Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1860 15 octobre 1860
Description : 1860/10/15 (A5,N104). 1860/10/15 (A5,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529970h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
326 L'ISTHME DE SUEZ,
daises n'ont à le passer qu'une fois. La route de
Suez renverse cette situation au profit de l'Angle-
terre. Il faudra traverser deux fois la ligne pour
arriver aux îles hollandaises, et les navigateurs en
destination des Indes britanniques n'auront plus à
la passer.
Il suffit de rappeler les difficultés habituelles du
passage de la ligne, les ouragans succédant aux cal-
mes et les calmes aux ouragans, pour apprécier l'a-
vantage qu'indépendamment de tous les autres, cette
grave modification produira au profit de la naviga-
tion et du commerce de l'Angleterre.
Voici d'ailleurs à ce sujet les paroles de la com-
mission elle-même :
« De toutes les possessions européennes en Asie,
nos îles sont les plus éloignées de l'Europe ; ce désa-
vantage était neutralisé par le détour à faire en dou-
blant le cap de Bonne-Espérance. Ce détour était.
même à notre avantage, parce que pour arriver aux
Indes anglaises on était obligé de passer deux fois
l'équateur. Il y aura, par suite du changement pro-
jeté, un changement dans cette situation. Il est vrai
que nos Indes, ainsi que les Indes anglaises seront,
après le percement, beaucoup plus rapprochées des
Etats du littoral de la Méditerranée ; mais ce rappro-
chement sera plus grand pour les Indes anglaises
que pour les nôtres, cè qui pourrait être un désa-
vantage pour quelques-uns de nos produits, princi-
palement par rapport aux produits anglais. » (P. 136.)
De ces trois points établis dans les diverses parties
de son travail : - le canal de Suez, complément de
la pensée de Waghorn, — le canal donnant au tran-
sit existant déjà avec les Indes toute son activité pos-
sible, — le canal facilitant en même temps qu'il
abrége la navigation de l'Angleterre avec son em-
pire asiatique, — la commission tire naturellement
la conclusion suivante :
a Si l'influence du percement de l'isthme de Suez
doit se faire sentir quelque part, c'est surtout dans
les immenses possessions de l'Angleterre aux Indes
orientales. » (Page 141.)
Le rapport hollandais appuie cette affirmation sur les
progrès maritimes et commerciaux que n'ont cessé
de faire ces contrées et sur ceux qui s'y préparent
par la navigation à vapeur des grands fleuves in-
diens et par la construction des chemins de fer, sur
l'immense quantité et la variété des denrées d'expor-
tation produites dans l'Inde, consommées et recher-
chées en Europe. Il ajoute :
« De tout ce qui précède on peut prévoir qu'une
augmentation continuelle des produits de ce pays ex-
citera de plus en plus l'activité commerciale des Eu-
ropéens, de sorte que ce vaste pays, avec sa popula-
tion de 150 millions d'âmes, recevra une plus vive
impulsion par suite du percement de l'isthme de
Suez.
» L'insurrection qui av ait éclatp, quelque terrible
qu'elle ait été dans ses commencements, peut encore
aider à ce développement, parce qu'elle forcera la
mère patrie à s'occuper davantage du bien être de
ces possessions inappréciables et à s'y maintenir
au moyen d'un nouvel accroissement de forces. »
(Pages 143-4.)
