Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1860 01 octobre 1860
Description : 1860/10/01 (A5,N103). 1860/10/01 (A5,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529969v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
312 L'ISTHME DE SUEZ,
péenne près de 200 millions d'habitants. Ce tableau
présente le mouvement d'importation, dans les deux
principaux entrepôts de la péninsule, Calcutta et Bom-
bay, des cotons fabriqués provenant de l'Angleterre
pendant une période de vingt ans, c'est-à-dire de
1840 à 1859. Produisons d'abord ce tableau lui-
même :
Importations Importations
à Calcutta. Filés en à Bombay. Filés en
Années. Tissus de coton en millions de Années. Tissus de coton en millions do
millions de livres. millions de livres.
yards (1). yards.
1840 34,0 9,0 1840 43,1 2,8
184] 34,9 2,0 1841 40,0 2,7
1842 64,5 7,5 1842 41,8 2,1
1843 95,2 10,1 1843 77,1 4,0
1844 105,3 13,6 1844 91,1 5,6
1845 100,3 11,2 1845 66,0 3,6
1846 111,4 16,3 1846 69,9 4,5
1847 78,5 9,6 1847 37,3 3,0
1848 87,1 11.3 1848 57,4 4,1
1849 120,4 14,8 1819 109,4 4,5
1850 136,6 12,2 1850 82,6 4,3
1851 184,2 16,0 1851 91,6 5,6
1852 152,3 13,2 1852 113,7 7,0
1453 147,6 14,0 1853 114,4 6,3
1854 235 2 14,0 1854 152,8 6,5
1855 245,8 5,3 1855 111,1 1,2
1856 242,0 14,6 1853 103,8 4,9
1851 195,7 10,4 1857 109,2 2,8
1858 359.8 17,6 1858 224,8 7,2
1859 472,6 20,0 1859 263,5 12,0
Ces chiffres très-éloquents inspirent à un journal de
Manchester les réflexions suivantes :
« Nous voyons par ce tableau qu'en 1859 nos ex-
portations en tissus de coton ont excédé celles de 1810
de cinq cents pour cent à Bombay, de treize cents pour cent
à Calcutta.
» La crise commerciale qui emporta tant de maisons
indiennes occasionna une large diminution en 1847 et
1848. En y comprenant ces deux années, la moyenne
des neuf premières années a été d'environ 80 millions
d'yards pour Calcutta.
» En mai 1851 éclata la grande révolte, et cinq mois
après nous descendions les rapides et les cataractes de
cette désastreuse année. La réduction de nos expédi-
tions indiennes, néanmoins, ne fut pas très-considéra-
ble; et, dans les neuf années de 1849 à 1851, elles s'éle-
vèrent à la moyenne de 184 millions d'yards par an,
c'est-à-dire à deux fois un quart la moyenne des neuf
années précédentes, ou un accroissement sur ces neuf
années de plus de 125 0/0.
D L'Inde fut peu affectée par la panique de la révolte.
Un vaste stimulant fut donné à la consommation en
1858 et 1859 par les dépenses extraordinaires de nos
opérations militaires pour soumettre les rebelles, et
par le placement des capitaux en chemins de fer et en
travaux publics. Dans ces deux ans, les expéditions de
calicots unis à Calcutta se montèrent à une moyenne de
416 millions d'yards, ou deux fois un quart la moyenne
des neuf dernières années, ou un accroissement de
125 010, étant en raison exactement égale de l'augmen-
tation obtenue pendant les neuf années précédentes.
» Certes, nous pouvons demander : que sera ce donc
lorsqu'une nouvelle période de neuf années se sera
écoulée ? A coup sûr, on peut raisonnablement espérer
qu'avec un meilleur système de finances dans cette por-
(1) L'yard est d'un peu moins de 1 mètre 914 millimètres.
tion de notre empire, avec un gouvernement appliqué à
encourager, par une bonne politique intérieure, l'indus-
trie et les entreprises indigènes, les importations de la
Grande-Bretagne augmenteront dans une beaucoup plus
grande proportion qu'on ne l'a vu encore. »>
Tous ces faits certes et ces rapprochements dans
leur simple expression démontrent la modération des
calculs de la Compagnie universelle, lorsqu'elle éva-
lue à trois millions seulement le tonnage qui pas-
sera par le canal de Suez, se rendant d'Occident en
Orient et d'Orient en Occident.
