marcher sans lisières a toujours été des plus désa-
gréable à ce département ; les chambres de commerce
ont également reçu un avis qu'elles ne connaissent rien
sur les vrais intérêts du trafic, puisque les mesures elles-
mêmes qu'elles sollicitent dans l'idée de l'étendre ne
feraient que l'embarrasser.
D Le redressement de .Itout dommage fait dans un
» lieu aussi éloigné qu'Esmok, fait observer Sa Seigneu-
D rie, ne pourrait être, selon toute probabilité, obtenu
» qu'en appliquant une pression sur des places plus ac-
» cessibles, et gênerait ainsi les intérêts les plus im-
» portants du commerce anglais sur les côtes de Chine. »
» La doctrine du foreign office est donc que nous de-
vons nous fermer nous-mêmes le commerce des plus
vastes continents et des plus riches provinces, parce que
toute correspondance diplomatique qu'il pourrait pro-
voquer devrait être adressée à des autorités résidant
dans quelques autres localités. Ces paroles, en fait, pour-
raient être paraphasées ainsi : Il est mauvais de trafiquer
dans la mer d'Azof ou à Odessa parce que nos querelles
devraient être arrangées à St-Pétersbourg et compromet-
traient notre commerce dans la Baltique. Évitez égale-
ment toute intercourse avec la Californie parce que la
nécessité d'un appel à Washington ne créerait pas seu-
lement beaucoup d'inconvénients pour le foreign office,
mais pourrait interrompre aussi nos transactions avec
New-York ou la Nouvelle-Orléans.
» Par la même raison il ne faut pas permettre aux
Canadiens de commercer avec Chicago, la difficulté de
surveiller les sujets anglais dans « une ville si enfon-
cée dans les terres » étant spécialement formidable. Il
faut espérer que personne ne sera désappointé par cette
manière de voir. Il peut se faire que la nouvelle route
ne soit pas trouvée aussi praticable et aussi avantageuse
qu'elle semble l'être par suite des témoignages actuel-
lement recueillis ; mais en supposant que l'expérience
passée n'ait aucune valeur, ce ne peut pas être une
question que si la route est ouverte, cette tâche sera
accomplie par l'entreprise privée, non-seulement aban-
donnée à elle-même, mais encore entravée en tant qu'il
dépend du pouvoir officiel, et que ce sera seulement
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