Quant à l'Angleterre elle-même, continuons à citer
le rapport :
« Si les autres peuples peuvent rester simples spec-
tateuis plus ou moinspréoccupés de l'événement dont
nous avons si souvent parlé, il n'en peut être de même
pour nos voisins d'outre-mer, les Anglais, qui plus
qu'aucun autre peuple sont liés aux destinées des
Indes orientales. Maîtresse dans ces parages de plus
des deux tiers du commerce universel, l'Angleterre
est le pays le plus fortement intéressé h tout événement
qui peut apporter un changement dans les affaires
des Indes. Et pourtant on ne voit pas la Grande-Bre-
tagne prendre part à la question, comme on awaitpu
s'y attendre au début. Il est vrai que ses grandes pos-
sessions sont les plus éloignées si l'on double le cap , et
les plus rapprochées si l'on suit le nouveau canal ; que
l'Angleterre s'est pour ainsi dire, dans la prévision de
ce qui va arriver, assuré sur cette route le plus de
possessions qu'elle a pu, et qu'elle a jusqu'à présent
protégé tous les efforts faits pour faciliter la com-
munication par l'Egypte et par la mer Rouge tant
dans son propre intérêt que dans celui de l'Europe.
Cependant le gouvernement anglais manifeste des
dispositions contraires à cette entreprise, malgré les
avantages qu'elle doit produire. » (Pages 173-4.)
On ne peut pas faire ressortir en traits plus vi-
goureux les inconséquences d'une politique qui,
étant aveuglée par la crainte de voir la France
prendre dans le monde le rang qui lui appartient,
perd véritablement dans certaines circonstances
toute intelligence des plus précieux intérêts de son
propre pays. La commission a beau chercher, elle
ne peut trouver à cette résistance d'autres motifs
que ceux d'un égoïsme qu'elle a précédemment
flétri à la fois comme odieux et impuissant, et qui
repousse son propre bien parce que d'autres y parti-
tiperaient. Le rapport continue ainsi :
« Le gouvernement anglais prévoit-il des difficul-
tés politiques, ou suppose-t-il que, le canal étant des-
tiné à être également ouvert à tous. les peuples, d'autres
Etats mieux favorisés par leur situation géographi-
que pourront en retirer des avantages à son détri-
ment? Cette opinion ne paraît pas être tout à fait
sans fondement, quand on compare la situation des
ports de la Méditerranée et de la mer Noire. Nous
n'aborderons pas cette discussion, parce qu'il n'entre
pas dans nos attributions de divulguer les intentions
du gouvernement anglais. la (Page 174.)
daises n'ont à le passer qu'une fois. La route de
Suez renverse cette situation au profit de l'Angle-
terre. Il faudra traverser deux fois la ligne pour
arriver aux îles hollandaises, et les navigateurs en
destination des Indes britanniques n'auront plus à
la passer.
Il suffit de rappeler les difficultés habituelles du
passage de la ligne, les ouragans succédant aux cal-
mes et les calmes aux ouragans, pour apprécier l'a-
vantage qu'indépendamment de tous les autres, cette
grave modification produira au profit de la naviga-
tion et du commerce de l'Angleterre.
Voici d'ailleurs à ce sujet les paroles de la com-
mission elle-même :
« De toutes les possessions européennes en Asie,
nos îles sont les plus éloignées de l'Europe ; ce désa-
vantage était neutralisé par le détour à faire en dou-
blant le cap de Bonne-Espérance. Ce détour était.
même à notre avantage, parce que pour arriver aux
Indes anglaises on était obligé de passer deux fois
l'équateur. Il y aura, par suite du changement pro-
jeté, un changement dans cette situation. Il est vrai
que nos Indes, ainsi que les Indes anglaises seront,
après le percement, beaucoup plus rapprochées des
Etats du littoral de la Méditerranée ; mais ce rappro-
chement sera plus grand pour les Indes anglaises
que pour les nôtres, cè qui pourrait être un désa-
vantage pour quelques-uns de nos produits, princi-
palement par rapport aux produits anglais. » (P. 136.)
De ces trois points établis dans les diverses parties
de son travail : - le canal de Suez, complément de
la pensée de Waghorn, — le canal donnant au tran-
sit existant déjà avec les Indes toute son activité pos-
sible, — le canal facilitant en même temps qu'il
abrége la navigation de l'Angleterre avec son em-
pire asiatique, — la commission tire naturellement
la conclusion suivante :
a Si l'influence du percement de l'isthme de Suez
doit se faire sentir quelque part, c'est surtout dans
les immenses possessions de l'Angleterre aux Indes
orientales. » (Page 141.)