Nous avons emprunté plus haut à une publication
indienne l'estimation de l'accroissement que recevra le
commerce des possessions anglaises lorsque le réseau
de chemins de fer sera complété, et cette date n'est
pas renvoyée plus loin qu'en 1863 ou 1864. Cet écrit
estime que le mouvement sera doublé, et il est im-
possible de l'évaluer alors à moins de 5 à 6 millions
de tonneaux, tant à l'aller qu'au retour. En effet si,
dans les vingt années qui précèdent, sans le concours
des chemins de fer, sans l'abréviation considéra-
ble de route par l'isthme, les importations d'An-
gleterre aux Indes ont pu augmenter dans des
proportions si énormes, que pour deux ports seule-
ment, deux ports principaux, il est vrai, l'intro-
duction des tissus de coton a pu augmenter de 77
millions en 1840 à 735 en 1859, qu'ad viendra-t-il
lorsque ces deux grands agents de l'activité com-
merciale, les chemins de fer et les voies maritimes
raccourcies, mettront l'Inde en communication plus
directe et plus étroite, non-seulement avec l'Angle-
terre, mais encore avec toute l'Europe? Quel essor
dans les échanges ne doivent point produire ces rela-
tions multipliées entre les cultivateurs d'un sol aussi
fertile et aussi varié dans ses produits que la pénin-
sule liindoustanique, et l'industrie et la civilisation
des peuples européens ! Tous les jours, en outre, de
nouveaux efforts sont faits dans les Indes pour pro-
mouvoir la proluction de ce pays. Nous parlions der-
nièrement d'une Compagnie constituée en Angleterre
pour encourager dans le Punjab la culture du lin, qui
fait défaut aux fabriques anglaises. Nous aurons à
parler aussi d'une autre compagnie formée par les
grands industriels et des membres du parlement de
la Grande-Bretagne, pour développer l'élan déjà si
rapide de la production du coton dans l'agriculture
indienne. Cette Compagnie a même l'ambition de
mettre dans quelques années les Indes en mesure d'af-
franchir l'Angleterre du tribut énorme qu'elle paie
tous les ans pour cet article aux Etats-Unis, en même
temps que de la dépendance dans laquelle son travail
se trouve placé en face d'une politique peu tolérante
et souvent agressive ; mais nous ne cesserons jamais
de répéter notre question : comment les promoteurs
de tous ces grands projets ne comprennent-ils point
que le canal de Suez est pour eux le plus utile et le
plus solide des auxiliaires ? J. MONCIN,
péenne près de 200 millions d'habitants. Ce tableau
présente le mouvement d'importation, dans les deux
principaux entrepôts de la péninsule, Calcutta et Bom-
bay, des cotons fabriqués provenant de l'Angleterre
pendant une période de vingt ans, c'est-à-dire de
1840 à 1859. Produisons d'abord ce tableau lui-
même :
Importations Importations
à Calcutta. Filés en à Bombay. Filés en
Années. Tissus de coton en millions de Années. Tissus de coton en millions do
millions de livres. millions de livres.
yards (1). yards.
1840 34,0 9,0 1840 43,1 2,8
184] 34,9 2,0 1841 40,0 2,7
1842 64,5 7,5 1842 41,8 2,1
1843 95,2 10,1 1843 77,1 4,0
1844 105,3 13,6 1844 91,1 5,6
1845 100,3 11,2 1845 66,0 3,6
1846 111,4 16,3 1846 69,9 4,5
1847 78,5 9,6 1847 37,3 3,0
1848 87,1 11.3 1848 57,4 4,1
1849 120,4 14,8 1819 109,4 4,5
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1854 235 2 14,0 1854 152,8 6,5
1855 245,8 5,3 1855 111,1 1,2
1856 242,0 14,6 1853 103,8 4,9
1851 195,7 10,4 1857 109,2 2,8
1858 359.8 17,6 1858 224,8 7,2
1859 472,6 20,0 1859 263,5 12,0
Ces chiffres très-éloquents inspirent à un journal de
Manchester les réflexions suivantes :
« Nous voyons par ce tableau qu'en 1859 nos ex-
portations en tissus de coton ont excédé celles de 1810
de cinq cents pour cent à Bombay, de treize cents pour cent
à Calcutta.
» La crise commerciale qui emporta tant de maisons
indiennes occasionna une large diminution en 1847 et
1848. En y comprenant ces deux années, la moyenne
des neuf premières années a été d'environ 80 millions
d'yards pour Calcutta.
» En mai 1851 éclata la grande révolte, et cinq mois
après nous descendions les rapides et les cataractes de
cette désastreuse année. La réduction de nos expédi-
tions indiennes, néanmoins, ne fut pas très-considéra-
ble; et, dans les neuf années de 1849 à 1851, elles s'éle-
vèrent à la moyenne de 184 millions d'yards par an,
c'est-à-dire à deux fois un quart la moyenne des neuf
années précédentes, ou un accroissement sur ces neuf
années de plus de 125 0/0.
D L'Inde fut peu affectée par la panique de la révolte.
Un vaste stimulant fut donné à la consommation en
1858 et 1859 par les dépenses extraordinaires de nos
opérations militaires pour soumettre les rebelles, et
par le placement des capitaux en chemins de fer et en
travaux publics. Dans ces deux ans, les expéditions de
calicots unis à Calcutta se montèrent à une moyenne de
416 millions d'yards, ou deux fois un quart la moyenne
des neuf dernières années, ou un accroissement de
125 010, étant en raison exactement égale de l'augmen-
tation obtenue pendant les neuf années précédentes.
» Certes, nous pouvons demander : que sera ce donc
lorsqu'une nouvelle période de neuf années se sera
écoulée ? A coup sûr, on peut raisonnablement espérer
qu'avec un meilleur système de finances dans cette por-
(1) L'yard est d'un peu moins de 1 mètre 914 millimètres.
tion de notre empire, avec un gouvernement appliqué à
encourager, par une bonne politique intérieure, l'indus-
trie et les entreprises indigènes, les importations de la
Grande-Bretagne augmenteront dans une beaucoup plus
grande proportion qu'on ne l'a vu encore. »>
Tous ces faits certes et ces rapprochements dans
leur simple expression démontrent la modération des
calculs de la Compagnie universelle, lorsqu'elle éva-
lue à trois millions seulement le tonnage qui pas-
sera par le canal de Suez, se rendant d'Occident en
Orient et d'Orient en Occident.
Nous avons emprunté plus haut à une publication
indienne l'estimation de l'accroissement que recevra le
commerce des possessions anglaises lorsque le réseau
de chemins de fer sera complété, et cette date n'est
pas renvoyée plus loin qu'en 1863 ou 1864. Cet écrit
estime que le mouvement sera doublé, et il est im-
possible de l'évaluer alors à moins de 5 à 6 millions
de tonneaux, tant à l'aller qu'au retour. En effet si,
dans les vingt années qui précèdent, sans le concours
des chemins de fer, sans l'abréviation considéra-
ble de route par l'isthme, les importations d'An-
gleterre aux Indes ont pu augmenter dans des
proportions si énormes, que pour deux ports seule-
ment, deux ports principaux, il est vrai, l'intro-
duction des tissus de coton a pu augmenter de 77
millions en 1840 à 735 en 1859, qu'ad viendra-t-il
lorsque ces deux grands agents de l'activité com-
merciale, les chemins de fer et les voies maritimes
raccourcies, mettront l'Inde en communication plus
directe et plus étroite, non-seulement avec l'Angle-
terre, mais encore avec toute l'Europe? Quel essor
dans les échanges ne doivent point produire ces rela-
tions multipliées entre les cultivateurs d'un sol aussi
fertile et aussi varié dans ses produits que la pénin-
sule liindoustanique, et l'industrie et la civilisation
des peuples européens ! Tous les jours, en outre, de
nouveaux efforts sont faits dans les Indes pour pro-
mouvoir la proluction de ce pays. Nous parlions der-
nièrement d'une Compagnie constituée en Angleterre
pour encourager dans le Punjab la culture du lin, qui
fait défaut aux fabriques anglaises. Nous aurons à
parler aussi d'une autre compagnie formée par les
grands industriels et des membres du parlement de
la Grande-Bretagne, pour développer l'élan déjà si
rapide de la production du coton dans l'agriculture
indienne. Cette Compagnie a même l'ambition de
mettre dans quelques années les Indes en mesure d'af-
franchir l'Angleterre du tribut énorme qu'elle paie
tous les ans pour cet article aux Etats-Unis, en même
temps que de la dépendance dans laquelle son travail
se trouve placé en face d'une politique peu tolérante
et souvent agressive ; mais nous ne cesserons jamais
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