Le rapport hollandais appuie cette affirmation sur les
progrès maritimes et commerciaux que n'ont cessé
de faire ces contrées et sur ceux qui s'y préparent
par la navigation à vapeur des grands fleuves in-
diens et par la construction des chemins de fer, sur
l'immense quantité et la variété des denrées d'expor-
tation produites dans l'Inde, consommées et recher-
chées en Europe. Il ajoute :
« De tout ce qui précède on peut prévoir qu'une
augmentation continuelle des produits de ce pays ex-
citera de plus en plus l'activité commerciale des Eu-
ropéens, de sorte que ce vaste pays, avec sa popula-
tion de 150 millions d'âmes, recevra une plus vive
impulsion par suite du percement de l'isthme de
Suez.
» L'insurrection qui av ait éclatp, quelque terrible
qu'elle ait été dans ses commencements, peut encore
aider à ce développement, parce qu'elle forcera la
mère patrie à s'occuper davantage du bien être de
ces possessions inappréciables et à s'y maintenir
au moyen d'un nouvel accroissement de forces. »
(Pages 143-4.)
Quant à l'Angleterre elle-même, continuons à citer
le rapport :
« Si les autres peuples peuvent rester simples spec-
tateuis plus ou moinspréoccupés de l'événement dont
nous avons si souvent parlé, il n'en peut être de même
pour nos voisins d'outre-mer, les Anglais, qui plus
qu'aucun autre peuple sont liés aux destinées des
Indes orientales. Maîtresse dans ces parages de plus
des deux tiers du commerce universel, l'Angleterre
est le pays le plus fortement intéressé h tout événement
qui peut apporter un changement dans les affaires
des Indes. Et pourtant on ne voit pas la Grande-Bre-
tagne prendre part à la question, comme on awaitpu
s'y attendre au début. Il est vrai que ses grandes pos-
sessions sont les plus éloignées si l'on double le cap , et
les plus rapprochées si l'on suit le nouveau canal ; que
l'Angleterre s'est pour ainsi dire, dans la prévision de
ce qui va arriver, assuré sur cette route le plus de
possessions qu'elle a pu, et qu'elle a jusqu'à présent
protégé tous les efforts faits pour faciliter la com-
munication par l'Egypte et par la mer Rouge tant
dans son propre intérêt que dans celui de l'Europe.
Cependant le gouvernement anglais manifeste des
dispositions contraires à cette entreprise, malgré les
avantages qu'elle doit produire. » (Pages 173-4.)
On ne peut pas faire ressortir en traits plus vi-
goureux les inconséquences d'une politique qui,
étant aveuglée par la crainte de voir la France
prendre dans le monde le rang qui lui appartient,
perd véritablement dans certaines circonstances
toute intelligence des plus précieux intérêts de son
propre pays. La commission a beau chercher, elle
ne peut trouver à cette résistance d'autres motifs
que ceux d'un égoïsme qu'elle a précédemment
flétri à la fois comme odieux et impuissant, et qui
repousse son propre bien parce que d'autres y parti-
tiperaient. Le rapport continue ainsi :
« Le gouvernement anglais prévoit-il des difficul-
tés politiques, ou suppose-t-il que, le canal étant des-
tiné à être également ouvert à tous. les peuples, d'autres
Etats mieux favorisés par leur situation géographi-
que pourront en retirer des avantages à son détri-
ment? Cette opinion ne paraît pas être tout à fait
sans fondement, quand on compare la situation des
ports de la Méditerranée et de la mer Noire. Nous
n'aborderons pas cette discussion, parce qu'il n'entre
pas dans nos attributions de divulguer les intentions
du gouvernement anglais. la (Page 174.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529970h/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529970h/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529970h/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529970h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529970h
Facebook
Twitter